Cooking is like love. It should be entered into with abandon or not at all ★ Jon

Amanda tenta, d’un revers de main, de replacer une mèche fuyant de son chignon vite fait, sans grand résultat. Elle empira la situation, puisqu’elle se mit un peu de farine sur la joue, sans s’en rendre compte. En fait, le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle ne soit pas spécialement à son avantage. Non seulement elle a, comme énoncé auparavant, relevé ses cheveux pour ne pas risquer qu’ils tombent dans sa pâtisserie, mais son tablier n’est pas spécialement l’élément de sa garde robe qui la met le plus en valeur. Pourtant, elle y tient beaucoup. Ce sont les Wilson qui le lui ont offert pour ses 25 ans. En dessous, elle portait simplement un jeans et un t-shirt à manches longues, couleur framboise.

La pâtissière se remit à l’ouvrage, en pétrissant la pâte sablée à l’amande qu’elle était en train de concocter. L’avantage des pâtes maisons est qu’elles ont un goût d’exception. Le désavantage c’est qu’il est très difficile de les étaler, tant la préparation se fissure de tous côtés. Mais il en faut plus pour décourager Mandy qui sait que le résultat final de sa tarte au chocolat et poires sera juste ce qu’elle recherche. Cependant, elle n’est qu’à la première boule de pâte des trois qu’elle doit réaliser. Elle décide donc de passer à la vitesse supérieure, en l’étalant, en rafistolant les parties récalcitrantes et finalement, elle commença à délicatement mais fermement faire glisser le rouleau à pâtisserie pour arriver à former un rond de pâte d’un diamètre suffisant pour remplir le moule et ses rebords.

Mandy n’était pas seule dans la cuisine. En effet, d’autres personnes travaillaient principalement à la réalisation des plats. Jus, timing des cuissons, rien n’était laissé au hasard. Un peu à l’écart du reste de la ruche étant « moins sollicitée », Amanda fit finalement glisser le premier fond dans le moule, avant de délicatement recouper en hauteur pour que tout soit parfait. Bien que la cuisine était assez bruyante, Amanda n'éprouvait aucune difficulté à s'isoler dans sa bulle, pour se concentrer sur ses plats. Elle ne prête donc pas plus attention que ça au brouhaha qu'un tel lieu contient. Une fois que ce fut fait, un sourire satisfait prit place sur son visage comme pour se donner du courage avant d’attaquer la deuxième « boule ». Elle se mit à rêver un instant au plaisir qu’elle procurerait aux clients qui goûteraient son dessert et cela suffit à la remotiver !

★ Harriet Van Horne

Depuis le départ de Bobby, Jon était passé chef cuisinier. C'était désormais à lui de donner des ordres et quelque part, cela l'avait fait grandir en maturité – tout du moins dans son travail. Il n'était pas trop exigent mais ne se laissait tout de même pas marcher sur les pieds. Il ne voulait pas voir ses cuisiniers se rebeller parce qu'il était trop casse bonbon, ni les voir partir dans tout les sens, juste parce qu'il était trop laxiste. Il avait réussi à trouver le juste milieu et ça n'était pas gagner pour lui. Aujourd'hui, c'était assez calme au restaurant. Jon n'avait pas à se plaindre ! Il en profita alors pour faire un peu le tour du restaurant, voir si client et personnel n'avaient besoin de rien. Il prenait soin de son équipe pour ne rien laisser passer et leur montrer qu'il n'était pas quelqu'un d'horrible et de méchant.

Lorsqu'il arrive dans le « coin pâtisserie » de sa cuisine, il se trouve nez à nez avec une petite brune qu'il a déjà croisé plusieurs fois. Il se doutait bien qu'elle travaillait ici depuis moins longtemps que lui – ça il en était sur – et ils n'avaient donc pas eu le temps de faire connaissance, de discuter. Rien qu'à la voir, la première chose à laquelle il pense est qu'il en ferait bien son goûter (a) Elle est mignonne, semble appliquée... Mais il est clair que coucher avec une de ses employées n'est pas la meilleure idée qu'il ait eu. Un sourire au coin des lèvres, il regarde la jolie brune se mettre de la farine partout et ne peut s'empêcher de venir vers elle.

Salut.

Dit il alors de vive voix en lui souriant.

Vous êtes Amanda c'est ça ? La pâtissière ^^

Amanda était occupée à travailler la pâte aux amandes. C’est une des plus récalcitrantes, du coup, une fois la première des trois terminée, elle sent un sentiment de satisfaction et un regain de courage l’envahir. Alors qu’elle s’apprête à travailler le deuxième appareil, déjà roulé en boule, la brune réalise qu’on s’adresse à elle. Elle lève les yeux vers son interlocuteur, avant de réaliser qu’il s’agit du patron.

« Bonjour, monsieur. »

Lance-t-elle timidement, sentant ses joues légèrement s’empourprer. Evidemment, elle sait qui il est ! Elle prit la seconde pâte qu’elle se mit à aplatir du plat de sa main, tout en continuant à lui parler. Elle n’a pas envie qu’il croit qu’elle ne sait pas parler et travailler en même temps. Mandy a trop besoin de son boulot que pour avoir des ennuis.

