Le feu du désir était sauvage, indomptable, incontrôlable. Chaque cellule du corps d’Alex était possédée par l’envie. L’envie de découvrir l’anatomie de son amant, de se lier avec lui. La moindre parcelle de son torse dénudé. Plus. Toujours plus. Pareil à une drogue, les baisers de Logan étaient enivrants. Alexander ne réfléchi plus, il se laissa aller. Son corps savait ce qu’il devait faire.

Et ces doigts dans sa nuque ! Dieu que c’était bon. Un long frisson lui parcouru l’échine, lui donnant la chaire de poule, tandis que Logan lui embrassa le coup, remontait le long de sa mâchoire, redescendit le long de son cou. Les yeux mis clos, Alexander recula la tête dans sa nuque, laissant à Logan la place qu’il lui fallait pour se délecter. Puis, sans savoir comment ni pourquoi, ses lèvres ses retrouvèrent à nouveau emprisonnées par celle de son amant … avant de se séparer à nouveau.

« J'te préviens.. j'pourrais plus m'passer d'toi. ». C’est mots articulés d’une voix vibrante délivrèrent une autre poussé d’endorphines sans le sang de notre kiné. Comment est-ce qu’un ancien dealer et ex-taulard savait trouver les mots justes ? Comment pouvait-il savoir ce qui excitait Alex ? Un instant, le regard de l’américain se perdit sur le visage de son amant avant qu’il ne s’approche de son visage.

« Alors ne t’en passes pas » lui susurra-t-il « ne te prive pas …. De moi … »

Il lui mordilla délicieusement le lobe de son oreille. Il lui embrassa la mâchoire, le cou, la clavicule, puis, tel un serpent se mouvant sur le sable d’une dune, il descendit le long de son torse. Y déposant d’innombrables baisers, donnant quelques coups de langues par endroit, il ralentit sa descente, profitant au maximum du goût de son amant. Oh s’il avait été un muffin ou un cookie du Starbucks il l’aurait dévoré.

Arrivé à la limite du pantalon du canadien, Alexander coula un rapide coup d’œil vers lui, puis entreprit d’ouvrir la ceinture, puis le bouton pour finalement lui tirer la braguette, attrapa l’élastique du caleçon et fît glisser le tout le long des ses hanches.

Son corps réagissait tout seul, ses mains savaient exactement où caresser, ses lèvres savaient exactement où se poser. Il ne réfléchissait pas, il se concentrait juste sur toutes les émotions qui passaient en lui, sur Alexander, sur rien d'autre. Dans sa tête, c'était le silence, avec seulement le désir, encore et toujours. Les mots d'Alex lui firent simplement perdre la tête. Ce gars-là savait dire ce qu'il fallait, quand il fallait. Avec délice, Logan laissa le kiné lui torturer gentiment le lobe de l'oreille. Il frémit doucement en fermant les yeux. A chaque endroit où les lèvres d'Alex rentraient en contact avec sa peau, nombre de picotements faisaient leur apparition. Et James avait chaud, très chaud.

Mais là n'était pas son soucis. Les mouvements de l'américain étaient tous plus sensuels les uns que les autres, tandis qu'il descendait toujours plus bas, arrachant de temps à autres quelques soupirs haletant à sa victime. James avait laissé ses mains parcourir le dos et les épaules du kiné. Il se sentait de plus en plus à l'étroit dans son jean, et le regard qu'Alex lui lança lorsqu'il parvint à sa ceinture ne fit qu'accentuer son impatience. Après un moment qui lui parût bien long, son pantalon et son caleçon glissèrent enfin sur ses hanches.

Bizarrement, il se sentit rougir sous le regard d'Alexander. Allez savoir pourquoi. Il n'était plus pudique que n'importe qui. Soit, ne voulant pas être en reste, il obligea Alex à remonter, l'embrassa langoureusement, et en profita pour lui mordiller la lèvre, un main plaquée dans sa nuque pour l'empêcher de reculer. Pendant ce temps, de sa main libre, descendue en dessous de la ceinture, il commença à lui caresser lascivement l'entrejambe. Sentant le corps de l'aîné réagir plus que positivement, Logan rompit lentement le baiser, avec un petit sourire carnassier. Sans plus de manière, il défit le bouton de son pantalon, ouvrit la fermeture éclaire de sa braguette et glissa une main joueuse sur ce dernier rempart.

Alexander avait un peu de mal à retenir ses gémissements, mais ce n'était pas pour déplaire à l'ex-dealer. Ce dernier avait déjà eu des expériences avec un autre homme, mais jamais aussi puissantes. D'ailleurs, il n'avait même jamais été autant excité avec d'autres partenaires. Les petits bruits parvenant à ses oreilles ne le ravissaient que davantage car ils venaient d'Alex.

Puis, décidant qu'il avait assez fait languir le pauvre petit, Logan abaissa le sous-vêtement gênant ainsi que le pantalon. Le canadien se délecta un instant de la vue, puis releva un regard brillant vers Alex, avant de reprendre d'assaut ses lèvres.

La respiration est une chose naturelle, que l’ont fait sans y penser. Le cœur bats en moyenne 3 milliards de fois dans une vie humaine. Mais là, sous les caresses sensuelles de Logan, Alexander avait l’impression que son rythme cardiaque augmentait graduellement. Son cœur battait à tout rompre, comme s’il voulait briser ses côtes de l’intérieur. Et bon dieu que c’était bon ! Haletant, Alexander fût obligé par son amant de remonter. Un peu déçu de ne pas s’amusé avec l’anatomie de Logan comme il le voulait, il se retrouva emprisonné par les bras fort du Canadien.

Il ne concentra plus que sur le baiser. Et, tandis que leurs langues dansaient frénétiquement, que leur salive se mélangeait et que leur esprit fusionnait, Alexander sentait les mains de Logan lui caresser le bas du ventre. Alors, il s’abandonna complètement à son amant. Les yeux fermé, le corps parcouru d’un frisson exaltant, il ne pût retenir un gémissement. C’était le bonheur qui s’échappait de ses lèvres. Ce fût le premier gémissement d’une longue série.

Jamais. Oh non jamais, l’acte sexuel avait été aussi merveilleux. Jamais il n’avait été aussi puissant. Jamais Alexander ne s’était senti aussi … vivant. Jamais il ne s’était senti autant … lui-même. Avec Logan, il ne se cachait pas. Mais, il ne pût s’empêcher d’en désirer d’avantage.

Stoppant subitement le baiser et tout contact physique, Alexander se leva du canapé. Voyant la moue surprise et déçu de Logan, il l’obligea à se lever. Fixant son regard dans l’émeraude des pupilles du canadien, il arqua malicieusement un sourcil, puis l’entraina dans … la chambre.

Chaque parcelle de son être ne tendaient qu'au plaisir, au sien et à celui d'Alex. Tout en lui ne cherchait qu'à aimer, tout simplement. Logan connut un léger retour sur terre lorsque, alors qu'il s'amusait bien, le kiné se leva soudain, brisant tout contact. Le canadien fût alors aussi surpris que déçu. Une moue de frustration s'empara de ses traits, alors même qu'Alexander l'obligeait à se mettre debout à son tour. Celui-ci le fixa malicieusement, avant de l'entraîna dans la... dans leur, chambre. James se mordit la lèvre inférieure d'anticipation.

Puis il fût contraint de s'allonger sur son lit, et de remonter jusqu'aux oreillers. Là, il fronça légèrement les sourcils ; il n'avait pas prévu d'être "en-dessous". Néanmoins, la vision d'Alex se débarrassant promptement de chemise avant de lui grimper dessus fit complètement dérailler ses pensées. Un vrai concentré de sensualité ce gars-là. Le genre de type à faire tourner la tête de n'importe qui, homme ou femme, gay ou pas. Et c'est justement avec cet homme qu'il était en train de partager un baiser. Et il embrassait très, très, très bien en plus.

Il était en sueur, la respiration haletante, le cœur battant comme s’il voulait s’arracher de sa poitrine. Alors, il transforma le baiser véhément, en un baiser chaste. Il caressa tendrement le torse de son amant puis lui embrassa le cou avant d’aller effleurer sa clavicule gauche de ses lèvres et de remonter lentement vers son oreille.

« donne-moi tout » souffla-t-il.

Ces paroles sonnèrent surement comme un ordre aux oreilles de Logan. Se retournant, il fît tomber Alexander sur le matelas à ses côtés. Ils échangèrent leur rôle.

Logan eu l'impression d'enfin pouvoir respirer correctement lorsque Alexander délaissa sa partie basse pour remonter le long de son torse. Même si son souffle était toujours plus ou moins erratique et qu'il avait l'impression que son cœur courrait un marathon, il essayait de se calmer, au moins pour repousser l'échéance. Ses mains passèrent sur le cou du kiné avant de glisser sur ses bras quand celui-ci reprit d'autorité les lèvres de l'ancien détenu. Mais Alex étant aussi essoufflé, le baiser devint chaste.

L'aîné lui caressa tendrement le torse, avant d'aller taquiner sa gorge et sa clavicule pour ensuite remonter à son oreille. Pendant ce temps, Logan avait laissé ses mains se balader doucement dans le dos d'Alex. Ce dernier souffla alors quelques mots qui voulaient tout dire. "Donne-moi tout." Il n'en fallait pas plus à James qui, se soulevant sur ses coudes, captura les lèvres de l'américain. Sans rompre les baiser, il le fit basculer sur le côté, et se retrouva alors au-dessus de lui.

*

La nuit fût courte. Mais le réveille du lendemain, aux côtés de cet homme qu’il aimait tant, avait quelque chose de profondément agréable. Tourné vers son amant, appuyé sur un coude, il observait Logan, tel un stalker pervers. Le canadien semblait paisible. Son visage affichait un air de profonde sérénité et s’ajoutait grandement à l’air angélique de son visage. A tel point qu’Alexander s’en voulait presque de le réveillé. Mais il était déjà 10h et ils avaient prévu de suivre un groupe de 3 personnes qu’ils avaient connu hier et qui leur avaient proposé d’aller faire du hors piste avec eux. Le départ était à 11h. Alors, s’avançant légèrement, il alla caresser la joue de Logan avec son pouce.

« Logan ? » souffla-t-il doucement.

Aucune réponse. Fronçant légèrement les sourcils, Alexander abaissa sa main et lui poussa l’épaule. D’abord doucement, puis de plus en plus fort jusqu’à finalement appuyé sur un coin pas mal sensible de sa clavicule. L’instant d’après, Logan fût réveillé et dressé sur le lit, injuriant notre pauvre kiné. Celui-ci, sourire en coin s’approcha de lui.

« Bon, pour ma défense, j’ai tenté la manière douce » il lui passa une main sur le dos et s’avança vers son oreille « à croire que tu es tellement maso que tu ne supportes pas les réveils romantiques » il lui embrassa la tempe « pauvre fou, va »

Ce disant, il se détourna de Logan et sorti du lit. Souriant doucement en sentant le chauffage du sol sous la pointe de ses pieds, il se dirigea vers l’armoire de leur chambre … avant de s’immobiliser. Leur nuit, n’avait-elle pas commencé dans le salon, devant la cheminé ? Fronçant légèrement les sourcils, il lança un coup d’œil à Logan qui, le dos tourné, faisait faire quelques mouvements à son articulation. Comment étaient-ils arrivés dans la chambre ? Enfin. Il n’est pas bon de trop faire fonctionner son cerveau de si bon matin. Alors, haussant les épaules, Alexander se détourna, attrapa un jeans et un t-shirt avant de se diriger vers la porte.

« Salle de bain occupée pendant les 20 prochaines minutes »dit-il en sortant dans le couloir pour entrer dans ladite salle de bain.

20 minutes et une bonne douche bien chaude plus tard, Alexander en ressorti. Les cheveux encore mouillé, il se dirigea vers le salon –qui fait aussi office de salle à manger- et s’immobilise en avisant la table vide. Soupir.

