Heureux, sachant qu'il allait pouvoir se débarrasser de la matière poisseuse qui lui collait les mains, Luke entra donc à sa suite dans l'immeuble et ils gravirent quelques marches avant de tourner dans un couloir. Charlie s'arrêta devant une seconde porte et entre ses clefs dans la serrure tant bien que mal. Patientant sagement derrière, le jeune homme regardait autour de lui. On voyait que le bâtiment n'était pas récent, mais sa remise à neuf était assez réussie. En tout cas il n'y avait pas de gros défauts dans la peinture du couloir ni de grosses traces d'humidité. Il était moins lumineux que l'endroit où il habitait mais beaucoup plus grand, ça y'avait pas de doutes.

Croiser un fille comme ça, lui proposer son aide et finir par l'accompagner jusqu'à son appart et se faire inviter, le hasard était d'humeur à lui accorder un peu de bonheur aujourd'hui dis donc, mais malheureusement, il ne pourrait pas s'attarder bien longtemps. Avec ce détour et toute cette histoire, Luke avait pas mal perdu de temps et il était préférable d'arriver chez le client avant cinq heures tout de même. Ce qui lui laissait ... un peu plus d'une heure, cool, mais c'était sans compter le trajet, eh. M'enfin, même en se lavant consciencieusement les mains, il aurait sacrément le temps d'y être. A moins qu'on lui donnait une excuse pour s'attarder ?

Sa camarade finit par ouvrir la porte et il pénétra dans l'appartement à sa suite avec un regard curieux. Alors, à quoi il ressemblait et appart ? Elle vivait seule ? Avec quelqu'un ? Avec ... un petit ami jaloux ? Héhé, ouais, il avait pas pensé à ça dis donc, mais rien, à part le fait qu'elle avait eu l'air de flirter un peu avec lui, ne prouvait qu'elle n'était pas prise...

Alors, tu les caches où tes esclaves ? Dans les placards ?

Charlène n'était pas du genre à ramener n'importe qui dans son appartement ; mais là, c'était un cas particulier. Le jeune homme était sympathique, l'avait aidé à ramasser ses courses, elle qui avait eu le malheur de prendre ces sacs plastiques qui, dès qu'il y avait deux ou trois trucs un peu lourd dedans, ne tenaient franchement pas la route. Alors, elle pouvait bien laisser ce Luke monter dans son appartement pour qu'il se lave les mains.
Il faut l'avouer, Charlie est un peu d'humeur taquine, voir coquine. Elle se plait à faire du charme à ce jeune homme qu'elle trouve à son goût et qui en plus semble vraiment gentil. Le genre trop gentil même peut être ? Aucune idée. Ils ne se connaissaient que depuis une petite heure après tout (voir un tout petit peu plus), comment pouvait on juger quelqu'un en si peu de temps ?

Une fois devant l'immeuble dans lequel elle vivait, Charlie rentre un code pour ouvrir la porte principale, puis monte quelques étages avant de s'arrêter devant une seconde porte, un peu plus neuve que la première, et de rentrer, tant bien que mal, ses clés dans la porte. Pas nerveuse pour un sous, la jeune femme laisse alors Luke entrer à sa suite. Elle referme derrière lui, et lui montre la cuisine d'un signe de main, pour lui faire comprendre qu'il peut se laver les mains dans l'évier si il le souhaite. Puis, lorsque celui ci lui demande où est ce qu'elle cache ses esclaves, Charlène se met à rire.

C'est juste un lieu de passage ici ; je les garde secrètement dans une cage au grenier.

Explique t elle avec un signe de tête.

Et les plus beaux sont dans la chambre à coucher...

Ajoute t elle avec un clin d'oeil (a)

Luke prenait la direction indiquée pour aller se laver les mains lorsqu'elle répondit à son petit trait d'humour en rapport avec ce qu'elle avait dit elle-même il y a un certain temps. Bien entendu, elle continua dans le délire et c'était ça le meilleur. Mais même si le jeune homme aimait jouer là dessus et faire le fou, il arrivait toujours un moment où la blague perdait de son humour si on avait pas épuisé le sujet avant. Ce n'était pas encore le cas, alors il en rajouta une couche tout en allant se laver les mains.

T'as raison, c'est plus prudent. Sinon bonjour les ennuis quand tu as une visite surprise ... mais dis-moi, le placard de ta chambre, il est grand ? rajouta-t-il, le sourire jusqu'aux oreilles. Et puis t'as vu comment je suis un mec bien, je me contente de la cuisine !

Arrêtant le "jeu" le temps de se décrasser les mains, prenant un peu de savon liquide et se débarrassant de la mousse sous l'eau. Il secoua ses mains et les essuya sur l'arrière de son pantalon par habitude. Il jeta un coup d'oeil sur le coin cuisine et finit simplement par se dire que même pendant qu'ils se faisaient des films, il avait une conscience formatée : la cuisine - comme la salle de bain - était le lieu où il pouvait le plus servir. Pas pour la cuisine, oula, il était pas un pro, loin de là, mais côté ennuis ménagers il pouvait se rendre utile. Tiens, c'était bon à noter ça s'il voulait se vendre auprès d'une fille ...

