Gentil, doux, a l'air naïf • Peu communicatif sur lui-même, secret • Naturel inquiet • Hypersensible : empathique et émotif • Cherche toujours à rendre les autres heureux • Maladroit, autant dans les gestes que dans les paroles, mais pas volontairement blessant ou autre • A tendance à se considérer responsable pour tout • Vif, peut passer de l’amusement le plus enfantin au visage le plus sérieux, mais très rarement en colère • Intelligent, bonne mémoire sur ce qui le passionne • Trouble de l'attention, de la concentration et de la mémoire immédiate dû à son accident d'avion.- Spoiler:
29 février 1988, 2h09, Northampton, Angleterre. Rose Dan, une anglaise, donne naissance à Samaël, fruit de son amour avec David Dan, né à Londres de réfugiés juifs. Bien que le nom angélique du diable lui fasse office de prénom, l'enfant est un ange pour sa famille. Riant pour un rien, souriant, curieux, éveillé, intrépide, il est aussi maladroit. Aucune mauvaise intention derrière une assiette renversée ou un vase brisé, mais fait est que cela arrive souvent. Malgré ça, même lorsqu'il s'emmêle dans ses petits pieds ou se cogne contre une porte, il ne se fait jamais mal. Malchanceux et chanceux à la fois.
Au cours des années, des disputes de plus en plus fréquentes surviennent dans le couple qui bat de l'aile suite la mort prématurée d'une petite fille en cours de route. Le petit Samaël est laissé pour compte. Mais la seule chose qui l'ennuie est de ne plus voir ses parents sourire. Par tous les moyens, il essai d'avoir un minimum d'attention. Son petit cœur déborde de larmes pour la sœur qu'il ne connaîtra jamais, mais il le cache, et tente chaque jour de faire sourire ses parents.
Juin 1993. Ils déménagent ; un meilleur emploi. Ils ne roulaient pas sur l'or – malgré le petit côté aristo anglais de Samaël – et Rose souhaitait partir. A 5 ans et quatre mois, Samaël découvre Londres, ébloui et fasciné. Ils trouvent une petite maison dans un quartier résidentiel excentré, et les années qui suivent sont banales. Le petit garçon va à l'école, se fait quelques copains, mais devient aussi un souffre-douleur. Plus petit, plus chétif, plus intelligent, il est souvent rejeté avec les autres en marge, comme la petite écossaise rousse qui ne parle que de contes de fée. A l'époque, il ne comprend pas pourquoi ses camarades ne l'aiment pas et essaye de se faire accepter. Il abandonne l'idée vers ses 10 ans, se mettant alors délibérément à l'écart car les enfants qui le rejettent sont immatures et puériles. Côté famille, ses parents se disputent de plus en plus ; toujours tendus, sur les nerfs, en partie à cause de leur boulot. Samaël subit les foudres de son père pour un oui ou pour un non. Durant les cinq années, le garçon se prend plus de baffes que le nombre de couverts qu'il a accidentellement brisés.
Août 1998. Le père doit partir quelques jours pour son travail. Le 15, il est tué dans l’attentat d’Omagh, en Irlande du Nord. Samaël, 11 ans et demi, et sa mère, sont dévastés. Peu de temps après, celle-ci croit comprendre que tout est de la faute de son fils. En effet, depuis sa naissance, tout part de travers. Elle devient quelque peu aigrie envers lui, alors qu’il n’y est pour rien. Et quand son amie, la petite écossaise, frôle la mort en se faisant renverser par une voiture en traversant la rue pour rejoindre Samaël, Rose n’a plus aucun scrupule à le surnommer Shoah ; « catastrophe ». Un mot juif, comme pour rattacher le père. L’enfant, déjà sensible à la base, n’en est que plus touché.
Le loyer a de plus en plus de mal à être payé. Dans la famille, une grosse dispute d'héritage éclate, et Rose coupe tout simplement les ponts après avoir récupéré sa part. Septembre 2000. Ce petit sursis accordé, ils déménagent, la mère ayant décidé de refaire sa vie. Délaissant l’Angleterre, au grand damne du fils, direction les États-Unis. Cependant, l’avion qui les mène en Californie a quelques problèmes. Parmi les quelques rescapés de l'accident se trouve Samaël, désormais orphelin. Janvier 2001. Il se réveille après quatre mois dans le coma, mais ne sait plus qui il est. Heureusement, sa mémoire revient doucement, bien que des troubles de celle-ci, ainsi que de l’attention, soient toujours d’actualité. On le place alors dans un orphelinat à Sacramento, sa famille ne voulant plus entendre parler de lui.
