Pour la première fois depuis longtemps, Logan avait rêvé de son Canada natal, celui tout en neige et en montagnes. En se réveillant ce matin-là, il fut pendant quelques secondes persuadé d'être de retour dans la maison de son enfance, avant de se souvenir qu'il était désormais bien plus au sud. Il fut un instant déconcerté. Puis, sans plus tarder, il sauta sous la douche pour éviter que des pensées nostalgiques à souhait ne lui capturent l'esprit. D'ailleurs, ledit esprit se dirigea plutôt vers Alexander.

Ce n'est qu'une fois habillé qu'il remarqua qu'il était encore tôt. Du moins, pour lui. Ça n'était pas tous les jours qu'il était d'attaque à 9h. D'ordinaire, il se levait tout juste à cette heure-là, et enclanchait le mode automatique jusqu'à son bol de café et à sa cigarette du matin. Bref.

Aujourd'hui était, il ne faut pas l'oublier, un jour particulier. En effet, Alex et James avaient prévu une petite virée au Canada. Le pourquoi n'était pas vraiment défini, ils y allaient juste pour quelques jours. Un bon gros week-end en perspective en somme. Ils en avaient parlé lors de leur sortie au ciné, et lorsqu'ils s'étaient revus par la suite, ils avaient — ou plutôt Alex avait — de nouveau abordé le sujet. Et nous voilà donc deux semaines plus tard, avec tout en ordre pour ce petit voyage.

L'ancien dealer préparait donc ses affaires. Comme il n'avait pas grand-chose à la base, cela fini plutôt rapidement. Une fois le sac fait, il se rendit compte qu'il n'était bizarrement pas passé par la case café-clope. Se rendant à la cuisine, il se fit un mug de café et retourna le siroter dans sa chambre, fenêtre ouverte et cigarette aux lèvres. Il n'avait plus qu'à attendre le kiné. Et pour passer le temps, il prit son carnet à dessin, s'installa sur son lit, dos à la porte, et se mit à crayonner un paysage montagneux, comme il en avait le souvenir. Sa boisson chaude et sa cigarette passèrent sans même qu'il ne s'en rende compte.

Le départ pour le Canada était imminent. Et plus l´heure de départ approchait, plus Alexander sentait la pression monter en lui. Qu´il organise le tout avait été une évidence, étant donné que Logan était encore résident du centre et n´avait donc pas un accès illimité au net. Aussi, cet homme lui avait laissé carte blanche quant aux choix de la ville, de leur habitation et tout et tout. Ainsi, Alexander avait opté pour un chalet sur une colline aux abords de Vancouver. Il était tombé sous le charme de cette maison car elle était isolée mais en même temps facile d´accès et proches de pistes de ski et Snow board. D´ailleurs, là aussi il avait réservé une planche pour Logan. Lui-même avait son propre équipement.

Pour lui, tout était près et très bien planifié, jusqu´au moindre détail. Pour une côté pratique, il avait décidé qu´ils prendront l´avion et qu´ils loueront une voiture sur place. Tout cela- le vol allé/retour + location de la voiture + location de l´équipement + location de la maison + les dépenses sur place- n´étaient pas ce qu´il y avait de moins cher (Surtout qu´Alex aimait bien ne pas se contenter de peu ...). Mais soit. Son amant lui remboursera une partie dès qu´il en aura les moyens.

Debout dans sa chambre, devant sa valise, Alexander fixa le contenu, moue de réflexion sur le visage. Il avait regardé la météo qui s´annonçait excellente ce week-end. Froid glacial - un peu moins de -10 degrés Celsius- et d´importantes chutes de neige en soirée et durant la nuit. Mais les journées devaient normalement être ensoleillées. Les conditions étaient donc optimales. Enfin.

Après avoir ajouté un dernier pull et prit une deuxième paire de gants, Alexander ferma la valise et la descendit du lit. Épaulant son sac à dos - dans lequel il avait fourré un bonnet, un casse-croute, un magasine et un livre ainsi que d´autre choses plus futiles- il attrapa sa valise et sortie de sa chambre, plaça sa planche sous le bras, puis de la maison et ...

... se retrouva une vingtaine de minutes plus tard devant la porte de la chambre de Logan. Il toqua deux fois puis, sans attendre, ouvrit la porte et entra.

"Bonjour, Canadien" dit-il d´une voix enjoué en déposant sa valise, son sac à dos et sa planche à côté de la porte, qu´il avait refermé. Ouvrant son sac, il en sorti un petit paquet et le balança sur le lit de son amant, avant de s´y diriger lui-même. "Cadeau" dit-il en se penchant en avant pour embrasser Logan avant d´enlever ses chaussures et s´assoir en face de son ami. Croisant les jambes, il posa ses mains sur ses genoux et observa comment le canadien ouvrit le paquet. "J´me suis dit que t´en avait surement pas. Et puis, même si tu en avais, ce ne sera pas la même qualité que celles-là"

Se mordant légèrement la lèvre inférieure, Alexander appréhendait quelques peu la réaction de son amant face à ce cadeau ...

En fait, le kiné s'était occupé de tout. Mais vraiment de tout. James avait bien conscience qu'il lui rembourserait sa part, mais pour l'heure, il n'en était pas capable. Donc pour lui c'était un peu comme un week-end tout frais payés. Il ne s'était pas non plus pris la tête et avait laissé à Alexander le choix de leur destination, qui avait jeté son dévolu sur les abords de Vancouver — pour les stations de ski. Et c'était tout ce que Logan savait pour le moment, outre le fait qu'ils prendraient l'avion, ce qui ne l'enchantait guère. Soit.

Deux coups à sa porte le sortir de son esquisse et il n'eût besoin de ne rien dire que déjà, il savait Alex dans la pièce. Se tournant, toujours assis sur le lit; pour pouvoir le voir, il fut étonné de voir un paquet atterrir près de lui. James remarqua aussi la planche de snow, mais cela était secondaire. L'américain vint l'embrasser puis s'installa aussi sur le lit. L'ancien dealer n'avait pas eu besoin de l'entendre pour remarquer que c'était bel et bien un cadeau qu'il tenait entre ses mains.

En déballant ledit cadeau, il ressentit ce que tout le monde ressent dans un moment pareil : de la joie mêlée à une forte dose d'appréhension. Mais dans ce cas-là, il était bien plus heureux qu'une personne ordinaire puisque des cadeaux, inutile de préciser qu'il n'en avait plus reçu depuis des lustres. Écoutant à moitié les paroles de son amant, Logan fit bientôt face à une paire de lunettes de ski. Premièrement, il resta sans voix ; elles étaient superbes et avaient en effet l'air d'être de qualité. Deuxièmement, il releva la tête vers Alex, et ne retint pas le moins du monde son sourire. Sourire qui s’agrandit en remarquant le petit air inquiet du kiné.

— Tu pense à tout, mais vraiment à tout, lâcha le Canadien en rigolant doucement.

Il attrapa ensuite le kiné par la nuque, et se pencha vers lui tout en faisant légèrement pression pour qu'il fasse de même. Il eut cette fois-ci un sourire doux. Disons que si un jour un gars lui avait dit qu'il se comporterait comme ça, il l'aurait pris pour un timbré sans aucun espoir. Alex le changeait un peu, finalement. Ou en tout cas, lui avait réussi à trouvé comment le caresser dans le sens du poil. Bref. Logan déposa tout d'abord un rapide baiser sur les lèvres de son Alexander.

— Merci, souffla-t-il en se reculant un peu pour fixer son regard dans le sien pour quelques instants, avant de l'embrasser de nouveau.

Ça commençait bien. Très bien même. James ne se reconnaissait pas dans les moments pareils, mais il n'en avait rien à faire. Il était tombé dans les filets d'Alex sans même s'en rendre compte et maintenant, il avait juste l'impression d'avoir trouvé une nouvelle drogue. Une drogue qui l'a rendu accro, cette fois-ci. Et nul doute que cela s'aggravera avec le temps. L'ancien détenu finit par rompre le baiser, puis se redressa. Il jeta un coup d'oeil à son cadeau, pour ensuite regarder Alex.

— C'était pas nécessaire tu sais, il eut un petit sourire. Mais merci quand même.

Il déposa une dernière fois ses lèvres sur la joue de l'américain avant de se lever du lit et d'aller ranger soigneusement sa nouvelle paire de lunettes dans son sac de voyage. Du même coup, il rangea ses affaires de dessin dans un sac en bandoulière qu'il avait récupéré il y a peu et qui était vachement bien pratique. Il pourrait les avoir prêt de lui et, accessoirement, s'occuper pendant le vol. En parlant de ça, il n'avait jamais pris l'avion — il n'avait jamais eu les moyens — et il n'avait jamais compté le prendre non plus. Cependant, cette petite peur de voler, il la gardera bien pour lui. Se remettant debout, il se tourna vers Alexander.

— A quelle heure le vol ?

Ils avaient deux heures avant leur vol, et un taxi serait là dans un petit quart d'heure. James acquiesça machinalement, tandis qu'Alex s'était levé pour s'approcher de lui. Ni tenant plus, le kiné l'agrippa par les hanches pour l'attirer à lui, et Logan se laissa faire de bonne grace. Ses bras se nouèrent autour de la taille du plus petit, alors que celui-ci lui caressait la joue, avant de sceller leurs lèvres une nouvelle fois. La tendresse s'evapora quelque peu du baiser lorsqu'il devint plus profond. Le canadien répondit sans se faire prier à cet échange, serrant Alexander contre lui en retour à la pression exercée sur ses propres reins.

Hélas, ce moment fut trop court au goût de l'ancien détenu. Alex se recula un peu, après avoir rompu le baiser. Il l'observa quelque peu avant de rigoler doucement. Logan lui ne riait pas, il était frustré d'avoir été privé de son jouet aussi vite. Mais cela lui passa bien vite au final. Le kiné précisa expliqua rapidement qu'ils seraient à Vancouver aux alentours de 14h15, et qu'ils auraient donc le temps de récupérer la voiture, l'équipement de James puis de s'installer dans leur location, qui était un peu isolée mais tout de même facile d'accès et à 5 minutes des pistes. Bref, la petite maison était très bien placée.

Alexander glissa le sac de Logan dans le sien et, sous le regard interrogateur de ce dernier, ajouta rapidement que c'était pour éviter de payer pour deux bagages. L'ancien dealer haussa simplement les épaules, avant de sourire lorsque le kiné lui demanda s'il n'avait rien contre le fait de faire du snowboard nocturne, étant donné que les pistes ne fermeraient pas avant minuit ce week-end. James secoua doucement la tête.

— J'ai jamais testé, mais ça peut être marrant, répondit-il simplement.

Il avait déjà parcouru la montagne à la nuit tombée, l'été surtout, mais jamais dévaler les pistes de ski. Ça devait pas être mal. Surtout qu'à des heures pareilles, les températures font fuir les frileux, et l'obscurité relative les débutants. Pour faire simple, il y aurait moins de monde qu'en journée, ce qui serait tout de même mieux. Dans tout les cas, Logan devrait se refaire la main, surtout qu'il n'a que peu fait de snow mais préfère largement ça aux ski. En parlant de ça, une chute ne serait pas la bienvenue. D'ailleurs, les pensées des deux amis en arrivèrent au même point.

