Une journée normale, sans grands changements ni réelles difficulté, déclinait lentement. Regard rivé sur le plafond, William était allongé sur son lit. Bras droit plié sur son ventre, bras gauche derrière sa tête, son attention était porté sur l’extérieur. Les quelques bruits de pas et rire provenant d’en bas signifiait que la fête battait son plein. Soupirant, William se passa une main sur le visage et ferma les yeux. Il aurait pu se joindre à ce repas, mais son cœur n’était pas à la fête. Sans savoir pourquoi, il se sentait mal depuis ce matin. Pourtant, il n’avait aucune raison de l’être, non ? Il n’avait plus vu Logan depuis leur fameuse rencontre. Par les rumeurs, il avait entendu que cet homme avait dût faire un détour par l’hôpital pour qu’on lui remette son épaule en place. Grimaçant à cette idée, William senti ses boyaux se contracter douloureusement. Il détestait Logan, mais il n’avait pas mérité de souffrir ainsi. M’enfin, ce qui est fait et fait. Si William avait put remonter le temps, il ne s’arrêterait surement pas au moment où il senti les ligaments de l’épaule de Logan se déchirer sous ses doigts, mais bel et bien au moment où cet homme lui refuse les drogues. Ou irait-il jusqu’au moment où il s’est injecté sa première dose d’Héroin dans le sang ?

Enfin. Secouant la tête pour chasser ses pensées qui ne menaient à rien, il se redressa en grimaçant légèrement. Se tenant les côtes en passant ses jambes au-dessus de son lit, il se força à respirer calmement. D’un coup, son aversion pour Logan venait de refaire surface. Finalement, cet enfoiré n’était pas non plus allé de main morte et l’avait bien maltraité. Enfin. Un coup d’œil à sa montre indiqua qu’il était 23h30. Son ventre criant famine depuis un peu plus d’une heure, William se décida à aller au restaurant. Le dealey plaza qui servait un dernier repas chaud aux résidents du centre.

Il mit ses chaussure, se leva, attrapa sa veste, l’enfila, passa une main sur sa poche pour vérifier que son paquet de cigarette était encore bien en place puis sorti de sa chambre qu’il ferma à clef. Longeant le couloir, il descendit. Passant à côté de la salle dans laquelle se trouvaient les résidents à fêter, il soupira et secoua la tête. Il n’avait jamais aimé le contact humain. Enfin. Disparaissant rapidement, il sorti du centre et se dirigea vers le restaurant qui n’était pas bien loin.

Une fois arrivé devant la porte, il la poussa, entra et la laissa se refermer d’elle-même. S’immobilisant à l’entrée, il regarda autour de lui. Arquant un sourcil, il remarqua qu’il n’y avait vraiment personne. Tout le monde devait être entrain de fêter. Soupirant doucement, William remarqua la jeune femme au comptoir et s’avança vers elle.

« Je vois qu’il n’y a personne mais … » il hésita quelques secondes « est-ce que vous servez quand même encore des … hm … quelques chose à manger ? » Il sourit doucement, espérant réellement que cette distribution de repas chauds n’était pas annulée.

Le sourire chaleureux de la jeune femme était contagieux et faisait chaud au cœur. Bien que n’ayant jamais aimé le contact avec l’Homme, la chaleur humain avait tout de même quelque chose de rassurant. Et puis, cette inconnue semblait être heureuse de le voir, ce qu’il ne comprenait pas réellement. Mais soit. Ne se posant pas trop de questions, il sourit à son tour et, hochant la tête, il choisi rapidement une table –il avait l’embarra du choix aussi- tout en prenant la parole.

« William » répondit-t-il sur un ton naturel tandis qu’il s’installa sur une chaise. « Connely. William Connely » s’empressa-t-il d’ajouter en se disant que finalement, si elle servait des repas aux résidents du centre, elle devait avoir une liste ou un formulaire qu’elle devait remplir.

