La veille avait été plutôt dure pour Jonathan. Il avait passé la nuit d'abord à boire avec des amis, puis, il se souvient d'avoir embarqué une fille chez lui. D'habitude, il avait pour code de ne pas faire ce genre de chose puisqu'il préférait aller chez les jeunes femmes convoitées pour pouvoir s'en aller en toute discrétion. Voilà pourquoi, au réveil, il se retrouve dans une situation délicate.
Jon se réveille alors, avec un mal de crâne qui en dit long sur ce qu'il s'est passé la veille. Il n'y a personne à ses côtés et, même si il ne se souvient pas de ce qu'il s'est passé la nuit précédente, il se doute qu'il n'a pas terminé seul. D'abord parce qu'il ne porte rien, et aussi parce qu'il y a des sous vêtements féminins aux pieds de son lit. De plus, sa chemise à disparu. La manie des filles de piquer la chemise des hommes. À cet instant, le cuisinier pose sa main sur son front puis dans ses cheveux avant de pousser un juron. La nana s'est sans doute installé chez lui, est en train de préparer un truc à manger ou quelque chose dans le genre...

Il se lève alors et enfile un caleçon avant de marcher d'un pas le plus doux possible pour ne pas attirer l'attention du pot de colle qui se trouve dans la cuisine, et remarque donc une tête brune. Et merde... Il réfléchit un instant avant de finalement retourner jusque dans sa chambre, se cognant l'orteil dans une chaise au passage, non sans un énième juron. Une fois dans la pièce, il se jette sur le lit et attrape son téléphone portable pour envoyer un petit sms à quelqu'un : sa meilleure amie, Alice. Elle, elle saura quoi faire !

Depuis qu'ils sont gamins, les deux là se connaissent et se parlent de tout comme des frères et sœurs. Si il y a bien une personne qu'il considère comme faisait partie de sa famille, c'est Alice ! Trois petites lettres suffiront sans doute à attiser sa curiosité « Sos ».
Maintenant, il n'a plus qu'à attendre qu'elle ramène ses jolies petites fesses jusque chez lui et qu'elle le sorte de ce mauvais pas.

Jonathan était quelqu'un d'un peu égoïste. Il ne se souciait pas de ce que pouvait bien faire sa meilleure amie et de ce qu'elle allait donc interrompre pour venir voir ce qu'il se passait pour qu'il lui envoie un SOS. Mais il savait qu'en se contentant de lui laisser ces trois lettres là dans un message pour indice, elle ne pourrait pas résister, elle serait obligée de venir le voir immédiatement pour l'aider. Il est son meilleur ami, et il ferait de même pour elle d'ailleurs ! Si jamais elle lui envoit pareil message, Jon sera bien évidemment là dans la seconde.
Jon n'avait peut être pas eu de maman, mais il avait trouvé en la personne d'Alice une grande sœur. Peut être même plus ; une confidente, une personne sur qui il peut compter et qui ne le blessera jamais, tout comme il fera de son maximum pour la préserver de ses problèmes.

Il faut avouer que sur ce coup là, son problème ne vaut pas un « SOS » sur le portable de sa meilleure amie, mais il ne savait pas comment se débarrasser de cette nana qui s'était incrusté chez lui. D'habitude, il n'invitait jamais de femmes chez lui, et maintenant, il se souvient parfaitement pourquoi ! Elle reste lui préparer un petit déj et après, elle pense qu'un coup de drague dans un bar, ça veut dire « J't'aimerais toujours ». Lui, il avait juste envie de se taper une jolie fille, c'est tout (a)

Tandis qu'il stresse un peu dans sa chambre, il est plus que ravie d'entendre la voix d'Alice retentit dans le couloir ! C'est obligé, cette nana dont il a complètement oublié le nom, va penser qu'elle est la petite amie de Jon et va forcément prendre la fuite. Laissant donc la brune avec qui il avait couché, passer devant lui sans mot dire ; il la voit donc récupérer ses affaires d'un geste vif, jeter la chemise sur le lit (et profite de sa poitrine quelques instants) puis, sans un regard pour lui, sortir de chez lui en claquant la porte.

Un sourire aux lèvres, Jon se mordille l'intérieur de la joue en se demandant comment il allait devoir réagir auprès d'Alice après ça. Maintenant, ça n'était plus comme sa sœur qu'il la voyait, mais comme une mère qui l'aurait prit sur le fait ou comme une petite amie jalouse... Ne prenant pas la peine de s'habiller d'avantage que le boxer qu'il avait déjà, il rejoint donc son amie dans le salon.

Merci. J'ai bien cru qu'elle allait faire comme le calcaire dans la salle de bain...

