Compétiteur • Fier • Sûr de lui (en apparence) • Prétentieux • Exigeant (tout spécialement avec lui-même) • Complexé • Réservé • Secret • Envieux
Wade est né à Stockton, en Californie, mais ses parents ont déménagé pour San Francisco quand il avait 4 ans. Il a donc grandi dans cette ville, qu’il a toujours beaucoup aimée d’ailleurs, avec ses parents, et son grand frère, de 5 ans son aîné. David a toujours été l’enfant prodigue. Brillant pour les études, extrêmement doué en sport… Il a fait la fierté de leur père. Et, bien malgré lui, il a fait se sentir Wade inférieur, à bien des niveaux. Pourtant, jamais leurs parents n’ont fait de différence entre leurs deux enfants, et jamais leur père n’a attendu quoi que ce soit de Wade. Mais c’est lui qui a ressenti le besoin de se démarquer. Il n’avait pas d’aussi bonnes notes à l’école que son frère, et au football américain, il ne faisait pas les mêmes exploits que lui. Heureusement, au lycée, il était tout de même assez populaire. C’est ce qui lui a permis d’avoir une vie sociale épanouie, malgré son tempérament parfois difficile. Il faut dire que le jeune homme n’a jamais bien su gérer la pression. Voulant à tout prix être le meilleur, tout spécialement en sport, il pouvait rapidement devenir agressif s’il n’arrivait pas à ses fins, mais c’était tout de même avec lui qu’il se montrait le plus dur pour finir.
Sous cette façade de jeune homme sûr de lui, même prétentieux parfois, Wade souffrait du désintérêt de ses parents. Ils n’ont, certes, jamais fait de différence entre leurs deux fils, mais le garçon ne voyait pas la même étincelle dans leurs yeux que lorsqu’ils encourageaient David à faire telle ou telle activité. Et ça le rendait dingue, jaloux, mauvais, même, parfois. Le jeune homme a d’ailleurs encore un esprit de compétition très développé. Il peut, aussi, se montrer extrêmement têtu. C’est d’ailleurs sa détermination qui l’a mené tout droit à sa perte.
Le jeune homme tenait à obtenir cette place de capitaine de l’équipe de football, car son frère n’avait été « que » le meilleur quaterback de l’équipe en son temps. Et Wade, lui, voulait faire mieux encore. Plus son père tentait de le raisonner, et plus le jeune homme s’entêtait dans cette voie. Il voulait lui montrer qu’il se trompait sur lui, qu’il serait capable de le surprendre, et mieux encore : de l’impressionner. A cette époque, ses notes ont commencé à chuter. Il n’y avait plus que le football américain qui l’intéressait, si bien que Wade a perdu sa petite-amie de l’époque pour cette raison justement. Trop axé sur le sport, sur ses ambitions, il n’était pas le petit-copain le plus attentif de la planète, au contraire. Mais cela n’a jamais entaché sa détermination. Il restait persuadé d’en être capable. Il voulait devenir capitaine de l’équipe, décrocher une bourse, et entrer dans une grande université qui lui permettrait de jouer à un meilleur niveau encore. Malheureusement, ses rêves ne sont jamais devenus réalité.
Wade a eu beau tout faire pour parvenir à ses fins, à s’entraîner, encore, et encore, à se muscler, à suivre l’exemple de ses sportifs préférés, la place de capitaine ne lui était toujours pas accessible. Ses parents n’étaient même pas déçus, mais lui, il se trouvait minable – même s’il continuait de prétendre le contraire. Alors, quand on lui a proposé de s’essayer aux stéroïdes, le jeune homme n’a pas hésité une seconde. Il a saisi cette occasion de devenir enfin celui qu’il désirait être, et cette consommation, en tout point illégale, l’a aidé, enfin à se faire remarquer. Mais à quel prix ? Au cours d’une compétition, le jeune homme a été contraint de se soumettre à un contrôle. Il s’est révélé positif au dopage, et tout le lycée a été mis au courant, ainsi que sa famille. Le coach l’a renvoyé de son équipe, et ses soi-disants amis se sont rapidement détournés de lui par la même occasion.
Comme il fallait s’y attendre, cette situation n’a guère arrangé les problèmes qu’il rencontrait déjà dans sa famille. Cette fois, Wade a pu lire la déception dans le regard de ses parents, et dans celui de son frère. Il ne s’était jamais senti aussi minable de sa vie. Et il leur en a voulu pour ça. Finalement, ce n’était que pour leur plaire qu’il s’était comporté de la sorte, et voilà qu’on le lui reprochait ?! Vexé, le jeune homme a plié bagage, profitant d’un week-end où toute la famille était de sortie sans lui. Il s’est passé des semaines avant qu’il ne daigne contacter ses parents, pour les rassurer sur son état de santé. Il n’a cependant pas souhaité retourner chez eux, ni même leur fournir la moindre explication. Il a prétendu qu’il voulait faire sa vie à sa manière, qu’il leur donnerait des nouvelles de temps à autre. Ses parents se sont inquiétés pour lui, mais Wade a fait le nécessaire pour les rassurer. Pourtant, sans diplôme, sans qualification, et surtout sans argent, le jeune homme savait pertinemment qu’il n’allait pas s’en sortir. Mais il a une nouvelle fois prétendu le contraire auprès de sa famille, préférant minimiser la situation. Il arrivait pourtant déjà au bout de ses économies, et savait pertinemment qu’il allait finir à la rue, dès le lendemain matin. C’est sa fierté mal placée qui l’a mené tout droit à la catastrophe. Mais désormais, Wade a la sensation de ne plus avoir à satisfaire les attentes de qui que ce soit le concernant. Sauf les siennes, bien sûr, mais il les a clairement revues à la baisse, en terminant dans la rue.
Les squats qu’il a fréquentés un temps lui ont tous permis de faire face à la dure réalité, et Wade s’est rapidement rendu compte de la chance qu’il avait en vivant auprès de sa famille, avant. A bien des reprises, il a failli repointer le bout de son nez dans la maison familiale, en sachant que ses parents l’accueilleraient sans doute à bras ouverts… mais la honte d’être tombé si bas l’a empêché à chaque fois de mettre sa fierté de côté pour aller les trouver. Il a donc multiplié les petits boulots, sans grand résultat, avant d’entendre parler d’un centre d’accueil pour sans-abris, censé les « réhabiliter », leur permettre de s’intégrer de nouveau dans la société. Wade a vu une opportunité de faire enfin les choses correctement, et de s’en sortir. Peut-être ferait-il la fierté de ses parents d’être parvenu à se sortir la tête de l’eau. Encore faudrait-il qu’il parvienne à être enfin fier de lui-même pour commencer.
Ce n’est pas après un entretien avec le Directeur, mais au bout de deux entretiens, en fait, que Wade a pu s’installer au Centre. Dean Anderson était sceptique quant à son attitude, si assurée, si prétentieuse, et craignait qu’il ne trouve pas sa place. Heureusement, Wade est parvenu à se montrer suffisamment motivé pour lui donner envie de lui laisser une chance. Il a intégré le Centre la veille de Noël, le 24 décembre. Comme pour tous les résidents, le réveillon, et le jour de Noël, ont été des moments difficiles à passer pour Wade, qui n’avait jamais été seul en cette période. Mais il n’a laissé à personne l’occasion de s’en apercevoir.