Même si cela n'était qu'une soirée organisée par son travail, Elisabeth ne pouvait pas s'empêcher d'être stressée. Après tout voilà presque vingt ans qu'elle n'avait pas été accompagnée à une soirée par un homme autre que son ex mari. Cette peur inexplicable de ne pas être assez bien et à la fois d'en faire trop semblait la hanter depuis le moment où elle avait poser son pieds dans la douche, premier temps de la préparation.

Une fois lavée, la conseillère avait du mettre une bonne heure et demi pour trouver une robe convenable si bien que ses cheveux étaient totalement sec. Dès lors il ne lui restait plus qu'à se les mouiller de nouveau afin d'être certaine qu'aucune mèche rebelle ne viendrait contrarier le chignon qu'elle prévoyait de se faire.

Alors qu'elle avait finalement opté pour une robe bustier rouge, la jeune femme entreprit de se maquiller, assise devant sa coiffeuse. Soudain l'éclat de l'anneau doré qu'elle portait à son annulaire gauche attira son attention. Elisabeth le fixa un instant et sentit son cœur se serrer douloureusement. Malgré les années elle ne s'était toujours pas résigné à l'enlever. Elle ne pouvait pas. Le retirer reviendrait à accepter que son mariage était définitivement brisé...Cependant, ce soir, elle avait pour la première fois accepté l'invitation d'un autre homme et Thomas n'ayant pas donné de nouvelle, la jeune femme en avait déduit qu'il devait avoir des projets pour la soirée. Malgré leur divorce c'était la première saint valentin qu'elle allait passer sans lui...

Son cœur ne pouvait s'y résigner mais sa raison l'obligea à le faire. Étonnamment l'anneau ne montra aucune résistance et glissa tout seul. Une larme s'échappa de sa pupille lorsqu'elle relu l'inscription qui y était gravée "E & T Plus qu'hier, moins que demain..." Comme un adieu elle y déposa un tendre baiser puis rangea la bague dans son coffret à bijou.

Une fois prête, Elisabeth attendit patiemment l'arrivée de Mason. Lorsque la sonnette retentit, la jeune femme eu l'impression d'avoir pris un coup de jus tellement ses jambes s'étaient engourdies à cause du la pression. Pour autant le trajet se passe très bien, malgré une petite gêne réciproque palpable.

Une fois arrivés devant le centre, la conseillère accepta avec le sourire le bras que lui offrait son cavalier et ils pénétrèrent tous deux dans la salle magnifiquement décorée.

Je ne suis pas certaine de devoir prendre ça pour un compliment..., tenta t'elle de plaisanter lorsque Mason la complimenta.

Constatant que sa tentative de plaisanterie était un désastre, Elisabeth s'empressa de se justifier. Le stresse la rendait complètement pathétique.

J'ai dis ça parce qu’en faite tu à dis ce soir, ce qui pourrait sous entendre que les autres jours je ne le suis pas enfin tu vois...enfin excuses moi j'aurais simplement dû dire merci.lâcha t'elle à une vitesse fulgurante, en agitant ses mains dans tous les sens, tandis que ses joues s'empourpraient de nouveau.

La soirée caritative de la Saint Valentin. Quelle idée. Au début, Logan avait été réticent. Et puis au final, il s'était inscrit dans l'équipe qui s'occupait du buffet, avec l'aide de Dealey Plaza. Ça lui avait bien occuper son temps libre et il avait pu, au passage, goûter à quelques plats, et certains étaient délicieux. Nul doute que les invités présents à cette soirée se régaleraient. Tout le Centre avait été en effervescence ces derniers jours, comme dans une ruche. Et cette soirée en était le résultat. Très réussi soit dit en passant. L'equipe de la déco avait bien fait son boulot.