« Et le café ?! » hurla-t-il à l’attention de Logan.

Pas de réponse. Soupirant une deuxième fois, il tourna les talons et se dirigea vers la chambre. Poussant la porte, il entra, tandis que son regard tomba sur Logan. Debout devant la fenêtre, il observait l’extérieur, une main sur l’épaule, torse nu. Souriant doucement, Alexander s’avança vers son amant.

« Alors mon chou, on devient nostalgique ? » Sourit-il en lui caressant les bras « j’t’ai pas fait trop mal j’espère … ? »

Lors de sa dernière question, son ton s’était fait quelque peu plus … hésitant. C’est vrai quoi. Ce n’était que le deuxième jour. Si l’épaule de Logan l’handicapait tellement qu’il ne pouvait plus sortir sur les pistes, ça ne servirait à rien qu’ils restent au Canada …

Logan dormait bien. Très bien. Et très profondément même. Tellement profondément qu'il ne sentit pas Alexander l'appeler, ni le pousser. Cependant, il sentit parfaitement cette pression au niveau de sa clavicule. Le canadien se réveilla et se redressa comme un ressort, inondant d'injures Alex. Il détestait qu'on le réveille, surtout ainsi. Il soupira lorsque l'américain prit la parole, et le laissa dire. Il savait qu'il allait être insupportable s'il commençait à réagir au quart de tour, alors il se tut et, machinalement, ferma les yeux sous le baiser déposé sur sa tempe. Tandis que le kiné se levait du lit, James s'étirait doucement, et vérifiait accessoirement que son articulation se portait bien.

Il sourit en coin en se remémorant leur nuit. Bon, il y avait quelques passages un peu vagues, mais toujours est-il qu'il se rappelait parfaitement tout ce qu'il avait ressentit. Un pur bonheur en somme. Ça faisait très, très longtemps qu'il n'avait pas autant pris son pied. Encore que, là ça dépassait juste tout ce qu'il avait pu connaître. Bref, Alexander monopolisa la salle de bain vingt minutes durant. James mit au moins un sous-vêtement pour se rendre dans la cuisine. Son estomac se rappelait affreusement à lui. Il dénicha de quoi se faire un petit-déj', mais il n'y avait pas de café. Il s'en passa donc et eu le temps de finir de manger avant qu'Alex n'ai fini. Et puis, il avait eu trop faim pour l'attendre ; il s'était bien dépensé cette nuit, dirons-nous.

L'ancien détenu retourna à la chambre, et le kiné sortit de sa douche peu après. Perdu dans ses pensées, face à la fenêtre, Logan n'entendit pas Alex, et ne le remarqua que lorsqu'il s'approcha de lui. Après ses paroles, James secoua légèrement la tête, avec un léger sourire. L'américain s'inquiétait, cela transparaissait dans sa voix, et c'était tout bonnement adorable. L'ex-dealer se tourna face à lui et l'embrassa sur le front.

— Ça va t'inquiète, dit-il doucement en fixant son regard dans le sien, puis il eut un petit sourire en coin en approchant son visage du sien. Ça s'rait plutôt à moi de t'demander ça, nan.. ?

Il embrassa doucement son Alexander, ceinturant sa taille de ses bras. Il repasserait une nuit comme celle-là n'importe quand. Soit. Il profita un moment du goût des lèvres de son amant, avant de s'en séparer à regret. Il resta cependant proche de son visage.

— Et pour ton information, y'a pas d'café, sourit-il avant de l'embrasser furtivement. Maint'nant s'tu m'en veux pas, c'est à mon tour pour la douche.

Il déposa encore une dernière fois ses lèvres sur les siennes puis se détacha de lui pour se trouver des fringues, puis de se rendre dans la salle de bain. Une bonne douche revigorante plus tard, donc un peu moins de 10 minutes, et il sortit de là en se rappelant qu'aujourd'hui, ils allaient tester le hors piste. Il avait complètement zappé, et compris enfin pourquoi Alex l'avait réveillé. Faisant fi de ses cheveux encore mouillés, il rejoignit le kiné.

— C'est à quelle heure qu'on doit s'retrouver pour le hors-piste d'jà ?

Lorsque Logan l’embrassa après lui avoir rétorqué que ce serait plutôt à lui de s’inquiéter pour Alex, notre kiné sourit intérieurement. Pour tout dire, il n’avait pas franchement mal. Pas du tout même. Si ce n’était les courbatures qu’il avait à la taille et aux jambes à cause de leur après midi de snowboard. Mais aucune douleur dans son corps ne lui rappelait la nuit torride qu’il venait de passer en compagnie du Canadien. Enfin. Lorsqu’il il voulut répondre au baiser, Logan se recula … pour lui dire qu’il n’y avait pas de café. Puis, après avoir à nouveau furtivement touché ses lèvres, son amant lui signifia qu’il alla lui-même prendre une douche. Alexander voulut protester, mais Logan était déjà parti.

Alors, soupirant doucement, il ressorti de la chambre et alla dans la cuisine. Là, après avoir fouillé les tiroirs, il se dénicha de quoi se faire un petit déjeuner et prendre assez d’énergie pour cette journée qui les attendait. Il opta donc pour deux petits pains qu’il garni de beurre et de confiture. Au lieu de s’assoir à table, Alexander décida de prendre son petit déjeuné debout devant la baie vitrée. Avec délice, il mangea ses tartines, émerveillé par la vue des montagnes enneigées. D’ailleurs, la tempête de hier soir avait laissé des traces : par endroit les congères avoisinaient presque deux mètres. Ils devront faire attention pour le hors piste : après une telle tempête, la montagne réserve très souvent des pièges et des mauvaises surprise à ceux qui s’aventurent un peu trop loin. Mais soit. La voix de Logan le tira de ses pensées et Alexander lança un coup d’œil à sa montre avant de se tourner.

« Jill et Sam doivent passer nous chercher à 11h. Sara nous rejoindra sur place directement » dit-il avant d’avaler la dernière boucher de sa tartine « ça nous laisse donc encore 30 minutes » Il releva le regard vers Logan. « Ça te dit qu’on aille se promener un peu ? Histoire de voir le carnage de la tempête »

Son amant accepta sans grandes hésitation. Alors, tous deux se dirigèrent vers leur chambre et se changèrent pour mettre leur combinaison. Un peu moins de 10 minutes plus tard, ils furent accueillis par un froid glacial. Sifflant légèrement entre ses dents, par surprise, Alexander abaissa son bonnet sur ses oreilles et réajusta ses gants, avant de rejoindre Logan qui l’attendait sur la route. Arquant légèrement un sourcil, notre jeune homme regarda à droite, puis à gauche.

« J’espère au moins que Sam à des chaînes sur ses roues. Sinon il pourra jamais monter ici » rigola-t-il légèrement avant de se mettre en route.

Ils marchèrent quelques minutes lorsqu’Alexander fût frappé par une idée. Une pure gaminerie certes, mais au moins ça les réchauffera un peu. Laissant Logan le devancé quelque peu, notre kiné se baissa discrètement, attrapa de la neige dans ses mains et … forma une boulle de neige. Se concentrant, il se releva et, souriant, il vît que son amant n’avait rien remarqué. Alors, avec un tire précis, il envoya la boule de neige sur Logan. La boule éclata sur sa nuque et la neige ruissela dans sa veste.

« Dans l’mile ! » s’exclama Alex en levant les bras au ciel, affichant un énorme sourire.

Logan trouva son amant devant la baie, en train d'admirer la vue tout en prenant son petit-déjeuner. C'est vrai que la vue était magnifique. Et les traces laissées par la tempête de la nuit dernière ajoutaient au naturel sauvage de la montagne un côté imprenable. Le hors-piste d'aujourd'hui allait être pour le moins dangereux s'ils ne faisaient pas un minimum attention. Mais James avait confiance, en tout cas en lui-même. Il connaissait la montagne, ça n'était pas le problème. Depuis tout petit il savait à quel point elle pouvait être dangereuse. Non, le soucis c'était qu'Alex, ou l'un des trois potes qui devaient les rejoindre, pourrait se laisser emporter par l'adrénaline et faire un truc absolument idiot qui amènerait à une blessure. Et ça, c'était dernière chose qui devait arriver.

Soit. Ils avaient environ une demi-heure avant que Sam et Jill ne passent les chercher. Ils décidèrent donc de sortir, pour se balader un peu en attendant les deux autres. Une fois parés pour affronter l'extérieur, ils sortirent, et sans leur combinaisons, ils seraient morts de froid instantanément. En tout cas, cela eu l'air de prendre de court l'américain qui prit du retard alors que Logan l'attendait déjà sur la route. Lui-même avait froid, mais c'était supportable, et nul doute qu'en marchant, il se réchaufferait. Alexander avança que si Sam n'avait pas de chaînes, jamais il pourrait arriver à monter. James acquiesça simplement, avec un sourire flottant sur les lèvres.

— On est au Canada j'te signale, dans les montagnes, si t'as pas de chaînes ici, c'comme si tu vas sans crème solaire à Miami, haussa-t-il les épaules en se mettant en route.

Après quelques minutes de marche, un Logan dans la lune fût brusquement tiré de ses pensées par un truc froid atterrissant sur sa nuque. Puis se frayant sournoisement un chemin dans son cou. Un long frisson secoua tout son corps tandis qu'il se stoppait net. Il dégagea le plus de neige possible de son cou mais sentait encore la morsure du froid. Se retournant, il tomba sur un Alexander triomphant au sourire de gosse qui a réussi sa connerie.

Ne réprimant pas le sourire en coin qui naquit sur ses lèvres, James se pencha doucement, sans quitter l’américain des yeux, et forma une boule de neige en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Sans plus tarder, cette même boule apprit à voler et parti toucher le kiné à la tête. L'oreille fût touchée, car il avait prévu d'esquiver, mais il n'avait pas été assez rapide. Ce fût au tour du canadien d'afficher un sourire victorieux.

— Touché.

James esquiva de justesse une autre boule de neige. Et une rude bataille s'engagea. Pendant plusieurs minutes, ils se rapprochaient, s'éloignaient, se touchaient, se rataient... Et ils riaient. Comme des gamins, ils s'éclataient. Jouer avec la neige avait un effet rajeunissant. De la même manière qu'un chocolat chaud. Ils devaient être ex-æquo, mais ils ne comptaient pas les points.

C'était œil pour œil, dent pour dent, et boule de neige pour boule de neige. La dernière d'ailleurs, lancée admirablement par Logan, vient s'éclater en plein sur le visage du pauvre Alexander qui, après avoir titubé quelques instants, avait trébuché. Et cela dut marquer le coup final. Rigolant à l'extérieur, mais tout de même un peu inquiet à l'intérieur — une boule de neige dans la gueule c'est pas sympathique —, James s'approcha de son amant, qui était étalé sur la neige, sonné par le coup. Il allait être encore plus gelé maintenant.

— Touché.. coulé, lança l'ancien dealer avec un léger rire.

Malheureusement, Logan ne fût pas long à répliquer. Alexander avait vu la boule venir, mais ses reflex laissaient à désirer. Ainsi, il se retrouva avec une oreille en feu et plein de neige dans le col. Heureusement, le bonnet avait quelque peu amorti le choc, sinon il aurait eu vraiment bien mal. Mais, ignorant son malheur, Alexander se pencha en avant et forma une nouvelle boule … qui fût esquivé avec souplesse par son ennemi.

Alors tout deux retombèrent en enfance et engagèrent une rude bataille. Des éclats de rire mêlés aux bruits étouffés lorsqu’un d’eux fût touché, ils s’amusaient. Ils avaient tout deux passé la trentaine, Alexander s’approchait même dangereusement de la quarantaine, mais à les voir s’amuser ainsi, il aurait été difficile à croire qu’on avait affaire à deux adultes plus ou moins mature. Enfin.

