Logan ne lui avait as répéter exactement les mêmes mots. Mais le "mon amour" voulait tout dire. Que Logan ait du mal à extérioriser ses sentiment était normal et compréhensible. Et ce n´était pas Alexander qui lui en voudra. Bien au contraire. Il aimait son Logan comme il n´avait aimé personne avant lui. Ce n´était donc pas ce petit blocage au niveau des mots qui allait changer ça. Et puis, qu´est-ce les mots réellement? Une manière de mettre des pensées en paroles, certes. Mais les mots étaient quelque chose de futiles et d´inutiles. D´ailleurs même son propre "je t´aime" n´était pas suffisant pour faire comprendre à son Logan à quel point il tenait à lui.

Alors, lorsque son amant le traita de con avant de lui dire à quel point c´était de nouveau le bordel dans sa tête, Alexander se contenta de sourire tendrement, couvant le canadien du regard. Silencieux, il l´observa comment il ouvrit la bouche, près à reprendre la parole, mais la referma, comme si les mots se bloquaient dans sa gorge, avant de baisser les yeux. Son visage affichant un air désolé, il semblait être en plein combat avec lui-même. Alexander ne pût s´en empêcher et ajouta un peu d´amusement dans son sourire qui restait étonnement doux.

"Eh, Logan" dit-il calmement en lui faisant relever la tête. Captant son regard, il lui passa une main dans les cheveux, les ébouriffant amicalement "je sais que tu ne me dis pas tout. Mais ... je ne t´en demande pas plus" il posa à nouveau sa main sur sa nuque et le serra à nouveau contre lui "je ne forcerais pas, sois-en sûr" souffla-t-il, avec tout le sérieux du monde.

La pire des choses à faire était de brusquer Logan. Et puis, franchement, Alexander n´avait pas vraiment envie de tout connaitre de Logan. Car, l´important n´est pas d´où on vient, mais où on va. Le Logan d´il y a 10 ans n´était pas aussi intéressant que le Logan de maintenant. C´était, certes, ce qui faisait de lui ce qu´il était maintenant, mais Alexander n´avait pas envie d´apprendre des choses qui remettrait en question son estime pour le canadien. Aussi, il sentait qu´il avait besoin de lui, tout comme Logan avait besoin du kiné.

"Tu sais, je ..."

Il n´eut pas le temps d´en dire plus car sa cheville et son dos se firent à nouveau remarquer. Et avec pas mal de violence. Gémissant, il ferma les yeux, se mordit sur la lèvre inférieure et lâcha Logan. Putain. Il avait complètement oublié cette putain fracture et ses putains de vertèbres. Pourquoi est-ce qu´elles choisissaient ce moment pour se rappeler à lui? Et pourquoi le faisaient-elles sur cette manière tellement insupportable? Des questions inutiles et sans réponses. Toujours est-il qu´Alexander, déglutissant, se recula contre le dossier du canapé et soupira. Horrible. Et encore c´était un doux euphémisme.

"j´en ai déjà marre ..." soupira-t-il, ne pouvant pas faire autrement que d´attendre que les vagues de douleurs ne cessent.

Alexander était compréhensif. Il savait que tout ça n'était pas facile pour Logan, et il ne voulait pas pas le brusquer ou le forcer en quoique ce soit. Il était intelligent, avec vite compris le fonctionnement de l'ancien dealer. Et plus que tout, ses gestes et paroles avaient le don de calmer James. Celui-ci, d'abord en colère contre lui-même, fini par se dire que ça n'était pas si grave, si Alex n'y voyait pas quelque chose de grave. Même s'il ne le disait pas, rien que sa façon d'agir et de réagir en compagnie du kiné était suffisamment parlante pour exprimer ses sentiments.

Ils restèrent un instant sans rien dire, juste dans les bras l'un de l'autre. Puis, lorsqu'Alex voulut rajouter quelque chose, cela dût rompre le charme, car aussitôt il fût coupé par un gémissement de douleur. Sans pouvoir rien faire pour lui Logan l'observa se remettre droit contre le dossier, le visage marqué par la douleur. L'américain soupira ; il en avait déjà marre. Et c'était normal. James ne put que le comprendre, se rappelant lui-même de son épaule qui ne l'avait pas laissé facilement en paix, et qui encore aujourd'hui pouvait se réveiller.

Tranquillement, Logan passa son bras autour des épaules d'Alex et se rapprocha de lui. Il lui caressa un instant le bras, penchant sa tête vers la sienne. Les antalgiques devraient bientôt faire leur effet. Mais il n'empêche que cette cheville et ces vertèbres choisissaient bien leur moment. Quoiqu'au final, il y avait peut-être assez eu de guimauve et de rose bonbon comme ça. Néanmoins, cela avait fait du bien à James, de mettre quelques petits trucs à plat. Et puis franchement, rien que pour la déclaration d'Alexander, il aurait voulu revivre ce moment, mais soit. Pour l'instant, c'était la douleur du kiné qui occupait ses pensées. De sa main droite, il attrapa celle du kiné, entremêlant leurs doigts machinalement.

— Ça va passer, t'en fais pas, les médoc' devraient bientôt agir, dit-il doucement vers son oreille.

Ils n'avaient plus qu'à patienter. Leur avion ne décollait pas avant ce soir, et en plus, il fallait espérer que les anti-douleur soient assez puissants pour permettre à Alexander de passer le vol sans gémir toutes les deux minutes. Ça allait déjà être un calvaire comme ça, pas besoin d'en rajouter une couche. Soupirant, Logan posa sa tête en appuie contre celle de son amant, fermant les yeux. La dernière fois que lui s'était fait blesser, de la morphine avait été radicale. A la rue comme à la rue, on se débrouille avec ce qu'on a, et ce qu'on peut se procurer. Il eu un petit sourire, et décida de divulguer malgré le tout le fond de sa pensée, gardant toujours les yeux fermés.

— Si t'as toujours mal quand on s'ra rentré, j'pourrais sans doute t'avoir d'la morphine, ça, ça f'ra bien passer la douleur, lâcha-t-il sur un ton égal ne permettant pas de savoir s'il plaisantait un peu ou s'il était tout à fait sérieux.

Cette douleur était tout bonnement insupportable. Pourtant il avait prit deux cachets d´antis-douleurs. Ils devaient vite faire leur effet, non? En plus de ça, Alexander se mit à repenser au voyage de retour et commençait, dès à présent, à se préparer psychologiquement à souffrir. D´ailleurs, il devrait penser à mettre ses médicaments dans son sac à dos. Enfin, ils avaient encore bien 4h avant que leur vol ne décollait. Il avait donc encore le temps. Soit.

Encore une fois, la proximité de Logan l´aidait à se calmer, donc à se détendre et donc à diminuer la douleur. Pourtant, ce que l´ancien dealer lui dit ensuite, étonna fortement Alexander. Non. Sa déclaration le choquait, carrément. Mais finalement, et contre toute attente, Alexander se mit à rigoler doucement. C´est vrai quoi, Logan ne pouvait pas être sérieux sur ce coup. Il avait définitivement mit son passé au placard. Et à son passé appartenait aussi le temps des deal. Bien qu´il était évident qu´il ait encore quelques contacts, Alexander savait que son amant ne fera jamais une chose pareille.

"T´es marrant tu sais" dit-il finalement en souriant. Préférant penser que Logan avait dit ça pour rigoler il alla lui tapota amicalement la joue "me procurer de la morphine ..." il rigola un peu "sérieux t´es allé chercher où ça ?"

Lui procurer de la morphine, franchement. Déjà, la douleur était, certes, grande, mais pas au point de devoir prendre de la morphine. D´autant qu´Alexander avait énormément de respect face à cette substance. Elle avait un effet réellement salvateur sur la personne qui la prenait, mais en même temps ce médicament pouvait causer la perte de cette même personne. Deuxièmement, si Logan lui procurait de la morphine sans ordonnance, alors il le fera de manière illégale. Et être dans l´illégalité n´était jamais bon. Surtout pas pour le canadien qui n´était sorti de prison que parce qu´il avait promit de suivre le programme de réinsertion du centre. S´il se faisait attrapé pour une raison x ou y, alors ce ne sera plus au centre qu´Alexander ira le voir mais en prison. Aussi, l´américain s´était juré de lui accorder une vie heureuse. En prison, ce sera tout, sauf la joie.

Mais, peu à peu -surtout suite au manque de réaction du concerner- le doute s´installa dans l´esprit de notre américain. A quoi est-ce que Logan pouvait-il bien penser? Alors, se redressant, il se tourna légèrement vers son amant, de manière à pouvoir le regarder.

"T´es pas sérieux, hein? Rassure-moi ...?" dit-il.

Son ton laissait transparaitre son inquiétude croissante. Si cet homme avait vraiment été sérieux sans ses propos, alors Alexander fera tout le faire changer d´avis. Coute que coute, il devra éviter que Logan mette ses idées à l´œuvre.

