Résident du Centre Personnel du Centre Autour du Centre

« Il faut de tout pour faire un monde. Même des cafards dans ton genre, qu’on a juste envie d’écraser sous nos pieds ». Cette phrase, prononcée par son père adoptif a été le début d’une vie de dérive. Une vie tragique, dont personne n’a envie de parler. Celle que l’on à envie d’oublier. Celle que l’on aurait envie d’arrêter prématurément. Celle qui est la notre. Mais commençant par le commencement.

Alys avait tout pour être aimé. Les premières années de sa vie, elle les vécu dans un Orphelinat. Née le 31 Octobre 1993, dans un petit village Canadien, à la frontière américaine, sa mère mourut d’une hémorragie interne. Son père, pauvre, sans emploie et alcoolique, devait déjà s’occuper de trois autre gosse. La venue au monde d’Alys ne lui apporterait que des ennuies. Ainsi donc, il l’abandonna sur le perron de l’orphelinat de la ville voisine avant de disparaitre avec les trois autres enfants.

Mais soit. Alys, était une enfant charmante. Avec ses grands yeux bleus argentés, sa peau blanche, ses quelques tâches de rousseur sur le nez et ses cheveux noir, longs et soyeux, elle avait tout d’une poupée. Les responsables de l’orphelinat la chouchoutaient et étaient aux petits soins avec elle. Le problème était que les autres enfants remarquaient quand Alys avait une plus grosse part de gâteau ou quand elle avait le droit de veiller plus tard. Ils étaient franchement rancuniers et le lui faisaient savoir. Tout d’abord en l’excluant de leur jeu de marelles, puis en l’excluant complètement de leur groupe. Ils disaient qu’elle n’avait cas allé voir les responsables, eux sauront l’occuper.

Et Finalement, la chance tourna. En mai 1999, un jeune couple arriva dans l’orphelinat. Tombant sous le charme de cette enfant, Emily et Dean Howlett l’adoptèrent. Après quelques formalités et de nombreux papiers signés, Alys prit place dans la voiture. Lorsque le véhicule démarra, elle fît un ‘fuck’ aux autres enfants et leur tira la langue. Ces deux gestes laissèrent rapidement place à un sourire innocent lorsqu’elle croisa le regard de sa nouvelle maman.

La vie dans la famille Howlett démarra excellemment bien. Peut-être même un peu trop bien. Mais Alys était jeune et naïve. Tout ce qu’elle savait s’était que son papa jouait au football avec elle et que sa maman lui donnait des cours d’équitation sur l’un des trois chevaux qui faisaient parti de la famille. Aux Howlett appartenaient encore 1 chien qui répondait au nom de Flocky, James un garçon de 13 ans, Marya 12 ans et une fille de 7 ans du nom d’Anna.

Tout se passait bien, jusqu’à la balade fameuse balade avec Anna. Alys, âgé maintenant de 12 ans, se débrouillant très bien à cheval, était parti en balade avec sa sœur. Elles rigolaient, s’amusaient et appréciaient les paysages enneigés du Canada. Sur le chemin du retour, Alys proposa de prendre un raccourci par la clairière qui bordait la forêt. Bien que réticente à l’idée de s’éloigner du chemin, Anna accepta finalement. Les deux sœurs s’engagèrent donc, confiante sur la clairière. Ce qu’elles ne savaient pas, étaient que cette clairière avaient été transformé en étang avant que le froid mordant de gèle l’eau et que la neige ne recouvre cette glace. Anna, qui avait devancé Alys, pressa légèrement son cheval, lorsque ça arriva.

L’animal avait posé ses deux sabots sur la couche de glace qui aurait put supporter le poids d’Anna, mais pas le sien. Dans un craquement sonore, la glace éclata et le cheval se retrouva avec les sabots avant dans l’eau. Paniqué, il se redressa vivement, fît un pas sur le côté et se retrouva maintenant complètement dans l’eau. Hennissant, se cabrant, il éjecta sa cavalière qui tomba entre ses sabots. Ce cheval, généralement calme et vouant une confiance toute particulière à Anna, était entrain de la piétiné. Dans sa panique, il ne savait pas quoi faire. Et Alys ? Son cheval avait paniqué à son tour et était parti au grand galop dans la forêt. Effrayée, la jeune fille n’avait qu’un seul reflex : se cramponner pour tenir sur le dos de l’animal.

Heureusement, le cheval avait trouvé lui-même le chemin de la maison. Ce qui se suivit ensuite était assez flou pour Alys.mais elle se rappellera toujours de cette image, lorsque le cheval d’Anna était apparu, essoufflé, trempé de sueur et d’eau, il roulait des yeux. Anna, elle, n’était pas là.