Il s’avéra bien rapidement que tout deux avait pas mal de reflex. Alexander remercia secrètement ses 30 ans de pratique de karaté qui lui valurent plusieurs esquives d’urgence et des tires ciblé. Mais Logan n’était pas en reste, bien au contraire. Et il était vraiment fort ! Profitant d’une faille et la faiblesse d’Alexander, il envoya avec force une boule de neige qui fini son vol en plein dans la figure de notre kiné. Etourdis mais encore plus étonné par la force, Alexander tangua en arrière avant de se retrouver … à terre. Les yeux fermés, il s’essuya la figure afin d’enlever le plus gros de la neige puis soupira doucement en entendant le rire et les paroles de son amant. Toucher coulé. Ouais, c’était le cas de le dire. Secouant la tête, Alexander leva le regard vers Logan. Il le fixa sérieusement quelques instants avant de sourire.

« T’as carrément coulé mon porte avion » rétorqua-t-il en se relevant.

Une fois debout, il enleva la neige de sa veste de son pantalon. Secouant la tête, il ouvrit la bouche pour prendre la parole, mais …

« Quand vous aurez fini de vouloir vous tuer … vous prendrez vos snowboard et vous nous rejoindrez, ok ? »

Synchronisant leur mouvement –comme à leur habitude- les deux hommes se tournèrent vers la voix et tombèrent sur Sam et Jill, qui les observaient visiblement fortement amusé par leur gaminerie. Souriant, Alexander poussa légèrement Logan.

« J’vais chercher les snow » dit-il avant de faire un signe de la main aux deux autres et de se diriger vers la maison.

Il entra dans le chalet, prit les deux planches et son sac à dos avant de ressortir et se diriger vers son amant qui avait rejoint Jill et Sam et qui était entrain de parler avec eux. Alexander regarda, étonné, à droite puis à gauche, puis fronça légèrement les sourcils.

« Vous êtes garé où ? » demanda-t-il.

« Un peu en aval, c’était impossible de monter ici » répondit Jill en désignant la route.« Mais la neige ici est idéale pour s’échauffer un peu. Si vous voulez, on redescend en snowboard. » Reprit-elle avec un grand sourire.

Elle n’eut pas besoin d’en dire d’avantage. Ni une, ni deux, les 4 amis fixèrent leurs pieds sur leur planche et commencèrent à glisser. Finalement, une route enneigée et des snowboards étaient l’idéal !

La bataille de boule de neige se termina sur un K.O, celui d'Alexander. Lorsqu'il se releva, il ouvrit la bouche pour parler, tout en enlevant la neige sur sa veste et son pantalon, mais il ne put commencer une phrase que Jill et Sam se manifestèrent. Le second leur dit d'aller prendre leur planche et de les rejoindre ensuite, dès qu'ils auraient fini de vouloir se tuer. D'un même mouvement, Alex et Logan se tournèrent vers les deux arrivants. D'ailleurs, au vue de leur expression amusée, ils devaient être là depuis assez longtemps pour avoir vu leurs gamineries. Enfin, faire manger de la neige à un ami n'a jamais tué personne.

Le kiné se dévoua pour aller chercher leurs affaires, et se dirigea donc vers le chalet. Pendant ce temps, James rejoint les deux autres, et entama une conversation avec eux au sujet du coin où ils voulaient hors-pister. Jill, Sara et Sam étaient amis de longue date et venaient tous les hivers ici, sur les pistes de Vancouver. Normalement, leur groupe comptait deux autres personnes, mais elles n'étaient libres ce week-end. Ayant rencontré par hasard Alex et Logan, ils leurs avaient proposé une petite session de hors-piste. Et bien sûr, les deux amis avaient accepté sans se poser de questions. Soit, quand le kiné revint, il demanda naturellement où était leur véhicule, ce à quoi la jeune femme répondit qu'ils étaient garés plus en bas, car il était impossible de monter jusqu'ici. Ce fût aussi elle qui eu l'idée de s'échauffer tranquillement.

Sans avoir besoin de rajouter quoique ce soit, ils mirent leur planche aux pieds et débutèrent une glisse sur la route enneigée. C'est vrai que la neige était sacrément bonne ici. La tempête de neige avait au moins servie à quelque chose. Jill menait. Elle était très douée en snowboard, malgré le fait qu'elle ne soit pas canadienne, contrairement à Sam et Sara. Elle était une pièce rapportée, comme chacun s'amusait à la charrier. Mais fait est qu'elle assurait sur une planche. Sam se débrouillait aussi très bien, mais avec un bon oeil, on pouvait voir qu'il manquait parfois d'équilibre. Alors que Logan prenait un peu de vitesse pour se remettre totalement dans le bain, il intercepta un regard de Jill.

Un sourire en coin apparut sur son visage alors que les deux étaient presque au même niveau. Sans autre signal, ils prirent de la vitesse, laissant derrière eus Sam et Alexander qui étaient en vitesse de croisière. Il ne fallait pas défier James, il partait toujours au quart de tour. Néanmoins, la jeune femme l'avait très bien compris, puisqu'elle était pareille. La lutte fût serrée, surtout que la route n'était pas aussi longue qu'une piste. Cependant, ce fût tout de même Jill qui remporta la victoire. C'est donc en faisant la danse de la victoire après avoir déchaussé qu'elle extériorisa sa joie. Elle avait sans doute l'habitude de gagner, mais elle adorait ça en tout cas, sans pour autant se la péter cent sept ans.

— Pas mal hein, tu te défends bien, lança-t-elle à l'intention de l'ex-dealer qui se remettait debout après avoir enlevée ses fixations. Ça fait longtemps que tu fais du snow ?

Logan n'aimait certes pas perdre, or, cette fois-ci, il prit sur lui. Peut-être parce qu'il savait qu'Alex était là, et que juste ça, ça le rendait heureux (entendez par-là "moins difficile de caractère"). Mais il savait aussi reconnaître quand quelqu'un était plus fort que lui, comme dans le cas présent par exemple. Redressant sa planche pour ne pas qu'elle dévale le reste de la pente, l'ancien dealer tourna les yeux vers la jeune femme.

— Quelques fois quand j'étais gosse, et sinon depuis hier, répondit-il en haussant simplement les épaules, puis, avisant le regard un peu circonspect de Jill, il argumenta. J'faisais du ski avant, et j'ai grandi dans les Rocheuses, ça doit aider.

La jeune femme hocha la tête, puis lui sourit. Un peu surprise, ce qui ne serait pas étonnant. Mais ne s'étalant pas plus sur le sujet, elle et le canadien remarquèrent enfin les deux autres qui s'approchaient. Alors qu'ils n'étaient qu'à quelques mètres, la jeune femme leurs lança, dans un éclat de rire :

— Et bien les limaces, on arrive pas à suivre ?

Retenant un sourire, Sam s'arrêta en dérapant de telle sorte à envoyer de la neige sur la jeune femme, puis il répliqua quelque chose à propos d'un escargot, mais Logan n'écoutait pas. Il avait cru remarquer que quelque chose n'allait pas au niveau d'une des fixations de la planche d'Alex, mais il ne dit rien. Il avait sûrement rêvé.

Lorsqu´il avait vu Logan le devancer pour rejoindre Jill et engager une course, Alexander avait, un instant, eu envie de les rejoindre. Mais il avait finalement décidé de rester avec Sam. Restant à une certaine distance derrière lui, il régla sa vitesse sur celle de l´homme et glissa lentement et souplement vers la voiture. Là, Jill les traita de limaces et Sam répondit du tac au tac. Mais Alexander n´écouta pas. L´espace d´un quart de seconde, il lui avait semblé que son pied gauche n´était plus tout à fait attaché à sa planche. Mais, lorsqu´il s´immobilisa, le problème s´envola et fût oublier.

Après avoir libéré ses pieds de la planche, Alexander se redressa et croisa le regard quelque peu inquiet de Logan. Il lui adressa un sourire et un clin d´œil qui se voulaient rassurant, avant de ranger sa planche dans le pick-up de Sam. D´un commun accord avec Jill, Alexander monta à l´avant sur le siège passager, tandis que Logan et Jill occupèrent la banquette arrière.


30 Minutes plus tard, ils se retrouvèrent tous les 5 - Sara les ayant rejoint- en haut de la montagne. Ici, à 3500 mètres d´altitude, l´aire était extrêmement pure et la température extrêmement basse. Pourtant, les tremblements d´Alexander n´étaient pas seulement dus au froid. Non. C´était aussi en parti à cause de la peur, du respect et de la profonde excitation qu´il ressenti en voyant la piste abrupte. Prenant une profonde inspiration, il expira lentement et remit son bonnet en place. Se baissant pour accrocher ses pieds sur la planche, il leva furtivement le regard vers Logan qui, s´étant placé à côté de lui, exécutait la même manœuvre.

"Près?" leur demanda Jill.

Alexander se releva, réajusta ses gants, abaissa ses lunettes et hocha la tête.

"Faites attention" intervint Sam "Le côté gauche est toujours gelé. On s´retrouve en bas !"

Ce disant, il disparu en glissant, très vite suivi par Jill et Sara, puis Alexander puis Logan. Rapidement, Alexander prit de la vitesse. La grosse poussé d´adrénaline dans son corps lui firent tout oublier: la peur, la raideur de la descente, les quelques bosses dans la neige ... et son problème d´attache.

Pourtant, ce fût ce problème qui revint au triple galop alors que la vitesse de sa planche était grisante. Alexander avait un énorme contrôle sur sa planche. Pourtant au bout d´un énième virage, le tout se corsa. Alors qu´il virait souplement à droite, l´attache gauche s´ouvrit complètement. Remarquant que quelque chose n´allait pas, Alexander baissa vivement le regard, ce qui lui fût fatal.

Instantanément, tout contrôle lui échappa et il tomba vers l´avant. Par reflex, il rentra la tête dans les épaules pour rattraper sa chute, espérant ainsi la contrôler. Mais ses espoirs furent mis à mal. Effet boule de neige oblige, il roula, roula, et roula. Trop occupé à protéger sa tête, Alexander ne remarqua pas que sa planche lui fut arraché des pieds, Tout ce qu´il savait c´est qu´il se retrouvera en bas de la montagne, mort, tous les os de corps brisés et ses organes internes explosés. Ou pire, paralysé et obligé de passer le reste de sa vie en fauteuil roulant. A choisir, il préférait sérieusement la mort.

Heureusement, il n´eut pas à faire de choix. Sa chute ralentie doucement jusqu´ à finalement se stopper complètement. Allongé sur le dos, les yeux clos, Alexander peina à reprendre s respiration. Ce ne fût que lorsqu´il senti une main se poser sur son épaule, qu´elle reprit. Ecarquillant les yeux, il agrippa, haletant, le poignet de Logan. Fixer son regard dans celui de son amant l´aida à se calmer. Peu à peu, sa respiration redevint normale et son rythme cardiaque ralenti. Alors, expirant lentement, Alexander prit appuie sur le sol et se redressa. Ou du moins, il tenta de se redresse.

Une violente douleur, lui tétanisant les muscles de sa jambe et remontant le long de sa colonne vertébrale jusqu´aux cervicales, l´obligea à se rallonger. Le visage crispé, il se mordit sur la lèvre inférieure.

"Putain ..." gémit-il douloureusement.

S´efforçant à garder ne respiration lente, Alexander tenta de calmer la douleur aigue qui était pire au niveau de sa cheville. D´ailleurs, la douleur était tellement insupportable qu´il était obligé que quelque chose n´allait pas. En tant qu´éternel curieux insatisfait, Alexander finit par se redresser en ignorant la douleur: Après avoir attendu que son vertige ne cesse, Alexander rouvrit les yeux. La première chose qu´il vît était que sa planche n´était plus à ses pieds. La seconde chose était que son pied droit pointait, dans un angle peu commun, vers l´extérieur.