Et comme William était un nom assez répandu … enfin bref. Croisant les bras sur la table, il observa la salle d’un air circulaire avant de reporter son attention sur la jeune femme. Celle-ci lui avait adressé à nouveau la parole, lui demandant s’il voulait du vin. Machinalement, le regard de William dévia vers la bouteille d’alcool. Il n’était pas un grand fan de vin, sauf cas de force majeure. Enfin. Jugeant rapidement l’étiquette de la bouteille, il afficha ensuite un sourire poli et haussa les épaules.

« Je ne dirais pas non, pour un verre de vin » répondit-il finalement tout en l’observant discrètement.

Son visage ovale la rendait charmante. Ses cheveux bruns foncé, faisant ressortir le bleu clair de ses yeux, lui donnait un air d’extrême douceur, tout en laissant présagé que ce n’était pas une femme naïve. Au contraire. Bien que souriante et décontracté, il y avait quelque chose dans sa tenue qui lui donnait cet air qu’avait les femmes quand elles ne se laissaient pas marcher sur les pieds. Elle devait surement être chef ou devoir contrôler quelques hommes. Et une femme naïve qui se laisse piétiner facilement n’aurait jamais une autorité digne de ce nom.

Inclinant très légèrement, presque imperceptiblement, la tête le côté, William afficha un sourire en coin et reprit à son tour la parole.

« Et vous ? Je peux connaitre votre nom ? »

Non, il n’était pas la pour draguer ou quoique ce soit. Disons que si déjà ils étaient seuls, alors il pourrait très bien apprendre à la connaître d’avantage, non ? Et connaître quelqu’un passait par connaitre son prénom.

Ainsi donc, William avait affaire à une certaine Barbara qui préférait qu’on l’appelle Bobby. Ce n’était, décidément, pas rare que les femmes –et même les hommes- préfèrent leur surnom à leur nom. Soit. Si elle le voulait, alors il l’appellera Bobby. Souriant et hochant une fois la tête, il lui fît un signe de la main lorsqu’il jugea que le verre était assez rempli. La jeune femme, se redressant, reprit la parole, lui demandant ce qu’il voulait manger … avant de proposer de l’emmener dans les cuisines.

Arquant furtivement un sourcil, William montra sa surprise. C’était, certes, la première fois qu’il venait ici, mais il n’avait jamais entendu de ses amis du centre –des grands habitué du Delay Plaza- qu’ils avaient pu visiter les cuisines. Bon, c’était surement dû au fait qu’il était seul avec Bobby. Celle-ci se permettait donc de se montrer plus proche. Alors, ne pouvant répondre par la négation, William hocha tête et se leva. Il croisa furtivement le regard de l’inconnue avant qu’elle ne se détourne et ne lui indique de le suivre. S’empressant de lui emboîter le pas, William entra derrière elle dans la cuisine.

Après un rapide temps d’arrêt à la porte, il s’avança, tout en contemplant la pièce. Finalement, c’était une cuisine de restaurant normale. Elle n’avait rien de bien exceptionnel. Même la taille n’était pas excessivement grande, compte tenue du nombre de place proposé par le Dealey. Soit.

S’empressant donc de rejoindre Bobby qui s’était approché des plats qui pouvaient être servi, William se plaça à côté d’elle et observa. Moue de réflexion sur le visage, il observa les plats puis se recula et, se tournant vers la cogérante, il prit la parole.

« J’me laisserais bien tenter par le foie gras … le canard et … » il lança un coup d’œil à Bobby « Vous avez du tiramisu ? Sinon ce n’est pas grave, je ne prendrais pas de dessert »


A vrai dire, William n’était pas très friand de tout ce qui était sucré. Sauf le tiramisu. Ça c’était son pêché mignon, auquel il ne pouvait résister lorsqu’il en voyait. Tout le reste, genre île flottante, crème brulé, glace ou poire belle Hélène, ce n’était vraiment pas son truc. Enfin, on ne pouvait pas non plus tout aimer, pas vrai ? Et puis il n’avait jamais eu l’occasion de manger du foie gras ni canard, autant en profiter donc. Non ?