Alexander s'approcha en effet de son patient, et, posant une main sur son épaule gauche, lui ordonna presque de ne pas tomber pour éviter toute blessure. Il rajouta qu'il n'avait pas envie de regretter leur séjour. Ce à quoi James répondit en levant discrètement les yeux au ciel. Déjà quoiqu'il s'y passe il ne regretterait rien, et puis il ferait attention, lui non plus n'avait pas envie de souffrir de nouveau. Le kiné se perdit un instant dans ses pensées, marmonnant qu'ils auraient dû faire quelques séances supplémentaires. Logan laissa un soupire bref lui échapper.

— Mais t'inquiète pas bon sang, j'suis grand, j'sais encore faire attention, répliqua-t-il franchement. Tout ira bien.

Il n'avait plus mal à présent. Enfin, tant qu'on ne lui donnait pas de coup, ou qu'on ne lui empoignait par l'épaule comme une brute. Et aussi tant qu'il ne faisait pas de mouvements trop amples, trop vifs... Des mouvements qui sollicitaient plus que de raison son articulation en gros. Soit, il n'y avait aucune raison qu'il se fasse mal, donc il ne se ferait pas mal. Manquerait plus que ce soit Alex qui se blesse tiens... Mais ne parlons pas de malheur. Doucement, Logan dégagea la main du kiné mais la garda dans la sienne. Il lui offrit un petit sourire, qui prit des teintes taquines en s'agrandissant.

— Par contre, si tu veux m'faire quelques massages c'week-end, j'suis pas contre, du moment qu'tu joues pas au sadique.

D´un côté, les appréhensions d´Alex étaient complètement fondées: l´épaule de Logan aura toujours des séquelles de sa blessure et le risque de re-luxation était assez grand, si on ne faisait pas attention. D´un autre côté, Logan s´était révélé être un bon patient: Toujours près à supporter les pires thérapies, toujours motivé à faire ce qu´on lui disait - bien qu´il ne soit pas tous les jours très coopératif- et, bien évidement, il avait envie de guérir et de ne plus avoir mal. Aussi, Alexander le savait brute et impulsif, mais en même temps assez prudent pour ne pas se blesser à nouveau. La douleur vécue y était sans doute pour beaucoup. Enfin soit.

Souriant doucement, quelque peu rassuré par les paroles de Logan, Alexander hocha la tête et se recula légèrement. Il s´apprêtait à retirer sa main de l´articulation de son amant, lorsque ce dernier lui attrapa la main et la serra doucement dans la sienne. Un sourire taquin sur les lèvres, il lui dit qu´il ne sera pas contre quelques massages du moment qu´Alexander ne joue pas au sadique. Cette dernière parole fît agrandir le sourire sur le visage de notre américain. Malicieux, il s´avança vers le canadien.

"Tu sais bien que ´massage´ et ´sadisme´ sont inséparable" murmura-t-il avant de lui voler un baiser et hausser les épaules " Enfin, je pense pouvoir faire une exception pour toi"

Ce disant, il secoua légèrement le bras pour que Logan lui lâche la main et se détourna. Épaulant son sac à dos, il empoigna la hanse de sa valise puis s´immobilisa. Il regarda son snow board, puis Logan, puis son snow board, puis à nouveau Logan, puis soupira doucement.

"Fait attention à pas l´cogner partout." il darda un regard sérieux sur son amant "car croit moi, je te ferais payer la moindre petite fissure ..."

... en nature, ajouta-t-il mentalement avant d´ouvrir la porte. Du coin de l´œil, il remarqua comment Logan avait coincé le snow board entre son bras et ses côtes. Hochant une fois la tête, Alexander se mit en route. Descendant les escaliers, il traversa le hall puis sorti sur le trottoir où le taxi les attendait déjà. Souriant et saluant la chauffeuse, il la laissa ouvrir le coffre puis y plaça ses affaires. Pour la planche, le problème était un peu plus grand. Mais finalement, avec un minimum de réflexion et d´ingéniosité, elle trouva sa place entre Logan et Alex. Après qu´Alexander ait affirmé à la chauffeuse que s´était effectivement à l´aéroport qu´ils allaient, celle-ci hocha une fois la tête et démarra tranquillement.

Alexander lança un coup d´œil à son Canadien et, remarquant que celui-ci regardait vers le centre, il se pencha légèrement vers lui et, tendant son bras, lui tapota la cuisse. En croisant son regard, notre kiné lui offrit un immense sourire.

"J´ai rêvé du Canada cette nuit" dit-il en lui faisant un clin d´œil avant de se redresser "ah et j´ai regardé la météo aussi. Si le temps est comme prévu, on aura droit à des températures du genre -10 degrés avec un énorme soleil et un ciel bleu. Pendant la nuit, y aura des chutes de neige assez importantes, histoire qu´une jolie couche poudreuse recouvre les pistes" son regard se fît interrogateur "ça fait longtemps que tu fais du snow board ?" demanda-t-il, curieux de savoir s´ils pouvaient ou non tester la piste noire.

Malicieux, Alexander répliqua que sadisme et massage allaient toujours de pair. Cependant, après avoir voler un baiser au canadien, il précisa tout de même qu'il ferait sans doute une exception. Souriant donc, James se promit de lui rappeler ces paroles, puis relâcha sa main. Tandis qu'il allait refermer la fenêtre avant le départ, il attrapa en même temps son sac en bandoulière et sa veste. Lorsqu'il sentit de le regard du kiné sur lui, il s'immobilisa et le zyeuta à son tour. Celui-ci avait sa valise, et ses yeux alternaient entre Logan et sa planche. Un soupir plus tard et il le prévint avec sérieux que la moindre fissure lui coûterait cher. Néanmoins, l'ancien dealer arborait tout de même un sourire en coin en s'emparant du snow board.

La descente jusqu'au taxi se passa sans la moindre encombre. Disons que même sans menaces, Logan aurait fait attention à la planche. Soit. Les bagages trouvèrent naturellement leur place dans le coffre, et le snow board fut installé entre Alex et James. La chauffeuse, après confirmation de l'américain, mit le cap sur l'aéroport. L'ex-dealer regardait distraitement vers le Centre quand il sentit une main sur sa cuisse. Il croisa alors le regard d'Alexander, qui souriait de toutes ses dents et lui annonça avec un clin d'oeil qu'il avait rêvé du Canada cette nuit. Logan sourit doucement en retour, puis reposa son menton dans sa paume en reportant son attention à l'extérieur. Il écouta distraitement les paroles d'Alex et ne retint que le fait que la météo serait idéale. Il reporta ensuite son attention sur son amant lorsque celui-ci lui demanda si cela faisait longtemps qu'il faisait du snow board.

— J'en ais plus refait depuis que j'suis aux US, haussa-t-il les épaules. Et j'ai plus fait de ski quand j'étais gosse, mais j'préfère largement le snow.

Et puis, ne pas savoir maîtriser une planche de snow board et des ski pour un canadien — qui y avait passé les vingt premières années de sa vie de surcroît —, c'est comme si un hawaïen ne savait pas nager. Enfin bref. Le reste du trajet fut heureusement rapide. Ou du moins, plus rapide qu'escompté par James. Arrivé devant l'entrée principale, le taxi s'arrêta. Logan réussit à sortir la planche de la voiture sans la rayer, avec un peu d'aide du kiné, puis ce dernier récupéra sa valise, paya, et ils purent enfin mettre un pied dans l'immense infrastructure. Là, tout se passait bien. Les formalités passèrent comme une lettre à la poste, pas si vite que ça, mais facilement, James laissant avec plaisir Alex se charger de tout.

Lorsqu'ils furent débarrassés de la valise et du snow, ils durent attendre un loooooong moment dans la file pour passer aux détecteurs de métaux. Encore une fois, tout allait comme sur des roulettes. Ils n'avaient rien à cacher après tout. Logan était réglo à présent, et ça n'était pas à cause de ça qu'il commençait doucement mais sûrement à appréhender le vol. Et voir les avions depuis la salle d'embarquement n'arrangea rien à la chose.

S'étant assis pour patienter jusqu'à l'embarquement, Alex avait l'air nettement plus serein que le canadien. Il fixait les avions d'un oeil méfiant, puis poussa un soupir en serrant les poings sur ses cuisses. Replaçant son regard devant lui, il se passa une main sur le front, en priant pour tout continu d'aller aussi bien. Repoussant au loin ses pensées à propos du vol, il tourna la tête vers Alex, faisant comme si de rien n'était.

— Et toi t'en as beaucoup fait du snow ? Et t'as d'jà tester les pistes aux alentours de Vancouver ?

Les formalités de l´aéroport se passèrent sans problèmes. Alexander avait craint que le passé de Logan ne soit un obstacle. Mais finalement, cette pensée était absurde. C´est vrai quoi. Il avait les cheveux ébouriffés, une barbe, était grand et avait un look un peu rebel. Mais franchement, ce n´était pas pour autant qu´il avait ´ex-dealer´ ou ´ex-taulard´ tatouer en grand sur son front. Et puis, la description comptait aussi pour Alexander -sauf au niveau de la taille, mais ça on s´en fout- et lui avait un passé complètement clean. Bref. Tout ça pour dire que ces craintes se volatilisèrent lorsque leurs bagages et la planche -pour laquelle Alex avait insister un transport sans encombre et avec douceur- fûrent donner, qu´ils fûrent passé sous le détecteur de métaux et qu´ils fûrent installer dans la salle d´attente.

Maintenant, ils devaient patienter jusqu´à leur embarquement. Notre kiné était debout, les mains croisées derrière son dos devant la vitre et observait avec une certaine fascination, les avions décoller et attérire. Dans son ventre, une excitation grandissante se fît sentir. Il avait toujours aimer prendre l´avion. Se trouver en l´air avait quelque chose d´incroyablement fascinant. Mais cet avis n´était surement pas partager avec son amant.

Avec un coup d´oeil au- dessus de son épaule, il remarqua comment Logan lançait des petits coups d´oeil méfiants aux machines, tandis que ces poings se serrèrent sur ses cuisses. Souriant en coin, parce que c´était quand même un peu marrant de voir que Logan avait peur de quelque chose, il s´approcha de lui et s´installa sur le siège d´à côté. Alors que le canadien se passait nerveusement une main sur le front, Alexander s´apprêtait à lui dire quelque mots rassurant, mais fût couper par la prise de parole de son ami. Curieux, il lui demanda depuis combien de temps il faisait du snow-board, lui, et s´il avait déjà tester les pistes aux alentours de Vancouver. Souriant, Alexander hocha la tête.