Instantanément, son cœur accéléra à nouveau ses battements et sa respiration devint à nouveau saccadé et haletante.

"Putain ..." souffla-t-il à nouveau, complètement désespéré, tandis que la panique grandissait en lui.

Ce weekend end avait pourtant tellement bien commencé ...

Au bout de trente minutes de pick-up, ils arrivèrent en haut. Ils avaient retrouvés Sara sur le chemin, et c'étaient donc à cinq qu'ils s'apprêtaient à dévaler la pente abrupte. Cinq presque-jeunes — Alex était le plus vieux — attirés par le dangerosité et les sensations fortes. Au fond de lui, Logan bouillonnait d'excitation. il n'y avait que dans le hors-piste que l'on ressentait ça. De même, il n'y avait que là que la montagne était la plus merveilleuse, sans les installations des stations de ski. Bref, ça allait être de l'adrénaline en barre. Lorsque tout le monde fût paré, fixé, et prêt, Sam averti que le côté gauche était à éviter. Puis il s'élança en premier, suivit par Jill, Sara, Alexander et enfin, James.

La glisse procurait au canadien des sensations incroyables. Vitesse, puissance, maîtrise. Il avait presque l'impression de dominer la montagne. Il glissait sur la neige comme un palet de hockey sur de la glace, comme s'il était né sur cette neige. Ce qui était presque le cas, mine de rien. Il n'avait repensé à son père et à son passé malgré le fait qu'il soit au Canada, et rien que ça lui fit se demander pourquoi il avait quitté son pays natal. La montagne lui avait sacrément manquée. Rempli d'adrénaline, d'une joie aussi pure que la poudreuse des cimes des pins, il savoura cette descente. Presque jusqu'au bout.

Cependant, devant lui, assez loin tout de même, se trouvait l'américain. Et cet américain parti soudainement dans une chute aussi étonnante qu’impressionnante. Réflexe immédiat, la respiration de Logan se coupa un instant, suivant la roulade du regard. Une boule d'angoisse se forma en même temps dans sa gorge. Les chutes en snow pouvaient être graves, celles en hors-piste étaient très souvent les pires. Il retint son souffle en priant pour que la chute s'arrête enfin et ne finisse pas tout en bas de la pente. Il ne pouvait rien faire d'ici, et il enrageait autant qu'il s'inquiétait. Puis il prit de la vitesse pour rejoindre au plus vite son amant, celui-ci ayant fini par se stopper.

Arrivant en dérapage, il cru un instant le pire en voyant le kiné allongé sur le dos, les yeux fermés. James ne sût pas comment il se retrouva les deux pieds dans la neige, sans sa planche, ni comment celle-ci resta bien sagement là où elle était, toujours est-il qu'il fût auprès d'Alex en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Posant un genoux au sol, il remarqua que la respiration de l'aîné était laborieuse puis, lorsqu'il posa une main sur son épaule, il engendra une réaction. Alexander ouvrit les yeux en grands en prenant une grande respiration et en agrippant le poignet de l'ancien taulard, comme s'il venait de sortir de l'eau après deux minutes en apnée. Leurs regards se rencontrèrent pour ne plus se quitter, et cela eut le mérite de les calmer tous les deux, bien que Logan ait plus contenu son inquiétude.

Une fois quelques instants passés, Alexander, visiblement un peu remis émotionnellement de sa chute, essaya de se redresser. Essaya. Car sitôt qu'il essaya de s'asseoir, son visage se crispa de douleur et il fût forcer de se rallonger. Mais il réitéra l'expérience peu après, Logan avait laissé une main traîner dans son dos. Alex n'avait plus sa planche, évidemment, elle l'avait quitté presque au tout début de sa chute. Ceci étant dit, son pied droit n'avait pas l'air dans un bon angle non plus. La visage du kinésithérapeute se decomposa lentement, à mesure que sa respiration accélérait de nouveau. James renforça sa poigne sur l'épaule d'Alex, essayant de le faire redescendre sur terre.

— Hé, Alex, hé ! Il lui fit tourner la tête pour fixer son regard dans le sien. Calme-toi, ok ? Calme-toi.

Il déposa un baiser sur son front, rassurant. Il ne devait y avoir que sa jambe de touchée, plus particulièrement la cheville. Sinon, il n'aurait simplement pas pu bouger. Et si cela avait été très grave, il n'aurait pu se redresser. De plus, ils étaient en bas du hors-piste. A une trentaine de mètres, une piste noire commençait. Cependant, Jill, Sam et Sara avaient du arrivés ailleurs, car ils n'étaient pas en vue. Ou alors ils avaient carrément enchaînés avec la piste noire, mais tout de même. Ils auraient bien attendu qu'il y ait tout le monde non ? Dans tous les cas, Alexander ne pouvait se lever et marcher. C'était clair et net. Donc, il ne restait qu'une solution. Logan reporta son attention sur son amant, après avoir réfléchit à la situation en regardant vers le bas si, par hasard, il ne voyait pas la veste rouge de Sam ou le sac à dos à bandes bleues de Sara.

— Faut qu'on appelle les secours, t'es pas en état de descendre, même jusqu'au début de la noire là-bas. Il marqua une pause, fixant l'américain. Rassure-moi, on a bien un moyen pour appeler de l'aide ?

Un doute s'insinuait dans son esprit. Car si les autres n'étaient pas là, et plus particulièrement le sac de Sara où il y avait forcément un portable, ils étaient pour ainsi dire seuls au monde. En parlant de doute, Logan n'en avait aucun sur la raison de la chute d'Alex. C'était à cause de la fixation. James aurait du insister et demander réellement à Alexander si tout allait bien. Sur le coup, il s'en voulu un peu d'avoir fait comme si de rien n'était, et de s'être laissé par un sourire et un clin d'oeil rassurant. Sinon, le snow de l'américain n'était pas dans les parages, ou en tout cas, l'ex-dealer n'y avait pas fait attention. C'était con quand même, une bête fixation qui déconne, une chute, et la fin d'un beau week-end qui vient s'envoler comme poussière sous une brise.

— Tu l'avais r'marqué pour ta fixation avant de descendre hein ? Pourquoi t'as rien dit ? demanda-t-il, pas d'un ton de reproche, quoique un peu quand même, mais plutôt comme une désolation.

Sous-entendu : "pourquoi ça n'arrive qu'à nous ce genre de trucs ?"

Se calmer? Non. Alexander ne pouvait pas se calmer. Il avait mal, à tel point qu´il luttait contre les larmes. Même la proximité de Logan ne le rassurait pas. Pas du tout, même. N´avoir que Logan à ses côtés signifiait ou bien que les autres n´en avait rien à foutre de lui ou qu´ils avaient continué sans eux. Ce n´était pas bon. Vraiment pas bon. A chaque mouvement, sa jambe envoyait des vagues de douleur qui se propageait avec une rapidité ahurissante dans son corps. Le seul point positif: il vivait et pouvait bouger ses bras et ses jambes. Mais il y avait tellement de points négatif, qu´Alexander ne pensa pas à être optimiste.

Tout d´abord, il y avait leur solitude. Certes, Logan était avec lui, mais sans portable ni autre moyen de communication, ils étaient, pour ainsi dire, seul au monde. Ce qui les posait face à un sérieux problème: celui de ne pas pouvoir appeler les secours. Enfin si, théoriquement, ils pouvaient le faire: Logan était entier, il avait sa planche et gérait la vitesse. Il pourrait, sans problème descendre et signaler l´accident. Mais pour cela, il allait devoir abandonner Alexander à son sort et ce pour un temps indéterminé. Aussi, Alex connaissait son amant: protecteur, il n´allait pas quitter notre kiné, pour une raison ou pour une autre.

Mais il fût coupé dans ses pensées par les paroles de Logan. Le canadien lui fît savoir qu´il avait bien vu comment notre américain avait remarqué qu´une de ses attaches merdait. Il lui reprocha ensuite de ne rien avoir dit ou entreprit. Putain. Cet homme avait raison. Trop raison. Ses reproches étaient tellement fondé et tellement logique. Mais le mal était fait.

"Si j´avais le pouvoir de remonter le temps crois-moi que je le remonterais jusqu´à hier soir ..." dit-il doucement, marquant le tout d´un léger sourire en coin.

Puis, décidant qu´une plus ample justification ne changera rien à la situation, il détourna le regard vers l´aval. De là où il était assit, il pouvait apercevoir des skieurs qui descendaient la piste noire. Se redressant légèrement, il reporta son attention sur Logan et le fixa longuement. S´apprêtant à reprendre la parole, il fût coupé par un énième élancement de douleur. Se mordant sur la lèvre pour réprimer un cri de douleur, Alexander ferma les yeux, crispa le visage et se rallongea. Posant ses mains sur ses paupières, il dégluti et prit plusieurs profondes inspirations.

"Putain, Logan ..." dit-il entre ses dents serrées "Va chercher les secours, s´il te plait ..."

Son ton inquiet traduisait toute la douleur qu´il ressentait au moment même. Et ce malgré lui. Il n´avait aucune envie d´inquiéter d´avantage son amant. Il n´avait tout simplement pas put faire autrement.

Ils étaient mal. Ou en tout cas, Alex était mal. Mais finalement non, ils étaient tous les deux mal. Sans téléphone, sans moyen de communication, seuls. La seule solution qui s'offrait à eux, était que Logan redescende chercher les secours. Avec sa planche, il pourrait être vite en bas. Cependant, cela impliquait de laisser Alexander seul ici. Or, il en était absolument hors de question. James refusait net de l'abandonner pour une durée indéterminée, dans la neige et le froid et, accessoirement, dans l’incapacité la plus totale de se déplacer. Bref, c'était même pas la peine d'y penser.

L'ancien dealer avait eu raison de reprocher au kiné de n'avoir rien dit, celui-ci le reconnu, d'une manière détournée certes, mais il l'avait reconnu. Bref. La suite, elle, fût moins réjouissante que ce petit sourire en coin. En effet, après avoir regardé l'aval, Alex du ressentir une nouvelle vague de douleur, car il crispa instantanément le visage en se rallongeant. Et Logan ne pouvait même pas l'aider. Là, il en avait marre. Mais Alex le pria d'aller chercher les secours. Donc de le laisser seul ici et de descendre, et l'inquiétude contenue dans sa voix montrait sa douleur. Inutile de dire que l'ancien détenu fût encore moins rassuré de le laisser seul. Néanmoins, il n'avait pas d'autres choix.

— Bordel, tu t'rends compte de c'que tu m'demandes de faire là... ? soupira-t-il, pourtant tout à fait conscient que c'était leur seule option.

Puis, résigné il se pencha pour surplomber le visage d'Alex. Il dégagea doucement une des mains qui masquait son visage, et le fixa franchement. Le kiné n'avait ni intérêt à s'endormir, ni rester la tête contre la neige, sinon ça pourrait mal finir, surtout que Logan ne savait pas combien de temps allaient mettre les secours. Soupirant doucement, il embrassa son amant. Peut-être pour lui donner du courage, mais aussi pour se rassurer lui-même.

— J'te promets de rev'nir vite, ok.. ? Reste calme aussi, d'acc' ? murmura-t-il avec un petit sourire rassurant.

Sur ce, il se releva complètement et rejoignit sa planche. Il devait faire vite. En mettant ses fixations, il eut dans l'idée de chercher l'un de leurs amis, qui connaîtrait plus le coin et pourrait ainsi situer Alexander, au lieu de descendre tête baissée. Quoique, à présent, les trois autres devaient déjà être en bas. Il pesta contre lui-même,contre la vie, et contre sa fixation qui se rebellait. Puis une fois prêt et après un dernier regard à son américain, il partit. Arrivé en haut de la piste noire, il chercha du regard Jill et les autres, mais ne vit que des inconnus. Ça s'annonçait mal.