Pour ses fringues, seules une chemise blanche et une veste de costume témoignaient de la soirée. Il avait garder un jean, de part car aucun pantalon de costume ne lui allait ou lui était confortable, et d'autre part, parce que justement, il tenait à son confort. Lorsqu'il arriva dans la salle, elle était déjà presque pleine. Passé l'étonnement, l'ancien dealer se cala dans un coin au moment où le directeur commença son discours. Comme tout le monde, il applaudit à la fin, même s'il n'avait écouté ue d'une oreille.

Puis il jeta enfin un regard sur les gens présents. Il y avait de tout. Il reconnaissait pas mal de résidents, le personnel du Centre, et aperçu quelques personnes extérieures au Centre mais qu'il avait déjà croisé. Le reste lui était, pour ainsi dire, inconnu. Il détailla bien deux trois visages qu'il eut envie de dessiner, avant de finir par soupirer. S'il ne trouvait pas quelqu'un à qui parler vite, il irait directement dehors pour fumer. Il fallait d'abord qu'il s'habitue au monde avant de pouvoir se sentir totalement intégré. De plus, Alexander lui avait dit quelques jours plus tôt qu'il ne viendrait pas. Ou du moins, qu'il ne comptait pas venir. Compter sur sa présence ne serait donc pas nécessaire, ce qui amoindrissait encore le morale de James.

Pour se changer les idées, il s'empara d'un petit quelque chose au buffet et se prit un verre de soda. Rien de bien transcendant, mais autant se contenter de peu. Se frayant un chemin parmis les gens pendant quelques instants, le temps de finir sa bouchée, il se dirigea vers la porte pour se confronter au froid et à une cigarette. Oui, ça ne faisait même pas vingt minutes, mais il voulait déjà aller dehors. Il salua Aidan, le conseiller d'orientation qui s'occupe de son cas, au passage, d'un simple signe de tête et d'un léger sourire. Pourquoi pas revenir le voir, plus tard. Bref, pour l'instant, alors que Logan arrivait vers la porte, il ne sentit pas quelqu'un dans son dos. Quelqu'un de proche, très proche.

Le 14 février. La soit disant fête des amoureux ou l´excuse de la société pour se faire du fric aux dépands des pauvres humains ignorant. Voici l´ídé avec laquelle Alexander s´était aujourd´hui réveiller, sans réellement savoir pourquoi. Pourtant, lorsqu´il apperçu son plâtre au pied droit, son esprit ne fît qu´un tour et mit en relation sa cheville cassée avec le voyage au Canada et ... avec Logan. Alexander se figea. C´est vrai que cette année la St Valentin ne tombait pas à l´eau pour lui. Du moins pas en théorie. En pratique c´était autre chose. L´epsrit de notre kiné avait été tellement occupé par autre chose qu´il n´avait plus repenser à cette journée. Enfin, de toute manière il était réfractaire à ces fêtes créés par la société et il avait déjà offert un cadeau de taille à son Logan: un voyage dans son pays Natal et une nuit avec lui. C´était bien assez suffisant. Mais soit.

S´asseyant sur le bord de son lit, Alexander fût quelque peu étonné à quel point ses mouvements lui semblaient facils. Son accident remontait maintenant à deux semaines. L´habitude y jouait un grand rôle. Mais encore plus grand devait jouer sa visite chez Dan, son collègue et associé, de la veille. Effectivement, son ami kiné avait prit un malin plaisir à le faire craquer de partout, débloquant ainsi ses vertèbres et remettant ses cervicales en place. S´en était ensuite suivi 20 minutes de massage douloureux. Mais le résultat était étonnement convaincant: ce matin, Alexander pouvait bouger la tête librement à droite et à gauche. Ah, quel bonheur de ne plus être entravé dans ses mouvements !

Ce fût donc avec un sourire que le kiné se pencha, attrapa ses béquilles et se prépara à se lever ... lorsque son regard tomba sur sa guitare posée dans un coin. Encore une fois son esprit ne fît qu´un tour: c´est qu´aujourd´hui le centre organisait une soirée caritative et lui et Peter s´était proposé pour l´animation. Aussi, avait-il dit à Logan qu´il ne viendrait pas et pour cause: il avait eu une subite envie de lui faire une surprise. Nous tairons le fait qu´il dût pas mal prendre sur lui en voyant la moue décu de son amant. MAis soit.

