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| Easy to find what's wrong, harder to find what's right. [Terminé] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Easy to find what's wrong, harder to find what's right. [Terminé] Dim 10 Mar - 17:05 | |
| 10h30. Samaël sort de la cabine de douche sans même un regard au miroir. Il se sèche en quatrième vitesse, puis se rend dans sa chambre pour s'habiller sans même regarder ce qu'il met. On lui a donné des vêtements dès son arrivée. Quelques t-shirts, un sweats, deux pantalons, et des sous-vêtements. Le jean noir qu'il a enfilé est un peu grand, et il tient à peine sur ses hanches. Heureusement que l'anglais a eu la présence d'esprit de demander une ceinture. Il a toujours était maigre, sec — et grand en plus —, mais là, un soupire franchit ses lèvres. C'est pitoyable. Il est pitoyable. Il fait peine à voir, avec seulement la peau sur les os. Et les marques de son agression n'arrangent rien.
Des ecchymoses sur les cuisses, les hanches, des marques de coups sur les côtes, peut-être des égratignures dans le dos, des rougeurs autour du cou et sur les poignets, sans compter que le gauche est foulé selon le médecin. Et sans parler de son visage. Une égratignure est présente au dessus de son sourcil gauche, en haut de la tempe, et un bleu va de sa tempe à sa pommette droite, dont le coup qui en fût à l'origine a miraculeusement évité l'œil. Le coin inférieur gauche de sa lèvre a été fendue, et il y a toujours la cicatrice qu'il a pris la mauvaise habitude de mordiller. Depuis six jours qu'il est là, il a bien sûr vu le médecin pour un check-up complet comme tout le monde, sauf qu'il l'a revu trois jours plus tard. Il a un bandage au poignet — parce que ça n'est pas trop grave apparemment — et des médoc' à prendre pour ses blessures, lorsqu'il s'en souvient. Mais ces blessures-ci ne sont que physiques. Et il ne peut même pas toutes les cacher avec le t-shirt banal et un peu grand qu'il a passé.
Machinalement, il se sèche frénétiquement les cheveux avec une serviette, puis les coiffe rapidement avec sa main. Ça suffit, ses cheveux sont simples à coiffer et ne s'emmêlent pas. Et puis, il les aime bien ses cheveux, ils sont beaux. Ça et ses iris. Et encore. La dernière fois qu'il s'est observé dans un miroir, soit, son premier jour ici, il ne s'est pas reconnu. Ses yeux, cernés, avaient l'air éteints. Il en avait frissonné. Mais aujourd'hui, la raison qui lui fait triturer le bas de son t-shirt, c'est la venue du kinésithérapeute. Autre dégât de son agression, son dos. En effet, déjà fragilisé par l'accident d'avion, une très mauvaise chute à l'adolescence le blesse gravement au dos, l'empêchant par ailleurs de continuer sérieusement le football. Aujourd'hui, cela va mieux, personne ne dirait qu'il a un soucis à ce niveau-là. Mais son agression a réveillé cette ancienne blessure, et en constatant cela, le médecin a décidé qu'un rendez-vous avec un kiné au moins une fois ne pourrait pas lui faire de mal.
Cependant, tout n'est pas aussi simple. Le jeune homme regarde la montre posée sur sa table de chevet, avant de s'asseoir sur le bord son lit. Le kiné ne devrait plus tarder. Parce que c'est bel et bien un homme. Là est le soucis. Samaël n'est pas rassuré. Après ce qu'il a vécu en même temps... Avec les représentantes du sexe féminin, cela passe mieux. En est pour preuve la thérapeute et Micah. Mais avec les hommes, c'est une autre paire de manches. Il évite encore la plus part de ceux qu'il croise, ne les regarde pas dans les yeux, rase les murs. Le médecin est l'exception. Alors il appréhende la rencontre avec ce kiné. Des coups toqués à la porte le font sursauter. Il tourne vivement la tête en sa direction, ne doutant pas de l'identité la personne derrière.
— Entrez, répondit-il d'une voix juste assez forte pour être perçue de l'autre côté de la porte.
Son regard laisse paraître de l'inquiétude et ses muscles se tendent par réflexe, alors que la poignée tourne. Il replace nerveusement sa mèche, qui cache plus ou moins la marque de coup sur sa tempe droite. La porte s'ouvre. L'inconnu entre. |
| | | | Sujet: Re: Easy to find what's wrong, harder to find what's right. [Terminé] Dim 10 Mar - 17:43 | |
| Plus de plâtre, plus de béquille. Ô Joie, ô Délivrance ! Quel bonheur avait-ce été d’aller à l’hôpital dans le but de délivrer son pied droit de cet truc lourd qui lui gâchait ses journées et entravait ses mouvements. Son accident n’était donc, officieusement, plus qu’un mauvais souvenir. Officieusement, car, passé la hâte de revoir son pied entier, c’était maintenant que les choses les plus difficiles commençaient, à savoir : la thérapie. Et celle-ci s’annonçait on ne peut plus douloureuse. Car après avoir passé 4 semaines enfermé dans un plâtre, son pied et sa cheville étaient pas mal contractes. Ce sera une joie de passer des semaines à retrouver toute la mobilité. Et encore, Alexander était persuadé qu’il gardera des séquelles de cette immobilisation. Séquelles qui n’entraveront surement pas son quotidien, mais des séquelles quand même.
Enfin. Bien que délivrer de ce plâtre, les déplacements d’Alexander étaient encore et toujours pas mal douloureux. Ce qui était on ne peut plus compréhensible, étant donné que sa jambe droite, à force de ne pas être utiliser, avait perdu du muscle. Muscles qui stabilisaient son genou et sa cheville. Au moindre faux mouvement, Alexander pourra recommencer à zéro. Enfin. Le médecin lui avait dit de marcher le plus possible de manière réhabituer sa jambe à supporter son poids, mais qu’il devait garder une attelle, histoire de stabiliser l’articulation.
