Cela allait faire un an qu'Abigail traînait dans les rues de San Francisco, plus particulièrement dans ce quartier. Elle avait prit pour habitude de rester par ici de part la présence de Swann, cette jolie blonde qui est pâtissière et qui n'avait pas hésité à lui donner les gâteaux qui ne se vendaient pas, mais aussi parce que sa mère bossait au centre. Au début, elle se contentait de la regarder, de la surveiller entrer et sortir de ce centre... Puis, elle a fini par enfin y entrer et on peut dire que ça ne fait vraiment pas longtemps qu'elle est ici. Abby n'a toujours pas été voir sa mère, lui dire qu'elle est là et qu'elle n'a plus à s'en faire, lui demander où se trouve son père peut être aussi... Elle n'ose pas, de peur qu'elle ne l'aime plus, de peur de lui en vouloir toujours.

Une cigarette entre les doigts, la demoiselle est adossée contre le mur du centre. Elle n'ose pas trop s'éloigner de cet immense bâtiment qui, rien que de part sa taille, en impose et lui donne l'impression d'être protégée. Et pourtant.
Après avoir fumé sa cigarette au trois quart, la demoiselle la jette à terre et l'écrase du bout du pieds avant de porter son pouce à ses lèvres, commençant à se ronger l'ongle. Un sourire aux lèvres, elle fouille dans la poche intérieur du manteau qu'elle a récupérer au centre et en sort quelques gâteaux secs qu'elle avait récupéré au petit déjeuner.

Ouvrant délicatement le petit sachet de plastique, Abby décide de s'éloigner un peu du centre, histoire de faire un tour. Elle ne peut tout de même pas s'empêcher de lancer quelques regards en arrière et ce, jusqu'à ce qu'elle sente une soudaine pression sur son bras. Un homme, sans doute de son âge, peut être d'un ou deux ans plus vieux, était en train d'essayer de lui faire lâcher ses biscuits. Abby se mit à hurler, ne voulant pas lâcher son repas. Elle sait qu'elle pourra en avoir d'autres mais c'est à elle >< A cet instant, il vint lui mettre un coup de poing en plein visage, la faisant tomber à terre. Les gâteaux firent de même et la blonde se mit à pleurer...

Abigail était une gamine assez timide mais cela ne l'empêchait pas d'adorer se retrouver entourée. Même maintenant, elle préférait se sentir au milieu d'un groupe, dans lequel elle était acceptée, plutôt que seule. Voilà pourquoi, même si elle pouvait ressentir toute la force et la protection que lui inspirait le bâtiment dans lequel se trouvait le centre, elle aimait sortir de temps à autre pour voir si elle ne pouvait pas se faire des amis. Elle n'est pas ici depuis longtemps et elle connaît quelques personnes déjà à l'intérieur du centre, mais secrètement, elle espérait retombée sur son ex petit ami Elle a beau dire vouloir tourner la page, elle sait que si ils se rencontrent à nouveau, Aby risque de céder...

Une des raisons pour laquelle la petite blonde restait près de ce centre, c'est parce qu'il y avait Swann, la pâtissière, pas très loin, mais aussi parce qu'elle avait découvert que sa mère travaillait à cet endroit. Elle l'avait vu entrer et sortir du centre et avait longuement hésiter avant d'y mettre les pieds ! Au final, elle y était entrée, mais n'avait pas encore décidé d'aller la voir, discuter...
Pour le moment, ce qui lui importait, c'était de sortir un peu, prendre l'air et savourer les petits gâteaux secs qu'elle avait gardé du repas de midi.

Sauf qu'il se trouve qu'une deuxième personne avait envie de se nourrir de ces gâteaux. En effet, Abigail se retrouva aux prises d'un homme qui semblait plus vieux qu'elle et qui commença à lui attraper le bras dans un premier temps, puis la main afin de lui faire lâcher son sachet. Ne voulant pas se laisser faire, Abby garda les mains serrer dessus et se prit un coup qui la jeta à terre. Sous le choc, le nez en sang, la demoiselle se mit à pleurer, ne sachant que faire... Heureusement pour elle, un jeune homme semble t il, avait vu la scène. Elle le vit, de loin, mettre sa pâté à son agresseur. Puis, il revint vers elle et lui donna son sachet de biscuits, sans un mot. Les gâteaux n'étaient plus que poussière dans leur petit plastique, mais la jeune femme n'avait « d'yeux » que pour son sauveur. Elle le regarda s'éloigner et cela lui donna le courage de se lever pour le suivre.

Abigail courut derrière lui et quand elle le retrouva, le vit se laisser glisser le long d'un mur. Elle vint alors se mettre accroupi près de lui et lui offrit un léger sourire.

Merci...