Agrandissant son sourire, Alexander se leva donc avec une facilité étonnante et ce fût, avec bien plsu dá ssurance, qu´il se dirigea vers la cuisine, déçidant de commencer la journée par un café et un croissant. Le reste de la journée, par contre, ne nous intéresse guère.

Ainsi, nous allons passer directement au moment oú, vêtu d´un jeans noir, d´une chemise blanche et de sa veste de costard noire, Alexander se retrouva devant la porte de la salle. Remettant furtivement sa guitare en place sur son dos, le kiné profita du fait que quelqu´un ne sorte pour se glisser à travers les portes ouvertes. Gratifiant avec un sourire et un hochement de tête ladite personne qui tint avec bonté les battants ouverts pour lui. Alexander se mit ensuite en un peu sur le côté dfe manière à pouvoir observer la salle.

Il vit Luke, l´homme à tout faire ou le gamin de service. Peter, lui, n´était pas encore là ou alors il se cachait bien. Pourtant, le regard de notre Alexander fût, tel un aimant, attiré par la grande et imposante silhouette de son Logan. Souriant, le kiné se remit en route. Arrivé derrière lui, agrandissant d´avantage son sourire en voyant que son amant ne l´avait pas remarqué, Alexander se dressa légèrement et lui souffla sur la nuque.

"Alors gamin, on veut se faire la malle ? dit-il malicieusement.

Aujourd’hui c’était le grand jour, cela faisait une bonne semaine qu’Alice attendait cette soirée non pas parce qu’il s’agissait de la saint valentin, mais parce que c’était la soirée caritative du centre. Lorsqu’elle avait entendu parler de cette idée, Alice l’avait trouvée tout de suite géniale et elle avait proposée son aide ou tout du moins ces fleurs pour la décoration. Elle avait soumis plusieurs idées de décorations florales et avait laissé le choix aux personnes organisant la soirée. Une fois celui-ci fait elle avait préparé avec soins les compositions et les avaient livrées, tout ça gratuitement, cela lui faisait plaisir, de faire ce don.
Il est vrai que c’était la saint-valentin aujourd’hui mais la jeune femme ne s’en rendait pas bien compte. Elle était célibataire, donc aucun message d’amour aujourd’hui ou de petites attentions, mais cela à vrai dire la blondinette s’en fichait complétement. De toute manière même si elle avait été en couple elle se serait sûrement rendue à cette soirée, car elle espérait y voir peut-être son frère. Il lui manquait horriblement et même si sa famille persistait à lui dire qu’il y avait peu de chance qu’elle le revole Alice y croyait dur comme fer. Elle savait qu’il était là quelques parts.
Alice se prépara pour la soirée. Elle avait choisi une robe noire assez simple, elle n’aimait pas tous les artifices et préférait rester discrète. Au départ elle pensait qu’elle irait à cette fête seule, mais Jon se manifesta dans la semaine lui proposant de l’accompagner. Alice accepta avec grand plaisir elle ne pouvait rien lui refuser et elle était contente à l’idée de passer la soirée avec son meilleur ami.
Il était 19h00 lorsqu’elle apporta les dernières retouches à sa tenue et son maquillage. Alice avait décidé de laisser ses cheveux légèrement ondulés détachés et en maquillage elle resta le plus simple possible privilégiant l’eye-liner et mascara. Trois coups retentirent sur le bois de sa porte d’entrée. Alice se précipita elle était toute excitée. Elle ouvrit la porte et sauta littéralement au coup de Jonathan pour le saluer :

"Hey."

Elle déposa un baiser sur sa joue et cassa l’étreinte. Elle l’observa de haut en bas il était très élégant ce soir et ne manqua de lui faire remarquer. Alice n’était plus du tout fâchée pour l’épisode de la dernière fois :

"Tu es très élégant, sublime."