"Oui, j´ai déjà tester les pistes. Ces d´ailleurs sur l´une d´entres elles que j´ai appris à tenir sur une planche." Il réfléchit rapidement "je devais avoir genre ... 6 ans ? Ouais c´est ça, 6 ans. Depuis, je vais quasiment tous les ans à la montagne pour ne pas perdre la main" Il rigola un peu puis s´adossa au dossier de la chaise en soupirant doucement "J´en ai testé pas mal, des pistes. Des Alpes françaises, en passant par la Suisse, l´Italie et même en Nouvelle Zélande ... mais faut dire que les pistes du Canada sont vraiment celles que j´ai le plus aimé"

Son regard se perdi un instant dans le vide, comme d´habitude lorsqu´il parlait de ses voyages. Enfin. Reprenant rapidement ses esprits, il tourna la tête vers Logan, au moment oú ce dernier lançait un autre coup d´oeil méfiant aux avions qui s´avançaient sur la piste. Affichant un sourire confiant, Alexander se pencha vers son amant et posa une main sur sa cuisse

"T´inquiète pas, va. T´as plus de chance de mourire d´une explosion de toaster que d´un crash d´avion" Il le fixa un instant puis lui tapota la cuisse et se leva "je vais aux toilettes. Tu devrais en faire de même"

Ce disant, il se leva et se dirigea vers le sanitaire des hommes. Il restait 20 minutes avant l´embarquement.

Alors que Logan n'était pas à l'aise à la vue des appareils, Alexander lui, paraissait presque excité de voler. Quelque chose que l'ancien dealer ne comprendrait sûrement jamais. Il était carrément terre à terre lui. Il n'était pas né en montagne pour rien. Prendre l'avion, ne plus sentir la terre sous ses pieds, être dans les airs, sans rien pour retenir quoi que ce soit, ça commençait à l'angoisser. Plus il y pensait, moins ça allait.

Finalement, James changea de sujet en questionnant Alex sur sa pratique du snow. Celui-ci expliqua donc que c'était sur les pistes de Vancouver qu'il avait apprivoisé le snow board. Il avait ensuite testé tout un tas d'autres stations, en France, en Suisse, tout ça. Il y allait chaque année. A mesure que le kiné parlait, l'ancien détenu mesurait d'autant plus le fossé qui les séparait niveau financier. Ça ne le dérangeait pas personnellement, mais leurs moyens découlaient directement sur leur personnalité. C'était un constat comme un autre, et ça permit à Logan de penser à autre chose qu'aux amas de ferrailles volant à l'extérieur.

Enfin, le kinésithérapeute posa une main sur la cuisse de l'ex-dealer, s'approchant de lui, alors qu'il jetait un nouveau coup d’œil peu rassuré à un avion qui décollait. Le canadien sursauta légèrement, puis tourna la tête vers son amant pour tomber sur un sourire confiant. Alex le rassura de quelques mots, auxquels James répondit juste en poussant un soupir avec froncement de sourcils compris. Néanmoins, cela marcha quelque peu et alors qu'Alexander se rendit aux toilettes, James calma son appréhension.

Durant les vingts minutes d'attentes, il fit un tour aux sanitaires, après qu'Alex soit revenu. Et puis vint finalement le moment de l'embarquement. La petite peur de Logan refit alors surface. Bien sûr, il n'avouerait jamais cela, et fourra habilement ses mains dans ses poches pour les maintenir en place. De légers tremblements les agitaient en effet, mais il fit tout pour le cacher. Et à part le fond de son regard, rien ne trahissait son appréhension. C'est aussi parce qu'il savait que le kiné le connaissait bien qu'il évita de croiser son regard. Encore une fois, sa fierté instinctive reprenait le pas sur le reste.

Soit. Le passage de la passerelle se passa relativement bien. Cependant, à chaque pas qui le rapprochait de l'avion, Logan sentait son ventre se contracter, et accessoirement jouer au shaker. Il expira discrètement, fermant les yeux un instant, et se concentrant sur autre chose. Il répondit à l'hôtesse leur souhaitant la bienvenue à bord par un simple signe de tête, et suivit Alex jusqu'à leurs places. Le kiné s'installa d'office prêt du hublot, laissant l'ex-détenu s'asseoir à côté. Sur la demande de l'aîné, il plaça leurs sacs dans les compartiments prévus à cet effet, et s'assit enfin. Il eut le temps de sentir sa boule au ventre prendre de l'ampleur, le temps que l'avion se mette en place pour le décollage, et que l'hôtesse fasse son petit manège pour les consignes de sécurité. Et inutile de dire que lorsque l'avion s'élança, la main de James se crispa sur l'accoudoir.

— 'Tain... siffla-t-il doucement, sentant que ça empirait, avant de prendre une grande respiration quand l'appareil décolla. J'aime pas ça.

Logan n’était vraiment pas rassuré. Cela se voyait déjà à sa démarche sur la passerelle. Lente et hésitante ; elle était le reflet de ses ressentiments, comme s’il espérait repousser le plus loin possible le moment où ils monteront dans l’avion. D’un côté, Alexander trouva cela amusant, d’un autre côté, il pouvait comprendre la peur de Logan. Mais il n’eut pas le loisir de continué d’avantage ses pensées, car ils entrèrent enfin dans la machine. Logan salua l’hôtesse d’un bref hochement de tête. Alexander, plus poli, lui adressa un sourire, un ‘bonjour’ et un ‘merci’ avant de rejoindre Logan à leur place. Evidement, il prit le côté hublot. Le canadien, lui, n’eut pas le choix et dût s’assoir à côté de lui. Mais étant donné son état d’esprit, il ne fît pas d’histoire. Soit.

Du coin de l’œil, Alexander remarqua comment les mains de son amant tremblaient lorsqu’il voulût attacher sa ceinture. Le pauvre, il était vraiment en proie d’une panique croissante. Alexander, après avoir fermé sa propre ceinture voulût aider son amant à en faire de même, lorsqu’il entendit le ‘clic’ significatif. Souriant, notre kiné porta son attention sur l’hôtesse qui leur expliquait les règles de sécurité et tout ce qui s’en suivait.

Une petite dizaine de minutes plus tard, le pilote mit la machine en route. Le vrombissement des moteurs étaient assourdissant lorsque l’avion prit de la vitesse. Alexander lança un coup d’œil par le hublot et sourit doucement. Pourtant, quand l’avion décolla pour de bon, il entendit Logan se plaindre. Tournant son regard vers le canadien, Alexander remarqua que sa main était crispé sur l’accoudoir, l’agrippant tellement fort qu’on pouvait voir le blanc de ses phalanges. Calmement, il posa sa propre main sur celle de son amant et lui caressa doucement les doigts.

« Evite de casser l’accoudoir. Ils sont certes résistant, mais avec ta force tu risque d’arracher le tout … »

Bon, il aurait pût choisir d’autres mots plus rassurant, mai il était parti du principe que de dire à Logan de se détendre ne ferait qu’aggraver la situation. D’ailleurs ce dernier, sans doute trop occupé à prier pour rester en vie, ne l’avait pas entendu. Ou alors, il avait choisi de l’ignorer. Quoiqu’il en soit, Logan ne répondit pas. Alors, au lieu de parler, Alexander se contenta de garder sa main posée sur celle de son patient.

Lorsque l’avion fût stabilisé en l »air et que le voyant s’alluma à nouveau, Alexander détacha sa ceinture et soupira doucement. Fouillant dans son sac, il en sorti son mp3. Pendant le petit appareil s’allumait, Alexander mit un écouteur dans une oreille puis poussa légèrement Logan pour le sortir de sa torpeur.

« Maintenant, occupe-toi un peu. Quand l’hôtesse passera tu pourras lui commander ce que tu veux. Mais évite l’alcool : à cette altitude tu ne ressens pas les effets, mais lorsque tu poseras le pied au sol, les effets se multiplient rapidement » il dévia légèrement le regard et baissa un peu la voix « crois moi, je sais de quoi je parle … » après avoir frissonné de dégout, Alexander toussota et reporta son regard sur Logan «M’enfin. J’vais rattraper ma nuit. Ne me réveille que s’il y a urgence, ok ? »

Ce disant, il mit le second écouteur en place dans son oreille, augmenta légèrement le volume, recula sa tête contre son dossier et ferma les yeux. Instantanément, il sombra dans le monde du sommeil. En dormant, il ne remarqua pas qu’il avait glissé vers sa droite et que sa tête reposait maintenant sur l’épaule gauche de Logan.

Cet imbécile d'Alex n'essaya même pas de rassurer Logan. Bon, d'un côté, il devait savoir que cela n'aurait servi à rien, et d'un autre, sa main posée sur la sienne avait déjà quelque chose de rassurant. Mais même. Enfin soit, James ne répondit pas, et se contenta de fermer les yeux en reposant sa tête contre son siège. Il n'avais plus qu'à attendre que cela passe. Plus l'appareil prenait de l'altitude, puis l'ancien détenu se sentait totalement lâché, dans le vide. C'était horrible. Alexander eu au moins la bonté de laisser sa main là où était, ce qui permit à Logan de ne pas oublier qu'il n'était pas seul, pour une fois.

Dès que l'avion se stabilisa, et bien que l'impression de vide fut toujours aussi présente, James souffla un petit coup, et sentit alors le kiné le pousser légèrement. Il tourna alors la tête vers lui et l'écouta, non sans sourire à l'évocation sous-entendu d'une histoire vécue. A la fin, il hocha juste la tête en signe de compréhension et laissa Alexander à Morphée, qui d'ailleurs ne tarda pas à pencher sur le côté, de sorte que sa tête reposât sur l'épaule de Logan. Par chance, même si c'était son épaule qui était sollicitée, il ne ressentit aucune douleur.

Comme indiqué par le kiné, des hôtesses passèrent dans l' allée, armées d'un chariot et de canettes. Lorsque ce fut à son tour, l'ex-dealer prit simplement un coca, et ne réveilla pas son amant. Les longues, longues, loooongues minutes qui suivirent, Logan essaya de penser à tout et à rien. Mais surtout à rien, pour éviter que le vide sous ses pieds ne se rappelle à lui. Sirotant son coca donc, Logan fit attention à ne pas réveiller la belle au bois dormant. Il l'observa d'ailleurs de longs instants, se disant une fois encore qu'Alex était juste à croquer. C'était la première fois qu'il le voyait dormir aussi profondément, et l'air serein qu'il abordait était simplement magnifique. Nul doute que cela ressortirait dans une esquisse.

Au final, après avoir terminé son soda, l'ancien détenu arriva lui aussi au point de non-retour et, sa tête reposant contre celle de son amant, se laissa aller au sommeil. Ou plutôt demi-sommeil. En effet, un bruit plus fort que les autres le faisait sortir de ses songes, mais il y replongeait presque instentanément, Alexander ayant sûrement un effet de doudou sur lui. Bref, les premiers temps du voyage se passèrent bien, sans encombres. Les ennuis arrivèrent après. Vers la fin.