Alexander fût d'abord choqué ; Logan le sentit se tendre contre lui. Mais finalement, il rigola doucement, arguant qu'il était marrant, avant d'aller lui tapoter la joue en lui demandant où il avait été chercher une idée pareille. Pas besoin d'aller bien loin cependant. James avait en effet envisagé cette possibilité, même s'il risquait gros. Dans tous les cas, il était prêt à faire ce qu'il faut. Il le pouvait facilement en plus, il était sûr d'avoir encore quelques contacts valables. Bien qu'il préfèrerai ne rien faire d'illégal. S'il se faisait attraper, il prendrait facilement plus de quatre ans de taule, et il avait déjà eu sa dose.

Le deal était derrière lui, il le savait. Mais il était conscient que ça pourrait toujours lui servir et que, malgré tout, il aurait le réflexe de compter avec cette partie de la force. Comme à présent, avec la morphine. Elle était certes autorisée sous ordonnance médicale, mais les médecins ne la donnait pas facilement. Le prix n'était de toute façon pas un problème pour Carter, mais avoir à moindre coût le même produit, personne ne crachait dessus. Soit. James ne dit rien, ne fit rien, ainsi le kiné se redressa de manière à pouvoir le regarder, et lui demanda s'il était sérieux d'une voix inquiète.

Logan le regarda un instant, toujours sans aucune émotion transparaissant sur son visage. Il était tiraillé. Dans l'état actuel des choses, il n'était capable de rien faire pour aider Alex. Il avait bien dit ça comme on dit qu'on devra penser à acheter des prunes, mais le fond était sérieux. L'ancien détenu devint aussi persuadé qu'Alexander ne serait jamais d'accord lorsqu'il lui posa cette question, avec cette lueur d'inquiétude. Restant donc vague, le canadien haussa les épaules.

— Qui sait..., il se remit droit contre le dossier, et après un moment, tourna les yeux vers son amant. J'disais ça comme ça hein, mais j'y'ai vraiment pensé.

Il repartit dans son mutisme comme il était venu. Calmement, laissant une masse de points de suspension en l'air, comme autant de sous-entendus. Détournant le regard, il le balada machinalement sur le salon. Ses pensées étaient plutôt tournées justement vers le réseau qu'il s'était en tant que dealer, et il se demandait vainement si l'on savait la véritable raison de sa capture par les flics, ou si l'on spéculait stupidement. Mais contre lui, il sentait qu'Alex n'était pas tout à fait serein. Soupirant alors, il posa de nouveau son regard sur lui, puis eu un léger sourire.

— Ne t'inquiète pas, et avant qu'tu dise quoiqu'ce soit, j'sais très bien que t'es complètement, totalement et pleinement contre, un baiser sur la temps ponctua sa phrase. Donc j'ferais rien, j'ai pas envie d'risquer d'nouveau la taule pour rien, c'était d'jà assez chiant une fois, reprit-il, diminuant sa voix sur la dernière partie, et soupirant sur les derniers mots, blasé.

Lorsque Logan lui répondit la première fois, Alexander fût rassurer sans pour autant avoir perdu toute forme de scepticisme. Finalement tout cela n´était dût qu´au ton neutre de son amant qui ne lui permettait pas de savoir s´il était réellement sérieux ou pas du tout. Alexander avait bien tenter de cacher son ressentiment et de ne pas laisser paraitre son scepticisme, fait est que Logan le remarqua et lui avoua que, finalement, il avait été on ne peut plus sérieux mais qu´il n´avait pas envie de risquer la taule à nouveau. Fermant furtivement les yeux, Alexander soupira doucement. Il avait donc eu raison de douter de lui même et de son amant. La véracité des propos de ce dernier étaient vraiment choquante, presque effrayante. Heureusement, Logan fit preuve d´intelligence en disant qu´Alexander n´accepterait jamais qu´il fasse une telle chose. Alors, rouvrant les yeux, le kiné hocha doucement la tête.

"Je t´en empêcherais, mais seulement pour ton bien" Dit-il d´une voix calme et posés "je n´accepterais pas que tu te retrouve en prison à cause de moi"

Après un instant de silence, il se redressa et donna une légère tape dans le dos de son amant.

"Bon, il nous reste un peu de moins de 4h avant que notre avion ne décolle. Sachant qu´il faut être là 1h avant et que je suis la maitre des béquilles et des déplacements unijambistes sur glace et sur neige ... je propose qu´on commence à préparer nos affaires et partir ?"

Ce disant, il descendit son pied de la table en grimaçant douloureusement, puis se pencha pour attraper les béquilles. Faisant attention de ne pas poser le pied au sol, il se leva-nous tairons le fait qu´il eu besoin de deux ou trois essais- à la force de ses bras. Après avoir trouvé son équilibre, il se déplaça de manière à se placer à côté du canapé tout en veillant à ne pas se cogner contre la table et se tourna vers Logan.

"Tu ne m´en voudras pas de devoir te débrouiller seul, hm?"

Il aurait bien aidé ... s´il en avait été capable. Enfin. Tandis qu´il se dirigea vers la chambre, il se stoppa subitement. Tellement brusquement qu´il fût un instant déséquilibré. Pestant contre lui-même, il se remit d´aplomb sur son pied valide puis se tourna vers Logan et fût furtivement étonné de le voir aussi près de lui.

"D´ailleurs, tu m´as dit que tu savais rouler, pas vrai?" lui demanda-t-il "car tu vas être obliger de rouler pour descendre la voiture jusqu´à la concession." Il haussa doucement les épaules "j´me débrouillerais si on s´fait arrêté."

Son sourire amusé qui marquait la fin de ses paroles avait pour simple but de cacher son appréhension. Il espérait réellement que la police Canadienne était coopérative. Ou, mieux, qu´elle n´était même pas là à vérifier les routes aujourd´hui ...

Alex confirma les pensées de Logan, il l'en empêcherai effectivement, pour son bien, et aussi parce qu'il ne voulait être responsable d'un nouveau séjour en taule. James pouvait au moins lui laisser ça, même s'il pensait que de toute façon, il ne mettrait jamais sur le dos de l'américain un éventuel et peu probable prochain séjour derrière les barreaux. Passant à autre chose, Alexander embraya sur le voyage de retour, leurs horaires, en disant qu'avec ses béquilles et son don naturel, ils devraient déjà commencer à se préparer. Et rien que de le voir galerer pour se lever fit acquiescer le canadien. Encore plus logique, il devrait bien évidemment tout faire seul, puisqu'Alexander ne lui était d'aucune aide. Mais il n'allait pas le blâmer pour ça, déjà qu'il n'en menait pas large sur des béquilles.

Logan se leva donc à son tour et se dirigea vers la chambre, suivant l'aîné, mais ce dernier freina brusquement. James se rapprocha par réflexe en le voyant déjà au sol, mais arrêta son mouvement lorsqu'il se remit d'aplomb, avant de se tourner vers lui. Ils étaient d'ailleurs plus proches que chacun n'avait escompté. Cependant, Alex ne perdit pas le nord et demanda directement à l'ancien dealer s'il savait conduire, et par la suite, lui affirma qu'il devrait conduire. Pour ramener la voiture. Il lança ensuite qu'il se debrouillerai en cas de pépins avec les flics, d'un petit sourire amusé cachant simplement son appréhension.

James eut une moue de réflexion de quelques instants. C'est vrai qu'il n'avait pensé à la police dans son équation. S'ils se faisaient arrêtés, même pour contrôle, avec lui au volant, ils auraient quelques soucis supplémentaires. Peut-être pas la taule, mais vu qu'il n'avait tout simplement pas de permis, il ne savait pas à quoi s'en tenir. Alors il haussa les épaules, simplement. Advienne que pourra.

— T'inquiète pas, pis avec un peu d'chance, on tomb'ra sur un d'mes anciens potes du lycée. Y'en a trois qu'voulaient être flics, y'en a bien un qu'a du réussir, lança-t-il à la blague, pour contrer le petit sourire du kiné.

Il lui envoya ensuite un petit sourire rassurant avant de l'embrasser sur le front, puis de le dépasser pour entrer dans la chambre. Inutile de dire qu'il s'en souviendrait, de cette chambre. En rammassant ici et là leurs affaires, il se dit qu'ils n'avaient pas eu le temps de tester la baignoire. Mais trêve de plaisanterie, s'il repartait à penser à ça, ils étaient mal partis. Une fois qu'il eut rassemblé leurs affaires, sous les quelques directives d'Alex qui ne pouvait s'empêcher de rester sans rien faire, il se rendit compte qu'il lui manquait un t-shirt. Le t-shirt. Il se rendit directement au salon en se rappelant que ledit t-shirt avait fini loin sous l'impulsion de l'américain. Le retrouvant à moitié sous un fauteuil, il ne se posa même la question du pourquoi et du comment, et alla directement le ranger.

Le tout fut assez rapide, car ils ne s'étaient pas trop étalés, et ils se retrouvaient avec les mêmes bagages qu'à l'allée, moins le snow. Puis Logan mit enfin la main sur la clé de la voiture et chargea les sacs. Il revint ensuite dans l'entrée, et enfila sa propre veste, tout en tournant les yeux vers Alex. Ce chalet allait bien lui manquer finalement. C'était vraiment un petit coin de paradis, et il y reviendrait n'importe quand. Sous cet angle-là, il aimait vraiment le Canada, comme on aime son pays natal. Mais il se garda bien de le dire, d'autant que même sans mots, Alexander pouvait s'en douter très fortement.

