Katheryn sait bien qu'il n'y a rien de raisonnable à sortir un soir en pleine semaine. Enfin. Quand il s'agit de boire un verre qui s'éternise un peu, encore, ça passe. Mais faire la fête, c'est un peu plus délicat. Le truc, c'est qu'elle aime trop faire la fête et qu'elle déteste trop la solitude de son grand appartement pour accepter de rester sur son canapé à regarder la télé et s'ennuyer comme un rat mort jusqu'à ce que le sommeil ne vienne la prendre dans ses filets. Elle est jeune ! Tout ce qu'elle veut c'est s'amuser comme tout le monde au Relapse, ce soir. Sortir seule, ça ne lui fait pas peur. Elle n'en a pas l'air comme ça, mais elle sait se défendre et, à défaut, elle prend ses précautions. Dans son sac, elle a constamment une bombe lacrymogène et un petit couteau, au cas ou. Certes, en boîte de nuit, c'est difficile de garder son sac, alors elle s'arrange toujours pour porter quelques bijoux pointus susceptibles de pouvoir blesser un potentiel agresseur. Certains diront que c'est de la folie ou de la paranoïa. Elle, elle dira que c'est de la prudence déguisée. Chacun sa manière de voir les choses.

Vêtue d'une petite robe en bustier assez courte pour être suggestive, Katheryn prend un premier verre. Puis un second. Elle a décidé de ne pas trop forcer sur la boisson ce soir. Demain, elle a une journée chargée alors autant éviter la gueule de bois. Elle ne peut malheureusement pas user du slogan "boire ou conduire il faut choisir" puisqu'elle habite à quelques minutes à pieds. Elle compte sur sa raison pour ne pas se faire amadouer par les yeux doux d'un Gin Tonic. Dansant sur la piste, elle se colle de temps en temps à un charmant inconnu avant de réaliser qu'il est soit déjà prit, soit gay. Elle n'est pas saoule, elle est 'bien'. Légèrement pompette, disons. Elle s'exile de la piste de danse en essayant de se ventiler avec les mains tant elle a chaud. Tandis qu'elle essaye de se créer de l'air en agitant les mains, elle ne voit pas l'obstacle contre lequel elle finit par se cogner. Une table haute, qu'elle se prend de plein fouet au niveau du ventre. Elle étouffe un cri de douleur mais réalise qu'elle n'a pas si mal, en fait. Juste sur le coup du choc. Un choc assez fort pour renverser la boisson de l'homme qui l'avait posée là. Katheryn, embêtée, lui sert un sourire plein de maladresse et d'excuses.

« Je suis vraiment désolée, je vous ai pas vu ! Enfin, la table ! Je n'avais pas vu la table ! »

Explique-t-elle en haussant la voix, pour couvrir le son de la musique, en espérant qu'il ne réagisse pas trop mal.

« Laissez-moi vous offrir une nouvelle bière, pour me faire pardonner ! »

L'alcool n'y est clairement pour rien - pour une fois - si Katheryn se retrouve contre une table, renversant la boisson qui se trouvait posée dessus. Heureusement, elle s'y est heurtée du bon côté, évitant de salir la chemise du propriétaire de la bière renversée. C'est simplement son étourderie, l'obscurité de la boîte et aussi ses mains lui cachant la vue en essayant de se créer un peu d'air. Elle ne se sent pas très maligne face à cet inconnu, mais prend le temps de le regarder de haut en bas, tout de même. Comme une sorte de reflex. Et alors que son esprit danse la salsa en lui criant à quel point elle a de la chance d'être "tombée" sur un mec aussi sexy, elle sourit, contente de voir qu'il ne s'énerve pas contre elle. La plupart des mecs sont du genre à taper une crise facilement quand il s'agit d'une bière...Voyant que l'inconnu la tutoie, elle sourit une nouvelle fois, déjà plus à l'aise.

« Non, non, ça va ! Plus surprise qu'autre chose ! »

S'exclame-t-elle dans un rire. Elle se sent vraiment idiote pour la maladresse. Mais bon, il n'y a pas de quoi en faire un plat. Elle prend ça comme un signe. Une chance. Le jeune homme est canon et en plus il a l'air seul, ce qui le rend doublement canon. Si bien qu'elle lui propose de lui payer une autre bière, en remplacement, mais pas que. C'est l'occasion d'échanger quelques mots, faire connaissance. Le truc tout à fait normal pour deux personnes seules en boîte de nuit. Elle plisse le nez et les lèvres, accueillant sa remarque avec humour.

« Ok, allons-y. »

Elle lui fait signe et se dirige vers le bar pour commander les boissons. Mais avant de se lancer à l'aveugle, elle marque un temps d'hésitation. Peut-être qu'il a envie de boire autre chose que la bière qu'il avait commencée ? Il vaut mieux lui demander avant de passer commande.

« Même chose ou tu préfères boire autre chose ? »

La vie sexuelle de Katheryn n'est pas des plus active ces derniers temps. A croire qu'elle est incapable de garder un homme, elle se lasse trop vite. C'est comme si elle cherchait sournoisement les défauts qu'elle déteste le plus pour se déculpabiliser de les laisser tomber. Elle n'arrive pas à être heureuse en amour. Les hommes qu'elle fréquentent ressemblent trop à son père pour qu'elle se sente bien avec eux. Il lui arrive d'avoir quelques aventures, tout de même plutôt rares, mais il faut ce qu'il faut, c'est pour son bien (a). Elle ne se prive pas d'un petit coup d'oeil sur l'inconnu. Si c'est le hasard qui la mène jusqu'ici, autant dire que pour une fois, il fait bien les choses. Elle en ferait bien son casse-croûte. Elle n'est cependant pas très douée pour deviner si ce genre d'envie est réciproque. Elle se montre ouverte et attend généralement qu'on lui saute dessus pour comprendre que le feu est bel et bien vert. Proposer à l'inconnu une autre boisson, c'est stratégique. Elle gagne du temps pour voir s'il y a une ouverture.