Mais soit. Alexander avait commencé tout doucement à travailler à nouveau. Même si ce n’était que quelques heures par jour –il ne pouvait pas rester plus de 20 minutes d’affilé debout et dans un cabinet, en fonction du nombre de patients, il y avait de forte chance à ce qu’on reste la journée debout et qu’on ne sa pose qu’entre midi. Mais il faisait une confiance totale et aveugle à son collègue qui lui avait promit de reprendre le cabinet en main jusqu’à ce qu’Alexander soit à nouveau totalement apte à travailler. Pourtant, le kiné, qui avait supporté tant bien que mal –et plutôt mal que bien …- son immobilisation, avait décidé de répondre à l’appelle du centre.
Venons en donc à ce fameux jour où Alexander remettait les pieds dans le centre. Pas dans le but d’aller rendre visite à son amant –quoique, il lui fera surement la surprise après la thérapie, juste histoire de lui montrer qu’il était de nouveau en mode bipède complet- mais dans le but d’aider un nouveau résident.
Il s’agissait d’un certain Samaël Dan, 25 ans et victime d’agression, ce qui n’était pas très rare dans le centre. Le truc était surtout qu’il semblait que c’était surtout son dos qui était touché. Mais ça, Alexander aura tout le loisir à vérifier. Ainsi, ce fût d’un pas raide, que le kiné s’était approché de la chambre 105 et avait toqué. Patiemment il avait attendu le ‘entrez’ –ce qui n’était pas dans ses habitudes …- et avait fait comme demandé.
En refermant la porte, il afficha un son éternel sourire rassurant avant de se diriger lentement et en boitant vers son nouveau patient. Il s’en voulait un peu de ne pas être au mieux de sa forme mais il ne pouvait pas non plus se guérir en claquant des doigts. Quoique, ce serait pas mal ça … enfin. Chassant ses pensées, il tendit une main vers le jeune homme devant lui.
« Samaël, c’est bien ça ? » demanda-t-il sur un ton tranquille, sans perdre son sourire. A la confirmation du jeunot, l’américain hocha une fois la tête « Alexander, kiné à charge de ton cas ». Il se redressa, regarda autour de lui puis attrapa une chaise et s’installa en face de son patient « Je te préviens tout de suite, le tutoiement est de mise chez moi. Si tout de fois ça te dérange de trop … » il haussa légèrement les épaules « tu me le dis. Enfin. » il sorti une feuille et un stylo « avant de commencer la thérapie, j’aimerais tout de même te poser quelques questions. Ok ? » Question rhétorique, en sommes, mais c’était devenu une habitude « Pas des questions personnelles, t’inquiète pas »
Il eu tout de même la présence d’esprit de ne pas commencer tout de suite à poser ces questions. Il avait bien vu comme ce jeune homme s’était quelque peu tendu. Du coup, Alexander allait devoir changer de manière. Il ne pouvait pas aborder ce Samaël comme il avait abordé Logan. Et c’était bel et bien ça qui était excitant dans ce métier de kinésithérapeute : à chaque patient, tu devais revoir ta façon d’agir. C’était juste génial. |
| | | | Sujet: Re: Easy to find what's wrong, harder to find what's right. [Terminé] Dim 10 Mar - 19:12 | |
| Samaël ne peut s'empêcher d'hausser légèrement un sourcil en voyant la démarche de l'homme : boiteuse. Étonnant. Mais comme dit le diction, c'est toujours le cordonnier le plus mal chaussé. En tout les cas, avec son sourire, il parait sympathique. Et il est plus petit que l'anglais, celui-ci pourrait le parier. Néanmoins, ce n'est pas pour ses maigres raisons qu'il est rassuré. Il accepte tout de même la main tendue et acquiesce doucement à l'entente de son prénom. Puis le kiné se présente comme étant Alexander, avant de tirer une chaise vers lui et se s'asseoir — sans doute à cause de sa boiterie.
Le jeune homme essaye de graver ce prénom dans sa mémoire, car il sait qu'il peut très bien ne plus s'en souvenir d'ici cinq minutes. Il a appris à vivre avec ça, et pour ne pas oublier le prénom du kiné, il se le répète plusieurs fois. Il déteste oublier des choses importantes en plus, alors puisqu'il va forcément revoir cet homme, savoir qui il est est tout de même la moindre des choses. L'homme d'ailleurs, déclare tout de go que le tutoiement est de mise chez lui, avant de sortir feuille et stylo en disant qu'il voudrait d'abord poser quelques questions non personnelles. L'anglais hoche une fois la tête, sèchement, fixant toujours Alexander. Il n'est toujours pas rassuré. D'autant que cet homme va devoir le toucher, l'observer, le palper, le- Il en retient un frisson, et, baissant les yeux, expire doucement. Puis il reporte son attention sur le brun.
— Bien.. quand vous voulez, répond-il doucement.
Il a senti son coeur accélérer. Il n'a pas envie de reparler de ce qu'il a vécu. Alors il appréhende les questions. Une chance tout de même que son problème de dos ne soit pas lié qu'à cela. Et puis, plus d'un an dans la rue ne l'a pas aidé. Machinalement, il détaille l'homme en face de lui. Une fois de plus, il se dit que ce gars-là n'a pas l'air dangereux, avec ses cheveux un peu ébouriffés et ses yeux chocolats. Mais peu importe ce que sa raison lui dit, son instinct lui cri de se méfier de tout et de tout le monde. En particulier des hommes. Cependant, avant que le kiné ne puisse répondre, Samaël reprend la parole en une dernière précision.
— Oh, et hm.. Je préfère le vouvoiement, pour l'instant, de mon côté en tout cas.