— On est bons ? Plus rien qui traîne ? demanda-t-il machinalement même s'il avait déjà fait trois fois le tour, puis, au hochement de tête d'Alex, il alla lui ouvrir et lui tenir la porte. On passera d'abord rendre mon équipement, pis après la bagnole , dit-il ensuite, plus pour lui-même qu'autre chose.

Heureusement pour eux - et plus spécialement pour Alexander- Logan faisait preuve de compréhension. Bien qu´il sembla quelque peu hésitant à l´idée de rouler, il déclara finalement que 3 de ses potes de lycée voulaient devenir flic. Il ne leur restait donc plus qu´à espérer que s´ils se faisaient arrêter, ce serait par l´un de ces potes. Enfin soit.

Logan lui emboita ensuite le pas et passa devant lui dans la chambre. Là, Alexander n´eut pas d´autre choix que de laisser son amant se débrouiller, l´observant et faisant simplement attention de ne pas être dans son chemin. Mais Alexander mn´était pas Alexander s´il ne mettait pas un peu du sien. Détestant ne avoir les directives, il donna tout de même quelques ordres - sous forme de conseil...- afin de guider un peu Logan. Bref. Tout ça ne nous intéresse guère.

Une petite demi-heure plus tard, il était temps pour eux de quitter ce petit coin de paradis. Avant de rentrer dans la voiture, Alexander observa une dernière fois le paysage avec un léger pincement au cœur. C´était maintenant officiel: Le canada était le paradis terrestre. Et puis ce petit chalet sur cette colline isolé à l vue imprenable, allait réellement lui manquer. Il lança un rapide coup d´œil à Logan et, à la vue de son expression, il en allait de même pour son amant. Franchement, ce week-end sera inoubliable. Pas seulement pour les 4 prochains mois. Non. Pour bien plus longtemps.

Finalement, Logan reprit la parole. Le kiné se redressa et se tourna vers le Canadien, approuvant son idée. De toute manière rendre l´équipement avant la voiture était ce qu´il y avait de plus logique à faire. Alors, silencieux, Alexander entra dans la voiture, se débrouillant pour faire le moins de casse possible. Une fois la porte fermé et la ceinture accrochée, il hocha une fois la tête pour signifier à Logan qu´il pouvait démarrer.

Et finalement, son amant se débrouillait franchement bien. Du moins il démarra du premier coup, pas comme lui-même qui avait eu besoin de s´y prendre à plus de 5 reprises. Soit. Doucement, ils roulèrent dans 10 cm de neige et de glace et encore une fois Alexander fût soulager que la voiture était doté de chaines.

Après quelque situation critique et extrêmement bien maitrisé par Logan, la voiture s´engagea sur une route dégagée. Alexander soupira, soulagé.

"Pendant un moment j´ai bien crus que les Canadiens n´avaient pas encore inventé le sel ..." dit-il doucement.

Une dizaine de minutes et un semblant de créneau -autant Logan se débrouillait bien pour rouler, autant le fait de se garer lui posait pas mal de problèmes ...- plus tard, le canadien éteignit le moteur. Alex, qui avait longuement réfléchit, se tourna vers son amant.

"Je t´attend ici, ok?! dit-il "essaie de rester cool et de ne pas t´énervé" lui conseilla-t-il "non pas que je ne te fasse pas confiance hein!" s´empressa-t--il d´ajouter fasse au regard interrogateur de son amant "c´est juste que je te connais et que je sais que le vendeur n´était pas très commode et pas mal chiant" se justifia-t-il finalement puis observa comment Logan sorti de la voiture "s´y a un soucis tu m´appel" eu-t-il encore le temps de dire avant que Logan ne claque la porte.

Se redressant légèrement, Alexander le suivit du regard et observa comment, snow board sous le bras et sac en main, le canadien entre dans le magasin. Soupirant, le kiné se laissa aller contre le dossier, espérant secrètement que son amant se débrouillera très bien sans lui.

Logan se debrouillait bien mieux au volant u Alexander, ou en tout cas au volant d'une voiture à boite manuelle. Il du d'ailleurs laisser les agréables souvenirs de ce voyage pour un moment, histoire de se concentrer sur la route et sur les dix centimètres de neige et de glace. Le Canada était certes un paradis sur terre, mais conduire dans ses petites routes enneigées était du genre casse-gueule si on n'avait pas l'habitude. Ce que, heureusement, James avait. De vagues souvenirs en fait, et des réflexes qui ne s'oubliaient pas. Et en arrivant sur la vraie route, déneigée et facilement praticable, Alexander eut un soupire de soulagement et une réflexion qui arracha un sourire en coin au conducteur.

En revanche, le créneau fut fait à la va-vite. L'ancien dealer détestait cette manoeuvre. Peu importe le nombre de fois où on lui avait expliqué, il ne retenait pas. Mais en même temps, ça n'était pas comme si cela lui était vraiment utile quotidiennement. Il se gara donc et coupa le moteur, tandis qu'Alex lui annonça qu'il restait ici. Il lui conseilla de pas s'énerver et, avant que Logan n'ai pu demander ce qu'il sous-entendait, il se justifia en disant qu'il connaissait son caractère et que le vendeur était pas mal chiant. Avec ces données, il était normal de s'inquiéter. Avant que James ne claque la porte, le kiné eut le temps de lui préciser de l'appeler en cas de besoin.

Avec ses affaires, Logan entre donc dans le magasin. Le début fut tendu, le milieu fut tendu, et la fin fut expédiée. James avait essayé d'être le plus sympa possible, malgré l'air totalement je-m'en-foutiste du gars. Il n'eu qu'une envie, en finir au plus vite. Et son souhait fut exaucé, car une petite dizaine de minutes plus tard, tout était en ordre et l'ancien dealer de nouveau dans la voiture. En soupirant, il attacha sa ceinture et mis le contact.

— Pas commode le gars, du bol que j'sois d'bonne humeur, marmonna-t-il avant de démarrer et de prendre la direction de la concession.

Cette fois-ci, le type fut plus conciliant. Moins chiant. Et comme Alexander dut sortir, il s'occupa du reste. Logan n'eut qu'à décharger le seul et unique bagage. En revanche, une fois devant, il calcula que jusqu'à l'aéroport, ils avaient environ une bonne dizaine de minutes de marche, voir un quart d'heure. En ajoutant les béquilles d'Alex, il faudrait bien doubler le temps de trajet. Au final, ils seraient bien à l'heure, et devraient arriver à l'aéroport deux heures et demi avant leur vol. Donc tout allait bien. Sur ces pensées calculatrices et quelque peu réjouissantes, ils se mirent en marche, Logan se calant sur le rythme du blessé. Il lui jeta un regard en coin, faisant gaffe au cas où une chute surviendrait.

— Regarde où tu marche.. J'ai toujours l'impression qu'tu vas te ramasser, lâcha-t-il machinalement.

Voiture rendue, équipement rendu. A part la déclaration de Logan comme quoi le mec du magasin était chiant et que nos deux compères n´avaient pas été intelligent au point de penser à déposer Alex à l´aéroport avant d´aller rendre la voiture, tout c´était bien passé. Maintenant, ils ne leur restaient plus qu´à faire 20 minutes à pied. Enfin. ils se mirent promptement et sans plus d´hésitation en route. Evidement, comme on pouvait se l´imaginer, Alexander était lent et galérait bien sur les trottoirs enneigé et glacés. Aussi, la déclaration de Logan fût on ne peut plus justifier. Mais le kiné se contenta de soupirer.

"écoute Logan, je ne suis pas empoté à ce p ..."

Il n´eut pas le temps d´en dire plus car, déconcentrer de sa route, il n´avait pas fait gaffe à une plaque de verglas. En posant son pied valide dessus, il se senti instantanément glisser. Encore une fois, il n´avait pas encore les bon reflex et fût très content quand il senti Logan le retenir pour pas qu´il ne s´étale lamentablement. Soupirant, pestant contre lui-même, il se redressa, se rééquilibra et se remit en route. Dès lors, il fit réellement attention à sa route et enfin, ils arrivèrent à destination.

Une fois dans l´aéroport, il s´immobilisa, le temps de souffler. Il avait réussi ! Dès à présent, il n´aura plus à batailler sur la neige et la glace ! Ce fût un sacré soulagement pour notre kiné qui, plus détendu et quelque peu plus serein, se remit en route. Ils allèrent donner les bagages puis allèrent se mettre dans la file pour passer sous le détecteur de métal. Et là, les difficultés recommencèrent.

Non pas sous la forme d´obstacle physique - les gens étaient plutôt sympa et évitaient de le pousser- mais c´était bel et bien sous la forme d´obstacle mental. Effectivement, si déjà le chemin vers l´aéroport avait été fatiguant, cette attente promettait d´être achevant. Car pire que de marcher avec des béquilles étaient de rester arrêté, en appuie dessus. Ses épaules le brulaient et ses bras tremblaient, signe évident qu´il commençait à fatiguer. En plus de ça, sa jambe gauche était presque plus douloureuse que sa cheville cassée, car elle n´avait pas l´habitude de porter le plus gros de son poids. Et ne parlons pas de son dos et sa nuque. Raides et bloqués, l´idée de resté arrêté ne les enchantaient guère.

