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C’était une journée de boulot exténuante mais très intéressante. Aujourd’hui, Alexander avait fait la connaissance de 4 nouveaux patients, desquels il devra s’occupé les prochaines semaines. Et c’était ce qui lui plaisait tant dans son métier ! Toutes les histoires du pourquoi du comment, comment étaient survenu l’accident, ce qui s’était passé. Et, après que ces personnes lui aient raconté ces quelques informations, elles s’étaient senties en confiance, si bien qu’Alexander connaissait maintenant leur vie, leurs problèmes, leurs joies et leurs peines. Il n’était certes, que kinésithérapeute, sur ce coup, il aurait aussi pu être psychologue. Mais comme dit : c’était ce qu’il y avait de plus intéressant dans son métier et pour rien au monde, il ne changerait de profession.

Soit. Après une assez courte journée de boulot, Alexander passa la porte de son appartement à 16h30. Sifflotant joyeusement, il referma la porte, jeta les clefs dans le vide poche et traversa le couloir en direction de la cuisine. Enlevant sa veste, il l’accrocha à une chaise et se dirigea vers le frigo. Il l’ouvrit et … se figea.

Depuis quand il était vide, celui-là ? Depuis quand n’y avait-il plus qu’une seule bouteille de bière, du beurre et des œufs ? Ce matin, il était encore rempli, non ? Fronçant les sourcils, Alexander tenta de se remémorer le début de journée avant de se rendre compte que, finalement, il avait prit son petit déjeuné dans une boulangerie. Grimaçant et soupirant, il referma le frigo puis parti à la recherche de quelque chose de mangeable. Il tomba rapidement sur le dernier paquet de nouille, ainsi que sur une bouteille de vin, la moitié d’un paquet de riz, quelques fruits, un poivron et … c’était tout. Observant son butin, Alexander secoua la tête. Il avait de quoi faire un repas, certes. Mais ce repas ne sera pas digne d’Alexandre Darwin Carter. Alors, après avoir lancé un coup d’œil à la montre accroché à au mur, il tourna les talons. Attrapant sa veste, il l’enfila, vérifia que son porte feuille était encore bien en place, sorti de la cuisine, chopa ses clefs au passage puis sorti de son appartement.

Après avoir fermé la porte à clef, il descendit rapidement les escaliers et sorti du bâtiment. Prenant a gauche, il se dirigea machinalement vers l’épicerie. Tandis qu’il marchait, main dans les poches, il réfléchit rapidement à ce qu’il pourrait acheter pour se faire un bon repas.

Déjà, du saumon. C’était la moindre des choses. Ensuite, de la crème fraiche. Pour faire des pâtes au saumon ! Oui voilà, ce qu’il se fera ce soir. Des pâtes au saumon ! Il aura donc encore besoin du parmesan et quelques épices et de la salade ! Ne pas oublier la salade. Ainsi donc, il accéléra légèrement le pas et gagna l’épicerie. Attrapant un panier à l’entré, Alexander salua la caissière présente et s’en fût se perdre dans les rayons.

Il avait déjà, dans son panier, de la crème fraiche et, par chance, avait encore trouvé du saumon surgelé, qu’il arriva dans le rayon fromage. Regard rivé sur les sorte, il marchait en crabe, à la recherche de son parmesan. Ne voyant pas où il mettait les pieds, il percuta un homme d’un certain âge. Lui lançant un furtif coup d’œil, il posa rapidement une main sur son bras

« Excusez-moi » marmonna-t-il avant de le contourner et continuer sa recherche de l’autre côté.

S’il avait sût et remarqué que cet homme était un ancien patient, il se serait surement arrêté et aurait demandé de ses nouvelles. Mais là, Alexander était bien trop occupé à chercher ce foutu parmesan.

Un « excusez-mou » dit sur un ton dur obligea Alexander à se retourner. En tant qu’éternel curieux insatisfait, il se devait de savoir qui l’agressait sans aucune raison particulière. Se tournant donc vers celui qui lui avait parlé, il se rendit compte que c’était l’homme qu’il avait bousculé il y a quelques secondes de cela. Ce visage rond et mal rasé, ces yeux bleu clair emplis d’une lueur indescriptible … ce ne pouvait être personne d’autre que …

« Mr. Lamb ? » demanda-t-il en interrogeant l’homme du regard, souriant.

Sourire qui disparut fort rapidement lorsqu’il se rendit compte que finalement, cet homme ne semblait pas là à vouloir discuter gentiment du bon vieux temps. D’ailleurs, ce temps n’était pas bon. Au contraire. Alexander se rappelait très bien du patient qu’avait été ce dénommé Mason. Peu bavard, il avait tout de même été coopératif dans la thérapie. Du moins, assez pour ne pas avoir à faire des sessions en plus. Bien que les premières thérapies furent placées sous le signe du silence, Alexander avait très vite sût gagner assez de confiance de la part de cet homme, pour qu’il lui dise ce qu’il s’était réellement passé.

En réalité, il se faisait frapper par sa femme qui, un jour, était allé trop loin, le poussant dans les escaliers. D’où sa blessure à l’épaule. Et si ça avait pût en rester là, Alexander aurait été ravit. Sauf que, à l’époque, il était plus jeune et pas aussi expérimenté que maintenant. Lorsqu’il devait soigner Mason, il ne connaissait pas toutes les méthodes pour que son patient retrouve une mobilité quasi parfaite de son bras. C’est pour cette raison que notre jeune Alexander était allé trouver conseil chez un vieil ami, lui-même kinésithérapeute avec bien 45 ans d’expérience. Autour d’un café et d’une bière, cet ami lui avait expliqué ses propres méthodes et Alexander lui avait avoué le nom de son patient et pourquoi il s’était blessé.