Il esquisse un infime sourire. Juste un coin de bouche que se relève, rien de plus. Puis il mordille de nouveau sa lèvre inférieure, attendant les questions. Cette mauvaise habitude prise depuis peu n'aidera en aucun cas son coin de lèvre à guérir complètement. Il le sait, mais il ne peut s'en empêcher. C'en est presque compulsif dès qu'il est perturbé. Et comme il l'est constamment ces derniers temps... |
| | | | Sujet: Re: Easy to find what's wrong, harder to find what's right. [Terminé] Lun 11 Mar - 11:12 | |
| Ce petit jeune était dans un état minable. Physiquement, les marques de son agression étaient très voyantes. Du moins en était-il ainsi pour celles qui ornaient ses bras et son visage. Une cicatrice au coin des lèvres était le vestige d´une lèvre éclaté, un hématome verdâtre s´étirait d´un œil à la tempe. L´état général de Samaël était aussi à déplorer. Physiquement très faible, il semblait n´avoir que la peau sur les os, ce qui n´était pas non plus très étonnant. Son pantalon et son t-shirt semblaient plus le porter lui, que lui portaient ces habits.
Ainsi donc, Alexander observait discrètement son patient, tandis que celui-ci répondit par l´affirmative. Sans perdre son sourire et son calme, le kiné se redressa et hocha la tête lorsque Samaël dit préférer le vouvoiement. Alors, Alexander prit la parole.
"aucun souci de ce côté" dit-il tranquillement "ça va être rapide, je sais très bien que les questionnaires ne sont pas très apprécié chez les humains" son sourire se transforma en un sourire amusé tandis que, par pure reflex sans doute, il allongea sa jambe droite pour soulager d´avantage sa cheville, puis reporta son regard sur son patient "Alors, Mr. Dan. Qu´est-ce qui c´est passé? Je parle évidement de votre dos. Ce pour quoi je suis réellement ici" il désigna, de son stylo, la marque sur le visage de Sam "l´agression n´est pas de mon ressort. Je laisse ça aux spécialistes." il se redressa à nouveau "Donc ce dos? Une histoire récente pour plutôt vieille?"
Tandis que le jeunot répondit, Alexander l´observa à nouveau. Finalement, si on omettait l´hématome sur son visage, ce vestige de lèvre fendue et qu´on lui mettait une quinzaine ou une vingtaine de kilos en plus sur les côtes, cet homme était plutôt mignon. Ses cheveux, au contraire de ceux de Logan étaient plutôt bien coiffé et n´avait pas l´air réellement rebelle. Son visage avec des traits marqués et une forme peu commune. Enfaite, cet homme avait ce petit quelque chose qui faisait qu´Alexander était attiré par son cas et qui aiguisait sa curiosité. Il était intéressant. Voilà.
D´ailleurs, il était peu probable que cet homme soit américain. Il était plus typé européen. Français? Éventuellement. Allemand? Non. Alexander pencherait plus vers le nord ouest de l´Europe. Genre écossais ou Anglais. Enfin. Dans un coin de sa tête, le kiné nota qu´il allait devoir lui poser la question. Mais d´abord, il le laissera répondre aux siennes. Il avisera par la suite. |
| | | | Sujet: Re: Easy to find what's wrong, harder to find what's right. [Terminé] Lun 11 Mar - 17:52 | |
| Alexander ne voit aucun soucis quant au vouvoiement. L'anglais lui en est reconnaissant. Puis le kiné, détendant sa jambe droite, signe donc d'une gêne, repart sur les choses sérieuses. Il précise qu'il veut seulement les raisons de son problème de dos, car l'agression n'est pas de son ressort. Normal. Un léger soupir échappe des lèvres du plus jeune, bien qu'il sache qu'il devra tout de même y faire mention. Et lorsque l'homme désigne l'ecchymose sur le visage de Samaël, celui-ci y porte machinalement une main, avant de se reprendre et de la rebaisser. Il détourne un peu les yeux, avant de répondre.
— Le... L'agression, y est quand même pour quelque chose, commence-t-il doucement, avant de se reprendre de manière plus assurée. J'ai été victime d'un accident d'avion, j'avais 12 ans. Ça a commencé là, mais j'ai fait une très mauvaise chute à.. à 17 ans, presque 18, dans des escaliers, ce qui a fini d'achever mon dos.
Une sombre histoire de vertèbres... Il ne se souvient pas exactement. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il n'a pu continuer les entraînements de foot. Tout ce qu'il sait aussi, c'est que cette chute n'était pas due au hasard. Une bonne bousculade en haut d'un des escaliers du lycée, des excuses d'un ton railleur, une dégringolade d'une douzaine de marches, des rires moqueurs, des exclamations des profs lorsque Samaël n'a pu se relever correctement tout seul... Un calvaire qui fut le point d'orgue de trois années de lycée placé sous le signe des brimades. Bref.
Le jeune homme n'a pas vraiment de mal avec cette partie de son passé. Ni avec l'accident d'avion. Et la façon dont il en parle le prouve. Il paraît détaché. C'est arrivé, c'est tout. Il a réussi, avec les années, à prendre du recul sur l'accident. Il a fait le deuil de sa mère, et de son père. Tardivement, très tardivement même, mais il l'a fait. Ainsi, même si une partie de lui conditionnée pense toujours qu'il porte malheur aux gens qu'il apprécie, une autre arrive à faire la part des choses. Ce fût un long travail, mais il a réussi à voir l'accident d'avion comme un fait sur lequel il ne pouvait rien faire. Donc ça, ça va mieux.
— Ça c'était, disons, guéri ensuite, plus ou moins, mais avec... continue-t-il avant de se racler doucement la gorge, fermant les yeux et portant une main à front ; toujours aussi difficile de repenser en détail à son viol par contre. Je ne sais pas exactement.. ce qui s'est passé, au niveau de mon dos, mais j'ai de nouveau mal, et je suis un peu bloqué, je crois, finit-il en rouvrant ses yeux pour les porter sur son vis-à-vis. |
| | | | Sujet: Re: Easy to find what's wrong, harder to find what's right. [Terminé] Mar 12 Mar - 10:57 | |
| Le pauvre gamin. Il en a vécu des malheurs dans sa vie. Mais à la différence de Logan -oui, Alexander à toujours tendance à rapporter les choses à son amant ...- ce jeunot à visiblement vécu plus de malheur physique que moral. Quoique, l´agression à sans doute dût laisser des marques sur son âme. Mais encore fois, Alexander n´est là que pour s´occuper des apparences. Les tortures de l´esprit ce n´est pas son boulot. Enfin. Hochant la tête, notant quelques informations par-ci par-là, il écouta attentivement son patient et, bien que montrant une mine neutre, l´histoire de cet homme ne le laisse pas si indifférent que ça.