A peine âgé de 13 ans, il comprend qu'il est seul, et pense qu'il apporte vraiment la malchance à ceux qui l'entourent. Il essaye néanmoins de créer des liens avec des enfants du foyer, malgré la tendance innée de certains à le repousser, alors qu'il n'aurait jamais fait de mal à une mouche. Il se présente aussi plus volontiers sous le surnom de Shoah, oubliant parfois son prénom et trouvant que celui-ci est plus approprié. Durant les années qui suivent, le garçon se cultive et lit énormément, se créant une bulle. Il aime l'Histoire, la Littérature, les pays nordiques, son Angleterre natale, les musées, le Cinéma, la Musique. Cette différence de centres d'intérêts marque encore plus le fossé entre lui et les autres. Mais une chose les rapproche parfois : le foot. Samaël est très doué, et s'il n'avait pas eu cette constitution d'épingle et un problème de dos suite à une très mauvaise chute, il aurait bien aimé devenir pro. Quelques familles d'accueil l'acceptent, mais sa maladresse le reconduit toujours à la case « orphelinat ».
Le collège et le lycée sont bientôt derrière lui ; marqués par l'isolement, les insultes. Heureusement, il a quelques amis, qui finissent cependant toujours par se détourner. Mais Samaël comprend, habitué à la solitude et à la versatilité des autres. Il laisse couler, même si les injures presque quotidiennes finissent par peser lourd, lors de sa dernière année de lycée. L'entrée à l'Université pour un Bachelor of Arts, littérature, est on ne peut plus bénéfique. Et malgré ses 18 ans, Samaël reste au foyer, apportant son aide en échange. Février 2008. Il doit néanmoins partir sur décision des dirigeants de l'orphelinat. Il se trouve un petit studio meublé à la limite de Bayview et de Potrero Hill, voguant de petits boulots en petits boulots.
Avec tous ses changements, il rate de peu son troisième semestre. Il retente alors sa chance et réussi, puis continue sur sa lancée. Début 2010. Coïncidant avec la fin – et la réussite –, de son sixième semestre, il se déniche un job de serveur dans un bar. Abandonnant ses études, il travaille à temps plein pour vivre, malgré les deux semestres qui lui restent pour le diplôme. Il se plaît bien dans son job, appréciant l'ambiance et la compagnie. Février 2011. Tout est bien allé pendant près d'un an. Mais le bar doit mettre la clé sous la porte. Et Samaël est expulsé de son appartement quelques mois plus tard. Le petit boulot qu'il a trouvé à la supérette du coin ne rapportait pas assez, et il a même fini par être renvoyé.
Fin d'été 2011. A la rue à 23 ans, Samaël n'a qu'un sac et quelques affaires. Il erre sans fin, de squats en squats, se tenant éloigné des drogues, alcools, et types louches. Ces jours sont les plus longs de sa vie, mais son caractère ne change presque pas ; gentil et généreux, il donne parfois son argent récupéré à la manche à d'autres, malades par exemple. Il résiste tout de même aux propositions indécentes, ayant encore de l'estime pour lui-même. Deux femmes lui ont déjà proposé de l'argent contre une nuit, ainsi que plusieurs hommes.
Mars 2013. Une nuit, alors que Samaël somnole à peine, il est repéré par deux hommes bien éméchés et aussi cleans qu'un rat d'égout. Le jeune homme ne fait pas attention à eux, les hommes sortant des bars sont monnaie courante, et c'est ainsi qu'il se fait surprendre sans possibilités de fuite. Ces deux types lui ont déjà demandé de vendre son corps, mais cette fois-ci, ils ne demandent pas ; ils prennent. Grâce à leur force, ils le traînent dans une ruelle, ne rechignant pas à donner des coups pour le faire taire. Lui retirant l'innocence qui lui reste, faisant fi de ses cris à s'en déchirer les cordes vocales, de ses larmes de douleur, ils. Samaël se sent à peine sombrer dans l'inconscience.
Lorsqu'il s'éveille, l'après-midi est bien avancée. Immédiatement, les larmes et les souvenirs de la nuit reviennent. Sale, souillé, minable, ayant perdu le peu d'amour-propre qui lui restait, il est totalement brisé. A 25 ans, il ne veut que mourir, se haïssant, haïssant sa vie, haïssant ses agresseurs. Encore habillé de ses vêtements déchirés, il rattrape sa couverture miteuse et la remonte sur lui, s'installant à l'angle de la ruelle et de la rue, profitant des rayons du soleil en attendant la fin – ou quelque chose pour s'ouvrir les veines. Tête baissée, ses yeux rougis de larmes fixent le sol sans le voir le restant du jour. Il ne fait attention à rien ni à personne, pas même à la faim et à la soif qui le tenaillent. Il n'a plus envie de rien.
La nuit s'écoule sans qu'il ne dorme, hanté par les cauchemars. Puis vient le jour, le soleil. Les gens passent, ne s'arrêtent pas, lui renvoyant sa solitude à la figure. Mais quelqu'un s'arrête à sa hauteur, s'approche, puis s'accroupit. Samaël relève les yeux vers la jeune femme, mais le rebaisse aussitôt et se recroqueville davantage sous sa couverture. L'inconnue sourit alors doucement, rassurante, et lui tend la main.
Cette jeune femme, elle s'appelle Micah Roland. Samaël lui fait confiance, parce qu'elle a été la première à l'aider. Il la suit donc au Centre Adam Hawkes. Grâce à elle, il y entre officiellement le 6 mars 2013.