Les meilleures combines pour apprendre à vivre dans la rue ne pouvaient être assimilées en une seule journée, pas même en quelques mois malgré les conseils d’une amie habituée à cette vie depuis de nombreuses années… Alors mes chances de survivre diminuaient depuis qu’une dispute stupide nous avait séparées. Ce soir là, je me retrouvais donc seule pour dénicher un coin tranquille et passer la nuit en sécurité. Pourtant sans l’aide d’Allison et la présence rassurante de Nikita, je n’arrivais pas à me décider.
Ce n’est qu’après avoir marché pendant plus de trois heures dans les rues du quartier que je me décidais enfin à installer mon sac de couchage sur un trottoir. Trop épuisée par une journée passée dans le froid et sans rien manger, je ne me sentais plus la force de continuer à avancer pour trouver un lieu vraiment adapté pour dormir.
Engourdie par le froid, je m’endormis rapidement…
Un son sourd et bruyant me réveilla en sursaut, alors qu’une lumière m’éblouissait. Paniquée d’être tirée du sommeil aussi brusquement, je crus que la voiture allait me rouler dessus. Sans attendre d’être écrasée pour réagir, je me relevais et me pris les pieds dans ma couverture avant de perdre l’équilibre. Dans ma chute, je réussis à me cogner dans le capot en me rendant finalement compte que la conductrice n’avait pas perdu le contrôle et voulait simplement se garer sur le trottoir.
Deux secondes plus tard je m’écroulais sur le sol, une douleur fulgurante me saisissant le poignet gauche.
- Sssss… c’est pas vrai, grognais-je en serrant les dents. Aie !
Genoux à terre, j’attrapais mon bras d’une main tremblante pour le ramener contre mon ventre. Dans l’obscurité je ne distinguais rien, mais je ne doutais pas de m’être fait une belle entorse… si ce n’était pas pire.