Victime d´accident d´avion à 12 ans, mauvaise chute dans les escaliers à 18 ans, agression à 25 ans. Les tortures physiques de Samaël sont franchement nombreuses. Mais finalement c´est surtout l´accident d´avion qui surprend quelque peu notre kiné. Ce n´est pas une chose banale, ça. Les accidents d´avions sont bien plus rare que les accidents de la route, mais sont d´autant plus grave car il n´y a que très peu de rescaper. Apparemment cet homme est un des miraculés. Mais est-ce réellement une chance d´avoir survécu? Il n´était surement pas seul dans l´avion. Ses parents étaient-ils avec lui? C´était fort probable. Soit. Samaël reprit ensuite en disant que depuis l´agression - à ce moment, Alexander avait vraiment remarqué le malaise de ce jeunot- son dos lui faisait de nouveau mal et qu´il avait l´impression d´être bloqué.
"On va voir ça tout de suite" annonça le kiné en souriant.
Rangeant son papier et son stylo, il se leva. Trop rapidement et sans doute trop brusquement car une douleur, vive et aigue, lui traversa la cheville. Grimaçant, il s´appuya sur la table de chevet, le temps que les vagues de douleur ne cessent. Puis, soupirant, pestant intérieurement contre lui-même, Alexander se redressa finalement et offrit un sourire rassurant en réponse au regard interrogateur de son patient.
"Mauvaise chute en snowboard y a 1 mois" argumenta-t-il tout en repoussant la chaise. "Mais c´est sans importance" reprit-il avec un petit signe de la main avant de s´approcher de Samaël "Si tu veux bien enlever ton haut puis t´allonger sur le ventre, je pourrais voir ce qui ne va pas."
Bizarrement, Alexander avait comme l´impression que ce simple acte allait être bien plus pénible et plus difficile que le rapide questionnaire. |
| | | | Sujet: Re: Easy to find what's wrong, harder to find what's right. [Terminé] Mar 12 Mar - 21:35 | |
| Le kiné l'écoute patiemment, notant quelques mots au passage mais gardant une attitude neutre, puis annonce qu'ils vont passer aux choses sérieuses. Les poings de Samaël se crispent automatiquement. Cette partie-là va être difficile. Cependant, lorsque Alexander se relève, il doit marquer un temps d'arrêt. Visiblement dû à la douleur qui vient imprimer ses traits. Ceci détourne quelque peu l'attention de l'anglais. C'est qu'il est un tantinet curieux sur les bords ce petit d'un mètre quatre-vingt.
Sous son regard interrogateur, le plus âgé se justifie avec un sourire rassurant ; mauvaise chute en snowboard il y a de cela un mois. C'est bien ça, c'est toujours le cordonnier le plus mal chaussé. Samaël n'a jamais skié, ni tester la planche des neiges non plus. Pas qu'il en ai une envie maladive, mais il se demande tout de même quel effet ça fait, quelles sensations cela procure. Mais il redescend bien vite sur terre quand le praticien lui demande d'enlever son haut et de s'allonger sur le ventre. Effectivement, cette partie s'annonce difficile.
Samaël se raidit d'instinct, sans quitter des yeux l'homme qui s'approche. Pas d'un regard ferme, dur, froid, décidé. Non, plutôt celui d'un chien battu par son ancien maître qui ne sait pas si ce qui va suivre est le bâton ou le sucre. Ses mains commencent à trembler, alors il agrippe le bas de son t-shirt pour les faire cesser. Par opposition, il sait qu'il ne pourra plus faire un mouvement. Son coeur s'est accéléré. Sa respiration se saccade graduellement, bien qu'il essaye de prendre de grandes bouffée d'air. Il baisse son regard sur ses poings, en fermant les yeux. Une crise d'anxiété pointe le bout de son nez. Un début en tout cas.
— Vous ne.. vous ne pouvez pas-... ça va pas-... articule-t-il difficilement, sans finir ses débuts de phrases.
Il ne peut pas empêcher les images d'arriver en trombe, comme autant de cheveux sauvages qu'il ne maîtrise pas. Rien qu'en pensant à ce qu'il est va faire, les raccords se font avec cette maudite nuit. L'anglais ferme les yeux plus fort pour retenir les larmes qu'il sent monter. Faible face à ce quasi-inconnu, il ne peut pourtant pas s'empêcher de trembler, se recroquevillant un peu sur lui-même. Il serre les dents. Bien sûr, le kiné n'y est pour rien, mais l'instinct est plus fort.
— Désolé, murmure-t-il du bout des lèvres, de façon presque inaudible.
Il prend encore sur lui. Dans son esprit, c'est de sa faute. comme toujours. Samaël n'aurait pas penser réagir aussi fortement. Il savait que cela allait être dur, que se faire toucher par un homme allait lui demander des efforts considérables si peu de temps après "ça". C''est encore au-dessus de ses forces. Mais il ne pensait pas en arriver aux bords des larmes aussi vite. Quand il était petit, il était émotif. Maintenant, c'est pire. |
| | | | Sujet: Re: Easy to find what's wrong, harder to find what's right. [Terminé] Mer 13 Mar - 11:07 | |
| Lorsqu´Alexander s´était dit que la partie la plus dure restait à venir, il n´aurait jamais penser en arriver là. Jamais il n´aurait imaginer faire face à un jeune tellement désespéré qu´il était au bord d´une crise d´angoisse et qu´il semblait faire un effort surhumain pour retenir ses larmes. Alors que le jeunot s´excusait de ne pas pouvoir enlever son haut face à notre kiné, celui-ci senti une vague de pitié prendre possession de lui. Instantanément, toute douleur fût reléguée au second rang.