Sur le chemin les menant au bar, elle se retourne et devine qu'il devait avoir les yeux bien bas pour les relever aussi vite. Elle sourit, l'air de rien et lui demande s'il souhaite boire la même chose. Réponse positive. Elle sent une main se placer dans son dos, juste au dessus de ses reins et ce contact ne la laisse pas complètement insensible. Arrivée au bar, elle appuie ses coudes sur le comptoir, se penchant assez, s'élevant sur la pointe des pieds, pour s'approcher un maximum du barman et réussir à se faire entendre pour passer la commande. Une fois que le barman approuve d'un signe de tête, ses talons retrouvent le sol et son attention, elle, se repose sur l'inconnu qui se présente.

« Enchantée ! Je m'appelle Katheryn. »

Se présente-t-elle dans un sourire. L'espace de quelques secondes, elle a été tentée de donner un faux prénom mais aucun ne lui est venu. De toute manière, elle ne lui a pas donné son nom. Des Katheryn, il doit y en avoir un certain nombre à San Fransisco et à travers l'Amérique. Elle jette un oeil au barman qui, justement, pose leurs consommations sur le comptoir avant de les pousser un peu vers eux, tendant la main pour encaisser. Kathy plonge la main dans son décolleté - très classe - et en tire un billet qu'elle lui tend avant de lui faire signe de garder la monnaie.

« Et voilà. Santé ? »

Spoiler:

Katheryn n'est pas complètement innocente, elle est loin d'agir comme une sainte. Maintenant qu'elle est là et qu'en plus elle est en charmante compagnie, elle espère bien qu'elle va avoir l'occasion d'en profiter un peu plus qu'en échangeant quelques mots avec lui. A première vue, il a l'air un peu plus âgé qu'elle. Approchant la trentaine. Elle a toujours aimé les hommes un peu plus vieux qu'elle, ça tombe plutôt bien. Elle ne regrette pas de s'être prit cette table en plein dans le ventre ! Le destin est clairement avec elle ce soir. Les présentations sont désormais faites, pour elle c'est signe qu'il n'a pas l'intention de continuer sa soirée chacun de son côté, sinon, il se serait contenté de la remercier pour la bière et puis voilà. Consommations en main, elle tend sa bière à Wayne, tout sourire avant de trinquer avec lui, souriante, pour prendre une gorgée de son troisième Gin Tonic.

« Je suis d'accord ! Aux rencontres impromptues ! »

Elle aurait bien prit un simple coca mais ne voulait pas passer pour une fille qui ne sait pas s'amuser. La jolie brune rit à la question de l'inconnu avant de lever les yeux au ciel. Heureusement pour elle, ce genre de maladresse n'arrive que très rarement. Elle réfléchit quelques secondes à la question. A part aider les sans-abris à se reconstruire, il n'y a pas grand chose qui l'intéresse, finalement. Ça représente un gros morceau de sa vie, elle est très impliquée. Mais dans le genre tue-l'amour en boîte de nuit, c'est tout ce qu'il y a de moins sexy à raconter.

« J'ai pas vraiment de passions ! Je prend des cours d'Italien, de photo et de Zumba. Ça occupe mon temps libre ! Et toi ? »

Le jeu de la séduction est désormais en marche. Katheryn sort ses plus beaux sourires et papillonne des cils, ne lésinant pas sur les moyens. Ce n'est pas pour rien qu'elle se penche sur le comptoir, d'ailleurs. Elle a l'air de lui plaire, alors elle joue toutes ses cartes. Il lui plait. Physiquement, il correspond à son style de mec, c'est indéniable. Lui offrant son verre, ils trinquent aux rencontres impromptues et, en y réfléchissant bien, même si elle a eut mal sur le coup, elle est bien contente de s'être prit la table où il était installé. Elle n'a pas l'intention de lâcher le poisson maintenant qu'il est au bout de sa ligne. Il ne reste donc plus qu'à mouliner, mais ça ne devrait pas être bien long, elle le sent. Elle hausse les épaules quand il qualifie ses loisirs de "variés". Ce n'est pas comme ça qu'elle les qualifie, elle, mais pourquoi pas. Elle n'a pas beaucoup plus de temps consacrer à d'autres loisirs, elle préfère l'utiliser pour sortir, comme ce soir. Ses yeux s'illuminent quand il parle de moto. Pas qu'elle soit fan de moto, mais parce qu'elle trouve les motards particulièrement sexy. Enfin, ça dépend lesquels bien sûr. C'est surtout le côté bad boy, qui la fait rêver. Et puis, un mec sur une moto, c'est canon.

« C'est pas mal non plus, je trouve ! »

Répond-t-elle dans un sourire, charmée. Un peu moins par le côté "belote" mais pourquoi pas. De toute façon, elle n'a pas l'intention de faire sa vie avec lui, hein, la nuit sera suffisante. Peu importe ses loisirs, finalement. Son sourire s'élargit quand il lui demande ce que c'est que la Zumba. Elle sautille légèrement avant de rire. Comment expliquer ça ?

« C'est un mélange de danses latines ! »

Explique-t-elle en haussant les épaules. Elle ne se sent pas de lui faire une démo, puis bon, la musique ne s'y prête pas vraiment. Portant son verre à ses lèvres pour avaler quelques gorgées elle cherche à continuer la conversation.

« Tu es venu seul ? »