La blondinette s’empressa de prendre son manteau et sac à main et claqua la porte :

"Je suis prête on peut y aller, faudrait pas être en retard."

Un grand sourire illumina son visage.

L'esprit de Logan était totalement ailleurs, ses pensées étaient tournées loin. Très loin. Genre, en direction du Canada, et accessoirement d'Alex. Et il se disait que de toute façon, il n'avait jamais fêté une Saint Valentin même s'il avait une fille au bras, alors ça n'allait pas être aujourd'hui que ça allait commencé. Et donc, le voyage dans son pays natal grâce à son amant (et leur nuit...) était un cadeau largement suffisant. D'autant qu'en connaissant Alexander, il ne devait pas non plus être trop porté sur la fête des amoureux. Donc tout allait bien, finalement. Ils se taient bien trouvés.

Soit, tout ça pour dire que James était bien loin de remarquer l'homme derrière lui. L'homme en béquille, avec un pied dans le plâtre et une guitare sur le dos. Frémissant lorsqu'une voix soufflant contre sa nuque le sorti de ses pensées, il la reconnu malgré tout instantanément. Avec un léger sursaut il se retourna cependant, faisant gaffe par instinct à son verre de soda. A l'intérieur, il fut soulagé et infiniment heureux, à l'extérieur, il gratifia Alex de quelques secondes de regard noir.

— Et les vieux ont encore l'droit sortir à c't'heure là ? rétorqua-t-il du tac-o-tac, avant de s'adoucir quelque peu.J'allais m'en griller une, ramène-toi s'tu veux, indiqua-t-il avec un signe de tête.

Il avait du se retenir de toutes ses forces de l'embrasser là, maintenant, tout de suite. Après tout, ils ne s'étaient pas vu depuis quelques jours déjà. Au moins deux. Bref, ça faisait quand même long. James se détourna alors, et, comme de toute façon il avait décider d'aller fumer, il irait. Donc il continua jusqu'à la porte, attendit que son amant ai déposé sa guitare, et tint ouverte ladite porte pour laisser passer Alex. Il se débrouiller d'ailleurs de mieux en mieux à trois pattes. Blague mise à part, ce soir, le temps n'était pas trop trop frais. Pour le canadien, c'était largement supportable. Une fois dehors et la porte refermée, ils se décalèrent un peu pour ne pas géner l'entrée, et Logan s'alluma une clope. Expirant la fumée, il posa alors les yeux sur Alexander.

— Et sinon, qu'est-ce tu fous là toi... ? demanda-t-il, même s'il se foutait légèrement des raisons et préférait de loin le résultat : Alex était là.

La réplique tranchante de Logan eu pour effet d´agrandir encore plus le sourire de notre kiné. Ah cet homme avec ses réponses du tac au tac lui avait quand même manqué. Bon ok, ils n´avaient que passé 2 jours sans se voir, mais sachant que les jours d´avant étaient placés sous le signe de l´amour mielleux et guimauve, ces 2 derniers jours avaient presque été un calvaire. Il en allait surement de même pour Logan qui, après lui avoir demandé si les vieux avaient encore le droit de sortir à cette heure, lui avoua qu´il était sur le point d´aller fumer, lui demandant en même temps s´il voulait venir avec. Quelle question. Hochant la tête, Alexander désigna furtivement sa guitare dont le poid commençait tout de même à peser sur ses épaules et accessoirement son dos, afin de faire comprendre à son amant qu´il avait besoin de quelque instant. Alors, sans attendre de réponse de la part du canadien, le kiné se dirigea vers la scène et se débrouilla tant bien que mal à déposer sa guitare sans casse sur le portique.