Expirant lentement, Alexander prit sur lui et tenta de ne rien laisser paraître. Finalement, la file avançait vite et enfin ce fût leur tour. Logan passa devant, très vite suivi par l´américain. Ayant avisé les chaises un peu plus loin, son esprit fût tellement prit par le fait d´enfin pouvoir se reposer ... qu´Alexander tressaillit lorsqu´une main lui barra le chemin.

"Repassez une fois, je vous pris"

Alexander leva le regard et fixa le gars de la sécurité. Fronçant légèrement les sourcils, moue d´incompréhension sur le visage, il se tourna légèrement et vît comment la lumière rouge clignotait encore avant de s´éteindre. Qu´est-ce qui se passait? Il n´avait plus rien de métallique sur lui, non?

""Monsieur? Faites demi tour et repassez une fois, s´il vous plait"le pressa l´agent.

Alexander lança un rapide coup d´oeil d´incompréhension vers Logan puis se tourna, se remit en route et ... tressaillit à nouveau en entendant l´alarme. Sérieux, qu´est-ce qui se passait ici?

""Enlevez votre ceinture"lui ordonna l´agent d´un ton calme mais ferme.

Alexander baissa le regard puis secoua doucement la tête. L´attache de la ceinture. C´était ça le problème. Il posa donc une béquille contre la barre et d´une main, enleva sa ceinture qu´il posa dans un panier. Relevant le regard, il croisa celui de l´agent qui, d´un hochement de tête lui fit comprendre que c´était bon. Reprenant donc sa béquille en main, Alexander fit comme ordonné et ...

"Putain !" jura-t-il lorsque l´alarme retenti à nouveau.

""Restez poli Monsieur" lui intima l´agent avant de s´avancer "vous n´avez plus rien de métallique sur vous?"´

"non" lui assura Alex

""Je vais vérifier" reprit l´agent avant de se placer devant l´américain " écartez les bras je vous pris"


Alexander le fixa puis fît la moue.

"Vous n´allez tout de même pas priver un vieil homme de ses appuies, non?"

L´agent fût un instant déconcerté puis afficha un sourire amusé ayant, sans trop de mal, comprit la référence. Ouvrant la bouche, il fût coupé par Alexander. S´étant redressé, il releva son regard vers Logan qui observait toute la scène en silence.

"Logan? tu viens remplacer mes béquilles pendant que le Monsieur me fouille?" demanda-t-il en souriant.

Donc son regard, pourtant, on pouvait très bien apercevoir tout son ennuie face à cette situation.

A peine Logan avait-il prévenu Alex que celui-ci faillit se ramasser lamentablement. Heureusement, James fut encore là pour lui sauver la mise. Une fois que le blessé fut remis d'aplomb, ils reprirent leur route et tout se passa bien. Arrivé à l'aéroport, l'ancien dealer eut l'impression que pour le kiné, un niveau était terminé et qu'il s'attaquait maintenant au boss de fin. En revanche, l'attente dans la file pour passer tout le blabla et, accessoirement, au détecteur de métaux, fut plus meurtrière que de marcher dans la neige. Au moins, les gens étaient compréhensifs avec Alexander et évitaient de le pousser, en revanche, l'immobilité devait le tuer à petit feu, aussi bien physiquement que mentalement.

Mais finalement, ce fut bientôt à leur tour et James passa devant, tranquillement, suivi de près par Alex qui avait l'air d'avoir vu les chaises. Cependant, on le stoppa, pour lui demander de repasser. Logan entendit cela, et donc, il attendit, se retournant pour observer le cafouillage. Il intercepta le regard d'incompréhension de l'américain mais ne put que hausser les épaules. Alexander repassa une fois, enleva sa ceinture, repassa encore. A chaque fois, l'alarme retentissait. Il assura à l'agent qu'il n'avait plus rien de métallique sur lui, mais celui-ci lui demande d'ecarter les bras pour vérifier par lui-même. Au final, l'aîné demanda au plus jeune de venir remplacer ses béquilles.

Logan n'avait rien dit tout du long, étant ennuyé et on ne peut plus blasé. Il eut envie de rétorquer que lui seul avait le droit de fouiller son amant, mais il se retint de justesse. Avec un léger soupire, il s'approcha d'Alexander, le gratifiant d'un regard peu aimable, contrastant cependant avec la douceur dont il faisait preuve pour le maintenir debout sans béquilles. Il avait son bras passé au-dessus de ses épaules et sa main à sa taille, pour le soutenir correctement. Et l'agent dut se démerder avec ça.

— "Logan t'veux bien m'servir d'béquilles ?" imita-t-il la voix d'Alex. J't'en fout'rais moi des béquilles... marmonna-t-il ensuite.

L'agent qui s'était penché pour fouiller le blessé eu un petit sourire, puis continua son inspection comme si de rien n'était. Logan retint tout regard noir et fit passer la pointe de jalousie à voir un autre homme tripoter le sien pour de l'ennui profond. En revanche, son étreinte à la taille d'Alexander était possessive, quoiqu'on en dise. Tandis que l'agent remontait le long du torse et dans les dos du kiné, l'ancien dealer repensa soudain à sa fracture. Il regarda en coin son amant, gardant un oeil sur l'agent.

— Et t'as pensé à la plaque qu'ils t'ont foutu dans la cheville ? C'est p't'être ça qui fait sonner.

L'agent comme Alexander relevèrent les yeux vers lui, comme s'il avait dit une connerie. Un temps d'arrêt marqua donc les deux autres hommes, avant que l'américain ne parte dans son explication. Et James se demanda comment cet idiot n'avait pas pu y penser plutôt. Après tout, son plâtre et ses beuilles lui rappelaient à chaque instants sa chute et ses conséquences, donc comment avait-il pu oublier la plaque de métal présente dans sa cheville.

Bien qu´ayant visiblement l´air blasé et profondément ennuyé, Logan se plaça à côté d´Alexander et, lui passant un bras au-dessus des épaules et posant sa main sur sa hanche, soutint le pauvre kiné. D´ailleurs, ce dernier ne pouvait en aucun cas blâmer son amant pour son attitude peu aimable. Après tout, s´il avait été à sa place, il aurait, lui aussi, montrer une certaine rage et une jalousie face à cette situation. Soit. Logan le stabilisa donc avant de murmurer doucement. Alexander afficha un sourire amusé lorsqu´il entendit le canadien se plaindre en imitant sa voix. Quel enfoiré. Alors, passant un bras autour des épaules de son bon aimé, il fît mine de s´y accroché pour encore plus de stabilité, mais, finalement, alla caresser tendrement le dos de Logan. Sans doute était-ce pour le rassurer.

Pendant tout ce temps, l´agent le fouilla. Mais lorsque celui-ci remonta le long de sa jambe valide puis lui entoura le torse de ses bras pour fouiller son dos, Alexander détourna le regard en soupirant discrètement. Cette situation était fort désagréable. Autant pour Logan que pour lui. Aussi, le fait de sentir le regard des autres futurs passagers dans son dos, rendait le tout encore plus horrible. D´autant que cet agent semblait être un peu trop proche de lui. Il ne faisait que son boulot, mais ...

.. Logan le tira de ses pensées. Et ce en disant quelque chose d´extrêmement sensé. Tellement sensé que même l´agent s´immobilisa et releva le regard vers le Canadien. La plaque de métal dans sa cheville. Mais oui putain ! Pourquoi est-ce qu´il n´y n’avait pas pensé lui-même? Soupirant doucement, secouant légèrement la tête, se traitant intérieurement d´idiot, Alexander prit la parole.

"Qu´est-ce que je ferais sans toi, Logan ..." soupira-t-il avant de relever le regard vers l´inconnu "Je me suis cassé la cheville il y a deux jours" reprit-il à l´attention de l´agent. Faisant fit de son sourire amusé quelque peu moqueur, Alexander se redressa, espérant qu´en changeant de position il soulagera quelque peu sa jambe gauche (inutile de préciser que c´était vain ..) "Je vous passe les détails. Un chirurgien à dût opéré pour stabiliser la fracture avec une plaque de métal. Ce doit être ça qui ..." il soupira doucement, se sentant réellement venir à bout de force, mais se redressa à nouveau "qui déclenche l´alarme"

"sans aucun doute" annonça l´agent en hochant la tête ""vous avez un passe?"

Alexander fronça légèrement les sourcils affichant une mine d´incompréhension.

"un quoi ...?

""un passe" reprit l´agent ""quelque chose qui prouve ce que vous avancez"

Alexander soupira doucement.

"le plâtre n´est pas suffisant?"

L´agent rigola.

""non, ça ne prouve rien du tout" il secoua la tête, affichant une mine visiblement moqueuse.

"j´ai rien de tel sur moi" reprit Alexander "si vous voulez vérifier vous serez obligé de m´ouvrir le pied"

il afficha un petit sourire, montrant ainsi son cynisme. Mais ce sourire disparu bien rapidement. Déglutissant, Alexander tenta de calmer sa respiration qui devenait de plus en plus rapide, en expirant lentement.