Alors qu'ils leur restaient entre vingt et quinze minutes de vol. Logan, à demi-éveillé, entendit vaguement le commendant de bord parler d'une zone de turbulence. Mais il n'y fit pas attention, encore dans les nuages. Cependant, une secousse... secoua l'appareil. Naturellement, Logan retrouva pleinement conscience, au même instant qu'une seconde secousse se faisait ressentir. Son instinct refit de même son apparition, et il douta fortement de la normalité de ses secousses. Relevant la tête, il fronça les sourcils en grogant légèrement. Tout ceci n'annoncait rien de bon. Et son angoisse de toute à l'heure revint plus vite qu'un chat sort d'une baignoire remplie d'eau où il a été jeté.

Avisant le sigle au-dessus de lui, il remit sa ceinture, comme si ce truc pouvait lui sauver la vie en cas de crash. Et au lieu de faire subir des misères à l'innocent accoudoir — après une autre turbulence —, il serra, cette fois-ci, juste les poings. Il tourna la tête vers Alex et se demanda comment ce dernier pouvait encore dormir. Puis, après une longue et forte secousse, il retira sa question en voyant le kinésithérapeute s'éveiller comme une fleur. Logan le fixa, fortement, surtout pour oublier que l'avion pouvait être pris d'épilepsie d'un moment à autre.

— J'te préviens, le retour, ça s'ra la dernière fois que j'monte dans un d'ces machins, pigé ?

Et comme pour appuyer ses mots, une nouvelle turbulence se fit une joie de secouer l'avion. Non c'est sûr, s'ils étaient fait pour voler, les hommes auraient des ailes, point.

Alexander était allongé dans un lit. Sa tête reposait sur un grand oreiller, la couverture était douce et multipliait la chaleur de son corps, l’enveloppant dans une carapace de bien être. Au loin, une douce musique se faisait entendre, se mélangeant aux joyeux sifflements des oiseaux. Tout cela était tellement agréable. Alexander souri dans son sommeil et se tourna dans son lit. Il eu tout juste le temps de prendre une douce odeur de lavande en compte … avant qu’une secousse ne le réveille. Se dressant sur son lit, il regardait autour de lui. Un autre tremblement ébranla sa chambre. Il vît comment le plafond se fissura puis dégringola et …

… il se réveilla en sursaut. Il était de retour dans l’avion. Se redressant sur son siège, il cligna des yeux en voyant Logan, raide comme un piquet, le visage marqué par la peur. Fronçant les sourcils, notre kiné s’apprêtait à lui demander ce qui se passait, quand une autre turbulence secoua l’appareil.

« Putain … » jura-t-il en se rattrapant à l’accoudoir.

A la vitesse de l’éclair il boucla sa ceinture, juste avant une nouvelle secousse. Prenant une profonde inspiration, il recula sa tête contre le dossier du siège et ferma les yeux. Finalement, ces turbulences là, n’étaient rien comparées à celles qu’il avait déjà eu à subir. Instantanément, il se rappela de son voyage en Inde. L’avion était entré dans une zone de turbulences tellement fortes et violente que les masques d’oxygène et les bagages s’étaient libéré. Sur le moment, Alexander avait vraiment crut qu’il ne s’en sortirait pas indemne. Mais il y eu plus de peur que de mal. Enfin, la peur de Logan était, encore une fois, grandement justifiée. Il avait lui-même très mal digéré –au sens propre du terme ...- ses premières turbulences.

Heureusement, tout malheur à une fin. Les secousses se firent moindres, jusqu’à finalement cesser complètement. L’avion se stabilisa à nouveau et Alex rouvrit les yeux. Instantanément, notre américain porta son regard vers le canadien, donc le visage était encore et toujours marqué par la peur. Alors, souriant tendrement, Alexander se pencha vers lui.

« T’as survécu à tes premières turbulences, tu survivras bien au vol de retour, pas vrai ? » murmura-t-il avant de lui embrasser rapidement la tempe puis lui tapota la cuisse « Allez encore 10 minutes et tu auras à nouveau la terre ferme sous tes pieds » reprit-il en haussant joyeusement la voix.

Se disant, il se recula à nouveau contre son siège et, tandis qu’il regarda par le hublot, il entreprit de ranger son mp3 dans son sac.

Au bout d'un moment, qui parût une éternité à Logan, les turbulences cessèrent de faire mumuse avec l'appareil. Un temps encore, James respira lentement, essayant de faire partir les sueurs froides qui l'avaient pris d'assaut. Les yeux fermés, il sentit Alex lui embrasser rapidement la tempe, après lui avoir dit que s'il avait survécu à ça, il survivrait sans problème au vol de retour. L'ancien dealer lui envoya un regard en coin, lui signifiant silencieusement tout le bien qu'il pensait des avions. Il poussa un long soupir en se promettant que jamais il remettrait les pieds dans un machin pareil, hormis pour le retour, parce que sinon, il serait bien emmerdé.

Heureusement, il ne restait que 10 petites minutes avant d’atterrir. James passa ses mains dans ses cheveux en baissant un peu la tête, les coudes appuyés sur les accoudoirs. Son ventre commençait à protester. Le mal de l'air ? Sans doute. En tout cas, il pria pour que ces minutes filent comme des secondes. Il regarda ensuite vers Alexander, pour concentrer encore une fois son esprit sur autre chose. Se replaçant correctement dans son siège, il ne quitta pas Alex des yeux.

— Demande rien, c'juste pour penser à autre chose, lâcha-t-il soudain, comme le kiné le regardait avec un point d'interrogation au-dessus de la tête.

Quelques minutes passèrent ainsi, où le canadien se perdit juste dans la contemplation de son Alexander. Il en vint même à sourire doucement, en voyant comment l'aîné essayait de cacher sa gêne d'être à ce point scruté. Souriant toujours, il l'attrapa par le menton pour lui tourner la tête en sa direction. De sorte que, en s'avançant à peine, Logan put sceller leurs lèvres. Un court instant cependant, juste le temps d'en garder la saveur, car déjà, on annonçait l'atterrissage prochain.

Les hôtesses passèrent dans l'allée, vérifièrent que tout était en ordre pour la descente, puis celle-ci s'amorça. Sans doute était-ce parce qu'il savait qu'il serait bientôt totalement en sécurité sur le plancher des vache, toujours est-il que James n'eut pas peur, ou moins, que pour le décollage. Et après quelques minutes de descente, les roues de l'appareil touchèrent le sol en une légère secousse puis le crissement des pneus sur la piste sous l'action des freins, n'affectèrent en rien le relatif calme de l'ex-dealer. Pour terminer, l'avion se stoppa, et tranquillement, il fût amener à une passerelle. Posant enfin le pied dans l'aéroport, James prit une grande respiration. La boule au ventre était partie, il n'avait plus envie de rendre le petit-déj' qu'il n'avait pas pris, donc tout allait bien. Il se tourna vers Alexander, puis ils suivirent la foule pour aller chercher leurs bagages.

— Enfin sur la terre ferme bon sang, s'exclama-t-il, comme ressuscité. J'aurais pas cru aimer autant avoir les pieds sur terre.

Alex lui répondit avec un rire, qui déteint sur le visage du plus jeune sous la forme d'un sourire simplement heureux. Il sentait déjà le froid en plus, ce qui ajoutait à sa bonne humeur. Les températures en dessous de 0 avaient toujours eu un effet ressourçant chez lui. Et peut-être le fait qu'il soit dans son pays natal jouait aussi. Enfin soit, après avoir récupérer la valise d'Alex et sa planche de snow — encore en parfait état —, ils sortirent de l'aéroport de Vancouver. La suite du programme ? Équipement, voiture, maison, pistes. Oui, tout allait bien.

Alexander avait toujours aimé qu’on l’observe. Mais qu’on le scrute comme si on voulait le scanner, ça, c’était horrible. Même si c’était Logan qui l’observait ainsi. Grimaçant légèrement, il détourna le regard, se sentant rougir. Du coin de l’œil, il vît comment son amant sourit, amusé par sa réaction avant de lui attraper le menton et le tourner à nouveau lui. Alexander n’eut pas d’autre choix et soupira doucement en reportant son regard sur Logan. C’était pour la bonne cause après tout. Il vît comment le canadien s’approcha de lui avant que leurs lèvres de se lient, dans un baiser bien trop furtif au goût de notre américain.

Enfin soit. Le reste de vaut pas réellement la peine d’être raconter. L’avion amorce l’atterrissage, Logan réussi à ne pas paniquer, l’avion atterri, s’immobilise et les passagers sortent de la machine. La première chose qu’Alex ressent en posant les pieds sur la terre Canadienne c’était le froid. Glacial et mordant, il s’engouffrait dans les mailles de son pull. Frissonnant, Alexander rentra la tête dans les épaules et pressa le pas pour entrer dans l’aéroport. Là, Logan lui avoua que finalement, il n’aurait jamais pensé pouvoir dire un jour qu’il aimait tellement la terre ferme. Notre kiné ne pût s’empêcher de rigoler de bon cœur. Il est vrai qu’avoir les pieds sur le sol était tout de même plus rassurant que cette sensation de vide. Enfin.

Ils allèrent donc récupéré leurs affaires. En attrapant son snow-board, Alexander l’inspecta minutieusement. A part les quelques traces d’usure, il n’y avait rien à déplorer. Tant mieux ! Il coinça sa planche sous son bras et avec Logan ils sortirent du bâtiment. S’arrêtant devant le parking, Alexander ouvrit la valise et en sortie sa veste. Tandis qu’il referma la fermeture éclaire il lança un coup d’œil à Logan et soupira.

« Ben quoi ? Pas tout le monde n’a l’habitude du froid comme toi » Il se baissa, attrapa sa valise et se mit en route « je te rappelle que j’ai passé 2 ans en Australie ou il fait minimum 10°c avant de m’installer à San Francisco où il ne fait que très rarement, voire jamais en dessous de 5°c. »

Tandis que Logan répondit, ils arrivèrent au magasin dans lequel Alex avait réservé un équipement complet pour son amant. Là, la canadien eu un très vaste choix. En plus de la planche et des chaussures, il se choisit encore une veste et un pantalon. Alexander avait beau insister pour qu’il s’prenne encore un casque, mais lui-même n’en n’avait pas. Donc Logan n’en voulait pas non plus. Bref, c’était un combat perdu à l’avance. Soit.

Une vingtaine de minutes plus tard, ils ressortirent du magasin et allèrent à la concession. Là, encore une fois, ce fût Alexander qui s’occupa de tout. Une fois les papiers signé, le tour de la voiture fait, il attrapa les clefs. Remerciant le garagiste, il s’installa au volant, attendit que Logan se soit installer, mit le contact et … se figea.

« C’est … quoi … ce merdier ? » demanda-t-il à haute voix en voyant le boitier manuel de la voiture.

Dans la description de la voiture, il était spécifié que c’était une automatique, non ? Soupirant lourdement, il regarda par la fenêtre. Le concessionnaire avait déjà disparu. Secouant la tête, Alexander reporta son attention sur le levier de vitesse et soupira.

« Ces canadiens, j’te jure. Ils n’ont toujours pas inventé les boitiers automatiques ou quoi ? » Pesta-t-il à haute voix, plus pour lui-même qu’autre chose.