"ne t´excuse pas Samaël" dit-il sur un ton calme et posé, oubliant la demande de vouvoiement du jeune homme.
Alexander arrivait brillamment à gérer et refouler sa propre panique. L´habitude jouait, sans aucun doute, un très grand rôle. Mais fait est qu´à ses débuts en tant que kiné, c´était la chose la plus difficile à faire pour lui. Lorsqu´un patient paniquait pour une raison X ou Y, Alexander paniquait avec lui. Lorsqu´un patient s´énervait, il s´énervait encore plus. Le résultat de ces équations n´était, généralement, pas très glamour. Mais soit. Ce qui nous intéresse maintenant, est la situation actuelle, avec un Samaël au bord des larmes et un Alexander très calme.
"Samaël?" reprit-il finalement, sous le manque de réaction de son patient "c´est sans doute plus simple à dire qu´à faire, je le conçois, mais essaie de te calmer. Ferme les yeux, prend plusieurs grandes bouffé d´aire et concentre-toi sur ta respiration. Tu verras que ça aide vachement"
Alexander ne s´était pas avancé ni n´avait posé une main sur l´épaule du jeune homme -comme il avait l´habitude de le faire- se doutant fortement que c´était sa présence qui inquiétait tellement son patient. Au contraire. Le kiné alla même jusqu´à reculé et de s´assoir à nouveau.
"Écoute, je ne sais pas ce qui c´est passé pour que tu réagisses ainsi, mais je ne suis pas là pour te juger ni faire quoique que ce soit qui n´ait pas de rapport avec la thérapie, ok?" Il resta stoïque face à son patient "Si toutefois tu me dis que tu n´as vraiment aucune envie d´aller plus loin dans la thérapie, il te suffi de me virer de ta chambre" son ton et son sourire se firent un peu plus amusé, histoire de détendre un peu l´atmosphère "je ne le prendrais pas mal, tu sais?
C´était vrai ça. Alexander avait arrêté de compter le nombre de fois où ses patients l´avaient viré -même de force- de leur chambre. |
| | | | Sujet: Re: Easy to find what's wrong, harder to find what's right. [Terminé] Mer 13 Mar - 16:21 | |
| Alexander réagit très calmement, en parlant d'un ton posé à Samaël, lui disant de ne pas s'excuser. L'anglais ne réagit pas vraiment d'abord, puis se concentre correctement sur les paroles de l'aîné lorsque celui-ci reprend. Sa voix lui paraît presque lointaine. Tandis que le kiné fini de lui dire de se calmer, de fermer les yeux — ce qui est déjà fait —, de prendre plusieurs grandes bouffées d'air, et de se focaliser sur sa respiration, le kiné ne s'avance pas. Il a la bonne idée de ne pas le toucher, ce qui aurait pu aggraver les choses, et il retourne même s'asseoir sur la chaise.
Le jeune résident profite du court silence pour tenter de retrouver une lueur de calme. C'est la tempête dans son crâne. Comme à chaque fois. Il y a quelques instants, il a cru étouffé, que sa trachée n'amenait plus l'air jusqu'à ses poumons. Maintenant, il prend de grandes inspirations, la tête entre les mains. Il entend plus le ton calme et stoïque d'Alexander que le contenu de ses paroles, mais ça l'apaise néanmoins. Un peu, c'est déjà ça. Dans tout les cas, ça n'accentue pas son malaise. Une pointe d'amusement ce fait alors entendre, comme quoi le kiné ne prendrait pas mal le fait que Samaël le virerait s'il le voulait.
L'anglais sait qu'il ment. Ceci n'était destiné qu'à détendre l'atmosphère. Le praticien en serait quand même affecté de se faire jeter dehors ainsi. Le jeune homme ne sourit pas, mais remarque que sa respiration se rapproche d'un rythme normal, que ses tremblements sont de plus en plus espacés. Le plus gros de l'orage était passé, les images ne l'assaillent plus avec autant de force. Samaël secoue doucement la tête de gauche à droite, toujours penché en avant.
— Ce n'est pas que.. Enfin, la thérapie c'est- dit-il faiblement, avec difficulté, avant d'être interrompu par un petit sanglot.
Sa voix s'est quelque peu brisée à la fin. Il se crispe un instant, se mordant la lèvre inférieure. Il s'y est pris trop tôt en pensant qu'il pouvait parler correctement. Mais il n'est pas totalement remis. Il aurait pu s'en douter après tout. De plus, il n'arrive pas à aligner des phrases complètes, sa pensée ne suit plus un fil ordonné. Il se maudit quelques secondes de n'avoir pas plus de force de caractère, de force mentale. Néanmoins, la question n'est pas là pour le moment, il faut d'abord qu'il réponde à Alexander pour qu'il ne reste pas dans l'incompréhension. Samaël prend une inspiration puis se redresse.
— Le problème c'est moi, pas vous, chuchote-t-il presque en essuyant d'un revers de main les deux petites larmes qui ont réussi à couler, les yeux pourtant toujours rivés au sol. Enfin, si, un peu, mais pas spécialement. Je veux dire, ce n'est pas personnel. C'est juste trop tôt. Je le savais, que je ne pourrais pas, mais le docteur a dit que.. qu'il fallait mieux commencer maintenant, avant que ça s'aggrave. Et puis, il a dit aussi qu'il vous connaissait, que ça irait. Mais je n'aurais pas dû accepter, ça ne pouvait pas être aussi facile... Je vous fait perdre votre temps, pardon.