Il se tourna ensuite à nouveau et, saluant au passage quelques gens, repati en direction de Logan qui eu la bonté de tenir la porte ouverte pour lui. Alexander le gratifia d´un doux sourire, reconnaissant, avant de sortir. Une fois la porte fermée, ils se décalèrent et notre américain observa discrètement comment Logan allumait sa cigarette. Machinalement, son regard tomba sur les mains de son amant et son esprit repenssa à comment ses mains avaient été agiles à explorer chaque partie de son corps. Pourtant, il fût stoppé dans ses pensées par la prise de parole de son amant, qui lui demanda ce qu´il faisait là.

"Eh bien que dire ... surprise ?" répondit-il en se rappellant furtivement ce qu´il avait dit avant l´une de leur premières séances de thérapies.

À la différence près que la dernière fois c´était plutôt une mauvaise surprise pour Logan. Enfin. Sourire éternel sur les lèvres, il observa son bien aimé.

Il était habillé de manière classe et élégante. Cette chemise blanche et cette veste de costard lui allaient à merveille. Et son jeans donnait au tout une petite touche décontractée. Relevant le regard, Alexander le plongea dans les yeux vert de son amant et fût un instant surprit. Les iris avaient un ton plus fonçé, non? C´était sans doute le manque de lumière qui donnait cet effet. Mais ce n´était pas pour lui déplaire !

"C´est moi ou ... tes cheveux sont plus ordonné aujourd´hui?" demanda-t-il puis inclina légèrement la tête sur le côté "Et ... OH attend ! T´as appris à te servir d´un rasoir?!" il fît mine d´être étonné "c´pas possible ..." rigolant doucement, il s´avança vers Logan et alla l´embrasser furtivement "j´crois que je pourrais m´habituer à cette vue" Prenant ses deux béquilles dans une main, il leva la main et alla lui caresser la joue "quoique ... j´avoue avoir une petite préférence pour ta barbe. ça te donne un petit air de mignon petit ourson"

Alexander réutilisa les mêmes mots que lors de l'une de leurs séances de thérapie surprises. Logan soupira doucement, secouant la tête, blasé, avant de tirer sur sa clope. Il se sentit néanmoins détaillé de la tête au pieds par son amant, et attendit donc tranquillement que celui-ci daigne prendre la parole. Et il ne fut pas étonné du ton quelque peu sarcastiue employé lorsqu'Alex lui demanda si ses cheveux n'étaient pas, par hasard, plus coiffés aujourd'hui. Puis le kiné s'étonna théâtralement qu'il sache se servir d'un rasoir et, après un baiser, lui avoua en sous-entendu qu'il était pas mal ainsi. Avant d'aller lui caresser la joue, après avoir joué des béquilles, et de dire qu'en fait, il préférait avec la barbe, car elle conférait à James un "petit air de mignon petit ourson".

Oui il avait tenté de dompter sa tignasse, ce qui avait finalement réussi, mais que les passages répétitifs de sa main par réflexe avait amoindri. Et oui, il s'était rasé. Tout beau, tout propre. Et oui, ça changeait pas mal. Cependant, la fin fit arquer un sourcil à Logan, interdit. Un ourson ? Carrément ? Mais c'est qu'il n'avait peur de rien l'américain. Il est vrai que l'on comparait parfois l'ancien taulard à au ours, mais moins à cause de son physique qu'à cause de son caractère avec une tendance à la solitude farouche. En revanche, ce devait être la première fois qu'on le comparait à un ourson. Mais comme cela venait d'Alex, c'était charmant. Par contre le terme "mignon" aurait pu être évité, car il venait d'un type lui-même adorable. Ce qui ajoutait un côté étrange. Bref. Suite à ce moment de légère confusion, James ne put que sourire au compliment, tout de même encore et toujours surpris par le kiné. Dans le bon sens néanmoins. Et heureusement qu'il y avait un peu de pénombre, sinon on aurait vu la couleur de ses joues. Les compliments lui faisaient toujours un petit effet, en raison de leur rareté.