Enfin. Enclenchant la première vitesse, il démarra. Ou plutôt, il tenta de démarrer. Il calla bien 5 fois avant de trouver le bon dosage de vitesse et d’embrayage. Arrivé au feu, il calla encore plusieurs fois, s’énervant contre lui-même, contre les gens qui klaxonnaient derrière eux et contre Logan qui se foutait bien de sa gueule.

« Ferma-la ! » grogna-t-il « t’avais cas avoir le permis, putain. »

Finalement, ils sortirent de la ville et là, tout se passa bien, étant donné qu’il y avait très peu de circulation et qu’il n’y avait plus de stop.

Dès qu'ils furent dehors, Alexander enfila sa veste. Il la referma correctement et, après un coup d'oeil à Logan qui le regardait tranquillement faire, il soupira en lui rappelant que tout le monde ne supportait pas le froid. Le kiné n'avait pas l'habitude, tout simplement. Se mettant en route, il se justifia par le fait qu'il avait passé deux ans en Australie, puis qu'il s'était ensuite installé à San Francisco. Dans les deux cas, les températures ne descendaient pas bien bas, 10°C pour l'île-continent et 5 pour la ville de la baie. Le canadien sourit, marchant à côté d'Alex, et répondit en même temps qu'ils arrivaient devant le magasin pour récupérer son équipement.

— J't'ai rien dis, m'agresse pas. Mais t'sais que ça fait des années que j'ai quitté le nord ? Alors j'pense pas qu'ce soit une question d'habitude, tu nais avec ça ou pas, c'tout.

Sur ce, il lui décocha un sourire en coin, un tantinet victorieux, avant de porter toute son attention sur les articles proposés. Il eut un instant le vertige, pas du tout, mais alors du tout, habitué à un si vaste magasin et surtout, à un tel choix. Finalement, il se ressaisit bien vite. Durant vingt minutes, il eut le loisir de se choisir planche, chaussures, veste et pantalon. Bref, tout l’attirail quoi. L'américain essaya bien de lui faire prendre un casque, mais la réponse était, et restait : "non". Lui n'en avait pas, et James savait quand même se débrouiller sur la neige. Il n'était plus un gosse tout de même. Ils ressortirent de là une vingtaine de minutes plus tard, et se rendirent à la concession récupérer la voiture. Là, ce fût plus rapide.

Une fois les clefs en leur possession, ils chargèrent leurs affaires et, alors que le plus jeune prenait place sur le siège passager, l'américain fit une horrible découverte. En effet, la voiture était équipée d'un boitier manuel, et non d'un automatique. Et le concessionnaire avait déjà pris la poudre d'escampette. Malin. Pour sa part, James ne voyait pas le problème. Pour lui, quand on savait conduire, on était capable de gérer une manuelle aussi bien qu'une automatique, mais ça, il se garda bien de le dire. Au final, il eu juste le plaisir de se foutre de sa gueule au feu. Après avoir caler cinq fois au démarrage, et autant de fois pour redémarrer au feu vert, le kinésithérapeute pu se réjouir d'une route avec peu de circulation, et pas de stop.

— J'ai p't'être pas l'permis, mais j'sais conduire, moi, railla Logan en guise de réponse.

Et pour éviter tout aggravation de l'humeur d'Alex, il ne rajouta rien. Il fit même tout pour cacher ce sourire amusé qui s'accrochait à ses lèvres. C'était drôle de voir Alexander ne pas savoir faire quelque chose de commun, lui qui paraissait toujours le meilleur en tout. Bon, ça n'était pas sympa de la part de l'ancien taulard de se foutre de sa gueule, mais n'empêche que c'était comique. Cette histoire se tassa bien assez vite, dès lors que le canadien fut plus absorbé par le paysage que par tout autre chose.

Un sacré mélange de joie et de triste mélancolie s'éveillait en lui. Il avait l'impression d'avoir retrouvé ses racines, même s'ils n'étaient qu'à Vancouver, ils étaient à l'ouest du Canada. Mais la Colombie-Britannique est voisine de l'Alberta. Donc, il se sentait chez lui, en montagne, entouré de neige et de sapins. En même temps, cela réveillait en lui foule de souvenirs plus ou moins joyeux qu'il faisait tout pour mettre de côté. Lorsque la voiture s'arrêta, il était tellement loin dans ses pensées qu'il fallut qu'Alex l'appelle franchement pour qu'il ai une réaction. Tournant vers le kiné un regard encore lointain, où toutes ses émotions transparaissaient bien malgré lui, Logan eut un bon temps de latence avant de fermer les yeux et de secouer un peu la tête pour revenir totalement sur terre.

— 'Scuse, c'juste que- commença-t-il en rouvrant les yeux.

Il ne finit pas cette phrase, ses yeux étant tombés sur le chalet. Détachant sa ceinture, il sortit de l'habitacle, presque bouche-bée. La maison était simple, pas grande de l'extérieur, mais sûrement suffisamment pour eux deux. Et ils étaient perdus au milieu de nulle part. Ou du moins, c'est l'impression que l'on avait, ici, sur ce petit éperon rocheux. Une vallée s'étendait à leurs pieds, précisément face à une baie vitrée qui devait, en tout logique, donner sur le salon. S'étant avancé, Logan fut émerveillé par la vue, par l'environnement, par tout.

— Oh... Joli, souffla-t-il, comme happé par la beauté du lieu, ou plus simplement comme un enfant, puis, reprenant ses esprits et se tournant vers Alexander, un sourire illumina ses traits.
Sérieusement, t'aurais pas pu mieux choisir.

Heureusement, a part sa petite pique comme quoi que même sans permis il savait rouler, Logan ferma sa gueule pendant le reste du trajet. De toute manière, du coin de l’œil, Alexander le voyait plongé dans ses pensées. Pensées qui durèrent encore un bon bout de temps alors qu’ils étaient déjà garés. Ce ne fût qu’au bout du troisième appel avec un sacré haussement de voix que Logan réagit. Ils sortirent de la voiture et là, ce fût le choc.

La maison était perchée sur la colline. Face à la vallée, une immense baie vitré remplaçait un mur du chalet. La vue de l’extérieure était impressionnante. Celle de l’intérieure devait l’être d’autant plus. Alexander et Logan restait longuement debout l’un à côté de l’autre à observer, silencieusement ce paysage tout simplement époustouflant. Si le paradis avait un paysage, alors ce sera incontestablement celui de cette montagne et cette vallée enneigé. Alexander en oublia presque le froid mordant. Mais ce fût Logan qui brisa le silence. Offrant un énorme sourire à notre Alexander, il lui dit qu’il n’avait pas pu choisir mieux. Le kiné haussa simplement les épaules.

« Ben ouais » dit-il en affichant un entendu « j’me contente pas de peu hein » Il s’approcha de Logan et l’embrassa avant de lui tapoter l’épaule « Allez come on ! On décharge la voiture, on se change et on y va ! »

Ce disant, il se dirigea vers la voiture. Ouvrant le coffre, il en sorti la valise puis laissa Logan s’occuper de sortir les snowboards et de fermer la voiture. Pendant ce temps, Alexander s’avança vers la porte de la maison et, sortant les clefs, l’ouvrit en grand.

Il fût accueilli par une agréable chaleur ainsi qu’une douce odeur de bois de pins. Tenant la porte ouverte pour Logan, il déposa la valise sur le côté puis s’avança lorsque son amant l’avait rejoint à l’intérieure.

Tout d’abord, le salon qui, avec un espace salle a mangé formait une seule et unique immense pièce. Le bonheur. Le vrai. Dans un coin, se trouvait une grande cheminé devant laquelle était déposé un tapis moelleux. Dans la cheminé se trouvait déjà du bois et du papier et Alexander frissonna légèrement en s’imaginant la chaleur que le feu pouvait dégager. Tournant le regard, son attention se porta sur la baie vitrée. Il s’en approcha et, encore une fois, fût émerveillé par la vue. D’un regard circulaire, il observa la vallée enneigé … jusqu’à ce que son regard ne tombe sur les pistes de ski. Instantanément son regard s’illumina et son ventre se contracta sous l’excitation d’enfin pouvoir remonter sur une planche.

« Bon, allez. Dans 10 minutes t’es dehors, compris ? J’ai vraiment envie de tester ces pistes » dit-il a l’attention de Logan qui l’avait rejoint.

Sans lui laisser le temps de répondre, il se détourna, se dirigea en grandes enjambés vers la valise. Il agrippa la hanse et la tira vers sa chambre. Ou plutôt, leur chambre. Etant donné le grand lit, ils pouvaient aisément dormir à deux dedans. Le regard fixé sur les couvertures et les oreillers, Alexander imagina tout ce qu’ils pourraient faire sur le matelas … avant d’être coupé par la venue de Logan. Secouant vivement la tête, il se concentra à nouveau sur la valise et en sorti les deux combinaisons.

Après s’être changé en quatrième vitesse, Alexander était dehors, à marcher distraitement sur la neige, bonnet sur les oreilles et lunettes sur la tête. Son snowboard était à côté de lui et n’attendait que Logan pour être épauler par son propriétaire. D’ailleurs ce dernier sourit doucement en observa sa planche puis lança un coup d’œil à son amant qui s’approchait.

« C’pas trop tôt !» fit-il remarqué en attrapant son snowboard « le pauvre, il hurlait déjà son désespoir de devoir être posé sur la neige sans pouvoir glisser … » reprit-il en caressant tendrement sa planche.

Ce fût donc, sur cette remarque qui le fît rigoler, que les deux amis se dirigeaient tel des astronautes vers les pistes qui étaient à 5 minutes de marche de leur habitation.

Alexander fût tout aussi ébloui par la vue que Logan. D'autant que ce dernier avait affreusement envie de dessiner ce paysage. Mais pour l'heure, il fallait décharger la voiture pour pouvoir s'engager sur les pistes. La station n'était qu'à 5 minutes à pieds. Décidément, ce chalet était vraiment l'Endroit, avec un grand E, Parfait, avec un grand P. Bref, James s'occupa des planches et Alex du reste. L'ancien dealer referma la voiture, tandis que le kiné ouvrait la maison.

Une fois qu'ils furent tout deux à l'intérieur, la porte refermée et les affaires déposées, Logan ne pût s'empêcher de se sentir étonnamment dans cette maison. Une douce chaleur, propre aux maisons canadiennes, et une odeur de pin envahissaient l'espace. Il en avait déjà connu de semblables, dans son enfance. Le salon était vaste, avec une bonne cheminée et un épais tapis, bien moelleux, et sans compter l'immense baie vitrée couplée l'imprenable vue, cette maison était un petit îlot paradisiaque, entourée de roches et de sapins enneigés. Cependant, ragaillardi par la vue des pistes, Alex déclara qu'ils avaient 10 minutes pour se préparer, car il avait vraiment envie de les tester, ces pistes.

Logan sourit simplement en secouant la tête. Infatigable c'ui-là. Il le suivit néanmoins dans la chambre, leur chambre, avec un méga grand lit qui donnait plus envie de faire de la gym que du snow, mais soit. James se dépêcha de se changer, mais Alex fut au moins quinze fois plus rapide que lui, donc il du attendre quelque peu. Et même, une fois les deux réunis, Alexander signifia son impatience, presque en tapant du pied comme un gosse. Ajoutant que sa planche partageait son impatience de tester la neige, il arracha un rire à l'ancien dealer. Sur ce, les deux amis se mirent en marche vers la station.

