Résident du Centre Personnel du Centre Autour du Centre

Elle est : Drôle, parfois maladroite, amusante, serviable, lucide, honnête, sincère, bavarde, timide lorsqu’elle doit parler de ce qu’elle ressent, totalement hermétique à l’amour.

Elle aime : Rire et faire rire, le chocolat, les pâtisseries en général, la lecture, l’écriture (mais seulement pour elle-même), la musique (toutes sortes, mais a une préférence pour la musique latine), la danse (la salsa et le tango en particulier), les tigres, les voyages...

Elle n’aime pas : L’hypocrisie, le poivre, la violence, les films d’horreur, la mauvaise littérature, les bougies qui sentent soi-disant l’orange, l’intolérance, la mauvaise humeur…

Son histoire : Joy est née à San Francisco, d’un père américain et d’une mère anglaise. On pourrait se demander, aujourd’hui, si à la naissance elle n’a pas manqué d’oxygène, parce qu’elle est quand même bien secouée (a). En vérité, elle a tendance à être maladroite, et il peut lui arriver de petits désagréments à longueur de journée. Sa robe qui se déchire, son talon qui casse, un livre malencontreusement passé sous une armoire etc. Sa perception de la vie n’en ai pas moins merveilleuse, car elle est toujours de bonne humeur. Elle prend ces « problèmes » pour des plaisanteries et préfère en rire, comme elle préfère rire de tout. Oh, bien sûr, comme tout le monde, elle a eu des baisses de moral, et des envies de tout envoyer balader, comme ce jour où elle a quitté son mari. Jusqu’à ce qu’elle le rencontre, tout était beau dans sa vie. Des parents aimants et, fille unique, elle était souvent gâtée aux anniversaires et à Noël. Elle a connu des garçons charmants, a vécu sa première fois en douceur et en a un souvenir tout particulier qu’elle vous racontera peut-être sous forme de plaisanterie.

Lorsqu’elle a rencontré Elliot, elle pensait que tout se passerait pour le mieux, ou en tous cas, que rien de grave ne pourrait se passer ! Elle était jeune, naïve, et elle a été ensorcelée par cette classe et cette galanterie dont il pouvait faire preuve à son égard. A 24 ans, elle était mariée. Ils n’avaient jamais habité ensemble (une erreur en soi de se marier sans connaître le quotidien de l’autre, mais bref), et quand ça a été le cas, tout a malheureusement changé. Bien sûr, au début, Joy n’a pas cherché à comprendre. Elle n’avait peut-être pas remarqué les changements qui s’opéraient chez son mari. Mais petit à petit, elle s’est rendu compte qu’il était plus nerveux, lui imposait des choses et lui en interdisait d’autres. Il s’est montré jaloux et de plus en plus exigeant, mais Joy espérait, quelque part qu’il reviendrait à la raison. Lorsqu’ils recevaient des amis, il était différent, comme s’il redevenait l’homme qu’elle avait épousé. Mais dès que les invités partaient, il redevenait grincheux, voire même violent dans ses paroles. Il ne l’avait jamais frappée, n’avait jamais levé la main sur elle, jusqu’à il y a un an. Elle se souvient parfaitement de la scène. Elliot était rentré du travail et avait trouvé Joy assise devant l’ordinateur familial. Sans même réfléchir au fait que son mari puisse mal interpréter son geste, elle quitta aussitôt la fenêtre internet qu’elle consultait. De suite, les mots ont fusé, et comme à son habitude, la jeune femme se taisait. Elle endurait tout cela en silence parce qu’elle ne voulait pas envenimer les choses. Seulement, lorsqu’il l’insulta, et qu’il la traita de « traînée », elle saisit sa veste à la volée pour aller prendre l’air. C’était sans compter la réactivité dont pouvait faire preuve Elliot. Il lui saisit le bras et la propulsa violemment contre le mur. Abrutie, mais soudain déterminée, Joy décida qu’il était temps d’en finir. Son mari, choqué par son geste, a tenté de se rattraper, mais c’était trop tard. La belle brune avait pris sa décision. Les larmes aux yeux, elle est sortie et n’est rentrée que lorsqu’elle savait qu’Elliot était parti travailler, pour prendre toutes ses affaires.

Quand il s’agit d’un mariage, il est toujours difficile d’en finir, et encore aujourd’hui, elle se bat pour obtenir le divorce. Son mari n’est d’aucune bonne volonté, et fait tout pour la reconquérir malgré la violence dont il a fait preuve et l’année qui vient de s’écouler. Pour Joy, l’amour c’est fini. Elle ne veut plus souffrir comme elle a souffert et elle veut continuer à rire de ses maladresses, à aimer la vie tout simplement ! Ses parents, propriétaires de la librairie / presse du quartier Haight Ashbury, ont aujourd’hui pris leur retraite et ont promis à Joy qu’ils lui cèderaient la boutique dès que les papiers du divorce seront signés. Après avoir fait des études littéraires, elle est maintenant la gérante principale de la boutique et elle adore son métier.

En tous cas, si son histoire avec Elliot lui a au moins appris une chose, c’est de se méfier des apparences. Il avait beau sembler respectueux et propre sur lui, il n’en était pas moins odieux et violent. C’est pourquoi, quand le centre Adam Hawkes a ouvert, et avec l’accord de ses parents, elle est venue proposer les services de la librairie. Elle donne désormais des livres et des revues de manière régulière, et lorsque le besoin de main d’œuvre se fait sentir, elle se montre disponible. Elle ne s’arrête pas à l’image que peuvent envoyer les sans-abris, elle essaie de voir plus loin que leur apparence et plus loin que leur carapace forgée pour se protéger. Ce n’est pas toujours facile mais elle fait de son mieux pour aider.