— Un ourson... ? On m'l'avait encore jamais faite celle-là, lâcha-t-il avec un petit sourire, en repoussant la main d'Alex. T'es con, ça change pas... souffla-t-il avant de se pencher pour ravir ses lèvres furtivement.

Ça aussi, ça lui avait manqué. Et même si un vrai baiser le démangeait sérieusement, il y avait du monde dans le coin. Alors autant une rapide embrassade pouvait rester discrète, autant un baiser profond risquerait de mettre au courant tout le voisinage en une traînée de rumeurs. Et ça n'était pas le but. Il reprit une bouffée de cigarette comme substitut, mais se promit de trouver un coin tranquille après. Et ce fut à son tour de détailler quelque peu son amant. Bien habillé, la classe comme d'habitude. C'était presque comme s'il était dans son élément, bien que le plâtre gâche un peu l'effet.

— Tu t'es fait tout beau toi aussi, mais attends un peu, lança-t-il avant de sourire en coin, et d'ebouriffer sans état d'âme le pauvre Alexander. Voilà qui est mieux, rit-il de bon coeur, sous le regard courroucé de l'aîné.

Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette, toujours en souriant et en expira la fumée sur le kiné qui n'allait pas tarder à râler à propos de sa coiffure.

Comment Alexander était-il venu sur l´idée d´appeller Logan un "ourson" ? Mieux aurait été le terme "ours", pour sûr. Mais fait est que l´américain connaissait bien plus que la facade dure, solitaire et farouche de son amant. Il savait que dans le fond, cet homme n´était rien d´autre qu´un adolescent qui avait grandit beaucoup trop vite et qui avait besoin de se sentir soutenu et rassurer. De ce fait, ce canadien pouvait être mignon et adorable, tel un ourson que l´on avait envie de câliner et ne plus lâcher.

Souriant amusé lorsque Logan lui enleva la main de sa joue, il reprit sa béquille en main puis se redressa, et se recula légèrement, sans pour autant quitter son amant du regard. D´ailleurs, Logan reprit la parole pour lui que lui aussi s´était fait beau avant de lui ... ébouriffer les cheveux !

Entrant brusquement la tête dans les épaules, ignorant le léger craquement dans sa nuque, il lâcha, par reflex, sa béquille gauche et leva la main dans le but de se défendre. Mais Logan avait arrêté et était entrain de rigoler. Le fusillant d´un regard noir, Alexander tenta de remettre ses cheveux en place mais le mal était fait. Soupirant, il abaissa sa main sur la nuque et bougea la tête à droite et à gauche avant de se baisser pour ramasser sa béquille.

La reprenant en main, il se redressa, se rééquilibra, leva le regard puis ... envoya la béquille à la rencontre du tibia de Logan. Et ce avec une force non contenue.

"Sale ours mal lêché" l´injuria-t-il avant de sourire en voyant Logan se tenir la jambe et grimacer de douleur. Alors, s´approchant de son amant, Alexander le fixa "Ne jamais, JAMAIS, s´attaquer à un homme qui, bien qu´ayant une cheville en moins à tout de même toute sa tête et est capable de se défendre" il baissa son regard vers ses béquilles en souriant "c´est fou quand même, à quel point ces trucs sont pratique" Il releva le regard et attendit que Logan ait reposé le pied au sol avant d´aller l´embrasser furtivement. Puis, il se recula, juste assez pour parler "sale gosse" souffla-t-il.

Et il reparti à la recherche du bonheur sur les lèvres de ce beau diable. Rapidement, Alexander oublia qu´ils n´étaient pas seuls. Il oublia qu´on pouvait les voir et que des rumeurs pouvaient être mis en route. Mais pour tout dire, il n´en avait pas grand chose à faire.

alors, bien qu´ayant des mains occupés pour ne pas tomber, il s´approcha d´avantage de Logan et approfondit un peu plus le baiser. Putain. Deux jours sans ces doux baisers, sans cette chaleur, sans cette sensation, étaient 2 jours de gâcher.