Ni une ni deux il s'élança sur la piste. Il n'avait pas de temps à perdre, et s'attirait bien entendu les foudres de quelques skieurs auquel il grilla la priorité. Dans une autre situation, ça l'aurait fait marrer de faire chier des gens, mais là, il n'avait pas du tout la tête à cela, trop occupé à chercher Jill, Sam ou Sara, tout en assurant sa vitesse et son équilibre. Pour faire simple, c'était pas du gâteau. Heureusement, au détour d'un virage, il faillit se ramasser sur quelqu'un qui était lui-même tombé. Heureusement, car ce quelqu'un n'était autre que Sam qui, au passage, avait perdu un gant. A côté de lui se trouvait Jill et Sara, qui avaient eu la peur de leur vie pour celle de leur ami. Mais James avait de sacrés bons réflexes et réussi à l'éviter, de justesse. Il s'arrêta en trombe à peine plus loin. Une fois son snow sous le bras, le canadien revint essoufflé vers le petit groupe. Jill prit la parole la première, toujours avec cet humour bien à elle.

— Qu'est-ce qui t'arrives ? T'as vu un yéti ?

Logan secoua négativement la tête mais, avant qu'il n'ait pu expliquer quoique ce soit, Sara fit une remarque très pertinente. Elle était peut-être blonde, mais elle comprenait vite. D'autant que la lueur d'inquiétude dans les yeux de James brillait bien malgré lui. Sam, à présent debout, remarqua lui aussi qu'un truc n'allait pas.

— Il est où Alex ? demanda-t-elle avec un pointe d'angoisse dans la voix.

En effet, Alex et Logan n'étaient jamais loin l'un de l'autre. Et puisqu'ils n'avaient pas vu passer le kiné, et que l'ancien détenu se trouvait devant eux, quelque chose s'était passé.

— Il s'est cassé la gueule, et il a un truc à la jambe, il peut plus bouger, faut appeler les secours, lâcha James d'une traite en fixant tour à tour les trois autres. Il est à la fin du hors-piste, mais pas loin de la noire.

Là, le visage des deux jeunes femmes se décomposa lentement, tandis que Sam avait déjà un téléphone en main. Sans tarder, il composa le numéro des secours, et décrivit la position et la situation d'Alexander, sur les directives de James. Une fois la communication terminée, ce dernier souffla un peu, et essaya de détendre le nœud entre ses épaules. Il n'était toujours pas calmé.

Alexander n´avait aucune envie d´aller à l´hôpital. Mais la douleur était tellement grande et tellement insupportable qu´il savait qu´il n´aurait guère le choix. Après l´avoir embrasser, Logan s´élança sur la piste. Alexander le suivit du regard puis, lorsque son amant disparu de son champs de vision, il se rallongea en soupirant. Les yeux fermés, la tête reposant sur la neige, il tenta de se concentrer sur autre chose que cette putain de douleur qui s´accentuait au fur et à mesure que les minutes passaient. Finalement, après une bonne dizaine de minutes de panique grandissantes, il entendit un bruit de planche. Rouvrant les yeux, son regard se posa sur Jill et Logan. Revoir le canadien le rassura quelque peu.

Pour tout dire, à partir de là, ses souvenirs étaient flous. Ils stoppèrent complètement lorsqu´on lui enfonça une aiguille dans le bras ... et reprirent quelques heures plus tard à l´hôpital.

A peine eu-t-il ouvert les yeux, qu´il fût aveugle par la trop vive lumière et qu´il senti cette odeur nauséabonde et caractéristique, qu´il sût qu´il était l´hôpital. Sans savoir pourquoi, il paniqua et se redressa. Trop vite. Trop brusquement. Un vertige, une douleur à la cheville et à la nuque, lui arrachèrent un gémissement de douleur tandis qu´il reposa sa tête sur l´oreiller. Déglutissant, les yeux fermés, il refoula les larmes qui menaçaient de forcer le passage de ses paupières et tenta de combattre le malaise qui se propageait en lui.

Au même moment, il senti une main se poser sur son front, puis descendre le long de sa joue vers son épaule. Alexander tourna sa tête vers la droite puis cligna des yeux le temps que ses pupilles se soient habitués à la vive lumière et reconnu Logan. Instantanément, il détourna à nouveau le regard, n´ayant pas envie de voir une once de reproche ou de pitié dans les yeux de son amant.

"J´ai pas envie de rester ici." dit-il d´une voix enroué

Voilà les premiers mots qui sortirent de sa bouche. Chaque autre humain, normalement constitué, aurait sans doute demandé comment il était arrivé ici ou quel était le diagnostique posé. Mais pas Alex. Les hôpitaux, le répugnaient de trop. Alors, prenant son courage à deux mains, il inspira profondément et, ignorant la douleur repoussa la couverture et se redressa. En passant les jambes au-dessus du lit, il ressenti à nouveau un violent élancement de douleur. Se courbant vers l´avant, il contrôla plus ou moins sa respiration et attendit que la douleur ce soit légèrement diminué, puis rouvrit les yeux.

Ce qu´il vît lui coupa à nouveau la respiration. Il ne voyait que les orteils de son pied droit. Le reste avec al cheville était emplâtré. Putain. Ce n´était vraiment pas bon. Il ne s´était quand même pas cassé quelque chose, non? Sa chute n´avait quand même pas été aussi grave, non? Putain ...

"Qu´est ce que vous faites ?!"

Une voix criarde et quelque peu paniqué lui firent relever le regard. Une infirmière se dirigeait à grands pas vers lui.

"Je ... m´en vais..» répondit Alexander entre ses dents serré.

"Impossible" rétorqua l´infirmière "vous avez fait une chute importante qui vous a couter une fracture de la cheville avec rupture des ligaments internes et vous venez d´être opéré. En plus vous devez attendre le résultat de vos radio des cervicales. Vous ..."

"Je ne dois rien ... du tout" grogna Alexander. "Je n’ai pas envie de rester ici et vous n´avez pas le droit de ..."[/b] Il se tût, se mordant sur la lèvre et agrippant la couverture. Déglutissant, il prit plusieurs profondes respirations avant de redresser le regard vers la jeune femme "... vous n´avez pas le droit de me garder ici contre mon grés. Logan, on y va." reprit-il à l´attention de son amant "Logan?" face au manque de réaction du canadien, Alexander se tourna vers lui "On y va, comprit?"

Son ton avait été bien plus stricte qu´il ne le voulait réellement. Mais malgré le fait que sa conscience et même son cerveau lui hurlait de rester ici et de se rallonger, il voulait partir. Il ne supportera pas de passer la nuit ici. C´était une sacré évidence, ça.

Logan et Jill parvinrent à retourner auprès du blessé. Les secours arrivèrent peu après. Une chance car Alex avait l'air de plus en plus mal. On l’endormi avec une piqure, afin de soulager sa douleur, le conduisit directement aux urgences, l'opéra car il en avait visiblement besoin, avant de le laisser reprendre conscience dans une chambre, tout étant plus ou moins rentré dans l'ordre. Quelques heures venaient de s'écouler depuis sa chute, c'était donc un beau soleil d'après-midi qui brillait dans le ciel. Néanmoins, après avoir angoissé plus que de raison, bien que ce fût normal vu qu'il s'agissait de son amant, Logan avait enfin pu souffler lorsqu'une infirmière et le chirurgien était venu lui annoncer une fracture ainsi qu'une rupture des ligaments internes, qui donc ne l'empêcheraient pas de remarcher à terme. Au final, même si la douleur devait être insupportable, Alexander s'en tirait plutôt bien. Avec sa chute, et sans casque, il aurait pu finir avec un traumatisme crânien, ou aurait du passer sa vie dans un fauteuil roulant faute de pouvoir utiliser ses jambes.

Bref, sa vie n'était de toute façon pas en danger, pas plus que son avenir de bipède, donc James fût soulagé d'un poids. Installé dans un fauteuil, dans la chambre d'Alex, en attendant son réveil, l'ancien taulard se sentait piquer du nez. Rester là, patiemment — il détestait attendre —, sans rien faire, ne lui donnait qu'un envie : fermer les yeux et dormir. Et puis, regarder Alexander dormir comme un bienheureux, avec sa petite bouille absolument adorable, lui donnait envie de faire de même. Au final, alors qu'il avait baissé les armes depuis quelques minutes, un gémissement le tira de son demi-sommeil. Il rouvrit immédiatement les yeux et les posa sur son amant. Il le vit réveillé et redressé dans son lit, avant qu'il ne se repose de lui-même contre les oreillers. On aurait dit qu'il allait pleurer.

James fût debout en un quart de seconde et s'approcha de l'américain, posant une main tranquille sur son front. Puis elle descendit sur sa joue, son cou, son épaule. Le kiné tourna la tête vers lui et, lorsqu'il fût habitué à la lumière, détourna le regard, comme s'il voulait se cacher. Or, Logan n'allait ni lui faire de reproches, ni faire preuve d'une compassion débordante. Ce mot ne faisant même pas parti de son vocabulaire, peu de chances qu'il ait pitié. Il était cependant on ne peut plus soulagé par le réveil de l'aîné. Ce dernier commença d'ailleurs par dire qu'il refusait de rester ici. Ensuite, il se redressa, repoussa la couverture et s'assit au bord du lit, sous le regard interdit de James. Mais... il était stupide celui-là ou quoi ? Il était maso pour bouger ainsi et avoir encore plus mal ?

Avant que l'ex-dealer n'ai pu dire quoi que ce soit, une infirmière se pointa pour une petite ronde habituelle et s'exclama en apercevant le blessé essayer de se faire la malle. A la réponse d'Alex, elle ne se démonta pas et lui rétorqua que c'était tout bonnement impossible qu'il s'en aille, en lui exposant son diagnostique. Le kiné campa sur sa position, affirmant qu'ils n'avaient pas le droit de le retenir ici, puis s'adressa à Logan. Néanmoins, ce dernier ne réagit pas, pas plus quand son amant utilisa un ton d'ordre qui ne prêtait pas à la réplique pour lui dire qu'ils s'en allaient, de suite. Pour toute réaction, le canadien croisa les bras, fixant d'un regard dur son aîné.

— Non, répondit-il d'un ton coupant, il laissa passer une seconde de silence avant de décroiser les bras et de prendre Alexander par les épaules. On. Reste. Là. Pigé ? Peut importe qu'tu l'veuilles ou non, c'pour ton bien. Alors même si l'doc' a pas l'droit d'te r'tenir ici, moi j'le f'rais sans hésiter, par la force s'il le faut, jusqu'à c'que l'médecin soit d'accord pour qu'tu sortes, ok ?

Son côté protecteur guidait sa fermeté. Caché sous cette rudesse d'expression, d'autorité, Logan ne pensait qu'à son bien. C'était simplement la chose la plus importante. S'il sortait maintenant, Alex souffrirait milles morts. Il n'avait donc pas intérêt à n'en faire qu'à sa tête, parce qu'à ce jeu-là, James est meilleur. Il tourna ensuite les yeux vers l'infirmière, se calmant un peu pour éviter de l'effrayer encore plus.

— Vous devriez prév'nir l'médecin d'son réveil j'crois.

La jeune femme, ses esprits retrouvés, hocha une fois la tête puis disparue dans le couloir, fermant la porte derrière elle. Une fois seuls, Logan soupira, expulsant la tension de ses muscles. Il porta de nouveau son attention sur Alexander, mais pas pour lui sourire gentiment. Il sentait que le kiné pouvait, à un moment ou à un autre, repartir à contre-sens et vouloir absolument dégager de là. Ok, les hôpitaux ne font pas partis des endroits les plus réjouissants et sympathiques du monde, mais s'ils sont là, c'est bien pour quelque chose. Après un instant d'observation, Logan prit la parole.