"maintenant si vous voulez bien m´excusez" il désigna les chaises "je ...

""non, on n´a pas fini"

Nouveau soupire. Plus désespéré.

"vous pouvez aussi ne pas me croire pendant que je suis assis, non?" répondit l´américain avec plus de froideur et de fermeté qu´il ne l´aurait voulut.

Cet agent était entrain le tuer à petit feu. Sans qu´il ne l´ai remarqué, son poing gauche s´était refermé sur le haut de Logan.

Malgré les caresses tranquilles d'Alexander dans son dos, c'est le ras-le-bol qui lui fit penser à la plaque de métal pour accélérer les choses. Et aussi que l'autre bonhomme qui ne faisait que son boulot arrête quand même de le fouiller. De toute façon, il serait toujours trop près de l'avis de Logan. Ce dernier faillit répondre à l'américain qu'il serait perdu sans lui, mais se retint, et le laisser blablater avec l'agent.

Il commença par expliquer rapidement le pourquoi de la plaque dans sa cheville, puis se prit quelque peu la tête avec le type, tout en changeant par deux fois de position dans l'espoir de minimiser sa douleur. Et à la vue de son expression, James se douta que rien y faisait. Ainsi donc, l'agent indiqua qu'un plâtre ne prouvait rien et qu'ils leur fallait un pass, moqueur et de plus en plus irrespectueux au fur et à mesure qu'Alex perdait patience. Sa respiration s'accelerait et son poing se referma sur le haut du canadien lorsque l'agent refusa de le laisser aller s'asseoir. A ce moment, ce fut Logan qui perdit patience.

— Bordel mais laisse-le au moins s'asseoir, t'vois pas qu'i fatigue là ?! râla-t-il sans gêne, les sourcils froncés et l'air pas du tout commode. J'l'ai ton putain d'papier alors fais pas chier, assena-t-il pour finir.

Le tutoiement se passera de commentaire. Quant à son ton, il était dur comme du roc. C'était dans ces moments-là que l'on pouvait voir tout l'effet que son passé avait eu sur lui. L'agent frémit, mais reprit tout son sérieux, ne se démontant pas complètement. Il ne bougea pas, arrivant à soutenir plus ou moins bien le regard de l'ancien détenu. Logan sentait Alex faiblir contre lui, et ça ne l'aidait pas.

— Restez poli monsieur, et sortez le pass d'abord, contra l'agent, limite prêt à dégainer une prise de combat.

Cet agent était très têtu, et déterminé. Un autre était d'ailleurs en poste pas loin, sûrement qu'il pensait que Logan allait pas se gêner pour frapper. Il était peut-être impulsif et brute, mais pas à ce point-là quand même. Ayant senti le coup fourré par habitude, l'ancien dealer envoya un regard noir au deuxième agent. Histoire de lui faire comprendre qu'il n'était pas stupide au point de ne pas l'avoir remarqué. Revenant se concentrer sur le premier agent, le canadien serra les dents, et soupira pour éviter d'envenimer les choses suite au petit signe de son amant. James indiqua d'ailleurs à ce dernier ses béquilles.

— Chope-les, t'vas finir par m'tuer l'épaule là.

L'américain acquiesça et attrapa ses béquilles, sans pour autant lâcher Logan qui le soutenait toujours. Le tout sous le regard limite effaré du type qui se voyait ainsi ignoré. Une fois sûr qu'Alex était stable et pouvait tenir deux minutes sans aides, James put enfin fouiller dans son sac. Il chercha bien deux minutes avant de trouver le bon papier. Il avait penser à fouiller l'enveloppe et s'était dit que ce petit truc-là pouvait être utile. Il le montra ensuite à l'agent, en lui faisant comprendre qu'il en avait marre de tout ce bazar. Le type attrapa le papier du docteur d'un coup sec, et le parcouru rapidement, tandis que le plus jeune observa discrètement Alex au cas où ses muscles lâcheraient sans crier gare.

— Mouais.. marmonna l'agent avant de regarder tour à tour les deux hommes. Ça m'a l'air en ordre tout ça.

Sans attendre autre chose, l'ex prisonnier récupéra la feuille, puis dit à Alex d'ealler s'asseoir, et n'eut pas besoin de se répéter. L'agent le fixa sceptiquement, mais Logan n'en eut rien à faire et récupéra la ceinture et les affaires que le kiné avait sorti de ses poches — portable, porte-feuille... — avant d'aller s'asseoir à ses côtés. Tranquillement.

— Tu veux quand même pas qu'j'te remette ta ceinture si.. ? demanda James, pour oublier l'agent et accessoirement baisser la tension.

Alex était à bout de force. Il fatiguait de plus en plus. Ses muscles tremblaient, sa respiration et les battements de son cœur étaient élevés. Un malaise grandissant se propageait dans son corps, se répercutant avec violence sur sa cheville, dont la douleur se réveilla brusquement. Presque instinctivement, il était allé agripper l´épaule de son amant avec l´autre main et la serrait, au fur et à mesure que sa faiblesse s´accentuait.

Les yeux fermés, le visage crispé, Alexander tentait de se détendre. Mais c´était vain. Lorsque Logan se mit à parler avec l´agent, sa voix, ferme et tranchante, semblait venir de loin. Tellement loin qu´Alex eu l´impression qu´il allait défaillir à tout moment. Ce qui ajoutait de la panique à son état déjà limite.

Ce ne fût que, lorsque Logan lui dit d´attraper ses béquilles, que le kiné réagi. Rouvrant les yeux, il lâcha Logan d´une main et attrapa les béquilles, ignorant délibérément le regard effaré de l´agent. Puis le canadien le lâcha et, du coin de l´œil, Alexander le vit tendre un billet. Et enfin, l´agent les laissa passer.

L´américain n´hésita pas longtemps. Laissant Logan s´occuper de ses affaires, il se détourna et se dirigea aussi rapidement que ses dernières forces le lui permettaient. Trébuchant, il lâcha les béquilles, se rattrapa d´urgence à la chaise et ... enfin il fût assit. Soupirant de soulagement, il ne pût tout de même pas réprimer une grimace de douleur, lorsque sa jambe se rappela violement à lui. D´horribles crampes dans son mollet et sa cuisse, l´obligèrent à se courber et se mordre vivement sur l´intérieur de la joue pour ne pas hurler de douleur. Soupirant pour masquer un gémissement, déglutissant, Alexander n´eu pas d´autre choix que de se reculer contre son dossier et attendre. Ce fût, encore une fois, Logan qui lui changea les idées et le sorti de ses pensées. Malgré tout, Alexander ne pût s´empêcher d´esquisser un petit sourire.

"Non garde là, pour l´instant"répondit-il en relevant son regard avant de se passer une main sur le visage "sérieux Logan, merci" reprit-il en hochant doucement la tête "merci d´avoir pensé à ce papier" reprit-il avant de soupirer à nouveau "qu´est-ce que je ferais sans toi ..." souffla-t-il à nouveau en fermant les yeux.

Après quelques instants, pendant lesquels il en profitait pour reprendre une respiration normale, Alexander se pencha en avant et se passa une main sur la jambe en grimaçant. Bien que les crampes aient cessés, ses muscles restaient douloureux. Malheureusement c´était normal et ce ne sera pas la dernière fois. Enfin. Relevant son regard vers Logan, il s´apprêta à prendre la parole, mais n´en eut pas l´occasion.

«on devrait le virer ce mec » le coupa une voix féminine.

Le regard d’Alexander dévia légèrement vers la droite, se posant sur une jeune femme. Alexander se figea. Grande, cheveux raide, long et blond, visage ovale aux traits fin et bien dessinés, taille fine, allure svelte, cette inconnue ressemblait étrangement à Myra, son ex-copine Australienne. Mais à seconde vu, Alexander remarqua que cette femme avait les yeux d’un bleu très clair, ceux de Myra avaient une teinte plus terne, limite grise. Aussi, celle qui se trouvait devant lui avait les lèvres bien plus fines que celles qu’il avait embrassé presque deux ans.

D’ailleurs, ces lèvres c’étaient étirées en un sourire amusé en voyant la tête qu’Alexander avait fait pendant deux secondes. Ce sourire. Charmant, doux, un brin moqueur. Il était parfait. Comme il les aimait. Ou plutôt, comme il les avait aimé. Toutes ses conquêtes féminines étaient du passé. Maintenant, il n’y avait qu’une seule personne qui comptait et elle était assise à sa gauche. Autant l’Alexander d’il y a quelques mois serait sans doute tombé sous le charmante de cette inconnue, autant celle-ci laissait l’Alexander actuel, froid.

« Je vous ai observé depuis là » reprit-elle en désigna un petit café « ça va allez ? »

L’américain fût quelque peu touché par le ton inquiet qu’il avait perçut dans la voix de cette jeune femme. Elle avait franchement l’air sérieux. Alors, affichant un léger sourire qui se voulait rassurant, Alexander hocha doucement la tête. L’inconnue répondit à son sourire puis tourna son regard vers l’agent de sécurité. En se retournant à nouveau vers Alex, son visage affichait une dureté méconnaissable.

