Quand Peter veut quelque chose, il l'obtient toujours, peu importe comment il va obtenir ce qu'il désire, mais il l'aura sans aucun nul doute possible, et donc, quand il décide au bout de quelques années de prendre contact avec celle qui semble être une nièce à lui, il se sert du Foyer pour avoir un entretien à sa sauce. Plus tôt, il a fait croire à la dite personne qu'un résident voulait un entretien pour venir travailler à ses cotés comme stagiaire, mais le fameux résident n'existe pas, il s'est servi de cette parade pour attirer le lapin dans la gueule du loup sans même bouger de son bureau. C'est donc derrière son bureau qu'il attend la venue de sa fameuse nièce, par le passé il l'avait déjà rencontré, il avait été son médecin, mais n'avait pas daigné avoir une relation plus poussée avec, on le connaît tous sur le bout des doigts, ce qui peut toucher à sa personne intérieure ne peut rester à ses cotés … Malheureusement, il a ressenti le besoin de jouer carte sur table, le temps est venu pour lui d'apprendre à la connaître, car sachant qu'il n'aura jamais d'enfant de son vivant, il tient à léguer à quelqu'un son savoir et ses biens, une sorte d'héritage …

Oui, c'est très étrange, et lui-même commence un peu à se remettre en cause de temps à autre, mais il sait qu'il va garder la situation en main, enfin, si Amanda arrive au moins à l'heure, car, quand il regarde l'horloge, il remarque qu'elle commence à avoir un peu de retard. Rah, les femmes et la ponctualité ça fait deux par moment (a) ! Mais bon, il ne perd pas espoir, son piège est trop bien conçu pour qu'elle lui échappe. Peter entend finalement quelqu'un frapper à la porte, et pour une fois il se lève pour aller ouvrir, d'habitude il envoie balader d'une manière assez désagréable ceux qui frappent au lieu d'entrer, mais n'allons pas nous plaindre de ce geste de galanterie !

« Eh bien, je commençais tout juste à douter de mes talents de stratège, quelle drôle de manière de torturer un homme comme moi … », dit-il d'une manière ironique avec un petit sourire sur le coin des lèvres, oui, rire, c'est son domaine, enfin, rire des autres. En attendant, il laisse le passage à Amanda pour qu'elle puisse rentrer dans son bureau, et une fois la chose faites, il se dirigera vers son bureau pour reprendre sa place en face d'elle.

Pour la première fois de sa vie, Peter ne sait pas comment engager la conversation, ce n'est pas une chose qu'il a envie de dire, mais Amanda représente son seul lien viable en ce monde, après elle, il n'a personne à qui léguer ce qu'il a accumulé depuis tant d'années, et c'est un peu normal de vouloir laisser une trace à quelqu'un de sa famille, non ? Mais malheureusement, ce n'est pas une simple histoire, tout ça est difficile à dire et à comprendre, lui-même ne l'avait pas cru à l'époque où il l'avait reçue toute gamine à l'hôpital, et aujourd'hui, il a encore quelques doutes, mais pourtant, il a des preuves de ce qu'il compte avouer à Amanda. La laissant s'excuser, il ne rétorque pas, et la laisse prendre place, le mieux est de ne pas brusquer les événements, il ne tient pas à la faire fuir, pas comme la multitude de résidents qu'il reçoit dans son bureau, ou encore Kathelyn, sa collègue thérapeute qu'il méprise. Alors, il s'avance ver son bureau, et vient poser ses fesses contre celui-ci (a), y prenant appui afin d'être en face d'elle, sans l'intermédiaire de son bureau, puis, au bout de quelques minutes il vient à prendre la parole, se plongeant dans son regard …

« Bon, je vois que tu n'as pas réellement changé, enfin, tu es bien plus grande que la dernière fois, mais ce n'est pas un détail très important … Mais je constate néanmoins que dans la famille, la beauté est héréditaire, et pourtant, ce n'est pas une chose que les scientifiques peuvent affirmer ! »

Il détourne rapidement son regard avant de revenir dans celui d'Amanda, il lui met simplement la puce à l'oreille, mais n'ayant pas connue son père, elle peut se méprendre très rapidement sur le lien que Peter partage avec elle, et sa mère peut tout aussi bien mal le prendre … Oui, le fait que quelqu'un de la même famille du père d'Amanda vienne prendre contact avec elle ! Venant caresser ses joues recouverte d'une barbe de trois jours, il prend un air sérieux, et s'adresse de nouveau à elle.