En voyant Alice, la brune avec qui Jon avait couché était partie sans mot dire. Elle lui avait lancer un regard remplit de reproches mais n'avait sans doute pas voulu faire une scène devant cette femme qui venait de débarquer et qui ne semblait vraiment pas contente du tout de la voir ici ; alors que là n'était pas le problème mais ça, seulement Jonathan le savait.
A peine cinq minutes après l'arrivée d'Alice, la brune était donc sortie, en colère et blasée de devoir partir si tôt, mais aussi sans doute en colère contre Fry (et elle avait de quoi) mais ça, il n'en avait que faire. Il se doute que sa meilleure amie est sur le point de lui faire la morale de sa vie, de lui balancer tout un discours de « maman » à la figure et que si il ne vient pas directement la rejoindre dans le salon, elle serait bien capable de le chercher par la peau des fesses ou pire, de lui faire une scène à travers toutes les pièces en hurlant.
La rejoignant donc dans le salon, il déglutit et réfléchit quelques instants à ce qu'il pouvait lui dire avant de la remercier. Si il n'avait pas fait ça, ça aurait sans doute été pire.

Et voilà que la morale commence : elle lui confirme que la remercier, c'est la moindre des choses. Qu'elle a été en panique et qu'elle est venue en quatrième vitesse, de peur qu'il lui soit arrivé quelque chose de grave... Jon garde un air un peu penaud mais ne peut s'empêcher de sourire quand il entend Alice lui tenir ce genre de propos. Elle s'inquiétait pour lui, et c'était vraiment adorable de sa part.

Si tu veux, je pourrais venir t'aider au magasin pour attirer quelques clientes ?

Finit il par lui dire avec un sourire, venant s'asseoir à côté d'elle en posant sa main sur sa cuisse, qu'il frotta amicalement. Pour lui montrer qu'elle n'a pas à être fâchée et qu'il est prêt à se racheter si il le faut.

Lorsqu'Alice était dans cet état là, Jon savait qu'il n'était pas facile de lui faire changer d'avis ou de l'amadouer. Pourtant, c'est avec des jolies phrases et des promesses qu'il tente sa chance, tout en sachant que c'est perdu d'avance. Il est clair que ça n'était pas un comportement très adulte, mais c'était comme ça. Jon avait toujours été comme ça et ne pensait pas changer, du moins, ça n'était pas au programme. Là, tout ce qu'il voulait, c'était juste remercier Alice de l'avoir sortit de ce pétrin, mais il semblerait que les remerciements qu'il lui faisait avaient le don de l'énerver d'avantage... Il se proposa même de l'aider à la boutique, mais à nouveau, elle prit la mouche, le regarda avec des « yeux de maman » devant un enfant qui a fait une bêtise impardonnable et là, Jon comprit qu'il en avait pour un petit moment avant qu'elle ne s'adoucisse un minimum...

Non, je me contenterais de faire ce que tu me diras !...

Lui affirme t il avant que celle ci ne vienne directement le traiter de gamin en se dégageant de sa main et en se levant. Lorsqu'Alice se levait et l'engueulait comme ça, il avait vraiment l'impression d'avoir 10 ans. Ça ne lui plaisait pas plus que ça, mais Alice était en pétard et n'avait pas l'air de vouloir se calmer... Se contentant de hausser les épaules, il savait que cette réaction aurait le don de l'énerver encore plus ou au contraire de la calmer et de la blaser quand au comportement qu'il avait.

J'suis comme ça... Et puis je lui ai rien promis à cette fille, tu sais ?

Cette explication était bancale, c'est sur... Mais c'est la seule qu'il pouvait lui donner.

Le caractère de Jon était, lui aussi, très proche de celui d'un cochon. Il pouvait être vraiment exécrable quand il le voulait !... Mais face à Alice, il se transformait soit en petit chiot docile, soit en gamin qui venait de se faire engueuler. Et il se trouve que l'état de colère de la jeune femme ne durait pas non plus très longtemps face à son meilleur ami.
Il ne se disait pas spécialement qu'il avait abusé de demander l'aide de son amie dans le seul but de faire « disparaître » une femme de chez elle. Au moins, son plan avait marché ! Il lui avait suffit d'envoyer un petit sms à sa meilleure amie et il fallait juste que cette squatteuse remarque Alice arriver dans son appartement pour prendre la fuite. Exactement ce qu'il souhaitait. Sauf que maintenant, il se faisait un peu engueuler... Même si cela n'allait pas durer bien longtemps, elle était quand même en train de l'engueuler~

Mais c'est vrai !...

Dit il d'une voix basse avant qu'elle ne lui dise qu'elle a une boutique à faire tourner et qu'elle n'a pas que ça à faire, qu'il ferait mieux de ne pas arriver en retard à son boulot. Attrapant la main de son amie, Jon esquisse un léger sourire.

J'ai pas envie que tu t'en ailles dans cet état là !... Tu veux pas prendre un petit déjeuner avec moi ?

Lui demande t il en l'attirant vers lui.
Jon n'était pas quelqu'un de méchant, mais c'est vrai qu'il n'était pas non plus très mature. Il n'aimait pas vraiment qu'une fille avec qui il venait de coucher s'incruste chez lui. Et puis, il faut dire, quel genre de fille couche au premier soir et pense que cela veut dire qu'il a envie de sortir avec elle ?!...
De toute manière, maintenant qu'elle pensait qu'Alice était la compagne de Jon, sans doute n'entendrait il plus parler d'elle. Tant mieux. Et merci Alice (a)