Son débit est plutôt rapide, son accent encore plus prononcé. Preuve qu'il est encore troublé. Mais parler lui a permit de mettre un peu d'ordre dans sa tête. Il n'a rien contre Alexander personnellement. Il se doute même que cet homme ne lui veut aucun mal, après tout, il a l'air sympa. C'est juste viscéral, physique, instinctif. Samaël de peut s'empêcher d'angoisser. Des "et si" l'assomment par centaines, comme les flash-back et les petits scénarios qui pourraient être, mais qui sont invraisemblables. Et après coup, l'anglais a conscience du manque cruel de fondement de ces crises d'anxiété sur lesquelles il ne peut rien. |
| | | | Sujet: Re: Easy to find what's wrong, harder to find what's right. [Terminé] Mer 13 Mar - 16:58 | |
| Le calme est, tout comme le rire, l´angoisse et la rage, quelque chose de contagieux. Au fur et mesure qu´Alexander parlait, il voyait son patient se calmer. Un peu. Tout d´abord, sa respiration redevint un peu plus normal, plus tellement saccadé. Ensuite, ses tremblements devinrent moindre, plus espacé. Alexander se doutait fortement que ce n´était pas tant ce qu´il disait qui apaisait son patient, mais son ton. Et c´était tant mieux. Même si ses paroles étaient fondées mais que Samaël ne les écoutait pas, elles avaient tout de même le mérite de remplir leur but: celui de calmer ce jeunot, qui semblait aller vraiment mal. Il était perdu et cela s´entendait dans ses paroles.
C´était des mots l´un a la suite de l´autre, sans vraiment de lien. Alexander imaginait très bien que dans la tête de son patient ce devait être tout autant le bordel que dans ses paroles. Mais il ne pouvait aucunement le blâmer pour ça. Le pauvre garçon. Son agression avait surement dût être bien plus traumatisante moralement qu´elle ne l´était physiquement. Alexander se surprit même à se demander si ce n´était qu´une simple agression. Seulement des coups donnés ou si ça n´avait pas été plus ... profond. Le kiné se dit qu´il allait devoir mener de sérieuses recherches, éventuellement se débrouiller pour trouver qui était la ou le psychologue de ce jeunot, histoire de savoir ce qui s´était réellement passer. Enfin.
Maintenant, tout ce qui importait était le fait que ce jeune homme avait besoin de se changer les idées. Pour aujourd´hui, Alexander pouvait oublier la thérapie en tant que telle. D´un côté, ça l´arrangeait aussi car il sentait qu´il n´allait pas pouvoir inspecter le dos de son patient sans que sa cheville ne le fasse souffrir. Du coup, il se redressa et sourit doucement, au cas où Samaël viendrait à relever son regard vers le kiné.
"Tu ne me fais pas perdre mon temps. Au contraire !" dit-il sur un ton enjoué "Vu ton accent, mon idée est fondé: t´es anglais, c´est clair et net" Son sourire s´agrandit d´avantage en croisant le regard de son patient "je le sais parce que j´ai passé ... 6 mois à Londres il y a de ça ... 5 ans." Il se recula contre le dossier de sa chaise puis soupira doucement "C´est une ville extraordinaire. Elle a beau être riche et Européenne ... quand tu y mets les pieds après avoir passé 1 an en France t´es complètement dépaysé"
Sans qu´il ne le veuille réellement, les images de Londres gravé dans son esprit, lui revinrent en mémoire. Picadilly Circus, Buckingham Palace, Westminster Abbaye. Et toutes les petites ruelles reculées avec des bars plus charmants les uns que les autres. Londres avait toujours été la ville de ses rêves, même encore maintenant. Et ses 6 mois passé là-bas n´avaient que fait confirmer cette idée. Enfin. Revenant, sur terre, Alexander reporta son attention sur son patient.
"Tu viens d´oú ?" voulut-il savoir, curieux. |
| | | | Sujet: Re: Easy to find what's wrong, harder to find what's right. [Terminé] Mer 13 Mar - 19:31 | |
| Le kinésithérapeute a l'air de bien prendre le fait que la thérapie ne sera pas pour tout de suite. C'est toujours ça de moins qui pèse sur les épaules du jeune Samaël, bien qu'il se sente toujours un peu coupable que le rendez-vous tourne aussi court. Alexander argumente même qu'il n'a pas du tout l'impression de perdre son temps puis, changeant totalement de sujet en disant qu'il a eu raison de penser que le jeune homme est anglais, car vu son accent, c'est bel et bien le cas. Ledit jeune homme relève alors les yeux, et aperçoit le grand sourire enjoué de l'américain — c'est ça, l'accent ne trompe pas. Il sait que lorsque ses émotions sont trop fortes, ou quoi que ce soit, son accent devint plus prononcé. D'ordinaire, il est déjà là, mais moins marqué. Si l'on n'y fait pas attention, on ne le remarque pas.
Puis le kiné reprend en disant qu'il a passé six mois à Londres, il y a cinq ans. Se reculant contre son dossier, il la qualifie d'extraordinaire. Il n'en faut pas plus à Samaël pour que s'allume dans ses yeux cette lueur d'étoile. Ses yeux bleu-gris, ses yeux comme le ciel de son pays d'origine, comme l'Angleterre. Sa grand-mère ne cessait de le lui répéter. Rien qu'à l'entente du nom en "L", le jeune homme est captivé, et en oublierait presque ce qu'il s'est passé avant. Londres. LA ville. SA ville. Alexander demande alors d'où il vient. Samaël sourit alors, pour la première fois face à cet homme, d'un sourire éclatant. Son humeur est extrêmement changeante depuis son agression, mais elle l'était déjà avant. Il est détendu, ses mains ne sont plus crispées sur le bas de son t-shirt ; ce kiné a trouvé l'un des mots magiques.
— Je suis né à Northampton, mais ma ville c'est Londres, depuis mes cinq ans, et ça ne changera jamais, dit-il avec assurance, puis il s'adoucit, ne perdant pas son sourire. Home is where the heart is. Pliny the Elder.
Il y a douze ans, il est venu aux États-Unis avec sa mère, mais sa vraie maison est et sera toujours Londres. Le centre-ville, la Tour de Londres, la City, Tower Bridge, Buckingham Palace, Covent Garden, Hyde Park, les petites rues, la Tamise... Tout. Il aime tout. Repensant à ça, son regard pétille, ses lèvres ne peuvent s'empêcher d'exprimer la joie. A cet instant, un simple bonheur enfantin l'a envahit. C'est peut-être parce qu'il aime tant cette ville et son pays que, malgré les brimades qu'il a connu au collège et au lycée, il n'a jamais pu se défaire totalement de son accent pour se fondre dans la masse. C'est ce qui le rattache à ses racines. Un lien indestructible. Ses yeux et son sourire se radoucissent.