Le canadien avait seulement les lunettes offertes par son amant sur la tête. Il n'avait pas pris de bonnet, et l'air frais ravivait son corps. C'était délicieux. Il se demanda un instant comment il avait fait pour vivre dans le sud, en Californie, pendant aussi longtemps. Ensuite un coup d'oeil à Alex lui rappela que s'il ne l'avait pas fait, il ne l'aurait pas non plus rencontrer. Et puis, San Francisco n'avait pas non plus de forte températures, c'était déjà ça. C'est donc avec un léger sourire, et respirant le bon air de la montagne, que James marchait dans la neige. Encore un truc qui lui avait manqué. Tout comme les batailles de boules de neige et... Ah tiens. Ça serait à faire ça. Mais après les pistes. D'ailleurs, la station fût bientôt vue.

Avance rapide jusqu'au moment où ils furent tout en haut. Après avoir payé leur accès pour le week-end, et avoir prit le télésiège. Là, pas au somment du monde mais presque, l'air était encore plus vif, plus frais. Un pur bonheur du point du canadien. Mais sans doute pas de celui de l'américain. James lui lança un regard en coin, accompagné d'un petit sourire pleins de sous-entendu.

— J'te réchaufferai, t'en fais pas.

Sur ce, il posa sa planche sur le sol et entreprit de mettre les fixations. Ça lui faisait bizarre de remonter sur un snow, ça faisait tellement longtemps. Mais cette pratique, c'était comme le vélo, ça s'oubliait pas. Et c'était plutôt instinctif, comme sport. On avait pas à réfléchir si on voulait tourner, ou autre. Soufflant un coup, Logan se remit debout, face à la piste et de telle sorte qu'il ne glisserait pas sans le vouloir. Il mit correctement ses lunettes sur son nez, posa ses poings sur ses hanches, ainsi que ses yeux sur Alexander.

— D'abord, tu m'laisse me réhabituer, ensuite, on f'ra la course, deal ? demanda-t-il, non sans un sourire de gosse.

Sur le site, ils n´avaient pas menti. 5 minutes après être parti, snowboard épaulé, Alexandet et Logan arrivèrent à la station. Là il paya pour le week-end - donc 3 montés en tout. Il était un peu moin de 15h lorsque les deux amis étaient installé dans la cabine qui les transferaient au pied du glacier glacier: En regardant par le fenêtre et en voyant les skieurs et snowboardeurs, Alexander senti comment, pour la 5ème fois en 5 minutes, son estomac se tordi d´excitation.

Soit. Avançons dans le temps. Nos deux jeunes gens étaient maintenant debout au dessus de la piste. L´air ici - ils devaient être à 2500 m d´altitude- était encore plus pure et revigorante que celle en bas. Mais elle était aussi plus fraiche. Frissonnant en refermant sa veste, Alexander sourit en entendant la remarque de son ami: Il acceptera sans problème de se laisser réchauffer en bonne due forme. Soit.

Pourquoi avoir choisi la bleue, s´il faisait du snowboard depuis ... bientôt 30 ans ? Eh bien, tout simplement pour se réhabituer: Comme le motard qui ressort sa moto au printemps: il sait que ses reflex sont encore là, mais il n´ira pas tout de suite sur une piste rouler à 200 km/h. Il en était de même pour Alex, mais surtout pour Logan: Tout deux devaient d´abord s´échauffer, tester leur équilibre et leurs reflex avant de s´attaquer à une piste plus dure. Soit.

Assit sur la neige pour fixer ses pieds sur la planche, Alexander releva le regard vers Logan lorsque celui-ci prit la parole. Souriant amusé quand son amant lui dit qu´après s´être réhabituer ils feront la course, il descendit ses lunettes sur les yeux et se releva. Lentement, il glissa vers le canadien qui s´était installé un peu plus en avale, et stoppa à ses côtés.

"Si t´as pas peur de perdre et qu´t´es pas mauvais joueur" il rajusta son bonnet "alors je ne vois pas ce pourquoi on ne devrait pas faire de course" Il ajusta ses gants et fixa son sac à dos "Bon, on fait doucement ok? Chacun son rythme"

Ce disant, il se redressa et, se penchant légèrement en avant, il fît en sorte de faire glisser sa planche. Après avoir prit un peu de vitesse, il testa le premier virage à droite. Nickel ! Il n´était pas rapide, ses reflex ne devait donc pas encore être parfait. Néanmoins, il fût content que son équilibre n´était pas rouillé.

Ainsi donc, il vira à droite, puis à gauche, puis à droite. LE tout lentement et souplement, histoire de s´échauffer. Un coup d´oeil au dessus de son épaule lui montra que Logan le suivait sans problème. Souriant, il se concentra à nouveau sur la piste devant lui.

La descente ne dura que 10 minutes. Stoppant dans un dérapage, il se tourna vers Logan et enleva ses lunettes. Hochant la tête,m il observa son amant.

"Tu te débrouilles bien. C´est pas mal étonnant" dit-il en rigolant doucement.

S´accroupissant, il déchaussa un pied et glissa lentement vers le télésiège. En attendant son tour, il se plaça à côté de Logan et lui lança un coup d´oeil.

"Donc maintenant tu veux faire une course, hm?" il haussa légèrement les épaules "Pas de problème de mon côté. Mais on reste sur la bleue, ok? Et puis, même si c´est une course, tu fais gaffe, ok? J´ai pas envie de te ramasser à la petite cuillère"

La même chose comptait évidement aussi pour lui. Mais jamais il ne le dira à haute voix.

Alex rejoint Logan en glissant, tout en reajustant son bonnet. Le kiné repondit que s'il n'avait pas peur de perdre, et qu'il n'était pas mauvais joueur, alors il n'y avait aucune raison qu'ils ne fassent pas de course. Mais d'abord, chacun son rythme. Ils commencèrent alors à descendre la pente sur une piste bleue. Une simple, histoire de bien reprendre leurs marques sur la neige.

Alexander partit en premier. James suivit simplement, se dérouillant plus vite que prévu. Quelques virages suffirent pour qu'il retrouve des réflexes corrects. Pour l'équilibre, ça revenait petit à petit. Il s'amusait aussi à contrôler sa vitesse. Il était plus à l'aise qu'il ne l'aurait cru, après autant d'années loin des cimes. Mais tout ce qu'il avait appris lui revenait en mémoire. Comme le vélo. Maintenant, il avait envie d'aller vite.

Au bas de la piste, il retrouva sans problème l'américain, qu'il avait suivit facilement. Un petit dérapage contrôlé plus tard, et James était à l'arrêt. Il releva ses lunettes sur sa tête puis déchaussa un pied, tandis qu'Alex s'étonna du fait qu'il se debrouillait si bien. Logan ne secoua simplement la tête, en se dirigeant vers le télésiège.

— Le talent j'suppose, t'es canadien ou tu l'es pas, lâcha-t-il en haussant les épaules.

Alexander se tourna alors vers lui, changeant de sujet pour parler de la course. Ils resteraient sur la bleue, pour commencer. Et puis, en dernier, le kiné l'avertit de faire attention. Logan soupira fortement. Pourquoi lui rappelé toujours son épaule ? Il n'était pas impotent encore, et il savait encore tenir sur un snowboard.

— Arrête de me traiter comme un gamin, c'est bon. Il coula un regard en coin à son attention. Et ça vaut aussi pour toi j'te signale.

Sur ce, ils prirent un télésiège. Les accidents de planche étaient fréquents, et ce n'était pas nouveau. De plus, vu qu'ils seraient sur une bleue, il y aurait pas mal de débutants qui s'agira d'éviter. En plus de la vitesse et de vouloir dépasser l'autre, ils devront en plus prévoir les gestes idiots de débutants montés sur ski. Soit. Ça mettrait un peu de piquant. Sur le haut de la piste, ils réajustèrent leurs fixations. Une fois prêts, ils se mirent naturellement sur la même ligne imaginaire. Un simple regard suffit à leur compréhension mutuelle, et ils s'élancèrent au même instant.

La vitesse était grisante. Et slalomer entre les gens ajoutait à l'adrénaline. Sûrement à cause de l'expérience — et aussi parce que James avait faillit renverser un gosse qui avait d'un coup décidé de rejoindre son père —, Alex prit de l'avance. Oh, pas de beaucoup. Mais il était quand même devant. Puis soudain, sans s'en rendre compte Logan arriva en bas de la piste, mais n'y trouva pas Alexander. Il aurait pourtant juré que... Ah, d'accord. Se retournant vers l'amont, il eu le plaisir de trouver son amant allongé sur le dos, dans la neige, une jeune femme s'aggrippant à lui comme si sa vie en dépendait. Et, à son visage marqué par la frousse, ça avait pas dut passer loin. Logan sourit ravit d'avoir gagné, au final. Même si cette nana devrait songer à lâcher son Alex au plus tôt.

Après lui avoir fait remarqué que la même chose - donc devoir faire attention- vallait aussi pour notre Kiné, Logan slui passa devant et attrapa le prochain tire fesse. Secouant doucement la tête Alexander le suivit du regard et en rata presque le tire-fesses suivant. L´attrapant au dernier moment, il s´installa dessus et réussi rapidement à retrouver son équilibre.

Enfin soit. Ils étaient maintenant tous les deux en haut de la piste. Assit sur la neige, occupé à fixer ses pieds sur la planche, Alexander observait la descente devant lui. La scrutant avec une certaine intensité, il tenta de localiser d´éventuel pièges. Mais mis à part les débutants qui risqueraient de se mettre en travers d´eux, il n´y avait rien sur la neige qui pourrait entraver leur course. Soit. Mettant ses lunettes et rajustant ses gants, Alexander se poussa légèrement et se redressa. Snowboard en travers pour ne pas faire une glisse intempestive, il lança un coup d´oeil à son amant. Celui-ci s´était à son tour dresser sur sa planche. Un hochement de tête plus tard et les voilà parti, synchronisé, sur la neige.

Alexander laissa sa planche prendre de la vitesse. Beaucoup de vitesse. Mais, avant ne perde le contrôle sur son snowboard, il vira souplement à droite, puis a gauche, instaurant ainsi un rythme de virage, tout en laissant sa planche prendre toujours plus de vitesse. Il était concentré à fond sur la piste. Déjouant les quelques pièges, esquivant les skieurs trop lents, il remarqua la fin de la piste. Et ce fût là, qu´il fît une putain de faute de débutant.