— Pense même pas à partir d'ici, j'te cass'rais l'aut' jambe si nécessaire, précisa-t-il avec encore des soupçons de fermeté dans la voix, avant de devenir plus doux et de coller son front au sien. J'reste là d'toute façon, je reste avec toi, deal ?

C'était à se demander qui était le plus âgé. James faisait sans doute preuve d'autorité, mais dans ce cas précis, c'était totalement légitime. Quelque part, il avait presque l'impression de devoir rassurer un enfant, en faisant preuve de tendresse donc, sans pour autant le laisser libre. Soit.

— Allez r'couche-toi maint'nant, tu s'ras mieux.

Disant cela, il exerça une légère pression sur les épaules du kiné, vers l'arrière. Puis il l'aida à se rallonger, remontant les couvertures. Tout ça n'était qu'un mauvais moment à passer.

Le ton de la voix de Logan était dur, stricte et autoritaire. A tel point qu´Alexander oublia, l´espace d´une fraction de seconde sont envie de partir. Dérouté, il fixa son amant qui, décroissant les bras, s´était approché de lui pour lui empoigner les épaules. Il se détourna ensuite pour parler à l´infirmière. Pendant ce temps, Alexander ne pût détacher son regard de celui de Logan. Il connaissait son amant énervé, pessimiste et lunatique, mais jamais il n´aurait pensé que cet homme serait à ce point autoritaire. Mais surtout. Surtout ... Alexander n´aurait jamais pensé que cette autorité aurait un tel effet sur lui-même.

Alexander n´était pas du genre à se laisser commander. Il n´avait jamais aimé recevoir des ordres. Bien au contraire ! Il s´e´tait toujours arrangé pour prendre la tête d´un groupe, prendre le rôle de leader et le commandes. Mais là, il n´avait pas affaire à n´importe qui. Non. Il avait affaire à James Logan West. Le canadien qui était passé de Dealer à prisonnier, puis de résident à patient et enfin à amant. Celui avec qui il avait passé la dernière nuit et avec qui il pouvait aller jusqu´à s´oublier soi-même.

Alors, lorsque Logan menaça d´aller jusqu´à lui casser l´autre jambe pour tout faire pour qu´Alexander reste ici, dans cette chambre, le kiné baissa le regard et dégluti. Logan avait raison. Il avait toujours raison. C´en étant presque énervant. Mais en même temps c´était mignon et rassurant. Mignon parce qu´il était évident que c´était la manière du canadien de s´inquiéter pour lui. Rassurant parce qu´Alexander aimait tant la douceur des gestes de son amant.

Ainsi, n´opposant aucune résistance lorsque Logan le repoussa doucement pour s´allonger à nouveau, Alexander reposa sa tête sur l´oreiller et ferma les yeux en soupirant doucement. Après avoir laissé sa respiration revenir à la normale, il rouvrit les yeux et reporta son attention sur Logan.

"Moi qui pensait que ce serait ton épaule qui ne tiendra pas ce week-end ..." dit-il doucement "Je devrais être un peu plus égoïste parfois, tu crois pas?"

Il marqua le tout d´un sourire plus franc, quelque peu amusé. Finalement, l´égoïsme n´étant pas tant ce qui manquait chez notre kiné. Enfin, là n´est pas la n´est pas le centre de notre histoire.

Une petite dizaine de minutes plus tard, la porte de la chambre s´ouvrit à nouveau. Alexander, qui s´était assoupi durant ce temps, rouvrit les yeux et tourna son regard vers le médecin qui, suivit de deux autres personnes dont l´infirmière d´avant, venait de faire son entré. Se redressant en grimaçant légèrement, il interrogea l´homme du regard. Celui-ci, avec un sourire, s´approcha de notre américain, se présenta puis commença ses explications.

Il dit que l´opération s´était bien déroulé puis donna les raisons de cette opération en répétant ce que l´infirmière avait déjà dit avant, mais en donnant plus de détail. Ainsi, Alexander apprit qu´une plaque de métal maintenant les deux fragments de l´os qui s´était cassé et que ses ligaments internes avaient dût être recousu. Bon, à part la douleur et les risques d´infections, ce n´était pas bien grave. Graves étaient plutôt les explications qui suivirent.

Le visage d´Alexander se décomposa de désespoir, au fur et à mesure que le médecin lui annonça les mauvaises nouvelles. Son pied restera immobilisé dans un plâtre pendant 5 semaines, puis il devra porter une attelle pendant les semaines qui suivaient. Au bout de ces 5 semaines il aura le droit de poser doucement le pied au sol mais devra éviter les trop longs déplacements. Puis il devra suivre une thérapie. Mais le pire dans tout ça était qu´il ne pourra reprendre le sport qu´après trois, sinon quatre, mois.

Bon, tout ça ne lui était pas inconnu: durant sa formation, Alexander avait mainte fois entendu une telle chose. Mais l´entendre de la bouche d´une médecin et savoir que ces informations le concernaient lui ... tout ça était presque pire que la douleur physique.

"Vous avez des questions?" voulut savoir le médecin, sortant ainsi le kiné de sa torpeur.

"Quand est-ce que je peux sortir?" Demande Alexander, sans réellement réfléchir.

Le médecin, après avoir arqué un sourcil, rigola doucement.

"Eh bien, je m´attendais à toute question mais pas à celle-ci" dit-il, visiblement fortement amusé, avant de reprendre son sérieux "Enfin. On ne peut pas vous garder contre vos grés ici, comme vous l´avez déjà fait remarquer. Mais j´aimerais tout de même vous garder quelques temps ici, au moins cette nuit pour être sûr que rien d´autre ne cloche. Ok?"

Alexander s´apprêtait à répondre par la négative, lorsque son regard tomba sur Logan qui le fixait avec une certaine intensité, lui intiment silencieusement de ne pas dire de connerie. Alors, soupirant doucement, Alexander dévia le regard et hocha la tête.

"Ok ..."souffla-t-il finalement, se rendant lui lui-même compte qu´il pas vraiment le choix. Surtout avec Logan à ses côté qui n´hésitera surement pas à mettre ses menaces à exécutions.

"Très bien Mr Carter !" reprit le médecin en lui tendant la main et en affichant un grand sourire "Je reviendrais vous voir demain. Bonne soirée !"

Alexander joua furtivement avec l´idée d´envoyer son poing dans la gueule de cet homme et de lui faire bouffer son stéthoscope, mais il en souffrirait plus que le médecin. Alors, il se contenta de lui serrer la main en hochant doucement la tête. Lorsque le groupe fût sorti et que la porte fût refermée, Alexander se laissa glisser à nouveau sur son coussin, avec un lourd soupir de désespoir.

"6 semaines ..." soupira-t-il avant de secouer la tête "6 semaines ... 5 semaines dans pouvoir bosser correctement ... et ... putain ! 4 mois sans karaté !" il posa ses mains sur les yeux, ayant de plus en plus de mal à retenir des larmes de désespoir "j´vais jamais supporter ça ..." souffla-t-il doucement.

Il y avait en effet plus de chance que ce soit l'épaule de Logan qui fasse des siennes, mais non, c'était bel et bien Alexander qui était présentement allongé dans un lit d'hôpital pour fracture de la cheville et rupture de ligaments internes. La Vie devait bien se marrer avec eux, il n'y avait que cette possibilité. Soit. Après un petit trait d'esprit du kiné qui amena une esquisse de sourire sur les lèvres de l'ex-détenu, dix minutes s'écoulèrent avant que le médecin n'arrive. Logan avait bien sûr regagner son fauteuil, et Alex fut tirer de son léger sommeil par l'arrivée du type en blouse blanche flanqué de deux infirmières.

Les explications suivirent naturellement. Opération bien déroulée, bla bla , ligaments recousus, bla bla bla plaque de fer pour la fracture, bla bla bla. La suite : plâtre pendant 5 semaines, puis attelle, puis thérapie et pas de sport pendant minimum 3 mois. La seule question qui vint à Alex après ça fût de savoir quand est-ce qu'il pourrait sortir. Logan leva furtivement les yeux ciel en se passant une main sur le visage. D'accord, Alexander étant kiné, normale qu'il n'ait pas besoin d'autres détails sur ses blessures, mais tout de même, sortir une question pareille du tac-o-tac... Le médecin se mit cependant à rire, avant de répondre qu'il aimerait au moins le garder cette nuit, même si seul l'américain pouvait décider. Un regard intense de la part de James suffit à l'empêcher de dire quoique ce soit à propos d'une sortie immédiate et d'abdiquer. L'ancien dealer n'aurait sûrement aucun remords à mettre ses menaces à exécutions, et ils le savaient l'un comme l'autre. Enfin, le médecin sorti après un "bonne soirée" de rigueur.

Le lourd soupire d'Alex brisa le silence. Totalement désespérée était le terme qui convenait le mieux à sa voix, lorsqu'il se plaignit de ne pouvoir supporter 4 mois sans karaté. James sourit doucement. Là par contre oui, il arrivait à imaginer ce que l'on pouvait ressentir. Lorsqu'il était gamin et privé de sport pour quelques cours à cause d'une bêtise, c'était à chaque fois la fin du monde. Alors 4 mois, ce devait être horrible. Il s'approcha du lit, et s'y assit à demi. Posant une main sur le haut de la tête d'Alexander, il lui caressa tendrement les cheveux pendant un instant. Il se pencha ensuite et, de son autre main, vint une fois de plus abaisser les mains du kiné. Puis il l'embrassa sur la pommette.

— Ça va aller mon Alex, ça va aller, murmura-t-il avant de déposer un nouveau baiser sur sa tempe. Il se redressa ensuite un peu, pour pouvoir le regarder dans les yeux, affichant une petite moue. Et pense aussi à moi hein, si on peut pas s'envoyer en l'air comme hier soir avant des semaines, j'vais faire quoi hein ? se plaignit-il, avant de marquer une pause tout en gardant son air sérieux, puis de sourire en coin et d'embrasser doucement son amant. J't'avais dit que j'pourrais plus m'passer d'toi non ? chuchota-t-il pour finir.

Un sourire naquit sur son visage, pour ensuite disparaître. Logan embrassa de nouveau l'américain. Plus longuement. A ce moment précis, toutes les inquiétudes qu'il avait pu avoir depuis la chute s'envolèrent pour de bon. C'était bien son Alexander qui était là. Le baiser gagna en intensité. Rassurant presque les deux hommes. Cependant, alors que le bonheur s'étalait devant eux comme une prairie en fleurs telle un cliché, trois petits coups furent donnés à la porte. Un retour à la réalité bien rapide.

Par réflexe, le canadien s'éloigna, rompant le baiser plus brusquement qu'il ne l'aurait voulu, mais déjà, la porte s'entrouvrait. Il se remit debout en entendant la voix de Sam, puis sourit tranquillement en voyant leurs trois amis dans l'embrasure de la porte. Il adressa un rapide coup d'œil à Alexander en s’asseyant dans son fauteuil. Pas besoin de s'afficher devant ces trois-là. Peut-être n'avaient-ils rien contre les gays, mais peut-être aussi seraient-ils répugnés. Alex et Logan n'étaient plus à San-Francisco. De plus, ils ne connaissaient Jill, Sara et Sam que depuis hier, et un couple d'homme n'est pas bien vu partout. C'était sans doute des pensées stupides pour qui s'aime, mais pas la peine de gâcher un début d'amitié.

— Salut l'ours et l'handicapé ! entra joyeusement Jill en lançant un clin d'oeil au premier cité.

— Salut l'excitée, lâcha-t-il simplement pour contrer la jeune femme.

Elle fit mine de s'offusquer, mettant ses poings sur ses hanches, se grandissant, et fronçant les sourcils, mais cela n'arracha qu'un léger rire moquer à l'ancien détenu. Pour mettre fin aux hostilités, Sam, toujours calme, plaqua sa main sur le haut du crâne de la brune, qui souffla comme un bœuf avant de croiser les bras en détournant la tête avec une expression boudeuse. Avait-elle vraiment 27 ans ? Comparée à elle, Sara était aussi plus tranquille, et affichait un doux sourire amusé en observant la scène, puis reporta son attention sur Alexander en s'approchant de lui.