D'ailleurs, cette fille là avait des courses à ranger et peut être autre chose de prévu par la suite, même s'il prenait le temps de rigoler cinq minutes, il était peut être temps de prendre congé de façon amicale. D'ailleurs, pour ça il avait une bonne excuse, héhé, un atout dans sa poche plutôt... Mais avant de jouer carte sur table, il la laissa réagir à ses petites taquineries.

L'humour est une bonne façon de se rendre compte du caractère de la personne, de l'affinité que l'on peut avoir avec elle. Et il se trouve que Luke est quelqu'un de gentil et d'intéressant, et qu'en plus de ça, il lui retourne ses blagues, continue de répondre à ses sourires et rentre dans son jeu de flirte. Ce qui lui montre qu'elle doit sans doute lui plaire~ Elle espère en tout cas, parce que l'inverse est vrai. Un sourire aux lèvres, elle écoute ce qu'il lui raconte sur les prétendus hommes qu'elle pourrait planquer dans sa chambre et son grenier. Bien évidemment, il n'en est rien, mais cela la fait rire de faire croire qu'elle peut être une croqueuse d'hommes.

Boarf !... Il doit rester encore une place~

Réplique t elle en le regardant dans les yeux, l'air joueuse avant que celui ci ne lui dise qu'il se contente de la cuisine. Un léger sourire, elle le rejoint dans la dite pièce et commence à ranger ses courses avant de lui tendre une serviette quand elle le voit s'essuyer les mains contre son pantalon.

Tu sais, elle est équipée ma cuisine, t'es pas obligé d'essuyer tes mains contre ton jean ^^

Lui dit elle en riant. Elle trouve ça assez mignon de le voir faire des gestes aussi timide alors qu'il n'en a pas spécialement l'air. C'est étrange en fait ! Il a l'air timide, mais pas trop. S'appuyant contre le plan de travail de la cuisine, la demoiselle le regarde se familiariser avec les lieux et réfléchit un peu à ce qu'il vient de se passer, et à ce qu'il pourrait se passer. Elle ne le connait pas et ne sait pas comment il va réagir...

Chouette ! - Mais quel expression pourrie - Elle laissait entendre qu'il y avait de la place dans son placard pour une dernière personne, alors ça, si c'était pas une invitation à faire connaissance, qu'est ce que c'était ?! Qu'il en reste justement une alors qu'elle lui parle à lui, c'était certainement pas une coïncidence ... et en plus, elle n'avait pas joué le jeu de dire qu'il était plutôt réservé pour la cage de grenier, hm hm, il avait une chance alors !

Non mais franchement, qu'est ce qu'il lui prenait là... pas besoin de se mettre à décortiquer chaque phrase qu'elle prononçait hein. Oui, elle flirtait, elle ne semblait pas insensible à sa répartie et effectivement, il ne lui déplairait pas de la revoir dans un autre contexte... Était-ce le moment de lancer une invitation directe ou devait-il continuer dans la subtilité ?

Il n'eut pas franchement le temps de répondre à cette question car elle réagissait au fait qu'il s'essuyait franchement les mains sur son pantalon. Oui, c'est sûr, il aurait pu demander quel torchon utiliser pour ça, elle avait du croire qu'il était gêné de se taper l'incruste comme ça, mais non, en tout cas pas tant. Peut être que ça aurait été le cas si son geste n'avait pas été totalement fait par habitude...

Haha, c'est plus une ... déformation professionnelle. Mais mes jeans sont habitués... Après une courte pause, il en vint à aborder le sujet final. Il est temps pour moi d'y aller ! La demoiselle en détresse - et sa poêle - a été mise en sécurité alors la mission est accomplie ! dit-il en faisant un petite courbette pour s'amuser. Mais si tu as un quelconque problème de plomberie ou d'électricité, tu sais qui appeler ! Tiens. Rajouta-t-il en lui tendant l'une de ses cartes qu'il gardait dans une poche de sa veste. Pour un problème, ou pour autre chose ...

Bon, maintenant, prendre congé ... C'est vrai quoi, il avait du boulot ... Mais un peu de temps devant lui ... Et puis ça se faisait pas de s'incruster comme ça ...

Charlène ne connaît pas encore Luke, mais cela ne saurait tarder. En tout cas, de son côté, la projectionniste a envie d'en savoir un peu plus à son sujet. Elle espère que son côté taquin et subtile plaît au jeune homme et qu'elle n'est pas en train de lui faire peur avec ses quelques répliques un peu rentre dedans. D'un autre côté, si il avait eu « peur » d'elle, il ne l'aurait pas suivit jusqu'à l'intérieur. Et puis, après tout, c'est lui qu'il lui a parlé de ses esclaves et du placard, il n'a qu'à assumer maintenant~

Un sourire aux lèvres, elle le regarde faire, se laver les mains poisseuses de confiture, puis se les essuyer contre son jean. Ne pouvant rester là, sans lui faire une remarque, elle lui apporte un torchon en lui affirmant qu'elle a tout de même de quoi s'essuyer les mains. Quand il lui dit que c'est une déformation professionnelle, la jeune femme ne peut s'empêcher de s'imaginer elle aussi poser ses propres mains sur ce fessier (a) Pourquoi pas après tout ?... Mais elle sort rapidement de ses pensées, rappelée à l'ordre par la voix de son interlocuteur qui lui dit vouloir partir.