Lançant un coup d´oeil au-dessus de son épaule, il évalua rapidement la distance entre Logan et lui. Cette distance était restreinte. Il reporta donc son attention devant lui ... et vira rapidement à droite pour éviter une skieuse qu´il effleura tout de même. Celle-ci, visiblement débutante paniqua et se jeta littéralement dans ses bras. Bien que n´étant pas lourde, elle attéri sur Alex de manière à réussir à le déséquilibrer. Heureusement, il tomba en arrière et pas en avant, ce qui aurait surement été fatal pour les deux. Ainsi donc, il se retrouva allongé sur le dos, la respiration coupé par le choc qui avait tout de même été relativement vif. Secouant la tête, il se redressa. Ou du moins, tenta de se redresser. La skieuse, visiblement paniqué, ne l´avait toujours pas lâcher et écrasait son bras gauche avec on épaule droite. Soupirant doucement, Alexander alla lui agriper le bras gauche et avec sa main droite et la repoussa légèrement.

"J´aime bien les calins, vous savez? Mais la neige est un peu froide et vous m´écrasez le bras ..."

Écarquillant les yeux, la jeune femme se redressa vivement. Libéré de ce poids, Alexander prit appuie surses coudes et s´assit avant de se relever et de se tourner vers la skieuse.

"Désolé. Vous n´avez rien j´espère?" Demanda-t-il en lui tendant la main.

L´inconnue secoua la tête, accepta son aide, se releva, le remercia furtivement puis reparti en chaisse-neige vers ses amis qui l´attendait. Alexander, tout de même quelque peu inquièt, la suivi du regard ... qui tomba sur Logan. Lui et son sourire et son air triomphant en aval. Inclinant la tête sur le côté, Alexander le fixa d´un air ennuyé et secoua la tête en glissant vers lui. Se stoppant devant son amant, il s´accroupit et déchaussa un pied avant de se relever et tendre un doigt menaçant vers son amant.

"Non." dit-il d´une voix dure et tranchante "Non. Quoique que tu dises, quoique tu penses, quoique tu fasse, Il n´y a aucune, mais vraiment AUCUNE fierté de gagner à cause de la chute son SEUL adversair. Comprit?" Il s´approcha de Logan "on annule cette course." reprit-il "on l´annule et on recommence?"

Ce disant, il se détourna et glissa vers le tire fesse. Arrivé là, il se tourna vers Logan et d´un geste de la main, le pressa de venir le rejoindre.

"Allez, dépêche !" Voyant son ami ouvrir la bouche il leva la main "Et NON ! Je ne suis PAS mauvais joueur, ok?"

Malgré les dires qu'Alexander, si, c'était bel et bien une victoire. D'ailleurs, le sourire de James s’agrandissait à mesure que les syllabes sortaient de la bouche du kiné. Il était d'une mauvaise foi sans nom. C'en était hilarant. Même le ton dur et tranchant, et le doigt menaçant n'y firent rien ; Logan souriait de toutes ses dents. Cette victoire comptait. Quoiqu'en dise Alexander. Car s'il n'avait fait attention qu'à la piste, il aurait put gagner. La jeune débutante n'y était pour rien s'il ne l'avait vue qu'au dernier moment.

Bref. Repartant vers les remontées mécaniques — pressé par l'impatience de son amant — l'ancien détenu ouvrit la bouche pour glisser un commentaire. Mais il fut brusquement coupé, avant même d'émettre un quelconque son, par Alex qui déclara, intonations comprises, qu'il n'était pas mauvais joueur. Là, Logan éclata de rire. En plus, l'américain était encore plus mignon en colère. Le plus jeune ne résista pas à l'envie de lui poser une main sur la tête, ébouriffant légèrement ses cheveux.

— Et à qui tu veux faire croire ça hm ? rigola-t-il doucement, puis, enlevant sa main, il contra. Et cette victoire compte, quoi que t'en dise. Si t'avais fait gaffe jusqu'au bout, t'aurais gagné, sûrement.

Par contre, il dût résister à l'envie de l'embrasser. Déjà parce que leur tour arrivait, et ensuite parce que bon, ils étaient pas tout seuls ici. Une fois de plus, Logan réussit à griller la place d'Alex, selon le motif que "le vainqueur passe en premier". Le kiné avait presque une tête d'enfant boudeur, mais qui était tout de même à croquer. Bref, la remontée en tire-fesse n'est pas ce qu'il y a de plus excitant, il faut juste rester vigilant pour ne pas se ramasser. Par la suite, ils se retrouvèrent en haut de la piste. Répétant encore une fois le même schéma, ils se remirent correctement sur leur snow. Une fois prêts, côte à côte, ils se concentrèrent de nouveau sur la piste.

D'un même mouvement, après un signe de tête, ils commencèrent à dévaler la piste. Logan sentait sa placnhe prendre de plus en vitesse de vitesse. Quelques virages plus tard et la vitesse était toujours là, agrémentée d'un bon contrôle. Avec vivacité, le canadien évita un gamin de justesse. Les débutants étaient, pour la plupart, imprévisibles, ce qui exigeait une vigilance constante. Tout au long de la descente, Alex et James se disputaient la victoire. Cependant, ce fût Alexander qui, le dernier, prit la tête est arriva le premier en bas. A peu de chose près en plus.

Mais — car il y a un "mais", il y a toujours un "mais" — Logan dût esquiver au dernier moment la skieuse débutante de toute à l'heure. Comme par hasard. Cette fois-ci, elle n'eut pas peur et continua son chemin tranquillement. Sauf que James, ayant eu un regain de vitesse qu'il aurait pu maîtriser s'il avait eu le temps, se retrouva nez-à-nez avec l'américain. Juste avant que le choc ne fasse basculer ce dernier. Un réflexe plus tard, et l'ancien détenu s'appuyait déjà sur ses mains pour ne pas peser de tout son poids sur ce pauvre Alexander. Un réflexe un peu trop vif sans doute car une légère grimace apparût un instant sur les traits du plus jeune. Faisant fi de son épaule, dont la douleur se calmait déjà, il reporta son regard sur l'homme en dessous de lui.

— Oups, désolé, souffla-t-il, avant de se redresser tant bien que mal, puis une fois assis lui aussi dans la neige, il en profita pour déchausser un pied. C'pas ta journée j'crois.

Sur ce, il se releva complètement, oblitérant volontairement les pensées qui s'étaient rappelées à lui avec une telle position. Ça commençait à l’obséder cette histoire. Il soupira discrètement. Ce n'était pas le moment de penser à des choses pareilles. Comme à chaque fois que ça lui venait à l'esprit d'ailleurs ; ça n'était jamais le moment. A croire qu'ils étaient maudis. Enfin bref. Relevant ses lunettes, Logan se concentra sur autre chose, fixant le kiné dans les yeux.

— Ok, un partout. On s'la refait ? proposa-t-il finalement.

Logan le traitait en gamin, s´en était presque dérangeant. Alors que lui s´énervait - bon, il était plus amusé qu´autre chose mais bon- le sourire de son amant se fît de plus en plus grand. Si bien qu´Alexander eu un moment de latence en se disant que le canadien avait un sourire à faire craquer le plus pur des hétéro ... avant que ce même canadien ne lui ébouriffe les cheveux. Là s´en était trop. Rattrapant de justesse son bonnet, grognant des choses incompréhensible, il vît comment Logan lui passa à nouveau sous le nez. Secouant la tête, Alexandre mit son bonnet sur les oreilles puis ...

... Rejoignit Logan sur la piste. Là, le même scénario: fixation des pieds sur la planche, observation de la piste. Coup d´œil vers Logan. Hochement de tête. Départ. Cette fois-ci, Alexander fût bien plus vigilent. Mais Logan aussi. Il devait surement être doué de nature pour avoir une telle maitrise de sa planche ! Enfin. Toujours est-il qu´à peu de chose près, Alexander gagna. Sourire triomphant sur le visage, il stoppa sa glisse, se tourna et ... se retrouva à nouveau sur le dos, sa tête reposant sur la neige. Les yeux fermé, il soupira. Putain ! Deuxième fois en même pas 20 minutes quoi ! Ces connards ne pouvaient pas faire attention. Relevant les mains, il agrippa les épaules de cet enfoiré qui se trouvait au-dessus de lui, rouvrit les yeux et ... se retrouvant nez à nez avec Logan. Il arqua furtivement les sourcils.

Instantanément, toute sa rage disparue, comme envolé, remplacé bien rapidement par une excitation grandissante. Se retrouver si près de Logan donnait à Alexander des envie ... qu´il ne pouvait pas réaliser ici. Relâchant Logan, il le laissa se relever puis se redressa à son tour. Profitant, comme son amant, du fait qu´il était assit pour déchausser un pied, il sourit doucement.

"Ouais c´est pas ma journée" sourit-il avant d´hausser les épaules " Mais ces chutes étaient sans gravité. Et puis, c´était les risques du métier. Pas vrai?"

Ce disant, il se releva et accepta avec joie la proposition d´une revanche.

*

Quelques heures, 3 victoires pour Alexander et plusieurs chutes à leur compteur plus tard, nos deux amis se retrouvèrent en ville. Il était 20h30 et Snowboarder toute la journée n´était pas sans conséquence pour leur estomac. Ainsi donc, après s´être changé et avoir déposé leurs affaires au chalet, ils étaient allé en ville afin de manger un bon. Courageux, ils avaient décidé de laisser la voiture en haut, sur le parking. Et Tant mieux !

Car en remontant à 21h, une tempête de neige éclata. Violente, les chutes de neiges étaient importantes et la température avait sans doute chuté jusqu´à -20*c. Au lieu de faire le chemin vers leur maison en 20 minutes, ils prirent 40 minutes, sinon 1h. Enfin. Quoiqu´il en soit, se furent donc un Alexander et un Logan complètement gelé qui passèrent la porte de la maison.

Notre kiné avait tellement froid que ses tremblements l´empêchèrent presque à accrocher correctement sa veste. Un coup d´œil vers Logan et il remarqua que son amant n´était pas mieux loti. Frissonnant, Alexander s´approcha du canadien.

"Tu veux bien aller allumer le feu?" Demanda-t-il.

Logan accepta et, tandis qu´il alla au salon, Alexander, lui, alla dans la cuisine ... d´ou il ressorti une dizaine de minutes plus tard avec deux tasses de café fumant. S´approchant de la cheminé dans laquelle crépitait joyeusement le feu, Alexander déposa une tasse au-dessus de la cheminé et tendit l´autre à son amant.

"Voilà pour toi" souffla-t-il en lui caressant tendrement le dos.

Puis, faisant un pas sur le côté, il se plaça un peu devant Logan et tendit ses mains. Souriant en sentant la douce chaleur du feu réchauffer ses membres engourdis pas le froid, il ne remarqua que Logan s´était approché que lorsque ce dernier lui entoura les épaules de ses bras. Le sourire de notre kiné s´agrandit et il se laissa, de bon cœur, aller contre le torse de son amant.

"Toi au moins tu te réchauffes vite" dit-il en levant ses mains pour caresser les avant-bras de son canadien préféré "Demain en augmente le niveau et on s´fait la noire, ok?" demanda-t-il en reculant sa tête contre l´épaule de Logan.

Ainsi, profitant de la chaleur du feu, de Logan et de la proximité de son amant, Alexander commençait à ressentir à nouveau ce désir de ... plus. Mais il tenta de refouler ce sentiment. Du moins, pour le moment ...

