Résident du Centre Personnel du Centre Autour du Centre

" Pour la première fois et tous autant qu'ils étaient, ils eurent l'impression d'avoir une vraie famille. Mieux qu'une vraie d'ailleurs, une choisie, une voulue, une pour laquelle ils s'étaient battus et qui ne leur demandait rien d'autre en échange que d'être heureux ensemble. Même pas heureux d'ailleurs, ils n'étaient plus si exigeants. D'être ensemble, c'est tout. Et déjà c'était inespéré." - Anna Gavalda -

J'ai vu le jour le 18 décembre 1992, à San Francisco, une grande ville où mes parents avaient grandi, bien que mon père aies vécu les premières années de sa vie en Australie. J'étais pour ma famille, qui comprend mes parents et mon grand-frère Aidan, un cadeau de Noël arrivé avant l'heure. J'étais un enfant vraiment désiré, mes parents voulaient plus que tout avoir des enfants dans leur vie, l'arrivée de mon frère avait été pour eux, un véritable bonheur et la mienne encore plus, car grâce à ma naissance, ils avaient ce qu'ils voulaient, mes parents avaient toujours eu à l'esprit d'avoir un garçon et une fille et leur vœu s'était exaucé à ma venue, ils étaient donc comblés.



"La famille est un lieu où tout le monde vous aime, peu importe comment vous êtes, ils vous acceptent pour qui vous êtes." Glee

Je commençais ma petite vie dans le monde réel, en dehors du ventre de ma mère, bien entourée par ma famille qui me réconforte dans leur bras, mais bien vite, mes parents me font consulter des médecins. Quelques choses clochent chez moi, je me demande bien pourquoi toutes ces personnes me font passer dans toutes ses salles, dans toutes ses machines et me font tant de piqûres, je peux voir que le visage de mes parents à changer, ils n'avaient plus le sourire qu'ils avaient quand je les aies vu pour la première fois. Après ma naissance, seulement quelques mois après, mes parents ont remarqué qu'ils avaient quelque chose qui n'allait pas chez leur petite fille, en effet, je ne réagissais pas au bruit, après des tas d'examens, mes parents ont découvert que j'étais sourde, un choc pour eux. Les médecins avaient demandé à ma mère s'il s'était passé quelque chose pendant sa grossesse et elle leur à dit qu'elle était tombée malade, mais que son médecin avait dit qu'il n'y avait pas de risque pour le bébé. En réalité il y en avait un, j'étais devenue sourde. Bien sûr pour moi, cela ne changeait rien car je n'avais jamais entendu de son même dans le ventre de ma mère.


"J’'aime bien ce verbe « résister ». Résister, à ce qui nous emprisonne, aux préjugés, aux jugements hâtifs, à l'’envie de juger, à tout ce qui est mauvais en nous et ne demande qu'’à s'’exprimer, à l'’envie d'’abandonner, au besoin de se faire plaindre, au besoin de parler de soi au détriment de l’'autre, aux modes, aux ambitions malsaines, au désarroi ambiant.Résister, et… sourire." Marc Lévy

Au début c'était simple pour mes parents, ils avaient juste à me garder avec eux, je vivais dans un petit cocon, rien ne pouvait m'atteindre, à l'âge de deux ans, je commençais déjà à apprendre la langue des signes pour pouvoir communiquer, mais je ne pouvais rester confiner dans ma famille et mes parents le comprirent très vite surtout quand il fut temps pour moi d'aller à l'école. La maternelle était comme une cour de récréation, alors tout allait bien pour moi, mais ce fut quand il a fallu que j'aille à l'école primaire que tout se compliqua, beaucoup de personnes disaient à mes parents qu'il fallait qu'il me place dans une école spécialisée pour non-entendant. Mais il était hors de question pour mes parents qu'ils m'éloignent d'eux, avec l'aide des habitants du quartier Haight Ashbury qui pensaient comme eux, ils ont réussi à faire en sorte que je sois assistée pendant mes heures de classe, d'une personne qui pourrait me traduire en langage des signes ce que disait les professeurs. Mes premières années d'école se passèrent donc très bien, mais arrivée au lycée, je ne voulais plus avoir cette femme toujours à mes côtés, je voulais me débrouiller par moi-même, je commençais donc à essayer de lire sur les lèvres. Au bout d'un certain j'y étais arrivée, je savais lire sur les lèvres des personnes et cela changea ma vie, je pouvais discuter avec tout le monde sans forcément avoir d'interprète, bien sûr, elles devaient me faire face.
J'étais une assez bonne élève mais malgré tout je ne me sentais pas vraiment à ma place, je sentais souvent les regards des autres élèves sur moi, aller en cours pour moi était pour moi une véritable tortures, heureusement pour moi, j'avais mon frère qui était là pour veiller sur moi, je ne comptais même plus les bagarres qu'il avait eue à cause de moi. Un jour, j'en eus tellement marre que je décidais d'arrêter les cours, et je m'en portais que mieux ainsi



"J'accomplirai mes rêves, sans jamais me soucier des on dit, à ma morale je serai fidèle, voilà ce que je suis." Vegastar - Maître de ma vie.

Aujourd'hui, j'ai pris mon indépendance, je vis dans un petit appartement, je travaille dans l'épicerie du coin. Je suis fidèle à moi-même, aux valeurs qu'on m'a inculqué.Je suis toujours sourde, mais je le vis très bien, mais ma famille voudrait que je me fasse opérer.. En effet, il y a quelques temps, un médecin avait exploré mon dossier médical et avait signalé à mes parents qu'il était possible qu'il puisse m'opérer pour que j'entende enfin... Mais cette opération me fait peur, premièrement j'ai peur des risques qu'il y a sur une opération, car on dit souvent que le risque zéro n'existe pas et deuxièmement, j'ai toujours vécu en étant sourde et à vrai dire cela m'effrayait beaucoup d'entendre, j'avais peur d'entendre des choses déplaisantes que jusqu'à aujourd'hui, je n'entendais...
Je devais prendre une décision, mais je ne savais pas laquelle.
En tout cas, tout ce que je sais, c'est que j'aime aider les autres, comme on m'a aidé moi, c'est pour ça que j''ai décidé d'aider comme je pouvais le centre...