Résident du Centre Personnel du Centre Autour du Centre

Robert et Mary Collins, un couple de riche new yorkais avec un appartement à Manhattan, une villa d’été dans les Hampton, un berger danois pur race et une fille unique bien décorative lorsqu’elle daigne nouer son foulard autour du cou. Leur plus grand rêve aurait été que Natalie devienne avocate, comme eux, une belle et grande avocate d’affaires internationales qui affectionne son attaché case autant que ses louboutins. Manque de chance, si leur fille a une capacité d’apprentissage bien développée, elle n’a pas vraiment l’air de vouloir s’en servir.

Natalie n’est pas un bourreau de travail, à vrai dire, elle n’a jamais vraiment eu besoin de trop forcer pour arriver à ce qu’elle voulait. C’est ce genre de fille un peu énervante à l’école qui peut à la fois s’occuper de sa popularité et de son carnet de notes sans que l’un ou l’autre n’en pâtisse. Natalie n’est pas du tout une surdouée, bien au contraire, en ne faisant strictement rien au lycée, elle se contente d’une moyenne convenable mais n’atteins pas le haut du panier. Elle pousse un peu les révisions pour les diplômes, entrainée par le stress de ses camarades de classe et après s’être penchée un instant sur ces cours qu’elle n’a pas besoin de relire pour connaitre, Natalie peut enfin rendre ses parents relativement fiers en réussissant son examen d’entrée à l’université.

Sauf que l’université en question qui l’accepte n’est qu’un campus public dépourvu de prestige, et Natalie ne choisit pas vraiment d’y étudier le droit mais la psychologie, autant dire que Rob’ et Mae’ (comme elle les appelle si affectueusement) s’en tire les cheveux. Qu’elle n’obtienne pas de bourse pour bons résultats, qu’à cela ne tienne, ils ont les moyens de lui payé la fac la plus chère, mais qu’elle choisisse délibérément de saboter son avenir ainsi, qu’elle idée ?

Sauf que la psychologie devient une véritable révélation pour la jeune femme qui se prend au jeu des études bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Au début, Natalie a choisi ce cursus un peu pour faire enrager ses parents, beaucoup parce qu’il promettait de belles soirées arrosées et enfumées. Au final, elle découvre qu’elle a un sens de l’écoute et se met à analyser à peu près tous les gens de son entourage. Finalement, même si ses parents refusent encore de renoncer à l’espoir de voir leur fille changer d’avis et de voie pour reprendre le fameux cabinet Collins&Collins, ils se disent que la psychologie peut être bien utile pour par la suite travailler dans le monde des affaires. Forte de ces encouragement, Nat’ intègre Yale pour approfondir ses connaissances et son savoir-faire. Elle enchaine les stages et varie les plaisirs, une fois à la police, une autre fois en hôpital, laissant de moins en moins d’espoir à ses parents qui renoncent et la laisse s’épanouir comme elle le veut. Une fois libérée de ce poids et de ces disputes constantes sur son avenir, mais surtout n’ayant plus vraiment besoin de l’argent de papa et maman pour payer ses études désormais finies, Natalie décide de voyager un peu et accepte une place de psychologue dans une organisation humanitaire. Au début, c’est un peu pour le plaisir de voir du pays mais lorsqu’elle rentre deux ans plus tard, il lui est difficile de retrouver le confort parental. Natalie n’en veut pas à ses parents d’avoir tant d’argent, ils ont travaillé pour l’obtenir après tout, mais elle relativise sa vie et celle de sa famille après avoir tenté d’apaiser des souffrances bien plus importantes. Elle salue la côte Est et veut changer d’air alors elle s’envole pour la Californie où après avoir travaillé quelques mois comme remplaçante dans un service pour soigner les traumatismes psychologiques des vétérans militaire, elle postule pour une place de thérapeute dans un futur centre de réinsertion pour des SDF. Elle n’est pas retenue et cherche autre chose puis, quelques mois plus tard, elle apprend que la démission d’un autre thérapeute lui permet d’intégrer l’équipe.

Ce boulot, Natalie l’envisage de la même manière que n’importe qu’elle boulot, elle en est passionnée bien sûr, mais refuse de voir son travail lui bouffer la vie.