Résident du Centre Personnel du Centre Autour du Centre

San Francisco accueillit Nicole Kennedy. Enfant qui perdit sa mère dès sa naissance, Nicole grandit avec un chagrin que personne ne pouvait consoler. Le père de Nicole, Taylor Kennedy, était plongeur dans un grand restaurant. Les fins de mois étaient difficiles. Avec toutes les charges qu’il devait payer, il était très compliqué pour lui d’élever sa fille dans les meilleures conditions.

Nicole vivait sa passion d’une façon affolante. Elle aimait jouer du piano, piano qui fut l’héritage et le seul souvenir de sa mère. La mélodie apaisait ses angoisses, sa tristesse, et tous ses fantômes qui la rongaient. Atteinte de la maniaco-dépression, « Nicky » combat ses démons depuis son adolescence. Peu importe ce qui se passait autour d’elle, elle vivait une souffrance dont personne ne pouvait expliquer. Comment a-t-on découvert sa maladie ? D’abord parce qu’elle ne dormait que très peu, étant enfant. Elle devenait souvent irritable, voir grossière avec ses proches. A l’école, elle avait du mal à se concentrer et ses excès de colère envers ses professeurs lui ont causé beaucoup de tort. Parfois elle pouvait s’enfermer dans sa chambre pendant des heures entières sans ne jamais dire un mot. A côté de ça, Nicky pouvait être une enfant tout à fais agréable, sociable et charmante. En général les gens qui ne la connaissaient pas pouvaient croire qu’elle était tout à fais « normale ». Seulement, elle endurait de graves troubles psychiques.

Le jour où Nicky a tenté de se suicidé, fut le déclic. Son père l’avait découverte sur le sol, inanimée. Elle avait ingurgité plusieurs médicaments qu’elle avait volés dans la trousse à pharmacie. Son père qui pourtant l’aimait plus que tout, s’est toujours senti incapable d’apaiser sa peine. N’ayant pas les moyens nécessaires pour vaincre sa maladie, il baissa les bras. Il n’avait ni argent ni soutien, surtout qu’il ne comprenait pas / n’acceptait pas cette maladie. Nicky avait besoin d’attentions particulières, choses qu’il ne pouvait pas lui apporter. Parfois il s’énervait contre elle, la traitant de cinglée. Et plusieurs fois ils en sont venus aux mains, parce que son père ne parvenait pas à contrôler ses comportements agressifs.

Après une période financière très difficile, son père se sentit contraint de vendre le piano de sa défunte épouse. Nicky en fut bouleversé. Encore une fois elle tenta de se tuer en mélangeait médicaments et alcool. Pendant sa visite à l’hopital, elle se remettait de ses émotions et elle décida de quitter son père. Elle savait qu’elle n’était qu’un fardeau pour lui et ne supportait plus cette pression qui l’entourait. En dépit de sa bonne volonté, l’humeur de Nicky ne cessait de changer. Elle avait réussit à trouver un job, son salaire suffisait pour survivre : de quoi payer un loyer et manger. Néanmoins elle passait d’une euphorie débordante, à une tristesse inconsolable. Avec ses plusieurs absences répétées, et ses sauts d’humeur ; Nicole fut licencié. Il était impossible pour elle de retrouver du travail, et pendant plusieurs mois elle déserta les rues de San Francisco.

Alors qu’elle lisait un journal qui avait terminé dans les ordures, Nicky prit connaissance d’un centre de refuge existant à New York. Le miracle. Elle appréhendait à cause de sa maladie, mais des professionnels étaient là pour la soutenir et l’appuyer dans ses démarches. Cela fait maintenant deux semaines qu’elle s’y est installée, et avec l’aide du psy elle se sent beaucoup plus sereine. Motivée, elle souhaite se former. N'ayant pas eu le pouvoir de poursuivre ses études, Nicole souhaiterait se spécialiser dans la musique. Pourquoi ne pas devenir professeur de musique? Sa passion serait son gagne-pain. Et avec l’aide du personnel elle sait qu’elle arrivera à atteindre ses objectifs, petit à petit. Peut-être parviendra-t-elle à surmonter sa maladie définitivement? Pourra-t-elle construire un nouveau départ ?