— Je donnerais n'importe quoi pour y retourner, ajoute-t-il finalement, son ton mélancolique exprimant encore plus que les mots. |
| | | | Sujet: Re: Easy to find what's wrong, harder to find what's right. [Terminé] Jeu 14 Mar - 11:07 | |
| Alexander sourit en réponse au sourire du jeunot. Il avait donc tout trouvé le moyen pour lui faire oublier l´idée d´une thérapie et lui changer les idées. C´était tout bonnement génial et tellement plus gratifiant que bien des choses. Alors que ce gamin avait été, même pas 2 minutes auparavant, au bord des larmes, il respirait maintenant la joie de vivre. Alexander l´écouta donc avec une attention toute particulière et avait bien l´impression que ce jeunot partageait sa passion pour Londres. Lorsqu´il fini par un soupire nostalgique, disant qu´il adorerait y retourner, Alexander ne put s´empêcher d´en faire de même.
"Pareil ici" déclara-t-il "j´y retournerais un jour, pour sûr"
Finalement, bien qu´il se plaisait beaucoup à San Francisco, il ne pouvait s´empêcher de regretter sa vie passé. Sa vie de voyage, de liberté, de découverte. Tout ça, ça lui manquait finalement bien plus qu´il ne le pensait réellement. Mais le réel problème était qu´il avait maintenant sa vie ici. Il avait une maison, un cabinet qui fonctionnait excellemment bien, un petit boulot en plus au centre qu´il aimait énormément et ses quelques petites habitudes. Mais surtout, surtout, il avait Logan et, bien que celui-ci accepterait sans aucun doute à l´accompagner dans ses escapades, Alexander pouvait garantir à l´avance que les voyages à deux n´étaient tout bonnement pas la même chose. Mais soit.
" Northampton, tu dis" reprit-il en reportant son attention sur Sam "Tu as déjà vécu autre part que là-bas ou à Londres? Tu connais Cambridge? Et Oxford? Cambridge c´est, après Londres, ma ville préféré. Un pote à moi a étudié au King´s College et j´ai habité quelques temps chez lui." son sourire s´agrandit "Cette ville a ce petit quelque chose que Londres n´a pas et que j´apprécie énormément" il se redressa "et ça fait combien de temps que t´es aux USA ? Et ..." il se figea brusquement et, rigolant doucement, il se passa une main dans les cheveux, quelque peu gêné "désolé pour le trop plein de questions. Mais ce n´est pas tous les jours qu´on a l´occasion de parler avec un vrai anglais"
De toute manière, Alexander partait du principe que Samaël lui ferait signe s´il commençait à se montrer trop curieux. |
| | | | Sujet: Re: Easy to find what's wrong, harder to find what's right. [Terminé] Jeu 14 Mar - 21:48 | |
| Alexander a l'air de partager la passion de Samaël pour Londres. C'est revigorant en fait. Le kiné déclare d'ailleurs que lui aussi y retournerait un jour. Il a l'air d'avoir pas mal voyagé, surtout avec ses paroles suivantes. Il parle d'Oxford, de Cambridge. Celle-ci est d'ailleurs l'une de ses villes préférées. Toujours en souriant, intéressé, il pose de nombreuses questions à la suite. Il demande à l'anglais s'il a vécu ailleurs qu'à Northampton ou à la capitale, s'il connait Oxford, Cambridge, et depuis combien de temps il est aux États-Unis. Puis il se coupe, rigole doucement, et est quelque peu gêné lorsqu'il s'excuse du trop plein de points d'interrogation. Il justifie son excitation par le fait que ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de parler avec un véritable anglais.
Samaël trouve que ça sonne comme un compliment dans la bouche d'Alexander. Ça, c'est nouveau. Les compliments ne lui sont pas souvent destinés. Et puis, il rigole. Doucement. Il est content que quelqu'un lui porte de l'intérêt. Tant que ça ne va pas trop loin. De toute façon, il le lui ferait savoir si les questions dépassaient les bornes. Il a aussi trouvé le kiné amusant, sa façon de s'emporter joyeusement, de se reprendre, et sa justification. Samaël a raison, cet homme n'est pas méchant.
— Ne vous en fait pas, il n'y a pas de mal, assure-t-il en souriant. J'ai bien passé quelques jours à Oxford lors d'un voyage scolaire, mais sinon, je ne connais pas davantage. Je n'ai vécu qu'à Northampton et Londres, hausse-t-il les épaules, puis il détourne les yeux, réfléchissant. Ça fait.. douze ans et demi, que je suis aux États-Unis.
Le jeune homme reporte alors son regard sur l'américain, puis lui sourit de nouveau. Douze ans. Douze ans qu'il s'était réveillé seul, après quatre mois de coma, dans un lit d'hôpital, dans un pays inconnu. Ça a été très dur. Mais c'était du passé. Il a réussi à se construire en orphelinat. Lui a au moins connu ses parents, il en a des souvenirs, alors que certains ne partaient vraiment de rien. Bref, il n'a pas envie de penser à ça. Se penchant par réflexe en avant, il replace sa mèche et fixe Alexander. A son tour de poser les questions.
— Et vous ? Vous êtes américain n'est-ce pas, vous venez d'où ? Vous avez beaucoup voyagé ? |
| | | | Sujet: Re: Easy to find what's wrong, harder to find what's right. [Terminé] Ven 15 Mar - 17:45 | |
| Sam ne semblait pas gêné par les questions d’Alexander. Et c’était tant mieux. D’ailleurs, ce fût avec un sourire encore plus grand qu’il lui répondit connaître Oxford –mais seulement parce qu’il avait fait un voyage de classe là-bas – qu’il n’avait que vécu à Northampton et à Londres et qu’il était aux états unis depuis un peu plus de 12 ans. Alors emmagasina toutes ses informations concernant son patient et l’écouta attentivement, lorsque ce dernier se mit à se montrer, à son tour, curieux.