« Sérieux. Ces canadiens sont des putains de sans cœurs » grogna-t-elle en s’installant sur la chaise libre à côté d’Alex « ils se disent gentils et tout mais ce sont des putains d’égoïste » son regard se fixa sur l’agent « il mérite la prison celui-là. »

Effectivement, ce n’était pas Myra. Pas du tout. Gentille et adorable, elle n’aurait, malgré son fort caractère, jamais dit une telle chose. Alexander, lui, tourna un regard plein de méprit vers l’inconnue et s’apprêtait à lui dire le fond de sa pensée, lorsqu’elle le coupa.

« Vous êtes américain, pas vrai ? » demanda-t-elle en ignorant le regard de notre kiné. Celui-ci hésita quelque peu avant d’hocher la tête, ce qui eu pour effet de voir le sourire de la jeune femme s’agrandir d’avantage « je le savais ! Vous avez ce charme qui n’ont pas les Canadiens ! » Elle plongea son regard dans le sien, l’observant avec attention, puis reprit « Et sinon, qu’est-ce qu’un charmant homme comme vous vient faire dans cette ville qui ne lui arrive pas à la cheville ? »

Alexander reprit ses esprits lorsque Logan lui adressa la parole, et lui dit de garder ses affaires pour l'instant. Puis il le remercia d'avoir pensé à ce papier, avant de se demander encore une fois ce qu'il ferait sans lui. James resta silencieux, souriant simplement. Pour une fois que c'était lui qui pensait à tout. D'ordinaire, il ne s'occupait de rien, et Alex lui, s'occupait de tout. Mais apparemment, il n'y avait pas qu'à la cheville qu'il était touché. Soit.

Croyant qu'il allait enfin se calmer convenablement, Logan n'avait pas prévu qu'une jeune inconnue viendrait les déranger. Une jeune inconnu grande, blonde, belle, le genre de nana qui fait tourné la tête d'à peu près tout les mecs qu'elle croise. Inutile de dire que James senti une vague de jalousie. Et il n'arrivait pas à se résonner. Plus il regardait cette femme, plus il avait l'impression qu'Alex était en chute libre. D'autant que la blonde avoue qu'elle l'avait observé depuis un café et prit un ton inquiet en lui demandant si ça allait. Cependant, cette douce personnalité vira bien vite, après un regard à l'agent. Ceci laissa place à une franchise et une dureté insoupçonnable.

Comme si c'était la chose la plus naturelle, elle s'installa à côté d'Alexander et commença à dénigrer les canadiens. Sans coeur, égoïstes... En résumé. Et James, de l'autre côté du kiné, se sentait bouillir. D'autant que la jeune femme continua. Après qu'Alex ai dit qu'il était effectivement américain, l'inconnue s'exclama qu'elle en était sûre car il avait ce charme que les canadiens n'avaient pas. Puis elle plongea son regard dans le sien en lui demandant mot pour mot : "qu'est-ce qu'un charmant homme comme vous vient faire dans cette ville qui ne lui arrive pas à la cheville ?" La goutte d'eau qui fit déborder le vase.

— Hé tu t'crois où ?! T'veux pas un café et des biscuits tant qu'on y est ? cracha Logan en se levant, l'air peu avenant.

Elle dépassait les bornes. Qu'elle insulte les canadiens, encore ça, ça pourrait passer. James l'est peut-être. Il aurait bien sûr répliqué. Mais qu'elle essaye ouvertement de draguer son petit ami, en sa présence, ajoutait un degré supérieur à son emportement. Cette blonde arrivait, se croyait toute permise, il fallait qu'il la remette à sa place, c'était tout ce qu'elle méritait. Cependant, bien qu'elle ai eu un air surpris quelques instants sur le visage, elle se reprit vite. Elle avait du croire qu'il n'était qu'un ami, un pote, un autre mec quoi. Ou en tout cas, elle n'aurait sans doute pas parier sur le fait qu'il s'interposerait tandis qu'elle flirtait avec l'américain.

— Toi j't'ai rien demandé, et tu m'agresse direct ? Faut arrêter de déconner là, dit-elle en tournant les yeux vers Alexander, pour s'adresser à lui. Mais il a quoi ton pote ?

Elle faisait comme si l'ancien détenu n'était pas là, comme si il ne pouvait pas lui en retourner une sur le coin du museau à tout instant, comme si son aura dégageait pas assez d'antipathie comme ça. Et elle ne lâchait pas l'affaire. La blonde se tourna d'avantage vers Alex, le regardant comme si lui seul existait.

— Donc pourquoi tu- commença-t-elle avant d'être brusquement coupée.

Logan la chopa par l'épaule, pour qu'elle lui fasse face, sans prendre gaffe à sa force ou quoique ce soit. Elle eu d'ailleurs une légère grimace, mais sa fierté revint vite au galop, lui faisant réafficher une mine déterminée et ferme. C'était sans aucun doute le genre de femme à ne pas se laisser marcher sur les pieds, avec un fort caractère. Le genre de personne avec qui, s'il n'y a pas un bon départ, ne s'entendra jamais avec James.

— Fais pas comme si j'étais pas là blondie, j'te parle, lâcha-t-il sèchement, avant de la relâcher avant qu'un vigile intervienne. La sollicitude c'bien sympa, mais là dégage.

En d'autres termes : propriété privée.

Alexander allait dire quelque chose, mais Logan ne lui en laissa pas le temps. Tout d’abord, le kiné soupira doucement. Il ne pourra donc jamais en placer une ? Apparemment, non. Ensuite, il fût quelque peu attendrit par la réaction de son amant : cette jalousie était quand même adorable. Sauf quand ça dégénérait, comme présentement.

Après que la jeune femme ait répliqué de puériles paroles, elle s’était à nouveau tournée vers Alex et voulut continuer comme si de rien n’était. Sauf que Logan ne l’entendait pas de la même manière. S’étant levé, il empoigna vivement l’inconnue par l’épaule, la faisant grimacer de douleur au passage, et l’obligea à se lever à son tour. Alexander se redressa vivement et, posant ses mains sur les accoudoirs, se prépara à intervenir, au cas où. Mais pour l’instant, il laissa son amant se débrouiller : de toute manière, c’était la femme qu’était en tord, pas lui.

Sauf qu’un autre homme n’était pas d’accord avec cette manière de raisonner. Alerté par le cri de la jeune femme, il avait accourut. Visage tordu de rage, il se plaça entre la femme et Logan. Poussant violemment ce dernier, il l’obligea à la relâcher.

« T’attaque pas à ma fille, sale minable ! » vociféra-t-il, ignorant brillamment les regards qui s’étaient tournés vers lui.

Du coin de l’œil, Alexander pouvait voir comment les deux agents de sécurité les observaient, sans réagir. Occupé à maudire ces deux hommes, le kiné n’écouta pas la discussion enflammée entre son amant et l’inconnu et ne réagit que lorsque ce dernier forma un poing avec sa main. Se levant vivement, Alexander fût tout de même trop lent : le poing de l’homme venait d’atteindre Logan à la tempe. Ce dernier, bien que sonné, ne fût pas lent à répliquer par un direct droit à la mâchoire.

Ou du moins, était-ce dans ses attentions.

Sans Alexander, son coup aurait atteint sa cible. Mais cette fois-ci, le kiné fût plus rapide. Tout en prenant soin de ne pas poser le pied droit à terre, il s’était presque jeté sur Logan et l’agrippait maintenant au poignet droit. Le serrant avec force, il l’empêcha ainsi de répliquer, en profitant en même temps pour se stabiliser lui-même.

« Putain de Merde ! Logan ! Ça ne va pas la tête ?! » Aboya-t-il férocement « Ne commence pas à … »

Il se tu subitement car il venait d’apercevoir une étrange lueur dans le regard de son amant. S’étant tourné à demi vers le kiné, le canadien le fixait comme s’il n’hésiterait pas à le repousser violemment afin advenir à des fins. Alexander pesta rapidement contre lui-même car l’équation était évidente : colère+colère= colère². S’il s’énervait contre son amant, celui-ci s’envenimerait d’avantage et la situation escalerait. Alors, prenant plusieurs profondes inspirations pour se calmer lui-même et faire descendre sa propre colère, Alexander desserra légèrement son emprise sur le bras de son amant. De son autre main, il alla lui caresser discrètement mais tendrement l’épaule, puis reprit la parole.

« Calme-toi, mon Logan. Calme-toi …» dit-il sur un ton bien plus doux et posé, sans cesser ses caresses « Là. Ne t’abaisse pas à un tel niveau de stupidité, ok mon chou ? » Il s’avança légèrement, se plaçant devant le canadien de manière à pouvoir capter son regard « tu vaux bien plus que ces deux là réuni. » Sourit-il avant d‘effleurer les lèvres de son amant avec les siennes.