« En réalité, personne d'autre ne va venir, il y a simplement quelque chose que tu dois apprendre … Je ne t'ai vue qu'une seule fois dans toute ma vie, et tu n'étais qu'une gamine, et il a fallu que ta mère t'amène à moi et non à un autre, en même temps, futée comme elle est, elle ne devait même pas se douter de son erreur ! Enfin, passons ce passage ennuyant, ce n'est pas vraiment passionnant qui plus est. », il se tait, il n'a pas envie de le dire, mais il se sent obligé de le faire, c'est une contrainte qu'il ne supporte pas, et qui risque de tout changer dans sa vie. Lui qui se suffit à lui-même, se retrouve aujourd'hui à devoir s'accrocher à quelqu'un pour laisser une trace après sa mort, et à cet instant, il se sent aussi pitoyable que tous les résidents qu'il reçoit dans ce bureau.

Continuant de la regarder, il fait le crétin, simule un état de joie, comme un présentateur télé annonçant à un candidat qu'il a gagné la partie, l'argent, et le reste, juste histoire de se consoler du poison qui va commencer à la consumer !

« Tu es l'heureuse gagnante d'un Peter Davis en guise d'oncle ! Toutes mes félicitations !!! », dit-il alors qu'il pense le contraire, faisant mine de lui ouvrir les bras, maintenant, il ne peut plus faire machine arrière, tout va changer, et il le sait !

[Je suis impardonnable pour le retard, donc mille fois désolée!! ]

Amanda s’attendait à rencontrer un nouveau résident, qui travaillerait sans doute au Dealey Plaza. Elle s’inquiétait toujours comme si c’était elle qui passait un entretien, comme si elle devait convaincre de quelque chose. En effet, son manque de confiance en elle la poussait à se sentir vulnérable en toute situation. Une fois à l’intérieur du bureau, force est de constater que le résident est encore plus en retard qu’elle. En même temps, elle ne se formalise pas, chacun à droit à sa chance et ça ne doit pas être un moment facile à vivre. Ou alors elle se fait des films et le docteur Davis voulait d’abord la voir seul à seul pour lui parler d’un cas particulier.

Elle s’installa donc et la proximité qu’il y avait à présent entre eux la tracassa un peu. Elle aurait, pour tout dire, préféré qu’il prenne place sur son siège comme il aurait dû strictement le faire. Une drôle de sensation s’emparait d’elle, une nervosité qui, au final, n’avait pas lieu d’être. Lorsqu’il se mit à parler, Amanda commença à ne plus rien comprendre. Il parla du fait que dans la famille, la beauté était héréditaire. Sans doute connaissait-il sa mère ? Du coup, elle se raidit. Etait-ce Daniela, la résidente dont il était question ? Le cœur de la jeune femme s’emballa alors qu’elle allait de moins en moins comprendre la situation. Lorsqu’il annonça que personne d’autre ne viendrait, la brune sentit en même temps du réconfort – sa mère n’était pas au centre – et de la tristesse de justement ne pas la voir. Elle se dit que le docteur avait simplement dû être une des nombreuses conquêtes de sa mère et se demanda dès lors où il voulait en venir.

« Je… Je ne suis pas sure de comprendre. »

Le front de la jeune femme se plissa, alors qu’elle s’appuyait de plus en plus contre le siège sur lequel elle était assise. Elle avait vraiment envie de sortir de cette pièce et de sortir prendre l’air et puis aussi de laisser cet homme étrange vaquer à ses occupations. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi elle était là, mais elle n’était pas vraiment certaine de vouloir connaitre ce qu’il avait à lui dire.

« …. »

La bouche ouverte, la pâtissière se sentit à présent en danger, alors que l’homme lui ouvrait les bras.

« Il vaut mieux que j’y aille, je crois. »

Dit-elle en se levant à présent, complètement affolée par cette discussion incompréhensible.