Un coup de béquille dans le tibia était une réaction peut-être à peine exagérée pour un simple ébouriffage de cheveux. Un regard noir suffisait, ou alors un petit coup en représailles. Mais non, Alexander avait frappé d'un coup sans retenue le pauvre tibia de Logan. Il avait donc gagné un bleu, juste pour avoir dérangé quelque peu la coiffure du kiné. Ne s'y attendant pas vraiment, il n'avait pu esquiver, et se tenait à présent la jambe en grimaçant de douleur. Les dents serrées, il lâcha une injure sèche et maudit ces putains de béquilles qui, pour une fois, ravissaient au contraire l'américain. Et ce dernier avait d'ailleurs retrouvé toute sa tête et ses réflexes.

Une fois que James ait pu reposer le pied à terre sans souffrir le martyre, Alex en profita pour l'embrasser furtivement, le traiter de sale gosse, puis l'embrasser de nouveau. L'embrasser plus profondément. Malgré ses béquilles, il se rapprocha d'avantage. Logan en fit de même instinctivement, oubliant totalement les autres. Alex n'avait pas eu l'air d'y faire attention, alors il avait inconsciemment oblitéré ce détail. Ainsi, sa main se nichant dans le cou dans son amant, l'ancien détenu répondit franchement à ce baiser. Ça lui avait manqué, ces deux derniers jours. Ça lui paraissait tellement impensable de se passer de ces baisers à présent qu'il en vint à se demander comment il avait fait pour tenir. Ils durent malheureusement se séparer pour manque d'oxygène. Logan resta cependant un instant proche d'Alex et posa son front contre le sien. Il soupira doucement en murmurant.

— T'sais parfait'ment comment m'faire taire hein.. ?

C'était plus une constatation qu'autre chose. Fait est qu'embrasser le canadien était le meilleur moyen pour qu'il ne rétorque rien après un "sale gosse" ou un coup dans le tibia. Ou alors pour le calmer, comme il y a deux semaines. Mais quiconque s'y risquait autre qu'Alexander jouait avec sa vie. Bref. Suite à cette petite phrase, James s'éloigna, reprenant une distance correcte, et remit sa main dans sa poche. Il jeta un regard à sa clope. Il lui en restait moins de la moitié, et soupira brièvement avant de tirer une taffe. Les cigarettes se consument seules, et rapidement, donc il ne faut pas de distraction si l'on veut en profiter. Et les baisers entraient carrément dans la case "distractions".

Les deux hommes entamèrent ensuite une conversation aux sujets variés, et alors que Logan tirait l'une de ses dernières bouffée de tabac, ils furent brusquement coupés. Par un homme. Un type que l'ancien taulard avait déjà croisé dans les couloirs, mais qu'il n'arrivait pas à nommer. Ou du moins, il savait juste que son prénom était Peter, comme un certain enfoiré qu'il n'avait pas envie de croiser. Il savait aussi qu'il était un membre du personnel, thérapeute sûrement, mais rien n'était sûr. Dans tout les cas, le ton de cet homme était direct et dur, et ses propos laissaient clairement paraître un refus de réponse négative. Pour faire simple, il voulait qu'Alex et lui fassent leur duo pour en terminer au plus vite. Mais Logan buta aussi sur les surnoms. Il arqua un sourcil, avant de tourner un regard interrogateur sur Alexander, avant de reposer ses yeux sur le nouveau venu.

— Conclusion, t'as jamais appris la politesse, répliqua-t-il sèchement, pas ravi le moins du monde d'avoir été dérangé.

Il prit une autre taffe, se disant furtivement que par contre, l'attribution de Roméo et Juliette était juste. Disons que si le prénom féminin lui avait été attribué, il n'aurait pas juste répondu par des mots. Soit. Ce Peter peut bien ne pas être content d'être ici – l'amour de sied pas à tout le monde –, ça n'est pas une raison pour déranger ainsi les braves gens qui ne demandent rien.