Impulsif, et direct • instinctif • impatient • borné • rancunier • indépendant, et un tantinet solitaire • très méfiant • désillusionné, blasé • téméraire • possessif, et aussi protecteur • un grand cœur réservé à ceux qui le mérite.
Né le 6 août 1977, dans une petite ville tranquille située dans les Rocheuses canadiennes, James Logan West avait plutôt bien démarré dans la vie. Même s'ils n'étaient pas aisés, ses parents faisait tout pour que la petite famille puisse vivre correctement. Et l'enfant n'en fût pas malheureux. Son père, américain, lui avait légué – outre son prénom – sa nationalité. Le petit garçon adorait son père, même si ce dernier n'était que peu présent. Il adorait aussi sa mère, Elizabeth, avec qui il passait toutes ses journées. Il était du genre hyperactif, courant partout.
Son entrée à l'école n'y changea pas grand-chose. Il se révéla même du genre bagarreur. Pas méchant, mais il aimait juste se battre. Dès qu'il eût l'âge requis, sa mère l'inscrivit à des cours d'arts martiaux pour le canaliser. Et ça fonctionna ; il n'arrêta qu'à l'âge de 15 ans. Il acquis ainsi des bases en karaté, full-contact et combat libre
(mixed martial arts). Cependant, alors qu'il atteignait ses 9 ans, son père commença à boire. De plus en plus. Des dettes, un emplois peu sûr, et des tonnes de problèmes. Le mari se mit à frapper sa femme, de temps en temps, sans vraiment de raison. Puis il en vint à battre son fils, sous prétexte de ses notes peu reluisantes. Au fil du temps, les raisons changèrent à chaque fois, mais le paternel ne cessa pas pour autant. Rien n'arrivait à le raisonner.
Le jeune garçon finit par haïr son père, du plus profond de son cœur. C'est pour cela qu'il refuse qu'on l'appelle"'James". Et puis, son caractère changea aussi ; brutal, il n'avait plus peur de faire mal. Il devint protecteur envers les personnes qu'il aimait, à savoir, sa mère, et courageux, têtu ; il tenait de plus en plus tête à son père, à mesure qu'il grandissait et que ses muscles se développaient. C'est durant ces années qu'il se forgea une bonne partie du caractère qu'il a aujourd'hui.
Ce fût l'année de ses 15 ans que tout dérapa. Logan était avec sa mère, dans le salon, lorsque son père débarqua. Le jeune comprit tout de suite que quelque chose n'allait pas. En effet, sans plus de cérémonie, le mari s'acharna sur Elizabeth, pour une raison qui volait aussi haut que les précédentes. Logan voulut intervenir, mais trop tard. Gisante au sol, sa mère le regardait avec des yeux vides, une pommette éclatée, quelques côtés brisées, et d'autres choses pas belles à voir. Ce fût d'abord le silence, puis le bruit précipités de pas montant les escalier, et la fermeture d'une porte à clef. Défonçant la porte, le paternel se retrouva face à son gamin, armé d'un Beretta. Silence ; coup de feu ; silence.
On entendit plus jamais parler de ce petit en ville, et personne ne pût affirmer avec certitude les raisons et les faits.
James se fit la malle, purement et simplement. Il n'a jamais regretté son geste, son père ne méritait que ce qu'il avait eu. A ses yeux, il avait tué un monstre, pas un homme. Ce n'est donc pas ça qui le déstabilisa. Ce fût plutôt la mort de sa mère qui le chamboula – sa famille est encore un des sujets à éviter avec lui. Il grandit trop vite. A 15 ans, il n'avait plus une seule once d'innocence. Maintenant, il se retrouvait totalement seul, et il apprit ainsi à se débrouiller. Il était désillusionné, perdu, sauvage.
Il décida de partir à l'ouest, à Vancouver. Là-bas, il continua ses études jusqu'au diplôme de la fin du lycée. Pendant ces trois ans, il en fit des conneries. Il testa toutes sortes de drogues, mais ne devint réellement accro à aucune, ce n'était pas trop son truc. Par contre, il se mit à fumer des cigarettes, c'était moins cher. L'alcool, il aimait bien aussi. Il se découvrit aussi, bizarrement, un talent indéniable pour le dessin ; et c'est peut-être ce qui le sauva véritablement, plus tard.