L'après-midi avait été plus que bien. Tout simplement. Un bonheur sans prétention. Monter puis redescendre les pistes, encore et encore. Chacun était tombé plusieurs fois, quoiqu'au final, il s'était avéré que Logan avait plus de réflexes en cas de cassage de gueule imminent. Et toujours au final, James avait gagné, d'une victoire. Peut-être était-ce la première. Qui sait.

Après s'être bien dépensés, ils étaient retournés au chalet, y s'étaient changés et y avait déposé leurs affaires, avant de se rendre en ville pour dîner. Ils avaient malheureusement laissé leur voiture loin, et lorsqu'ils prirent le chemin du retour, ils eurent la joie de voir éclater une tempête de neige. Une bonne grosse tempête de neige. Déjà que la température était basse, là, elle en devenait arctique.

Ce fut donc avec bonheur — et force de tremblements —, que les deux amis passèrent la porte du chalet. Il faisait une de ces caillantes dehors. Logan en frissona une fois de plus, et, à effleura-t-il l'idée d'un bon feu, qu'Alex le lui demanda. Acceptant rapidement, il se dirigea d'un bon pas vers le salon et y alluma la cheminée. Pendant ce temps, le kiné se rendit à la cuisine et revint avec deux tasses de café. James accueillit la sienne avec bonheur, et glissa un "merci", tout en se disant qu'il enchaînait les bonnes idées, le Alex. Soufflant doucement sur le beuvrage, le canadien en prit quelques gorgées, se déléctant de la chaleur qui le rechauffait de l'intérieur. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il avait récupéré du froid polaire qui sévissait au dehors.

Puis l'ancien détenu déposa lui aussi sa tasse sur le rebord de la cheminée et s'approcha ensuite d'Alex pour l'enlacer. Il l'entoura par les épaules et le serra doucement contre lui. Une envie. En voyant la silhouette de l'américain, il n'avait pu s'en empêcher. Et Alexander se laissa aller dans ses bras. Logan ferma les yeux en apposant sa joue contre le tempe. Il acquiesça un peu quand le kiné lui dit qu'il testerait la piste noire le lendemain.

Mais James ne pensait pas vraiment au lendemain. Comme Alex avait basculé sa tête contre son épaule, le canadien en profita pour déposer quelques baisers dans son cou. C'était trop tentant. Là, avec son amant au creux de ses bras, il ressentit de nouveau ce petit truc, dont il connaissait parfaitement la signification. Et puis, personne ne les dérangeraient, ici. De plus, il n'avait plus envie de se retenir. Il voulait trop avoir SON Alex. Possessif lui ? A peine.

Il rouvrit alors doucement les yeux et redressa la tête. Posant sa main sur la joue d'Alex, il fit en sorte que celui-ci relève aussi la tête et la tourne dans sa direction. Sans attendre plus, il captura ses lèvres. Son emprise se ressera encore un peu, puis il rompit le baiser sans s'éloigner de trop afin de faire pivoter Alexander pour qu'ils se retrouvent totalement face à face. James tomba un instant dans les yeux chocolat de son vis-à-vis, savourant juste l'instant. Son regard détailla un court moment son visage, puis il répartit ensuite à l'assaut de sa bouche, n'y résistant pas. Comment y résister en même temps ?

Le baiser s'approfondit rapidement. S'enfiévra graduellement. Le feu crépitant y avait peut-être sa part de responsabilité, mais pas que. L'une des mains de Logan trouva une place dans le cou de l'américain, le pouce sur la joue donc. Son autre main, elle, descendit des omoplates au bas du dos, puis dériva sur une hanche, y exerçant une légère pression pour maintenir leur bassins collés. A contre coeur cependant, ils durent rompre le baiser pour cause de manque d'oxygène. James eu un très léger sourire, rapprochant son visage de celui d'Alex. Ses lèvres et ses delices n'étaient qu'à quelques tout petits centimètres, mais il se retint un instant. Un petit sourire, taquin, s'invita sur son visage.

— Là t'es réchauffé j'parie, souffla-t-il en laissant sa main droite glissa du cou d'Alexander jusqu'à sa hanche.

Oscar Wilde disait un jour :« le meilleur moyen de résister à la tentation, c’est d’y céder ». Alexander suivit son conseil.

Dans les bras de son amant, Alexander avait fermé les yeux et soupira de bonheur lorsque Logan lui déposa d’innombrables baisers dans le cou. En sentant les douces lèvres du canadien dans sa nuque, notre kiné se dit qu’il n’y avait pas plus agréable situation. Là, dans les bras de son amour, profitant de chaque baiser et de chaque caresse, Alexander senti le froid le quitter, remplacé bien rapidement par une chaleur. Tout d’abord douce, puis de plus en plus intense, elle ne venait pas de l’extérieure, mais de l’intérieur. Et lorsque Logan posa une main sur sa joue pour lui tourner le visage et lui capturer les lèvres, Alexander s’oublia complètement.

Son rythme cardiaque et son souffle s’accélèrent d’avantage lorsque Logan rompit le baiser et se recula pour tourner notre kiné vers lui. Alexander ne résista aucunement et se tourna vers son amant. Pendant quelques instants, tout deux se plongèrent dans le regard de l’autre. L’émeraude des yeux de son canadien semblait plus vif et plus pétillant que d’habitude. Sans doute était-ce en parti dût aux reflets du feu, mais pas seulement. Pourtant, Alexander n’eut pas le loisir d’observer d’avantage les iris vertes de son Logan et émettre des hypothèses sur le pourquoi du comment ses yeux lui semblaient plus intenses que la dernière fois, que le canadien ne lui capture à nouveau les lèvres. Instantanément, il relégua ces pensées dans la ligue « secondaire » de son cerveau et se concentra purement et simplement sur les lèvres de Logan … quand celui-ci se recula, histoire de lui demandé s’il s’était réchauffé.

« Question rhétorique » souffla-t-il simplement avant de prendre lui-même l’initiative.

Il alla rechercher à nouveau le bonheur sur les lèvres de Logan puis entre-ouvrit légèrement la bouche et laissa leur langue commencer une danse endiablé. Frénétique et sensuel, ce baiser fût à l’origine d’une première vague d’allégresse. Commençant dans le bas de son ventre, elle se propagea avec la vitesse d’un tsunami dans tout son corps. Tandis que son cœur accéléra d’avantage son rythmes, que les endorphines se propageaient dans ses veines et que sa respiration se fît haletante, Alexander senti les muscles de son corps se contracter d’excitation.

« j’ai envie de toi … » souffla-t-il entre deux baisers.

Une fois dit, Alexander reprit le baiser. Plus fort, plus sensuel, plus véhément. Ses caresses se firent plus intenses, passant frénétiquement du bassin de Logan, sur ses reins, puis à ses épaules puis sur son dos. En même temps, il l’obligea à se reculer vers le canapé. Alexander le fît choir dessus, retenant sa chute. Il se plaça ensuite au-dessus de lui, un genou de chaque côté.

Se penchant en avant, il reprit le baiser, tout en s’affairant à remonter le t-shirt de Logan. Rompant furtivement le baiser, juste le temps pour passer le vêtement au-dessus de la tête de son propriétaire et jeter le tissu plus loin, Alexander lorgna rapidement sur le torse bien dessiné de son amour avant de reprendre là où ils en étaient.

Le baiser suivant fût encore plus passionné. Sensuel à souhait. Émoustillant le canadien déjà bien désireux d'aller plus loin que le simple ballet buccal. Même si les caresses mutuelles de leurs langues étaient déjà une gourmandise dont il se passerait difficilement. Bref, tout ça pour dire que là, son coeur avait fait une pointe de vitesse et que ses poumons essayaient de suivre. Sans compter le bonheur qu'il ressentait à l'instant même. Une vague d'excitation se propagea dans tout son corps. Excitation qui augmenta en entendant les quatre mots d'Alexander, qui traduisait en même temps la pensée de James.

Et ce fût un peu comme si une barrière s'était levée. Le baiser qui fit suite à ces paroles ne connu pas vraiment de retenue. Un délice. Les caresses d'Alex prirent en intensité, à mesure qu'il explorait le dos, les reins, les épaules. Tout ceci ajoutait au feu intérieur qui s'était allumé dans le bas ventre de l'ancien détenu. Il avait un peu l'impression de redécouvrir la vie. Il sentait aussi que sans contrôle, il lui aurait tout bonnement sauté dessus. D'ordinaire, il savait se maîtriser. D'ordinaire. Mais là, c'était plus fort que lui. Et sans même qu'il s'en rende compte, il se retrouva sans t-shirt, assis sur le canapé, avec un Alexander à cheval sur lui qui l'embrassait à en perdre haleine. Sérieusement, cet endroit était le paradis sur terre. Cet endroit signifiant bien sûr : partout du moment qu'il y a son Alex, et que son Alex.

Il s'était un peu laissé dépasser là. A peine. Alors, ne rompant pas le baiser des plus sensuels qui les liait, Logan s'affaira à défaire la chemise de son amant. Il buta sur un bouton, émit un léger grognement étouffé par les lèvres pressées sur les siennes, puis vainquit ce satané bout de plastique. Le tissu glissa alors doucement des épaules de l'aîné, aidé quelque peu par James. Se reculant, il rompit doucement le baiser pour pouvoir observer le torse qui se dévoilait sous ses yeux. Parfaitement dessiné, proportionné comme un Apollon, et avec cette position, c'était un véritable appel à la luxure.

Sur le coup, Logan ressentit un élan de désir. L'envie de posséder ce corps, de le connaître dans les moindres détails, s'insinua en lui encore plus fortement que tout ce qu'il connu auparavant. Il se redressa un peu, et plaqua une main dans le cou d'Alexander pour avoir le loisir de déposer d'innombrables baisers de l'autre coté. Il laissa parfois une langue taquine s'inviter à la danse, parcouru la mâchoire en insistant le kiné à lui offrir plus de surface à goûter, puis descendit doucement le long de la carotide. Délaissant la chemise d'Alex — qui était de toute façon à ses poignets et qui n'était donc plus une barrière —, la seconde main du plus jeune vint caresser lascivement sa taille, tandis que l'autre en faisait de même avec son torse.

Ses lèvres continuèrent un instant de parcourir sa poitrine avant de se stopper et de revenir posséder la bouche de l'américain, une main de nouveau nichée sur sa nuque. Leurs langues se retrouvèrent de nouveau avec plaisir, jouant ensemble comme si la vie même en dépendait. Se séparant alors de son amant, Logan vint lui mordiller délicatement le lobe de l'oreille.

— J'te préviens.. j'pourrais plus m'passer d'toi... arriva-t-il à articuler, d'une voix vibrante, tandis qu'une de ses mains fit le voyage de la hanche jusqu'au bas du dos, pour ensuite arriver aux fesses par un miraculeux hasard.

Il avait tenu depuis longtemps, se réfrénant à chaque fois que ses pensées les imaginaient dans une situation de ce genre. Ce n'était pas un chaud lapin, mais c'était un homme. Et ce soir, les digues tombaient une à une.