Résident du Centre Personnel du Centre Autour du Centre

Il y a 21 ans et neuf mois, Jenna Sullivan tomba enceinte. Elle n'était pas mariée, n'avait pas une vie à envier. Le père de l'enfant qu'elle portait n'était qu'un coup d'un soir et elle ne lui a jamais dit être tombée enceinte. A l'hôpital du centre, à la ville d'Oakland, Jillian poussa son premier cri le 10 Novembre 1991. Jenna allait sortir de l'hôpital deux jours après. Et ce fût le cas. Sauf qu'elle sortit sans son bébé. Ainsi commença la vie de Jill.
Elle fût placée à un orphelinat pour bébés, où elle passa quelques années de sa vie, les premières. Elles se sont bien passées à vrai dire, puisqu'elle était entourée d'enfants comme elle. Petite, et en entendant les histoires des enfants avec elle, elle croyait qu'elle aussi avait perdu ses parents lors d'un accident ou quelque chose du genre. Petite, naïve et innocente, elle n'avait aucune idée de sa vraie histoire. Quelques années plus tard, alors qu'elle commençait sa première année de collège, Jill fût envoyée à un autre orphelinat. Mais là, tout a changé. C'était la première fois qu'elle affrontait en quelque sorte le monde extérieur. Ses cours de primaire se passaient à l'orphelinat, alors que ceux du collège dans un vrai établissement scolaire. Elle était tout excitée à cette idée, et s'imaginait déjà avec une meilleure amie avec qui elle pourrait passer les jours de fêtes ou les anniversaires. Tout se passa assez bien au collège, et même si elle n'eut pas une ou un meilleur ami, elle a quand même eu d'agréables liens avec d'autres élèves. Mais à la fin du collège, chacun prit un autre chemin. Elle perdit donc contact avec presque tout le monde. Ensuite, le lycée. La période qui changea radicalement Jillian.
Le lycée est l'endroit le plus cruel à ses yeux. Là, on devait être populaire pour pouvoir être aimé ou respecté. Enfin, c'est ce qu'elle avait compris. Elle n'était qu'une fille simple, elle ne portait pas les vêtements dernier cri, puisqu'elle n'en avait pas les moyens, mais elle était gentille et généreuse. Les autres, notamment les lycéens populaires, que tout le monde idolâtrait, ne l'étaient pas. Dès qu'ils ont appris que Jill était orpheline, ils lui font vivre des misères. Ils la poussaient au couloir, lui jetaient ses affaires, l'appelaient de tous les noms. Elle n'a pourtant rien fait de mal. Jour après jour, le sourire qu'arborait Jill commençait petit à petit à disparaître. Elle n'en pouvait plus. Ceci fait naître en elle un sentiment de haine envers tout le monde, et envers ses parents surtout. Oui, elle croyait toujours qu'ils étaient morts, mais à 16 ans, elle finira par apprendre la vérité par l'une des femmes travaillant à l'orphelinat, qui lui expliqua le tout en toute délicatesse. C'est donc ça. Elle a été abandonnée, à l'hôpital. Si ça se trouve, sa mère ne l'a peut-être jamais portée dans ses bras.
A 17 ans, Jill commence à avoir quelques troubles. Son humeur pouvait totalement changer en quelques minutes, qu'on la prendrait presque pour une schizophrène. D'ailleurs, certains de ses camarades, ceux avec qui elle s'entendait plutôt bien, ont fini par la laisser tomber aussi, croyant qu'elle est devenue folle. La jeune femme commençait alors à vivre des moments de ce qu'il y a de plus misérables. Des jours passaient avec des idées suicidaires, d'autres avec des idées optimistes. Quelque chose n'allait pas, Jillian en parla à la directrice de l'orphelinat. Celle-ci fait appel à un psychiatre, qui, après quelques séances avec Jill, a pu savoir ce qu'il se passait. Elle avait des troubles bipolaires. Depuis, la jeune femme suit un traitement, qu'elle devra prendre à vie, afin de ne pas être un danger pour elle-même ou pour les autres. Tout cela a bien fini par affecter Jill, naturellement. A 18 ans, elle obtient son diplôme de fin d'études secondaires. Elle quitte l'orphelinat pour entrer dans la vie active. Elle enchaîne les petits jobs, et finit toujours par les quitter, ne trouvant pas son bonheur. Sauf qu'elle aurait dû penser aux conséquences de tout cela. Le fait de ne pas avoir de job ne l'aide pas vraiment à payer son loyer dans ce petit studio à l'extrémité de la ville. D'ailleurs, elle finit par le quitter, n'ayant qu'une petite somme sur elle. Elle se retrouve sans aucun endroit où aller. Celle-ci se retrouve le soir dans un bar, voulant à tout prix noyer ses malheurs, et avec la moitié de la somme qu'elle avait sur elle, elle prend un verre d'alcool et le boit d'une traite. Un homme vient alors l'accoster, voyant clairement qu'elle ne va pas bien. Mais ses intentions sont loin d'être saines à vrai dire. Il lui parle tout de même, et lui dit ce qu'il se passe.
"Je n'ai plus d'argent." Dit Jill, honnête, et surtout, sous l'effet des quelques gouttes d'alcool fort qu'elle vient d'ingurgiter.
"Je peux t'aider, si tu fais quelque chose pour moi.."
Quelques minutes plus tard, Jillian se retrouve dans une voiture, puis dans un appartement, puis sur le lit. Sa première fois. Avec un inconnu, pour de l'argent. Le lendemain matin, elle se sentait sale, mais au moins, elle avait de l'argent. Et Dieu sait qu'elle a besoin d'argent, surtout pour ses médicaments qu'elle doit prendre tous les jours.
Jill, après une longue recherche, a fini par trouver un job en tant que caissière dans une supérette, et gagnait assez pour se payer sa chambre dans un hôtel -1 étoile x) Elle y reste pendant près de deux ans, son travail ne lui permettait pas d'avoir quelque chose de plus grand.
En Janvier 2012, elle entend parler à la radio d'un centre pour les sans abris qui ouvre ses portes à San Fransisco. Sans réfléchir, Jill quitte son job, prend les quelques affaires qu'elle a, libère sa chambre et part vers San Fransisco. Elle a appris que, dans ce centre, elle pourrait peut-être faire quelque chose de sa vie. Elle a pu se trouver un job en tant que serveuse au Dealey Pizza et trouve la propriétaire sympathique, même si elle n'est pas (plus) très très sociale dans son genre.
Okland l'a changée. Elle déteste Oakland, elle déteste sa mère, qui l'a abandonnée, avec un prénom bidon (d'ailleurs, elle ne supporte pas qu'on l'appelle Jillian), et une vie pourrie.