L’enterrement de sa sœur était l’évènement le plus horrible de sa vie. Autant pour Alys, que pour sa sœur, son frère et ses parents. Et en rentrant le soir, la jeune fille sût que la vie familiale n’allait plus jamais être pareille. Perdre un enfant, était une chose. Considérer l’autre enfant comme fautif dans cette mort, en était une autre. Pour les parents et pour le frère, une chose était sûre : si Alys n’avait pas été là, Anna serait encore en vie. Et ils le lui faisaient savoir. Dès que le nom d’Anna tombait dans une conversation, la mère se mit à pleurer et le père fusillait Alys du regard. La seule qui ne considérait pas Alys comme une meurtrière, était Marya. Mais notre adolescente n'avait pas l'occasion de jouir longtemps du soutient de sa grande sœur: contre l'avis du père de famille, Marya parti en Amérique, abandonnant Alys derrière elle.

Depuis, la situation familiale empirait de jour en jour. La mère en déprime, ne sortait plus du lit. Le père noyait son chagrin dans l’alcool et devenait violent envers la fille qui lui restait. Ce n’était même pas sa fille à proprement parler. Quand Alys faisait sa crise d’adolescence, son père la fit taire à l’aide de coup de ceinture. Parfois même il utilisait la cravache ou la chambrière. Ne sachant pas quoi faire, Alys se laissait faire. Mais pas éternellement.

Le 31 Octobre 2012, la situation escala. Une fois de plus, le père avait levé la main sur Alys et la rouait de coup, pour une raison aussi futile qu’inutile. C’est alors que, dans un moment de lucidité, la jeune fille se rebella. Se relevant, elle attrapa un vase et, hurlant, elle alla l’éclaté sur le crâne de son père, qui tomba, inconscient devant elle. Ignorant s’il était mort ou pas –si s’était le cas, tant pis pour lui- elle enjamba le corps et, sortant de la maison, elle alla à l’écurie, attrapa la bride de Bobby et harnacha le cheval. Sans prendre le temps de le seller, elle sauta sur son dos et galopa hors de l’écurie.

Ainsi, elle voyagea à cheval pendant 5 jours, sans manger et faisant fondre la neige pour avoir de l’eau. Ce fût, affamé qu’elle se retrouva dans une ville. N’ayant pas d’autre choix, elle vendit Bobby pour la minable de somme de 50$. Avec cet argent, elle se paya quelque chose à manger puis un transport vers l’Amérique.

Ce fût un chauffeur de camion qui travaillait pour une entreprise de San Francisco qui fût ce transport. Avec lui elle passa 3 jours sur la route. Silencieuse durant tout le voyage, elle se laissa déposer aux abords de la ville et donna le reste de l’argent à l’homme qui reparti sans posé plus de questions.

Elle passa tout le mois de novembre, tout le mois de décembre et une bonne partie du mois de janvier dans la rue. Vivant au jour le jour, elle réussi à survivre dans la rue. Gagnant en assurance, elle réussi à se faire une place entre tous ces sans abris. Et ne craquait plus. Elle n’avait plus sourit non plus.

Le 26 janvier 2013, fût le jour où tout semblait s’arranger. Pourtant, la journée avait mal commencé, avait mal continué et donnait l’impression de mal se terminer. Ce fût une journée glaciale. Alys n’avait plus mangé depuis les deux derniers jours et la couverture qu’elle avait volée ne lui donnait aucune chaleur. Le soir venu, les tremblements dans ses membres se faisaient de plus en plus violents et ses yeux se fermaient sans qu’elle ne le veuille. C’est alors qu’elle vit les deux hommes. Complètement éméché, hurlant des choses incompréhensibles, ils se dirigeaient dangereusement vers elles. Voulant fuir ces pauvres fous, Alys se leva mais ses jambes faillirent à leur tâche. Le manque d’énergie et le fait d’avoir été assise toute la journée n’aidaient pas. Les hommes l’empoignèrent violement et la tirèrent dans une ruelle.

Alys, rassembla le peu de force qui lui restait pour se débattre avec vivacité et hurler. Les inconnus avaient bien tentés de la faire taire à coup de poings dans la figure, mais ses cris avaient tout de même alerté quelqu’un. Celui-ci n’avait pas hésité à voler à son secours et, après avoir fait fuir les inconnus, il s’était présenté sous le nom de Logan. Ils avaient échangé quelques paroles et étaient arrivé sur le sujet d’un centre. Une sorte de foyer pour sans abris où il vivait lui-même depuis quelques temps.

C’est ainsi qu’Alys fît la connaissance du centre Adam Hawkes.