Avec un sourire en coin, Alexander écouta ses questions. Et lorsque Samaël eu posé la dernière question, les yeux de notre kiné avaient la lueur de joie mêler à l’excitation qu’il avait toujours lorsqu’il s’agissait de parler de ses voyages. Alors, hochant vivement la tête, il se redressa.
« Dans l’ordre : oui, je suis américain et oui, j’ai beaucoup voyagé dans ma vie » dit-il « Le Canada, l’Alaska, le Japon, la Chine, la Thaïlande, La France, l’Angleterre, la Russie, l’East Coast et la West Coast ainsi que le centre des USA, la Nouvelle Zélande, l’Australie, la Guadeloupe …. Et j’en passe. » Il soupira doucement, nostalgique « J’ai passé 5 ans … à moins que s’en étaient 6 … à errer de Pays en Pays. Et sérieux, c’est tout bonnement génial. » Il réfléchit rapidement « je regrette juste de ne pas avoir pût aller en Islande et en Suède. Ce sont deux des destinations que je garde en tête pour … plus tard … »
Son regard se perdit dans le vide. A nouveau il se voyait devant les chutes du Niagara, devant la flore impressionnante de la Nouvelle Zélande, devant l’Ayers Rock Australien. Les images du Canada enneigé, des cerisiers en fleurs de Kyoto, de la muraille de Chines, lui revinrent en mémoire. Il pouvait sentir le vent d’Alaska lui ébouriffer les cheveux, la pluie anglaise lui couler sur les joues. C’était des souvenirs impérissables et Alexander donnerait tout pour les revivre.
Mais ce n’était que des souvenirs. Et autant ceux-ci étaient et resteraient parfait, autant le retour à la réalité était dur. Il n’était pas là pour rêver –il pouvait aussi bien le faire chez lui- mais pour bosser. Et, même s’il ne pouvait pas encore aider Samaël de ses propres mains, il pouvait au-moins lui donner quelques conseils.
« Bon. Désolé pour se retour à la dure réalité de la vie mais … » il grimaça légèrement « Pour ton dos, tant que tu ne me laisseras pas m’en approcher je ne pourrais pas t’aider. » Il leva les mains en signe d’innocence, voyant que son patient s’apprêtait à répondre « je comprends et ne t’en demande pas tant, ne t’inquiète pas » Il sourit « par contre, je peux te dire que la chaleur sa soulage fortement. Peut-être pas éternellement, mais pour le cou, ça soulage et te rend presque sans douleur pendant plusieurs heures d’affilé. » Il baissa légèrement la tête, sans pour autant quitter le jeunot du regard « Il y a un mois, suite à la chute dont je t’ai parlé avant, je me suis bloqué et déplacé quelques vertèbres. Et en attendant que mon kiné … » il se tut puis rigola doucement « ça fait vraiment trop bizarre de dire ça … » il reprit son sérieux « Enfin. En attendant donc que mon kiné puisse me remettre en place j’ai fait un truc très simple : une bouillotte ou un coussin chauffant, peu importe, sur la nuque et hop, la douleur était presque partie. » Il sourit « C’est une méthode très simple, mais extrêmement efficace. » |
| | | | Sujet: Re: Easy to find what's wrong, harder to find what's right. [Terminé] Ven 15 Mar - 21:19 | |
| Samaël a tiré en plein dans le mile. L'américain est tout de suite emporté par ses propres voyages, et entraîne le jeune anglais avec lui. Cinq ou six ans à passer de pays en pays, le Canada, la France, le Japon, la Nouvelle-Zélande, et encore tant d'autres... Le résident se surprend à rêver. Voyager est une chance. Lui aimerait visiter autant de pays, voir autant de belles choses de ses propres yeux, découvrir tant d'incconu. En priorité, il ferait les pays nordiques. Découvrir la Suède, la Norvège et l'Islande est l'un de ses rêves d'ado. Rêves d'ado qui, soit dit en passant, est toujours d'actualité.
Alexander ajoute aussi qu'il n'a pas mis un pied en Islande et en Suède, mais qu'il garde ces destinations en tête pour plus tard. Puis, après un instant où chacun a pris une autre dose de rêve supplémentaire, il revient à une conversation plus terre à terre. Commençant par expliquer qu'il ne pourra aider Samaël tant qu'il ne le laissera pas le toucher, il intervient avant que celui-ci ne réponde. Le jeune homme n'a rien à craindre, le kiné ne lui en demande pas tant tout de suite. Il veut juste lui donner un conseil : appliquer de la chaleur sur la nuque. Un coussin chaud ou une bouillotte, peu importe, ça fait du bien. A court terme cependant, mais c'est toujours ça.
— Oui j'essaierais, merci du conseil, hoche-t-il la tête en souriant.
Mais derrière ce sourire, il y a tout de même l'appréhension du prochain rendez-vous. Samaël ne sait absolument pas comment il va réagir. Il a un peu appris à connaître son kiné, il sait qu'il n'est pas méchant, il apprécie même un peu. Mais ça n'est pas dit que ce soit facile. Qui vivra verra en somme. Le jeune homme reste un petit moment silencieux. Il faudra qu'il soit plus fort que ça la prochaine fois. Il reporte son attention sur Alexander.
— Je.. je ferais des efforts, la prochaine fois. Que vous ne veniez pas pour rien, ajoute-t-il en souriant légèrement.
Il espère que la thérapie pourra vraiment débuter. Il espère pouvoir passer outre ce qu'il a vécu, au moins pour ça. Il sent que l'entrevue touche à sa fin. Et puis, Alex a peut-être d'autres choses à faire que de rester parler avec un patient. Et ça n'est pas Samaël qui va lui tenir la jambe encore longtemps.
[Fin de la scène.] |
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