— Ça va toi ? Il a dit quoi le médecin ?

Finalement, entre eux, c´était bel et bien Logan l´égoïste. Alors qu´Alexander se morfondait et maudissait la vie de l´avoir choisi lui pour victime, il senti les mains de Logan lui agripper les poignets puis les retirer de son visage. Ouvrant les yeux, l´américain porta un regard de désespoir sur son amant ... avant d´écarquiller les yeux. Il savait que Logan ne connaissait pas le mot "pitié" mais tout de même ! Un minimum de compassion n´avait jamais tué personne, non? Ce canadien venait lui remémorer leur nuit on ne peut plus agréable. Il n´avait pas le droit. Putain non ! Il n´avait tout simplement pas le droit de lui faire une chose pareille ! En temps normal, Alexander aurait rigolé. Mais en temps normal, Logan n´aurait pas non plus fait cette remarque. Enfin. Toujours est-il que notre kiné se retrouva aux lèvres de son amant ...

... et c´était tellement bon. Tellement doux, tellement sucré. À tel point qu´Alexander en oublia qu´il était à l´hôpital, qu´il en oublia les mauvaises nouvelles et sa douleur. Il n´y avait plus que Logan, lui et ce baiser incroyablement délicieux ... qui se brisa bien trop rapidement avec des conséquences bien trop insoutenable. Effectivement, alors qu´il était accroché aux lèvres de son amant, Alexander s´était, sans s´en rendre réellement compte, légèrement déplacé et sa cheville se rappela violement à lui . Dans un gémissement étouffé, l´américain reposa sa tête sur le coussin et ferma les yeux, attendant que la douleur ne s´atténue. C´est alors qu´une voix excité se fît entendre. Celle de Jill.

Rouvrant les yeux, le kiné porta son regard vers la porte et soupira discrètement. Jill, Sam et Sara étaient présent dans la chambre. De la visite c´était la dernière chose dont Alexander avait besoin. Ou plutôt était-ce la dernière chose dont il avait envie. Allez savoir. Mais bon. S´empressant d´afficher un sourire poli, il observa la scène entre Logan et Jill. Son sourire se transforma rapidement en un sourire amusé en voyant la tête de Jill après que Logan l´ait contré, mais disparu lorsqu´il entendit Sara s´adressa directement à lui.

Un instant, il fût tenter de lui répondre sèchement qu´il allait aussi bien que quelqu´un qui venait de se casser la cheville, qui devrait passer la nuit dans cet endroit horrible, qui ne pourrait plus marcher correctement pendant les 6 prochaines semaines, qui ne fera plus de sport pendant les 4 prochains mois et qui prendra 10 kilos jusque là. Mais finalement, il se dit que Sara n´y pouvait rien, pas plus que les autres. Dans cette histoire, c´était lui le fautif. Lui et lui seul, qui n´avait pas été foutu de régler ce problème d´attache qu´il avait déjà remarqué lors de la dernière descente de la veille. Alors, refoulant ses pulsations, il haussa légèrement les épaules.

"Le week-end est fini pour moi" dit-il simplement en réaffichant un léger sourire "Tout comme je vais devoir me passer de sport - et plus franchement de karaté- pendant les 4 prochains mois." Il se redressa légèrement sur les coudes "sinon ... le diagnostique n´est pas très fameux" reprit-il "enfin, j´vais pas vous ennuyer avec ça non plus ..."

Alexander n´aimait pas se plaindre. Car se plaindre était faire preuve de faiblesse. Se plaindre revenait aussi à faire face à son sort. Ce qu´il ne voulait pas encore faire. Enfin soit. Sam s´approcha à son tour, moue de compassion sur le visage.

"Alex, j´ai une mauvaise nouvelle pour toi. Je peu te la dire ...?" demanda-t-il

Alexander soupira doucement. Il en avait déjà eu beaucoup, des mauvaises nouvelles, m’enfin.

"Vas-y, j´suis plus à une mauvaise nouvelle prêt" répondit-il sur un ton neutre.

Sam lança un coup d´œil à Sara puis reporta son regard sur l´américain.

"Après que Sara à fait remarqué que t´avais plus ta planche aux pieds, on est descendu lentement pour la rechercher. On l´a trouvé et ..." Il marqua une pause, hésitant.

"... Elle est comme toi !" intervint Jill. Alexander, sourcils froncés, l´interrogea du regard "A la différence près que elle, elle n´est plus à sauvé" reprit la jeune femme. "Elle s´est échoué sur un rocher après avoir fait une chute de bien 5 mètre. Non loin de là où ta chute à toi s´est arrêté."

"Tu sais qu´t´as vraiment eu de la chance?" Reprit Sam, sur un ton très sérieux "Si tu avais suivi ton snowboard ce n´est pas ici qu´on serait venu te voir ..."

"Mais au funarium" Le coupa Jill.

Alexander les fixa, ahuri. Il avait réellement eu tant de chance? Déglutissant, il lança un coup d´œil à Logan et croisa son regard. Se mordant légèrement sur la lèvre inférieure, il se retourna vers Jill.

"Bon eh bien ... ne m´attendez pas pour l´enterrement du snowboard hein" dit-il sur un ton tout aussi sérieux "D´ailleurs, sa dernière volonté était d´être incinérer Il regarda tour à tour Jill puis Sam, puis Sara puis Logan, puis revint sur Jill "vous voulez bien lui accorder cette volonté?"

Et là, fasse aux mines ahuris de Jill et Sam, le sourire d´Alexander s´agrandit d´avantage pour finir en éclat de rire.

Dans un premier temps, Alexander n'avait pas eu l'air ravi de voir débarquer les trois compères. Mais cependant, Logan était lui persuadés qu'ils avaient eu une bonne idée en venant ici. Cela permettrait au moins au kiné de se changer les idées et d'arrêter de se morfondre comme le mollusque qu'il n'était pas. Après tout, ça n'était pas dans ses habitudes. Et se plaindre non plus n'était pas dans ses habitudes, ou tout du moins, se plaindre vraiment. Ainsi, lorsqu'il répondit à Sara, il ne s'étendit pas plus que cela sur le verdict du docteur et les conséquences de sa chute.

Puis Sam, en partenariat avec Jill et sa franchise sidérante, avoua à Alexander que sa planche était, plus ou moins, morceaux. Ils l'avaient retrouvé plus loin, éclatée sur une roche qui affleurait, après avoir chuté de cinq bons mètres. Logan perdu un instant son souffle en se rendant qu'à une poignée de secondes près, les suites de l'accident auraient pu être tout autres et surtout, infiniment plus graves. Un crève-cœur en somme. L'ancien dealer ne l'aurait tout simplement pas supporté si son amant s'était retrouvé dans un état plus... définitif. Il était sans doute fort après avoir connu tout ce qu'il avait vécu mais là. Là, ça aurait été la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Alors qu'il expirait doucement, son regard croisa celui, ahuri, d"Alexander. Il avait eu de la chance dans son malheur. Beaucoup de chance.

Cependant, reprenant contenance, Alex commença une vanne d'un ton on ne peut plus sérieux. Ménageant un petit suspens. L'ex-dealer, le connaissant bien et le supportant depuis assez longtemps pour avoir compris quelques-unes de ses habitudes, soupira discrètement, mais ne put empêcher un maigre sourire d'imprimer ses lèvres en voyant les mines estomaquées de Sam et Jill. Ils avaient bien marché eux, voir couru. James leur adressa alors un sourire lassé signifiant "laisser tomber, c'est pas grave".

— Vous en faites pas, il raconte des conneries, expliqua-t-il tranquillement, avant de lancer un regard en coin à Alex. Mais c'est qu'il va mieux, vu qu'c'est naturel chez lui.

Un sourire taquin au bout des lèvres, il reporta son attention sur Jill, un peu étonné qu'elle n'ait encore rien trouvé à dire. Mais la jeune femme reprit bien vite ses esprits, et afficha son sourire habituel, au désespoir de Sam qui se demandait toujours ce qu'elle bouffait le matin pour avoir toujours de quoi rétorquer. Sara quant à elle, riait doucement, amusée par ses amis. Elle avait compris plus tôt que les deux autres que les paroles de l'américain étaient à prendre au second degré.

— T'inquiète, on fera un beau feu d'joie, on dansera autour comme des indiens, en pagne, sous la pleine lune, et après, on ira pêcher le saumon dans les cascades par -40°C. Ça marche ? Bien entendu, tu nous accompagneras, finit-elle avec un grand sourire.

Là, Alexander répliqua quelque chose du tac-o-tac. Ils n'avaient pas prit de cannes à pêche, comme c'était dommaaaaage... Logan rigola doucement devant la scène. Les deux cocos s'arrêtèrent tout seuls au bout de plusieurs piques. Même si la partie aurait pu continuer un bon moment. Le kiné revenait décidément peu à peu de sa déprime de toute à l'heure. De plus, l'ex-dealer avait compté : 2 points pour Jill, 4 pour Alex. Il n'avait rien perdu de son habileté en tout cas. James le couvait presque du regard. il ne pouvait s'en empêcher, heureux de le voir de nouveau rire après avoir échappé aux larmes il y a un petit quart-d'heure de ça. C'est Sara qui le sorti de sa torpeur, s'étant approchée de lui avec Sam, laissant les deux autres.

— Tu vas rentrer au chalet ce soir ? Parce que, comme il n'y a que Sam qui habite dans le coin, on dort chez lui, alors si t'es seul, t'as qu'à venir, proposa-t-elle, les joues délicatement rosées.

Logan eut un temps de latence avant de lui rendre son sourire. Il était touché par la proposition, mais il ne pourrait pas l'accepter. C'est vrai que depuis qu'il était sorti de taule, ça allait mieux niveau relations humaines. La preuve en était d'Alexander, mais aussi de ces trois-là qu'il n'avait rencontré que hier et qui déjà, lui proposaient de passer la nuit avec eux pour ne pas se retrouver seul. Néanmoins, il ne pouvait pas abandonner Alex. Imaginez, ça avait déjà était difficile de le laisser pour aller chercher des secours, alors maintenant qu'il était là, entier et en vie, James n'avait pas envie de partir.

— Non c'bon, merci, j'vais rester à l'hosto avec Alex, sinon il voudra pas passer la nuit ici, tourna-t-il les yeux vers le concerné, avant de les reposer sur Sara en haussant les épaules. Qu'est-ce tu veux, c'est un vrai gosse quand i's'y met.

Ce Logan. Il avait vraiment le don de tout gâcher ! Sam et Jill avait bien crût qu’il était sérieux. Et Si Logan n’avait pas été là, ils le croiraient encore maintenant. Mais bon, on ne pouvait pas revenir en arrière. Malheureusement ! Se contentant de secouer la tête, il regarda Logan avec un air ennuyé, sans pour autant perdre son sourire en coin. Cet homme était tout bonnement adorable. Difficile à croire qu’il avait un tel passé. Mais ce fût Jill qui le sorti de ses pensées. Souriant, elle dit un truc avec danser autour du feu avant d’aller pêcher le saumon. Soupirant doucement, Alexander lui répondit sans hésitation qu’ils n’avaient pas leur canne à pêche.

Et ce fût le signal d’un combat de rétorquassions. Notre kiné s’en sortait bien et il vint finalement à penser que cette visite inopinée des leur trois amis, avait quelque chose de fort agréable. Au moins, il pouvait penser –ne serait-ce que pour 20 minutes- à autre chose. Enfin. Jill capitula bien rapidement et Alexander en fût déçu. Mais il savoura tout de même sa voiture … jusqu’à ce qu’il n’entende Sara prendre la parole, s’adressant à son amant. Instantanément, il tourna son regard vers le canadien et son interlocutrice … et se figea légèrement.