Evidement, maintenant, quelques années plus tard, notre kinésithérapeute faisait à nouveau face à Mason, sans savoir que celui-ci avait entendu qu’Alexander avait brisé le pacte de silence qui le lien à ses patients. Soit. Faisant fit du regard noir de son ancien patient, notre américain reprit la parole.

« Vous allez bien ? » demanda-t-il en réaffichant son sourire. Machinalement, son regard passa du visage de Mason à son épaule puis de nouveau à son visage « Votre épaule à l’aire de s’être complètement remise »

Incompréhension. Voilà la première chose que notre kinésithérapeute ressenti, face aux paroles cassantes de son vis-à-vis. Clignant des yeux, affichant une mine surprise, Alexander se senti dérouté. Qu’est-ce que Mason avait à le traiter d’hypocrite ? Se pourrait-il que … non tout de même. LE kiné auquel s’était confié le jeune Alexander était digne de confiance. Ou ne l’était-il pas finalement ? Avait-il rapporté les paroles de notre américain à une troisième personne ? En y réfléchissant bien, son ancien interlocuteur s’était quelque peu moqué de la situation de son patient, pensant que se faire frapper par sa femme était un signe de faiblesse. Etant encore de l’ancienne école, où les femmes était encore en cuisine et se pliaient aux demandes de son maris, il ne pouvait sans doute pas comprendre que quelqu’un du sexe opposé montre de la résistance au sexe fort.

Malaise. Voilà la deuxième chose qui traversa l’esprit d’Alexander. Alors, soupirant, déviant le regard, il se passa une main dans les cheveux. Dans quelle merde s’était-il fourré ? Voilà où ça menait, le fait de briser le secret professionnel. Se Mason l’avait voulut, il aurait carrément pût le dénoncer et porter toute cette affaire devant le tribunal. Mais il ne l’avait pas fait. Du moins, pas encore.

« M’excusez n’arrangera surement pas les choses, pas vrai ? » demanda-t-il en souriant doucement. Son sourire disparu bien rapidement et il soupire doucement, relevant le regard vers Mason « mais ... à l’époque, j’étais pas mal dépassé par votre blessure. A tel point que j’ai pris conseil chez un ami. Je lui ai parlé de votre cas et il se peut bien que … j’ai dévoilé plus qu’il ne le fallait. »

Secouant la tête et fit la grimace. Quel con. Franchement quel con il faisait. Il se détestait. Oh oui, il se détestait pour ce qu’il avait fait et il n’osait même pas imaginer les conséquences que pouvaient avoir cet acte sur la vie de Mason. Celui-ci n’avait rien demandé en plus ! Putain.

« Désolé. »

Voilà. Même si ça n’arrangerait rien du tout et que ça mettrait Mason sans doute plus en rogne qu’autre chose, Alexander l’avait dit. Sans doute pour seulement soulager sa propre conscience.

« Vous vous êtes quand même bien foutu de ma gueule non ? » Alors là, Alexander hallucinait réellement. Se moquer ? D’un patient ? Non mais sérieux, où est-ce que Mason était allé chercher une chose aussi débile ? Jamais Alexander ne s’était foutu de la vie et des problèmes –aussi marrants peuvent-ils être- d’un patient et jamais, Ô non jamais, il ne le fera. C’était hors de question. Ça lui arrivait, certes, mais que en lui. Jamais il n’avait rigolé en racontant l’histoire de Mason à son collègue. Secouant la tête, notre kiné prit la parole pour se défendre.

« Vous vous trompez, Mr. Lamb. » dit-il sans détourner le regard « j’ai raconté votre histoire, je n’aurais pas dû le faire. » son regard se durcit légèrement (b]« mais jamais je ne me suis foutu de votre gueule, comme vous le dite. »[/b]

Il soupira doucement, déviant légèrement le regard. Quel était le connard, l’enfoiré de service qui avait foutu cette idée dans le crâne de cette homme ? Etait-ce réellement Steven, le collègue chez qui il avait prit conseil à l’époque ? Possible. Ce kiné était pas mal connu pour déformer les propos des autres. Il se pourrait donc très bien qu’il ait raconté l’histoire de Mason à un ami tout en disant qu’Alexander s’était foutu de son patient. C’est comme ça que fonctionne le bouche à oreille et c’est de cette manière que se formes les rumeurs. Des putains de rumeurs de merde. Et encore, c’est gentiment dit. Enfin. Reportant son regard sur Mason, Alexander reprit la parole.

« Mais c’est du passé Mr. Lamb. » dit-il sur un ton plus assuré. « Vous avez beau m’en vouloir –pas autant que je m’en veux moi-même, je pense- mais que voulez-vous que je fasse ? Si vous avez une machine à remonter le temps, très bien : je pourrais l’utiliser pour corriger cette erreur. » Son regard se fît plus malicieux, un brun moqueur « mais ça n’existe pas. Rappelez-moi quand vous en aurez une »

Sur ce, il se pencha, attrapa son parmesan et se détourna. Il n’allait quand même pas se gâcher ses pâtes au saumon à cause d’une vieille histoire, non ? D’autant qu’elle ne semblait pas avoir une grande conséquence sur la vie de cet homme.