« Oui, c’est moi. »

Répondit-elle simplement, ne sachant pas trop quoi ajouter d’autre. Est-ce qu’elle était sensée faire la conversation ? Que devrait-elle dire de toute façon ? Ce type c’est son supérieur alors qu’il est bien plus jeune qu’elle. Et n’étant pas une femme du monde, elle n’a aucune idée de ce qu’on doit dire dans telle ou telle circonstance. En même temps, elle ne veut pas passer pour une impolie, donc elle suppose qu’elle est sensée dire quelque chose.

« Je… peux vous être utile en quoi que ce soit ? »

Lui demanda-t-elle innocemment, espérant qu’il lui dirait ce qu’il attend d’elle si c’est le cas ou qu’il s’en aille si c’était juste une visite de courtoisie (a). Ca la stresse de travailler avec lui juste à côté d’elle. D’ailleurs, elle tente de ne pas laisser sa main trembler alors qu’elle saisit le rouleau à pâtisserie et qu’elle s’applique à étendre la pâte de manière homogène.

Jon ne se savait pas déjà connu dans la cuisine. En effet, cela ne fait pas très longtemps qu'il est au commande du restaurant et pourtant, depuis le départ de Bobby, il fait de son mieux pour que l'on le respecte, tout en restant un minimum cool. Ça serait vraiment pas pour lui plaire d'entendre qu'on lui file un surnom bien affreux dans son dos ! Il est bien possible que c'est ce qu'il faisait avec Bobby, mais c'est parce qu'il est un con, et il le sait – encore heureux...

Ah pas de « Monsieur » entre nous hein ^^ Appelle moi Jon. Ou Fry, comme tu veux.

Pour ce qui est des autres cuisiniers, ils devaient bien évidemment l'appeller Chef, mais c'est parce qu'ils travaillaient vraiment sous sa tutelle. Bien qu'il s'y connaissait aussi en patisserie, il n'avait pas tellement son mot à dire sur le travail d'Amanda. Tant que c'était bien fait... Et puis, c'était elle la chef pâtissière, pas lui. Il ne faisait que diriger le restaurant, il veillait au bon fonctionnement de tout ça, pas plus.

Bobby m'a beaucoup parler de ton travail. Il paraît que c'est pas pour rien que t'es chef pâtissière ici !

Lui dit il avec un beau sourire. Il n'a pas envie de la déranger dans son travail et voit bien que c'est le cas. Cela le gène de la voir un peu tendu comme ça en sa présence, car ça n'est pas l'ambiance qu'il voulait instaurer dans son restaurant. Un sourire aux lèvres quand elle lui demande si elle peut lui être utile, Jon secoue négativement la tête. Il a décidé qu'il allait faire son martyre tiens (a)

Je suis désolé, je ne voulais pas te déranger. J'vais m'en aller, ça vaudra mieux ^^

Il fait mine de partir, en espérant qu'elle le rattrape pour lui taper un peu la causette... Et si ça n'est pas le cas, il se retrouvera bien con xD

Que ça soit Jon, Bobby ou quelqu’un d’autre, Amanda serait stressée d’avoir une conversation avec son patron. N’oublions pas qu’elle a peur d’être incompétente. Ce job, elle l’a eu grâce aux Wilson. Evidemment, elle a commencé au bas de l’échelle pour finalement arriver à être la chef pâtissière, mais elle sait que sans l’aide de ses proches, elle n’aurait jamais décroché un boulot qui lui plait autant. Surtout la partie caritative. Du coup, alors qu’elle est occupée avec ses tartes aux poires et chocolat, et que son boss vient lui parler, voilà qu’elle se met à stresser.

« D’accord, m… »

Elle arrêta sa phrase en pleine lancée, sachant qu’elle serait bien incapable de l’appeler uniquement par son nom de famille et encore moins par son surnom. Elle éviterait donc soigneusement, à l’avenir, de l’appeler si elle avait à lui parler ^^.

« Oh, c’est… gentil. »

Ses joues s’empourprèrent et elle baissa la tête, espérant qu’il ne remarque rien. Elle continua de travailler, tout en lui demandant si elle pouvait faire quelque chose pour lui. Après tout, il n’est sans doute pas juste venu pour lui faire la causette, si ? Elle posa son rouleau et se sentit bien coupable lorsqu’il s’excusa presque d’être venu et était sur le point de partir. Elle avait visiblement été bien impolie et elle s’en voulut immédiatement, bien loin d’imaginer que ça pourrait simplement être de la basse manipulation. Elle tomba bien évidemment dans le panneau.

« Non, attendez, s’il vous plait. »

Il fallait qu’elle rattrape le coup, même si elle n’était pas trop sure de savoir que faire.

« Je ne voulais pas paraitre impolie ou déplacée, c’est juste que j’ai été un peu surprise. Et puis, j’aurai bientôt besoin de quelqu’un pour tester mon cheesecake. Il est en train de refroidir. »

Elle montra d’un geste vague du bras la grille sur laquelle reposait le gâteau.

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