Sara venait de demander à Logan s’il voulait passer la nuit avec eux chez Sam. C’était fort légitime de faire cette demande et Alexander ne voulait pas que Logan soit seul dans « leur » maison. Mais il ne pût s’empêcher de ressentir un léger picotement de jalousie. C’est vrai quoi. Pendant que Logan se la coulera douce chez Sam, qu’ils riront et qu’ils s’amuseront joyeusement, lui, se verra obligé de rester ici, dans cet endroit lugubre et insupportable. En voyant Logan hésité, Alexander détourna le regard et soupira discrètement. Il allait accepter. C’était sûr.

Et pourtant, Logan avoua tout le contraire. Après avoir remercié Sara de sa proposition, il dit préférer rester à l’hôpital avec Alex. Puis, après avoir croisé le regard quelque peu surpris de l’américain, il reprit en souriant que le kiné était un gosse qui ne voulait pas rester seul ici.

« Logan ! » intervint Alex en faisant mine de s’offusquer. Le fixant, il pinça les lèvres et secoua la tête « t’es vraiment con quand tu t’y mets, tu sais … » Puis, voyant son amant se retourner vers Sara, s’apprêtant à accepter finalement sa proposition, Alexander reprit vivement « Non ! Non c’est bon je rigole … »

Il est vrai que passer la nuit à l’hôpital était horrible. Mais savoir que Logan était à ses côtés rendait le tout un peu plus supportable. Alors, hochant une fois la tête, Sara se tourna vers ses amis puis s’approcha à nouveau d’Alex.

« On va y aller alors » Elle lui sourit et lui posa une main sur l’épaule « repose-toi bien et … » elle se redressa et se tourna vers Logan « Votre vol part à quel heure demain ? »

« 18h » répondit Alexander sans grande hésitation.

Le sourire de Sara s’agrandit.

« On repassera demain alors »

Sur ce, elle se redressa et, après un dernier « au revoir » de la part des autres, le groupe s’en alla. Logan se tourna vers Alex et ouvrit la bouche, comme s’il voulait dire quelque chose, mais fût coupé par la porte qui s’ouvrait et par l’arrivé de l’infirmière. Elle fixa le canadien pendant quelques instants, avant de désigner la porte.

« Il est temps pour vous de partir. » dit-il « Mr. Carter a besoin de repos et … »

Logan la coupa sur un ton vif. Si bien qu’Alexander eu un peu de pitié avec la jeune femme. Heureusement, celle-ci resta calme et engagea une discussion perdue d’avance avec le canadien. Alexander, lui, resta silencieux, laissant, pour une fois, Logan se débrouiller seul. Les observant de son lit, il vît comme l’infirmière devint blême avant de se détourner et ressortir de la chambre en fermant la porte.

« La pauvre … » commença Alex

Mais encore une fois, la porte qui s’ouvre le coupa. Se redressant, il vît que maintenant Logan faisait face à un infirmier. Presque aussi grand que le canadien, il le dépassait sérieusement en largeur. Bref, un ours franchement impressionnant. Alexander pensa un instant comment cette chose avait put devenir infirmier, mais ne dit rien. D’ailleurs, cet homme reprit la discussion de sa collègue, à la différence près que lui acceptait que Logan reste la nuit ici et qu’il allait tout faire pour lui trouver un lit. Ce disant, il reparti après un dernier sourire et referma la porte derrière lui.

Là, ce fût un Logan souriant qui se tourna vers Alex. Après lui avoir rendu son sourire, l’américain lui fît signe de s’approcher. Une fois que son amant fût assez près, Alexander se redressa en prenant appuie de sa main gauche sur le matelas, tandis que de la main droite il alla caresser la joue de Logan.

« J’aime bien quand t’es à un tel point persuasif » sourit-il, avant que sa main ne passe dans la nuque de son canadien préféré.

Il l’attira d’avantage vers lui, allant chercher le bonheur sur ses lèvres. Mais ce bonheur ne dura pas très longtemps. Une douleur, telle une décharge électrique, au creux de son épaule, le fît crisper le visage. Avec un gémissement étouffé, il se recoucha et, lâchant Logan, se passa la main sur son épaule droite puis sur sa nuque.

Sous ses doigts d’experts, il pouvait sentir à quel point la tension musculaire des muscles de sa nuque étaient élevé. En plus de sa fracture à la cheville, sa chute s’était surement aussi soldée par un blocage ou un déplacement de deux ou trois cervicales. Quoiqu’il en soit, il remarqua, qu’en bougeant la tête, qu’il n’avait pas toute la mobilité requise et que chaque mouvement était plus ou moins douloureux. Abaissant sa main, il soupira doucement. N’avoir qu’une cheville en moins aurait été trop beau. D’ailleurs, il n’osait même pas imaginer l’état du reste de son dos. Enfin, chaque chose en son temps. Rouvrant les yeux, Alexander reporta son regard sur Logan et réafficha un léger sourire.

« Quand on sera rentré, j’t’enverrais dans mon cabinet histoire que Dan t’apprenne comment masser et tu t’entrainera sur moi. Deal ? »

Alexander réagit lorsque Logan le qualifia de gosse. Il s'offusqua, le traitant en retour de con. Ce à quoi James répondit en faisant semblant d'avoir changé d'avis, et le kiné enleva tout de suite ce qu'il avait dit. L'ancien dealer s'amusa de voir à quel point il pouvait se marrer aux dépends de son amant, mais il n'eut aucun remords. Après cela, Jill, Sam et Sara se retirèrent, après avoir dit qu'ils repasseraient demain, avant que Alex et Logan ne prennent l'avion de 18h.

Puis, de nouveau seuls, l'ex-dealer voulu en placer une, mais il fut interrompu par l'arrivée de l'infirmière. Elle lui demanda de partir, expliquant qu'Alex avait besoin de repos. Il la coupa sèchement par un "hors de question" bien senti, son expression redevenant du même coup dure et ferme. La jeune fut un instant déstabilisée, avant de reprendre son calme et de tenter de raisonner Logan. Or, c'était perdu d'avance. Il avait vécu dans la rue, avait déjà réussi à échapper aux flics, était passé par la prison, alors il allait pas laisser une infirmière lui dicter la marche à suivre. Il resterait avec Alex, point. En plus, c'était ce qu'il y avait de mieux pour le blessé car, de toute façon, sans James à ses côtés, il serait moins enclin à se reposer. Il aimait déjà pas les hôpitaux, pas besoin de l'achever encore plus.

Bref, la jeune femme battit en retraite après avoir blémit plus que de raison. Ce fut Alexander, commençant à plaindre l'infirmière, qui fut cette fois-ci coupé par l'ouverture de la porte. Un infirmier ce coup-ci. Aussi que Logan mais plus large. La principale question étant : comment il a fait pour avoir ce travail ? Soit. Lui accepta cependant que James passe la nuit ici. Et il parti ensuite. Logan se tourna alors vers Alex avec un grand sourire, comme si la discussion plus ou moins enflammée avec le personnel n'avait jamais eu lieu. Il s'approcha ensuite de l'américain sur un signe de celui-ci. Après lui avoir signifié qu'il aimait bien le voir aussi persuasif, le kiné captura ses lèvres.

Mais le baiser fut bien trop court. Se tenant l'épaule droite après s'être recouché, Alex eu un gemissement étouffé extériorisant sa douleur. Immédiatement le regard de James se fit inquiet. Il y avait évidemment fort à parier que son dos n'était pas passé à côté de quelques soucis. Et visiblement, c'était bel et bien le cas. Déjà au niveau de la nuque, Alexander devait avoir un blocage, ou un truc du genre, car il n'avait pas toute la mobilité pour bouger la tête. En ouvrant les yeux sur le canadien, il afficha un léger sourire, lui disant qu'il l'enverrait prendre des cours de massage chez un de ses collègues, pour qu'ensuite il le masse lui-même. Logan eut une légère grimace, mais hausse finalement les épaules.

— S'tu veux, mais j'te garantis rien quant au résultat hein, sourit-il faiblement, avant de se pencher pour déposer un baiser sur le front de l'aîné. Avant de rigoler doucement, se moquant de lui-mêmeJ'serais capable d'aggraver ton cas tu sais, ou en tout cas d'te faire bien mal, alors j'préfère qu'ce soit un d'tes potes kiné qui t'masse, ok ?

Ses mains étaient plus douées pour frapper, en effet. De plus, il n'avait pas assez confiance en lui-même pour masser Alex alors qu'il avait des problèmes au dos. Il aurait trop peur de faire quelque chose qui aggraverait ses soucis. S'asseyant sur le bord du lit, Logan plongea son regard dans celui de son amant. Il resta un long moment à juste être heureux d'être auprès de lui. Quand il pensait que tout aurait pu être différent. Et tout ça à cause d'une putain de fixation. Il poussa un petit soupir, puis reduisit encore la distance encore leur visage.

— T'aurais pu faire attention.. j'l'aurais pas supporter si ç'avait fini... différemment.. murmura-t-il faiblement, les yeux baissés.

Un rapide baiser déposé sur les douces lèvres du kiné plus tard, et Logan enfouie sa tête dans son cou. Les paupières closes, il se lova un peu plus tout contre Alexander. Un élan de tendresse qui le surprenait lui-même mais il s'était laissé aller. Instinctivement. Il avait besoin de ce contact, là, maintenant. Alors il profitait. Il veillait aussi à ne pas appuyer de tout son poids sur l'américain, par la peine de le rendre encore plus infirme.

Logan était tout bonnement adorable. Il avait peur qu’avec ses massages de pas doué il risquerait d’aggraver le cas d’Alex. Hors, les massages étaient le genre de thérapies avec laquelle tu ne fais rien de mal. Au contraire ! Même le pire des massages peut aider à détendre les muscles. Et puis, ce n’était pas franchement ce qu’il y avait de compliquer à faire. Apprendre à masser était d’ailleurs ce qu’il y avait de plus facile au monde. Enfin, Alexander pensait ça, mais il avait aussi l’expérience derrière lui, ce qui aidait pas mal. Soit. Il afficha un sourire tendre … qui disparu lorsque Logan reprit la parole.

« j'l'aurais pas supporter si ç'avait fini... différemment.. » Le pauvre homme. Il se faisait réellement du souci pour Alexander. Ou plutôt, il se souciait de ce qui aurait pût arriver. Il est vrai que, maintenant que notre kiné y repensait, il avait surement dû avoir un ange gardien qui veillait lui à ce moment là. Enfin. La suite fût bien plus surprenante : Logan, dans un moment de faiblesse, alla se blottir contre lui, son front reposant contre son épaule. Surpris, Alexander mit quelques instants à se reprendre, avant de sourire doucement. Lentement, il entoura les épaules de son amant de ses bras et lui caressa tendrement le dos.

« Mon Logan … » souffla-t-il et posant sa tête contre celle du canadien « C’est moi qui devrait être rassuré hein ? » reprit-il en souriant, amusé avant de reprendre lentement ses caresses « Allez, t’en fais pas. Je suis en vie … et oublie tout de suite ce qui aurait pût arriver, comprit ? » Il lui attrapa les épaules et le repoussa lentement pour pouvoir le regarder dans les yeux « Comprit ? L’important c’est que les choses ne se soient pas déroulé comme … ça. Ok ? »

Son regard se fît tendre, tandis qu’un doux sourire étira ses lèvres. Il attira à nouveau le canadien vers lui pour l’embrasser furtivement, avant de se reculer, sans pour autant le lâcher Déviant le regard, il observa la chambre puis à nouveau Logan.

« Tu comptes dormi où ? Je t’aurais bien fait un peu de place dans mon lit mais … j’crois pas que je vais survivre si tu bouges toute la nuit »

Sourire éternel sur les lèvres, il caressa la joue de son canadien préféré. Il était heureux, malgré les circonstances.