Tout d’abord furtivement, puis plus sérieusement. Un baiser chaste, doux et sensuel. Devant le regard ahuri de l’inconnue qui l’avait dragué deux minutes auparavant et qui, maintenant, devait être touché dans sa fierté. Devant le père qui devait prendre sa fille pour une conne d’avoir dragué un homosexuel. Devant les deux agents de sécurité qui avaient agrippé le père par le bras et qui s’apprêtaient à l’embarquer. Et devant les autres gens, environnant, et ceux alerté par les bruit.

Et pour tout dire, Alexander s’en foutait royalement. Lui qui généralement ne voulait pas ternir l’image qu’on avait de lui, trouvait que ce baiser, devant l’assemblé canadienne, avait quelque chose de profondément excitant.

Qui aurait cru que cette jeune femme soit avec son père. Et qui aurait cru que son père soit si protecteur alors que sa fille devait avoir largement dépassé la majorité ? Logan fût donc surpris de voir un homme inconnu se placer entre lui et la blonde, désormais elle aussi debout. Mais l'ancien dealer ne perdit pas le nord et le fusilla du regard, insulté alors que ce n'était pas lui qui été en faute. Ils étaient dans une petite bulle, et les regards extérieurs sur leur discussion enflammée ne les atteint pas. Cependant, un dérapage arrive rapidement. Et dans le cas présent, c'est un coup de poing à la tempe qui parti sans prévenir.

James ne remarqua même pas Alexander, il ne voyait rien à part sa cible. D'un direct du droit, il voulut atteindre la mâchoire du père, sa rage au maximum. Mais il fût coupé par son amant qui parvint, dans un élan exceptionnel malgré sa fracture, à lui agripper le poignet droit avec force, l'empêchant ainsi de répliquer et se stabilisant du même coup. Alex le réprimanda férocement, mais se tut en comprenant que ça ne ferait qu'envenimer la situation. En effet, Logan avait dépassé le stade de la colère, là il était dans un état où il aurait pu repousser le kiné sans remords pour rendre la pareille au type qui l'avait agressé. Il avait le genre de lueur dans le regard qui prévenait que ça allait faire mal. A faire trembler une porte de prison. Comme lorsqu'on lui cherchait des noises en taule. Sauf qu'en face, ça n'était pas n'importe qui. C'était Alexander Carter. Et cet imbécile, qui avait outre réussi à déverrouiller son cœur, trouva aussi quoi faire lorsqu'il était dans un état pareil pour ne pas aggraver les choses.

L'américain commença d'abord par se calmer lui-même, desserra son emprise sur la bras de plus jeune, et lui caressa discrètement et tendrement l'épaule. Sur un ton posé et doux, il lui dit de se calmer, de ne pas s'abaisser à un tel niveau de stupidité. Pour donner plus de poids à ses paroles, il vint tant bien que mal se placer devant lui pour capter son regard, puis lui assura qu'il valait plus que ces deux-là réunis. Logan avait au début été loin de toute marque d'affection, puis il avait porté attention à son amant. Et pour finir, il fût plus qu'étonné lorsqu'il senti les lèvres d'Alex sur les siennes. D'abord doucement puis plus franchement. Chaste, doux, sérieux. Toute la rage de James s'envola par la même occasion, remplacée par une surprise et une sérénité sans fin. Comment un simple baiser pouvait lui faire ça ? C'était un mystère.

Tout le reste fût relégué au rang d'insignifiant l'espace d'un moment. Un moment durant lequel le père et la fille se figèrent, aussi ahuris l'un que l'autre. Deux agents de sécurité s’apprêtaient d'ailleurs à embarquer le type qui avait frappé en premier. Les personnes qui avaient été alertées par le bruit furent aussi interpellées par le baiser. Mais tout cela, Logan n'y porta pas attention le temps de l'embrassade. Il se laissa simplement faire, et lorsque Alex se recula enfin, toujours avec ce sourire signifiant que tout allait bien, James baissa les yeux, rougissant. Et il se savait rougir, c'était ça le pire. Un baiser en public, ça n'aurait pas du l'affecter autant, mais en plus de l'avoir totalement calmé, Alexander l'avait privé de tous ses moyens. Et c'était on ne peut plus désagréable d'avait l'impression d'être un gamin à cet instant même.

— Pardon... grommela-t-il faiblement.

A présent seulement un peu furieux contre lui-même, il n'entendit pas — ou fit tout pour n'y accorder aucune attention — les injures homophobes et passablement sans queue ni tête du père qui se faisait emmener loin, très loin, par les deux agents qui soupiraient tous les cinq pas en lui demandant inlassablement de se calmer. Un bon coup sec derrière la nuque ne lui aurait pas fait de mal à celui-là. Quant à sa fille, encore sous le choc d'avoir compris qu'Alex n'était pas libre mais pas non plus avec une femme, elle les suivait sans mot dire. Logan ne s'attarda pas non plus sur les regards que les gens leur lançaient, ou sur les commentaires parfois peu discrets à leur sujet. Puis il se rappela de la situation d'Alex et lui ceintura automatiquement la taille pour le soutenir. Un geste non réfléchit, mais qui lui fit rencontrer le regard du kiné qu'il avait évité jusque là. Il tint quelques secondes, puis détourna les yeux en soupirant, encore gêné.

— T'es un vrai crétin, murmura-t-il pour que seul l'homme contre lui puisse l'entendre.

Alexander avait plus improvisé qu´autre chose. En allant embrasser Logan, en cet instant préci, il ne savait pas que le canadien réagirait de cette manière. A dire vrai, l´américain était très loin de savoir qu´il aurait cet effet sur son amant, mais il s´était mit à sa place: si Logan l´avait lui-même embrassé alors qu´il était énervé, Alexander aurait, dès que leur lèvres se soient touchées, oublié sa rage. Ainsi, le kiné était resté accroché aux lèvres de son amant jusqu´à ce qu´ils avaient été obligé de se séparer pour manque d´oxygène. Sans pour autant perdre son sourire, il observa Logan rougir et baisser le regard. Instantanément, son coeur se serra. Cet homme était toute bonnement adorable. Mais tandis qu´Alexander s´interrogeait sur le pourquoi du comment son amant s´excusait, un grognement sonore se fît entendre.

Sans perdre la proximité de Logan, Alexander lança un coup d´oeil au-dessus de son épaule. Il croisa le regard furieux de l´homme, avant que celui-ci ne se fasse embarquer, tout en lançant des injures homophobes et en se plaignant. Ces injures n´atteignirent aucunement l´américain qui se contenta de secouer la tête et sourire.

Ce fût, en sentant le bras de Logan lui ceinturer la taille, qu´Alexander reporta son attention sur son amnt. Tout d´abord interrogateur, son regard se fît rapidement doux puis reconnaissant. Bien qui pour l´instant il arrivait à se tenir en équilibre sur sa jambe valide, il n´était pas dit que ses forces ne défaillent pas d´un moment à l´autre. Alors, entourant la hanche de son Logan pour se stabiliser d´avantage, il croisa son regard avant qu´il ne le dévit, le traitant de crétin.

"Eh, j´te permet pas" sourit-il, amusé "sale jeune"

Tandis qu´Alexander couvait l´homme dans ses bras, du regard, il eu comme une brusque révélation. Cet homme avait changé, depuis leur première rencontre. Il avat évolué. Non pas physiquement -quoiqu´il semblait à Alexander qu´il avait prit un peu de poid depuis qu´il était centre- mais caractériellement. Il était plus calme, plus attentioné. Presque même plus réfléchi. Finalement, Alexander découvrait chaque jur un autre aspect de cette personnalité aussi complexe qu´intéressante.

Mais, en plus de sa jambe, se faisant brusquement douloureuse, Alexander fût tiré de ses pensées par le grésillement des haut-parleurs, annonçant l´embraquement immédiat pour San Francisco. Presque synchro, Alexander et Logan se détachèrent l´un de l´autre. Par contre, son amant ne le lâcha pas. Pas même lorsqu´il se baissa pour ramasser les béquilles, qui s´étaient éparpillées sur le sol lorsqu´Alexander s´était levé, et les lui tendre. CE ne fût que lorsque l´américain fût complètement stable et près à partir, qu´il retira lentement sa main. Le kiné gratifia son amant d´un doux sourire, avant de se tourner et se diriger d´un pas lent et peu assuré, vers la passerrelle. Et si Logan avait peur, alors il l cachait extrèmement bien.

Enfin. Ils passèrent sans problèmes la passerrelles etm une petite dizaine de minutes plus tard, ils étaient installé à leurs places respectives. Cette fois-ci, Alexander avait laisser Logan la place au hublot pour des raisons pratique. Une fois installé correctement, le kiné attrapa le sac à dos et se mit à le fouiller, D´abord tranquillement puis, très rapidement, plus paniqué, avant de soupirer de desepoir.

"putain c´pas vra ..." gémit-il "je suis vraiment trop con" il secoua la tête, se maudissant intérieurement "j´avais pourtant dit que je devais mettre les médicament dans ce sac". Il expira doucement pour se calmer puis referma le sac et le reposa au sol "Reste plus qu´a espérer que le vol sera tranquille ..."

S´il avait droir à un seul souhait, ce serait celui de ne pas être secouer à droite et à gauche et de haut en bas durant tout le vol. Son dos, sa nuque et surtout sa cheville ne supporteraient pas un tel traitement.