Quand il lui propose son aide en cas de problème, Charlie se mordille l'intérieur de la joue, quelque peu déçue... Mais quand il ajoute qu'elle peut lui téléphoner pour autre chose, elle passe une mèche de cheveux derrière son oreille et attrape la carte qu'il lui tend. Puis, la brune sort un stylo, fouille dans son courrier posé sur la table de la cuisine et lui tend ensuite ce morceau de papier.

Tu peux m’appeler aussi, si jamais tu...Je sais pas... Si tu veux qu'on aille voir un film.

Lance t elle en venant lui passer le bout de papier dans la poche arrière de son jean (a)

Aaaah qu'il avait du mal à tenir ses résolutions... deux fois qu'il se disait qu'il devait y aller ...Mais, mais ça valait le coup de s'éterniser là. On arrivait aux choses sérieuses, enfin sérieuses, plus concrètes que de simples taquineries qui dérivaient sur du flirt. Dans ce cas là, fini les films - de toute façon il avait pas le temps de rester dans le placard, il devait aller bosser - et on parlait de nouvelle rencontre là, rendez-vous et tout, c'était plus que tentant !

Il l'avait laissé griffonner quelques secondes et avait du réprimer un sourire éclatant et un gros regard plein de sous entendus au moment où elle l'avait glissé elle-même dans sa poche arrière. Mais peine perdue, il sentait bien que son sourire montait jusqu'aux oreilles. Comme un petit garçon qui venait de recevoir un nouveau jouet ! Lui glissant un clin d'oeil alors qu'elle lui proposait, d'une voix un peu hésitante, que lui-même l'appelle, il s'intéressa à sa vague proposition :

Si tu n'as pas peur que ça te ramène trop au boulot, ça sera avec grand plaisir. Tu pourras me faire découvrir tout ça ! Ne sachant par où commencer, il fit une pause. Je suis disponible ... tous les soirs à venir ! finit-il par dire en se faisant tentateur.

Mais son effet fut coupé par une sonnerie de portable. Le sien.

Raaah ! râla-t-il en décrochant, lançant un regard désolé à Charlie. Oui ? ... Oui, bonjour. Oui c'est bien aujourd'hui que je passe, je ne vais pas tarder à décoller, vous me verrez dans moins d'une heure. C'est ça... A tout de suite ! Raccrochant, il rangea à nouveau son portable dans sa veste et commença à prendre congé de la jolie et charmeuse demoiselle. Je dois filer cette fois, tu me tiens au courant ? A très bientôt !

Sur ce, il lui fit un délicieux baiser sur la joue et ouvrit la porte d'entrée, un dernier regard en arrière, un signe de la main, et il disparut dans le couloir. Vive les sacs en plastique défectueux, vive la confiture ... et admirez le nouveau pas de danse de la victoire ...

Charlie était assez déçue de voir que son sauveur devait s'en aller ! Elle aurait bien profiter de sa présence un peu plus longtemps, ne serait ce que pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas contre passer la soirée avec lui. Malheureusement, il devait s'en aller pour le boulot et ça, elle pouvait comprendre que c'était important... Plus important qu'elle. Ils ne se connaissent pas depuis assez longtemps et ne sont pas – encore – assez intime pour qu'elle lui fasse une scène à ce sujet ! Mais oui, il fallait l'avouer, elle était déçue de le voir partir si vite... Mais heureuse de voir que cela semblait l'embêter lui aussi.

Lui griffonnant donc son numéro de téléphone sur un morceau de papier qu'elle avait dégoté dans son courrier, elle vient elle même lui glisser la feuille dans la poche arrière de son jean, sans pour autant en profiter trop~ elle n'avait pas envie de mettre la charrue devant les bœufs et voulait apprendre à le connaître d'avantage. Remarquant son sourire, cela lui redonna du courage et d'avantage d’aplomb. Surtout qu'il lui apprend qu'il est disponible tous les soirs. Si ça, ça n'est pas une nouvelle invitation !

Bien... J'y penserais alors !

Lui répond elle alors que son téléphone était en train de sonner. Sans doute n'avait d'ailleurs il pas entendu la fin de sa phrase. Un sourire aux lèvres, elle l'écouta répondre, un peu agacé, à son fameux coup de fil pour son boulot et, quand il vint déposer un baiser sur sa joue, celle ci garda un sourire, fermant les yeux pour finalement le suivre jusqu'à la porte et lui faire un signe de la main quand il quitta l'appartement.

Comme quoi, parfois, de faire des bourdes, ça a du bon~

Fin de la scène.