Il était toujours difficile à supporter, bagarreur, et n'avait aucun véritable ami. Il n'en voulait pas non plus. James enchaînait les petits boulots, surtout ceux nécessitant une bonne condition physique. Cependant, ça suffisait tout juste pour vivre, et payer son petit studio. Il tint trois années, années qui s'écoulèrent plus ou moins paisiblement. Mais le jeune homme en avait marre ; il avait la bougeotte. Il était jeune et pouvait encore voyager, alors il le fit. A presque 21 ans, il franchit la frontière.
Ayant la double nationalité grâce à son paternel, Logan vécu aux USA en toute légalité. Cependant, il ne restait pas longtemps au même endroit, naviguant au gré de ses envies. Deux ans à Seattle, dix mois à Washington, dix-huit mois à Portland, six à Salem. Pendant deux autres années, ce fût de ville en ville, toujours vers le sud. Puis Sacramento. Il bougea un an plus tard pour Oakland. Là, il plongea dans les trafics de drogues, n'en consommant que occasionnellement. C'était une source de revenus, et il n'avait rien à perdre. Personne ne l'attendait, personne ne s'inquiétait s'il ne rentrait pas chez lui pendant plusieurs jours. Pas qu'il s'en plaigne particulièrement. C'était juste sa vie.
Le cap des 30 ans passé, et la prison ainsi qu'une tentative d'intimidation
(d'assassinat même, disons-le clairement) pour une histoire de « territoire » évitées, James changea une nouvelle fois de ville pour San Fransisco. Il ne réussit pas – comme depuis qu'il avait quitté le Canada – à trouver un logement décent, un truc à lui, alors il se démerdait comme il avait appris. Il ne pouvait pas se payer un appart' et tout ce qui va avec, même avec son petit trafic qu'il n'avait pas abandonné. On pouvait bien le qualifier de SDF, même sans toit au-dessus de la tête, il pouvait manger.
Pendant un an et demi, il fût tranquille. Puis la police fit irruption. Il ne comprit pas tout de suite comment ils avaient fait, alors qu'il était resté discret. La conversation de deux flics lui apprit qu'il avait été dénoncé. Et il savait parfaitement par qui : un de ses clients, du genre très régulier, Peter, avec un nom de famille qui sonnait irlandais. Ils s'étaient violemment disputés, car Logan lui avait refusé un produit déjà réservé. Ce Peter avait lâché maintes menaces avant de disparaître, mais James n'aurait jamais pensé qu'il ferait ça. Ce fût la dernière fois qu'il eût des nouvelles de lui et ce type passa directement dans le top ten de ceux que Logan ne peut pas cadrer. Celui-ci écopa donc de quatre ans de prison, ne pouvant y couper.
Ce passage par la case prison le marqua profondément. Déjà qu'il ne faisait confiance à personne, il devint encore plus farouche. Un animal. Il n'y avait que ça pour sauver sa peau. Sans compter que les gardiens ne sont tendres avec personne. Dans la prison de San Quentin, au nord de San Fransisco, les détenus étaient largement en surnombre, comme partout dans les prisons californiennes. En découlait des conditions de vie sûrement pires que partout ailleurs. La loi du plus fort était la seule reconnue. Par chance, Logan savait se défendre, c'était pour cette raison qu'on lui foutait la paix la plupart du temps. Il fût pris dans plusieurs bastons, amocha salement quelques gars, et resta bien à l'écart des gangs.
Quelques temps avant sa sortie, il fût pris à parti. Une sombre histoire d'insultes, d'apparence bénignes, entre un nouveau détenu et James. Ce détenu était plutôt très bien, baraqué et s'était fait des amis. Logan réussi à se défendre, mais c'était limite. Lorsque les gardiens arrivèrent, il avait eu le temps de sentir une vive douleur à l'épaule gauche, ainsi qu'un craquement. Mais on ne montrait pas ses faiblesses en prison, c'était courir à sa perte. Alors il avait fait comme si de rien n'était. La douleur s'était calmée au bout d'un temps, ou alors c'était lui qui s'y habituait. Il avait toujours mal, mais une douleur plutôt sourde, diffuse. Le genre qui ne s'arrête jamais vraiment.
A un mois de la fin de sa peine, il fût libéré. Or, cette sortie anticipée, cette délivrance, avait un prix : James devait s'associer à un programme de réinsertion pour les sans-abris, ou un truc du genre, dans le Centre Adam Hawkes à San Fransisco. Et le mener à terme. Il ne comprenait pas vraiment les décisions d'en haut ; pourquoi lui, pourquoi pas un autre plus méritant ? Mais il accepta sans hésiter. Tout pour sortir de cet enfer. C'est ainsi que début décembre, le 12 pour être précis, il entra au Centre Adam Hawkes.