Alexander était remarquable ; il avait toujours ce sourire. En observant la réaction de James, il souriait. En entendant l'autre type les injurier, il souriait. A croire qu'il était content de tout, que rien ne l'atteignait. Quant à Logan, sans ce baiser, il aurait fait ravaler ses paroles à l'homme. Ou alors il aurait du faire un effort surhumain pour ne pas répliquer. C'était là l'une des différences de leur caractère. Alors qu'Alex était posé et réfléchi, l'ancien taulard était tout son contraire. Quoique depuis leur première rencontre, ce dernier ai, au contact du premier, moins tendance à réagir au quart de tour. Ses sentiments pour lui avaient aussi pas mal joué, surtout sur le côté attentionné. Mais ça, ce n'était pas un changement, c'était un aspect de sa personnalité longtemps enfoui qui ne ressortait que pour les personnes qu'il appréciait vraiment. Côté physique, à par le fait qu'il s'était remplumé depuis son entrée au Centre — disons que comparé à la bouffe de la prison... —, on ne pouvait déceler ces changements.

Les hauts-parleurs annoncèrent soudain l'embarquement pour le vol en direction de San-Francisco. D'un même mouvements, Logan et Alexander se détachèrent sans pour autant se lâcher complètement. James garda son bras autour son amant, pour le soutenir, et n'enleva sa main que lorsque celui-ci fût complètement stable sur ses béquilles. Que l'ex-dealer avait récupéré avant de les lui donner, soit dit en passant. Puis ils se dirigèrent tous deux vers la passerelle et une dizaine de minutes plus tard, ils étaient installés dans l'avion. Cette fois-ci, Logan du se mettre côté hublot car le contraire n'aurait pas été pratique avec les béquilles. Et tandis que le kiné fouillait de plus en plus frénétiquement dans son sac, la peur de Logan refaisait son petit bonhomme de chemin. Mais ses pensées furent détournées lorsque l'américain soupira de désespoir après avoir abandonné ses recherches.

Les médicaments. Logan écarquilla un peu les yeux en entendant son amant se morigéner avant de souhaiter que le vol ne soit paisible. Puis le canadien soupira. Comme avait-il pu oublier un truc pareil ? Il avait en effet cru qu'Alexander les avait pris dans son sac, mais il aurait pu vérifier. Au moins. Il avait pensé au mot de l'hôpital, mais pas à de simples médicaments.

— J'pensais qu'tu les avais, lâcha-t-il tranquillement, avant d'attraper tout aussi tranquillement la main d'Alex, et de soupirer doucement. J'espère que l'vol s'ra plus calme que l'précédent...

Il entrelaça leurs doigts puis tourna de façon nonchalante les yeux vers l'extérieur. Il avait dit ça autant pour se calmer lui-même que pour l'américain. En effet, même si celui-ci avait plus à craindre des turbulences, cela n'empêchait pas James d'avoir une boule d'angoisse en pensant qu'il ne toucherait plus terre. Il détestait les avions, c'était clair, net, et précis. Il était néanmoins obligé de faire avec. Avec le recul, il se trouvait ridicule. Avoir la phobie des airs alors qu'il avait réussi à grandir seul et à se faire une place dans la rue ou la prison, c'était presque risible. Mais ça, c'était avec un recul qu'il n'avait pas encore.

Enfin, l'avion décolla. Sans même le faire exprès, son emprise se resserra sur la main de son amant. Or, ce dût être le seul signe de son mal être. Ayant déjà vécu ça une fois, il avait pu s'y préparer psychologiquement et à présent, il arrivait à cacher sa peur, comme il en avait l'habitude avec les sentiments gênants. Une petite vingtaine de minutes après que l'appareil se fût stabilisé dans les airs, James réussi par un miracle à passer outre sa phobie. Et ce miracle, c'était un coup de barre monumental. Il se sentit à peine sombrer dans le sommeil qu'il y était déjà. Appuyé contre Alexander, sa main dans la sienne, il dormi sans rêves. Le vol se passa plutôt bien. Pas de secousses, pas d'orages, pas de turbulences. Rien. Donc rien qui ne réveillât Logan, jusqu'à Alex ne décide de s'occuper de ça, un petit quart d'heure avant l’atterrissage.

L´avion qui décolle, la main de Logan qui se sert dans la sienne. L´avion qui se stabilise et qui vole tranquillement. La tête de Logan qui tombe sur son épaule, tandis que leur doigts se délient. Et enfin. Enfin une plus haute et grande puissance , entend ses prières et les exause. Après 24h de constante prières et d´espoir mis à mal, le fait de ne pas avoir droit à des secousse est un vrai luxe. Alexander réussi même à se détendre un peu, bien que le vrombrissement des moteurs se fit sentir dans sa nuque et son dos. Finalement, bien qu´étant crevé, il n´avait aucune envie de dormir. Ou plutôt n´arrivait-il pas à dormir, faute de trouver une position adéquate.

Alors, il se contenta de lire les nombreux magasines mit à disposition. C´était un magasine people, que le kiné se contenta de feuilleter, secouant inlassablement la tête face aux rumeurs ou photos "choc". Le second magasine était déjà plsu intéressant: il parlait de sport. Les bonnes techniques de courses, des excercice à faire à la maison, des conseils de nutritions. Bref le magasine des grands sportif ... qu´Alexander rangea bien rapidement. Voir toutes ces photos et ces interview de ces gens lui rappellait brusquement sa propre situation. En tant que mordu de sport, le kiné ne supportait pas une telle vue. Enfin. Ce fût sur le troisième magasine que notre homme s´attardait bien plus longtemps: un magasine de cinéma et littérature.

Il lisait, sirotait tranquillement un café qu´il avait commandé et mangeait des cacahuettes -paquet qui, à peine entamé, fût mit de côté lorsque le regard du kiné c´était posé sur le nombre de calories qui se trouvaient là-dedans ...- lorsque le pilote annonça l´atterissage iminent. Alors, finissant son café d´une traite et refermant son magasine, il se redressa ... lorsqu´il se rappella de Logan sur son épaule. Tournant la tête -ou plutôt le regard ... - vers son amant, Alexander sourit. Son corps s´était tellement adapté à la présence du poids de Logan sur son épaule, qu´il l´avait presque oublié. Enfin. Levant sa main, il alla lui caresser puis lui tapoter doucement la joue.

"Eh, Belle au bois dormant" souffla-t-il "Tu n´veux quand même pas que le prince charmant te réveiller avec un baiser, pas vrai?"

Bon franchement, lui, ne serait vraiment pas contre. Mais il partait du principe qu´ils s´étaient déjà assez fait remarqué à l´aéroport et, bien que ça ne le gènait pas de se mettre ainsi en scène, il savait que deux hommes qui s´embrassent pouvait gèner plus d´un mortel. Enfin. La princesse se réveilla finalement et, en croisant son regard encore endormi, Alexander eu un sourire amusé. Encore une fois -la 10ème fois en moins de 24h- son canadien préféré lui semblait tellement mignon. Sans perdre son sourire, il remarqua le regard quelque peu interrogateur de son amant et se contenta de lui faire un clin d´oeil. Puis, se redressant finalement, Alexander boucla sa ceinture. Au même instant, il senti comment l´avion piqua légèrement du nez, perdant en altitude.

L´aterrissage était rapide et douloureux. Lorsque les roues de l´avion se posèrent sur la piste, une vive secousse secoua les passager et Alexander ferma les yeux, visage quelque peu crispé, lorsque la douleur à sa cheville se fît très brusquement sentir. Cette douleur, d´ailleurs, ne diminua plus.

Pas même lorsque l´avion s´était arrêté et qu´ils sortirent. Pas même lorsqu´ils se séparèrent et que, tandis que Logan s´occupait de récupérer leur valise, Alexander sorti de l´aéroport pour appeller le taxi. Pas même lorsque son amant le rejoignit et, adossé contre le mur, il engagea une conversation très intéressante sur le snowboard et sur le fait qu´il voulait à tout prix s´acheter une nouvelle planche. Bien que relégué au second rang, la douleur resta tout de même constante et s´accentua quelque peu lorsqu´Alexander monta dans le taxi.

Ce taxi les emmena dans leur demeure respective. Pour des raisons pratique, ce fût d´abord le kiné qui fût déposé chez lui. Le voyage et surtout les dernières 24h avaient été exténuantes. Tout ce qu´il désirait maintenant était de se mettre au lit. Ce fût donc à la porte qu´il dût se séparer de son amant, qui avait eut la bonté de porter la valise jusque dans le couloir. Après un long baiser que l´américain n´avait aucune envie de cessé, Logan était reparti dans le taxi. Alexander avait attendu jusqu´à ce que la voiture ait disparue de son champ de vision pour finalement refermer la porte.

Il eu tout juste les forces de fouiller la valise et d´avaler deux cachets d´anti douleurs avant de mettre au lit et espérer pouvoir trouver le sommeil. Sauf que la haute puissance qui avait exausé son veu d´un voyage calme et sans turbulences, ne semblait aucunement enclin à lui excauser un deuxième veu.

[Fin de la scène ...T.T]